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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un très bel album trouvé à la médiathèque. Les dessins sont magnifiques, de vraies petites aquarelles. Quant à l'histoire, elle s'ancre dans le quartier parisien de Montmartre au début du 20e siècle, racontant un épisode de la vie d'une bande de gamins facétieux et débrouillard. de la finesse, de l'humour, un peu d'aventure. Sans oublier les artistes de la butte, l'un saisissant "sur le vif" des scènes de la vie quotidienne, un autre préférant se consacrer aux chats...
Une belle réussite à découvrir.
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Ce n'est pas la première fois que je lis un livre publié par les éditions Margot mais à chaque fois, je suis étonnée, enchantée par les textes, les illustrations et l'objet en lui-même (grand album cartonné 24x32 cm avec certains éléments de la couverture en relief).

Les petits Poulbots dont Patrick Prugne nous conte l'histoire dans ce très bel album sont inspirés des dessins de l'artiste Francisque Poulbot (1879-1946) qui immortalisait les gamins miséreux de la butte Montmartre.

Les petits héros de cette histoire se nomment Ficelle, L'aspic, Trois Pouces... leurs noms sont déjà des poèmes. Ils sont gouailleurs, un peu chapardeurs, ils essaient d'être des adultes mais ne sont que des enfants qui se prennent des roustes s'ils rentrent tard à la maison ou font des bêtises. Ils essaient d'élever les grenouilles pour qu'elles fassent des têtards et les vendre quelques sous, ils traînent avec la jolie Marion, fille des rues. Et le fils de bourgeois qu'ils essaient de kidnapper va les étonner et se révéler comme un des leurs...

Le dessin et le texte sont plein d'humanité, très dynamiques, avec une dimension quasi-documentaire tout en étant très poétique.

20 pages de carnets et croquis de Patrick Prugne enrichissent l'ouvrage en nous faisant entrer dans le processus de création artistique.

Un très beau livre à offrir ou à s'offrir pour Noël, à prix très abordable (16,90 euros).
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Nous sommes en juin 1905, sur la butte Montmartre. Celle-ci ne ressemble encore pas à Paris, c'est encore la campagne. le « maquis » parsemé de pauvres cabanes de bois. Dans celui-ci et dans la rue vit une bande de gamins : L'Aspic, Paulo, La Ficelle, Trois-Pouces ainsi que la belle Manon, « la princesse du maquis » (que j'aurais aimé voir un peu plus développée peut-être…).
Alors que les familles miséreuses de la butte sont menacées d'expulsion, cette petite équipe va recevoir l'aide inattendu d'un petit bourgeois, Jean Noblard, le fils du promoteur immobilier qui doit transformer Montmartre en beau quartier.

Notamment parce qu'on les distingue facilement les uns des autres, je me suis rapidement attachée à cette bande de petits Gavroches, ces gamins des rues espiègles et frondeurs. Ils gardent une part d'innocence, de fraîcheur et de bonne humeur malgré les coups de leur père, la misère et la menace d'expulsion qui flotte au-dessus d'eux comme une épée de Damoclès. Ils confèrent à la BD un air de Guerre des Boutons. Les dialogues remplis d'argot ou d'expressions populaires sont un délice : « Tu… tu es en train de nous dire qu'on peut aller barboter la breloque dans ta canfouine ? »

On rencontre également plusieurs des artistes les plus célèbres de cette époque : le peintre et affichiste Théophile Steinlen à qui l'on doit la célèbre affiche de la « Tournée du Chat noir », le romancier Jules Renard et son Poil de Carotte ou encore le chansonnier et écrivain Aristide Bruant. Et bien sûr, le dessinateur Francisque Poulbot (1879-1946) qui puise son inspiration dans le quotidien des enfants de Montmartre et dénonce la misère, les injustices, l'alcoolisme… Dans la BD, un de ses amis dit de lui qu'« il voulait être peintre comme tout le monde et il est devenu dessinateur comme personne ». Son nom est devenu un nom commun qu'il a légué à tous les enfants pauvres de Montmartre, les poulbots qu'il a tant dessinés.
Un autre personnage historique de Montmartre fait son apparition : le vagabond et magouilleur Bibi-la-Purée, de son vrai nom André-Joseph Salis de Saglia.

Cette bande dessinée au grand format (un bel objet, très soigné, comme tous les livres publiés aux éditions Margot) met en scène des personnages attachants aux visages expressifs. Il y a beaucoup de douceur dans le dessin de Patrick Prugne, un peu de nostalgie aussi. Les couleurs sont superbes, notamment pour ce qui est des scènes de crépuscule ou de nuit éclairées à la lanterne.
Pour terminer, 16 pages de croquis tirés des carnets de Patrick Prugne ainsi qu'une biographie de Poulbot complètent ce charmant voyage dans le Montmartre du début du XXe siècle.

Un élevage de grenouilles, un crapaud nommé Bismarck, une urne funéraire, une vertèbre royale ; il n'en faut pas plus pour que les poulbots se lancent dans une croisade pour protéger leur butte, avec un peintre comme observateur discret. Des héros irrésistibles pour une bande dessinée magnifique, tant par son histoire que par le dessin.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Ils étaient des enfants de Montmartre, des titis, des gavroches. On les appelait des Poulbots du nom de Francisque Poulbot qui les faisaient vivre dans ses dessins.

Jean se rappelle juin 1905, Montmartre,

Les enfants de la butte, l'Aspic, la Ficelle, Trois Pouces et Manon, comptent sur Bismarck le crapaud pour faire un élevage de grenouilles. Dans un pré, aux dessus des habitations, ils organisent leur quartier général autour d'une mare, dans un vieux tacot mangé par les herbes. Lorsqu'un jour ils voient débarquer un promoteur assisté de son contremaître venus pour métrer le terrain, les enfants décident de se révolter en les accueillant à coup de lance-pierre. « Rien ne peut me faire renoncer ! »… crie Noblard furieux, tout en rebroussant chemin et en oubliant son fils Jean qui se retrouve alors aux prises des Poulbots. Quelle belle opportunité pour eux ! Ils vont le garder en otage et ainsi pouvoir réclamer une rançon. de l'argent, il en faut pour sauver les parents de la Ficelle qui ont perdu leur travail et qui vont bientôt camper sous une tente…
Alors que les poulbots contraignent Jean à écrire une lettre à son père, « le petit bourgeois » leur propose un autre plan…

« - Ajoute que tu as écrit cette lettre sous la torture !
- Mon père ne paiera jamais une telle somme !
- Mon oeil ! Il est bien assez riche !
- Peut-être… mais il ne m'aime pas assez pour ça !
- Ben on verra s'il ne change pas d'avis quand il recevra une de tes oreilles !… »

Dans les rues de Montmartre, les chats de Théophile Steinlen attendent leur gamelle, Francisque Poulbot cherche l'inspiration hors de son atelier, Bibi-la-Purée « roi de la bohème » vagabonde au gré de sa fantaisie, au cabaret du Lapin Agile on trinque, on parle toiles et couleurs, le Bateau-Lavoir est plein d'artistes… Les bandes d'enfants traînent dans le quartier de jour comme de nuit, s'accordant un peu d'insouciance dans leurs jeux, fuyant leurs misères, parfois leurs parents. Nous sommes en 1905, c'est le début de l'été, malgré le dénuement dans lequel vivent les poulbots, la vie semble belle. Il leur reste encore une petite dizaine d'années avant d'en partir.
Jean, l'Aristo comme ils l'appellent, n'est plus solitaire, il a trouvé une famille.

Après la place du Tertre, on descend une petite rue, puis on prend à droite et encore à droite… Une pancarte « Musée Montmartre ». Nous rentrons, ça sent bon la sciure, les peintures, tout est propre, refait neuf, clair, beau. Il n'y a personne dans le musée… profitons ! La première salle qui nous reçoit a sur ses murs des aquarelles. Ce sont des planches de l'album « Poulbots » de Patrick Prugne. Nous nous penchons plus près, nous sommes admiratifs des dessins, de la finesse des détails, des couleurs intenses, douces, chaudes, vives. Sur la première, on trouve dans les bruns et les bleus de la nuit, une lumière qui illumine un enfant. Nous sommes séduits et attendris ; nous passerons à la boutique avant de partir !
De retour à la maison, je découvre… et, si les couleurs reproduites sont moins soutenues, je tombe immédiatement sous le charme de l'histoire, des dessins, du vieux Montmartre et des enfants. L'humour, l'argot, la fraîcheur, l'innocence des poulbots font sourire tendrement. Il y a le pré aux grenouilles que des investisseurs, « les raccourcisseurs de maquis », convoitent, Bismarck le crapaud qui ne pourra jamais être un mâle reproducteur de grenouilles, les rêves de Jean qui désirent être artiste peintre lorsqu'il sera grand, un trésor caché dans les cendres de la grand-mère… la solidarité, l'amitié, les bêtises, la liberté, les choses dures de la vie… C'est beau, trop vite lu, mais c'est le genre d'album que l'on aime laisser sur la table basse du salon pour le feuilleter encore et encore…
Dans la dernière partie intitulée « Les carnets », juste avant de fermer les rideaux, l'auteur nous offre ses esquisses sur l'étude des personnages et des décors. Les plans de rues de l'Abreuvoir, du Mont-Cenis, et du cabaret du Lapin Agile ont été inspirés par de vieilles cartes postales.
Par ce billet, je vous incite à vous procurer cette bande dessinée et à aller visiter le musée de Montmartre.
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Patrick Prugne, je l'ai découvert, grâce la masse critique, pour des histoires indiennes. A présent me voilà à Montmartre.
On peut aborder le travail de Patrick Prugne de deux façons : par le dessin ou par le scénario. Quelle que soit la méthode choisie, le résultat est le même et tient en un mot : qualité.
Montmartre, tout le monde connaît. Les « Poulbots », sont aussi répandus que les images de première communion. Mais « Poulbot », qui connaît ce homme et son travail ? Je ne savais pas par exemple, à l'heure des évènement qui ont touché Charlie Hebdo, qu'il était leur ancêtre et qu'à ce titre il avait mis à l'isolement et interdit de dessin pendant l'occupation.
Ce type de bande dessinée crée des envies. Celle de faire des parrallèles entre les époques. Fouiller dans la mine de souvenirs qui est proposée : L'assiette au beurre – le Lapin Agile – l'oeuvre de Poulbot…. et aussi ce qui est de la partie romancée ou de la partie historique ; en fait refaire pour nous même le travail qu'à, sans aucun doute, fait Patrick Pugne.
Merci à la Masse critique. Merci à Mr Prugne de nous combler avec ses excellents albums.
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Un magnifique roman graphique.
Eté 1905, une butte de Montmartre en friche à cette époque. Espace de jeux pour les gamins pauvres de Paris. L'illustrateur et dessinateur de cette période-là, Francisque Poulbot, est l'auteur de nombreuses oeuvres de ses gosses et de la vie à Montmartre.
Dans ce roman graphique, Patrick Prugne sera nous faire revivre cet époque avec les poulbots et leurs guerres civiles au travers des ses planches à l'aquarelle magnifique.
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Voici un bel album sur Montmartre à l'été 1905, quartier miséreux de Paris quasiment la campagne, un endroit vers lequel un promoteur se tourne avec ses beaux projets d'urbanisation. C'est donc avec son fils Jean sous le bras, un fils dont il a presque honte depuis qu'il lui a avoué vouloir devenir peintre, qu'il se rend sur la butte accompagné de quelques ouvriers pour délimiter le terrain. Jean rencontrera un groupe d'enfants lié par une forte amitié et qui ont chacun une vie différente mais toujours empreinte de pauvreté, l'air de la révolte a sonné pour Jean et il compte bien aidé ses nouveaux amis à s'en sortir.

Ce sera l'histoire d'une belle amitié et une rencontre avec Francisque Poulbot qui donna son nom à ces petits miséreux de Montmartre et qu'il dessina toute sa vie. L'album rend parfaitement cette ambiance du début de siècle dans ces rues où les grands artistes se rencontrent autour d'un verre avec photos à l'appui en fin d'ouvrage, le scénario est simple et c'est pourtant l'aventure de toute une vie pour Jean, une aventure qui le changera beaucoup; il en ressort d'ailleurs du dénouement une certaine mélancolie du temps passé.

Côté illustrations, faites à l'aquarelle, le dessin est doux comme un souvenir. Un album hommage à un homme qui a rendu visible la misère des enfants de Montmartre. Très très belle découverte.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Rien à voir avec les univers d'Iroquois et de Pawnee mais encore très documenté afin de nous faire découvrir la vie de la butte Montmartre au début du siècle dernier, la vie des pauvres et le travail de Francisque Poulbot. Comme précédemment, le dessin est magnifique, le scénario riche, les personnages attachants et les carnets et croquis de Prugne avec ses commentaires et les photos d'époque sont passionnants. Une réussite encore .... un véritable artiste, des oeuvres magnifiques, quel plaisir....
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J'ai découvert Patrick Prugne avec son titre Iroquois. Si je suis fan de ses illustrations, les scénarios pêchent un peu parfois. Avec Poulbots, Patrick Prugne fait carton plein. Les illustrations sont toujours aussi incroyables et le scénario tient vraiment bien la route.

Si nous pensons en premier lieu à la bohème quand on nous évoque Montmartre, la réalité était loin d'être aussi artistique. Avant que le quartier ne soit assailli par les promoteurs, la misère sociale s'y donnait rendez-vous. Nous montrer ce Montmartre par ces gamins est une chouette idée. Les Poulbots sont un peu les emblèmes de ce Montmartre. Ils donnent une dimension enfantine, attendrissante au récit. Leur gouaille est sans pareille et ils vont feront sourire plus d'une fois. L'étrange association avec Jean, “le bourgeois”, fonctionne à merveille. Les illustrations à l'aquarelle sont toujours aussi sublimes. Si vous ne connaissez pas, courez-y !
Lien : https://lecturesdemistinguet..
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