(Avertissement à ceux dont les neurones n'ont pas encore pris le large, pour cet avis en état livresque avancé : migraineuse depuis une semaine, je ne lis que d'un oeil et n'écrit que d'une aile. Mais bon, vous connaissez la différence entre un corbeau ? Prenez votre courage à deux mots, ce n'est pas contagieux… Quoi que.)
Si, comme moi, vous avez une migraine épouvantable depuis une semaine, dont les vagues de différentes intensités vous laissent à peine le répit nécessaire pour aller travailler :
1/ vous soignez le mal par le mal en forçant vos yeux à lire un pavé et votre cerveau à le décrypter dans sa mare de brouillard ?
2/ vous empilez un peu, beaucoup, à l'infini des shots de porto à l'oeuf parce que votre grand-mère les érigeait en remède idéal pour perdre conscience de la douleur ?
3/ vous vous enfermez dans le noir avec un doliprane et demandez à votre conjoint d'appeler un camion de pompiers pour éteindre le feu d'artifice dans votre tête ?
4/ Vous décidez d'ouvrir un oeil avec Parci et Monie pour choper les nouvelles livresques du large monde vu par
Jules Pseudo ?
4/ Si vous avez coché 4/, bonne réponse ! Parfaitement sous-titré « treize tranches et tronches de vie s'amusant de notre comédie humaine », c'est un raz de marée d'humour noir qui déferle d'une plume aussi alerte qu'allègre douce. Avec cette lecture, vous ne vous prendrez pas la tête entre les mots.
De sketch en saynète s'animent des caricatures, réflexions, pieds de nez, irrévérences et références, filées en jeux de mots. Ce comprimé de thèmes d'actualité et de sujets de société est enrobé d'une fine particule d'air désabusé et d'une particule élémentaire de cynisme, juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans le tapage à l'oeil diurne.
En filigrane, la place que l'on donne au « progrès » dans nos vies, au détriment de l'humain, du réel. On tombe parfois sur des histoires sonnant (et trébuchantes, quand on connait le poids des mots) comme plus personnelles ; mais ces moments de sincérité touchante n'occultent jamais totalement l'humour, fragile barrière de corail entre l'auteur et les non-sens de la vie, ses caprices, ses aléas ; ses coups bas.
Il nous raconte : Dieu convoquant le jugement dernier (nos actes dans la balance), le temps assassin et la mort aux trousses (les meilleurs partent en premier et toutes ces putains de conneries), une vieille âme et sa mer (en tête à tête), Judas et la cérémonie du baiser d'or (ne le réveillez pas), internet qui s'éteint (et son drôle de retour à la préhistoire - comme si Raptors-Jésus avait chopé le Covid à son tour), le tout parsemé de rencontres pas piquées des verres de bière, dans des bars (de Nantes à Montauban, fabuleux), lors de repas prolétaires ou de bourgeois ajustant leurs gilets jaunes. Un cocktail détonnant même sans alcool. Posologie : Une pilule, chaque soir au coucher, jusqu'à épuisement. du stock.
Seul effet secondaire possible : Si vous tombez sur un thème où vous avez peu de références ou des références différentes de celles de l'auteur, évidemment, les jeux de mots passent un peu aux oubliettes de Dumbledore et ça va marcher beaucoup moins bien. Mais rien de grave rassurez-vous. Maintenant, si en refermant le livre les symptômes persistent et vos neurones, ivres de largesses, continuent de faire un petit tour au petit jour, consultez votre médecin.
Et pour une idée plus précise de ce traitement - de textes, je vous invite à filer de ce clic lire la notice, beaucoup plus explicative et fiable que celle d'une migraineuse un peu barrée qui a pris le large : http://www.
livresquedularge.fr/
Merci à
Jean-Marie BIETTE pour cet amer, qui m'a sauvée du naufrage au plus fort de ma tempête Migraine.
Bon week-end à tous, et bon phare nantais ! (---> ouais alors celle-là elle mérite que je sorte de mon propre billet) ;-)