Famille modèle

Alors, j'annonce tout de suite la couleur : j'ai A-DO-RE ce livre ! Alternant les moments drôles avec des scènes plus graves, E. PUCHNER nous livre des personnages tout à fait crédibles car confrontés tour à tour à leurs doutes, leurs espoirs, leurs qualités et défauts, bref le reflet de l'âme humaine décrite dans toute sa complexité, dans toute sa fragilité.
L'auteur y dénonce la course effrénée au fric dans une société où le "paraître" est roi. Pourtant, le père ( Warren ) se rendra compte que rien n'est définitivement acquis.
Le seul bémol est la chute qui n'en est pas vraiment une et qui, pour ma part, m'a un peu dé-contenancée, dé-routée, dé-pitée ?
Quoiqu'il en soit, c'est un trés bon livre ! Certes, cette famille va vivre des heures sombres , certes, elle va connaître des déchirures, du désespoir mais on peut penser que tant qu'il y a de la vie...........

Un bon roman agréable à lire.... Mais qui ne se finit pas. On s y attendait compte tenu du propos!

La famille Ziller est issue d'une famille modeste ayant quitté le Wisconsin pour faire fortune en Californie. Warren le père travail dans l'immobilier et a acheté un lot de maisons modestes qu'il espère vendre rapidement sauf que tout proche de ce lot il y a un problème (je ne vous dirais rien).
Warren ayant investi toutes les économies de la famille y compris l'épargne qui devait servir aux études de ses enfants, vit mal cette situation et il n'arrive pas à l'avouer à sa femme et à ses trois enfants.
Le lecteur suit les Ziller de l'été 1985 à l'hiver 1986, la famille vivant dans une résidence fermée pour riche, Camille la mère qui se veut parfaite, moralisatrice, ennuyeuse au possible avec ses bons sentiments. le fils aîné Dustin qui plaît aux filles, il est beau, fait du surf, joue dans un groupe de musique, amoureux de Kira une petite bourgeoise. La fille Lyle, l'intellectuelle de la famille, ne supportant pas la mer, le soleil, n'aimant pas la Californie, se révolte contre ses parents, tombe amoureuse du gardien latino-américain de la résidence. Et enfin le petit dernier Jonas, un gamin aux idées étranges, mal dans la peau, se posant des questions sur sa famille. le père a avoué la ruine de la famille, ils partent faire du camping en comme dans les belles années dans le Wisconsin, la famille s'est plus important, c'est soudée. Oui mais en rentrant de leur escapade un drame se joue et la vie va basculer.
Le lecteur pénètre dans l'intimité de cette famille en partageant leur quotidien, avec les réflexions de chacun, on voit que la famille s'englue dans ses problèmes, qu'elle va éclater mais on ne peut s'empêcher de sourire, rire parfois car l'auteur avec son style tragicomique s'est happer son lecteur de bout en bout de son livre.
Un roman à découvrir, bluffant, sur la vie, le rêve, la culture d'une famille bien américaine.

wow !
Puchner est un virtuose de l'écriture et d'une inventivité folle.
Son livre est drôle et triste, profond et léger.
Ça fait du bien de tomber sur un livre qu'on ne veut pas lâcher. Un livre incroyablement riche sur son fond et sur sa forme avec des personnages terriblement attachants (tous !) dans une famille (et une Amérique?) en voie de destruction.

Fresque d'une famille américaine en déroute, entre tragédies, absurde et déchéance. Superbe mais parfois assez noir.

Ce livre fera partie de tous ceux où du début à la fin, j'ai attendu qu'il se passe quelque chose....
Encore quelques heures de perdues. Insipide et incolore.

Les 500 pages de ce très beau roman bien écrit (et bien traduit) sont difficiles à lâcher tant la narration est maîtrisée et efficace. L'auteur passe avec aisance du grotesque (certaines scènes sont mémorables comme par exemple la façon dont les films pédagogiques de la mère, Camille, sont décrits) au tragique ce qui rend l'histoire encore plus poignante car derrière le rire l'émotion affleure. de plus, l'auteur adopte magistralement le point de vue de chaque personnage et on y croit. Chaque membre de la famille est rendu attachant car le lecteur est au plus près de ses pensées, de ses motivations. Se développent alors les peurs, les espoirs, les cachotteries de chacun.
Eric Puchner cherche à dynamiter (presque au sens propre) l'image de la famille modèle, de la réussite : « En tant qu'homme, on vous conditionnait tellement à croire qu'il fallait avoir de l'ambition, que sans elle on était perdu, mais au fond, ça changeait quoi ? En tout cas, rien, ou presque, ne prouvait que ça rende heureux. »
C'est évidemment l'histoire d'un échec mais aussi de la façon dont on peut surmonter cela, dont on peut (doit ?) se contenter de l'essentiel que l'on perd finalement de vue dans nos sociétés obsédées par l'argent, la situation sociale :
« L'amour n'était donc que ça ? Les ténèbres vaincues, une main sur votre front. »
Cette note d'espoir (sans optimisme béat ni happy end hollywoodien) réconforte au milieu de ces pages sombres.

Voici un roman sympathique. Je ne trouve pas qu'il soit si audacieux que cela, contrairement à ce que prétend un extrait d'une critique présentée en quatrième couverture. Au contraire il me semble d'une construction simple et cela fait du bien parfois de lire un tel ouvrage. On arrive assez facilement au bout des 550 pages. On se félicite d'ailleurs du fait que les romans américains soient si longs contrairement à leurs homologues français qui dépassent difficilement les 200 pages.
L'ouvrage se passe en Californie au milieu des années 80. On voit peu de cette Californie, si n'est le désert. On se demande aussi pourquoi nous sommes au milieu des années 80. Ce n'est pas un monde contemporain mais presque. Enfin il n'y a ni internet ni téléphone portable. Ces années 80 sont-elles un souvenir personnel pour l'auteur...probablement.
Évidemment cette famille ne restera pas un modèle...mais je n'en écris pas plus.

Une famille ordinaire aux préoccupations ordinaires dont le destin va essuyer quelques grosses secousses suite à des choix pour le moins mal inspirés. Un parcours tout à la fois dramatique et désopilant qui joue avec nos nerfs en passant du rire aux larmes, de l'agacement à la tendresse. Une plume vive, fine et bien trempée qui explore les émotions sans concession, épingle les turpitudes de l'adolescence et des relations maritales sans états d'âme.
Une chronique mouvementée et foisonnante.

Conseillé par quelqu'un, je n'ai certes pas pris un pied aussi intense que prédit pour ce livre mais cela reste un très bon ouvrage ! Je me permets donc de le conseiller aussi