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4,2

sur 734 notes
« Une idée pris forme dans sa tête: une des règles de base du storytelling était qu'à tout monstre devait correspondre un héros; encore mieux si celui-ci avait des points communs avec son ennemi. Et Strega n'en manquait pas, loin de là. »
Piergiorgio Pulixi, dans L'illusion du mal. Chez Gallmeister

Vito Strega est un criminologue (Strega veut dire sorcière en Italien) qui questionne les manquements judiciaires et humains, avec ses collègues Eva Croce (Croce appelle à penser à “l'accroche, être accroché, ou crochet » (en français) » tandis qu'en Italien, cela signifie croix.
Eva Croce, ancienne élève dite brillante par Vito Strega, a perdu une petite fille et s'en remet comme on ne peut pas : déversées toutes deux, avec l'autre enquêtrice Mara Rais (une figure féminine post-punk habillée en Docks Martens et maquillée comme une voiture, à la punk, est-ce à dire que ces éléments vestimentaires qui déchirent ledit bon goût d'Eva Croce, composants intrinsèques d'un caractère et quelques jurons, un peu rentre dedans (à la bulldozer, quoi), ceci contrastants encore, avec sa mission d'enquêtrice qui lève comme de la pâte à pain, elle aussi est particulièrement douée, (elles ont résolu leur première enquête dans « l'île des âmes »), elle lève donc, comme de la pâte à pain à Cagliari, la capitale de la Sardaigne, au département du placard soit les crimes non élucidés. Et cela va devenir un formidable pied de nez à la magistrature qui les a enfermées là ou l'on pensait qu'elles s'éteindraient dans un département sans avenir (eh non !). Vous savez bien que certaines femmes ont des ressources de folie.
Ces deux figures féminines font corps à 3 où peut-être à 4, la chatte de Vito Strega faisant partie intégrante de ses comparses féminines, à peu près toutes en émoi sexuel ou professionnel devant tant de grandeur (presque 2 mètres 😜). = presque quelques chapitres après avoir écrit ceci, dans le texte même de Pulixi, se trouvait écrit exactement la même chose. Je jure que je n'ai pas repomper cela. Suite ?
Sans blague, le personnage de Vito Strega est bien intéressant. Il nous livre ses intérêts pour la chasse à l'homme, ce imprégné de ses propres fantômes qui le malaxent au corps.
Il me semble se confondre quelque peu avec l'auteur (qui semble grand lui aussi), et probablement comme pour n'importe qui d'un peu connu trouve-il pléthores adeptes prêtes où prêts à tout pour tout contact charnel et autres entretiens. (Si vous avez déjà tenu un bar vous savez de quoi je parle).
L'île des âmes était un roman que j'ai trouvé très réussi et surtout, le travail de Pulixi m'intéresse beaucoup. J'aime ses chapitres qui sont comme autant d'uppercuts.
Pour l'instant, je n'ai lu que 152 pages sur presque 600.
Dans l'île des âmes, déjà, je m'étais demandé s'il, si l'auteur n'avait pas de quelques façons que ce soit, des liens manifestes avec la mafia, en tant que descendant par exemple un peu comme cet auteur norvégien, Jo Nesbo, qui réconcilie son paternel nazi (criminel ou pas ?) et sa mère résistante en écrivant des polars (il tue par procuration de ses personnages du coup, une façon d'intégrer bien et mal avec nuances et sans passer à l'acte) = son père anticommuniste s'était aussi “battu sur le front russe”.
Mais je ne sais, juste une intuition latente.
Je pense d'emblée que ce titre ne sera pas à la hauteur du plaisir que j'ai pris au récit des descriptifs de la Sardaigne dans « L'île des âmes » une si belle surprise. Mais attention, il est, jusqu'ici, tout à fait estimable.
Car ce titre, ( aparté : qui me rappelle inconséquement mon statut de mortelle littéralement coincée dans une vie que j'aimerais toute différente pour un tas de raisons aussi déprimantes que révoltantes : mais dusse-on se révolter contre soi-même qu'il ne faille trouver par où s'échapper si on convient de laisser de côté les responsabilités déversées sur autrui pour se soulever soi-même par le colbac et tenter l'auto-insurrection : être digne de se trouver responsable à 100% de tout, c'est ma seule option) :
Dans lequel, en effet, nous trouvons là, pour les 3 titres lus (avec le chant des innocents), matière à apprécier les finesses de l'auteur, le parler comme qui dirait, les références aux dialectes, ah oui c'est ce que dit le traducteur, Anatole Pons-Reumaux : « plusieurs parlers régionaux interviennent dans l'illusion du mal, caractérisant les différents personnages et leurs origines : la sarde, le sicilien et le vénitien. Il s'agit d'insultes compréhensibles pour le lecteur italien, que nous avons choisi de traduire pour le lecteur français ». (: je suppute de très bonnes traductions).
Petite digression : le traducteur « a appris l'italien en Irlande, l'anglais à Berlin et le suédois en France avant de s'installer aux Pays-Bas, où il songe parfois à se remettre à l'allemand. » :-) il a également traduit le chant des innocents. Pourquoi ne figure-il pas sur la première de couverture : dommage. J'ai déjà dit à quel point j'aime les éditions Gallmeister, autant les livres brochés que ceux en poche avec une nette préférence pour les poches et non pas pour le prix mais pour la qualité éditoriale du texte et une grande qualité d'impression également.
Bon, on peut dire ici, que le méchant est terrible, et que même si l'on ne peut échapper dans les romans policiers, polars et autres littératures policières, que les immersions dans les actes de torture sont tout à fait vomitives, sous prétexte (pour le méchant et au niveau de lecture ou j'en suis), sous prétexte donc, de justice et de vengeance. (Toujours les résurgences de Millenium pour lectures).

Mon intuition se fend désormais d'une quasi certitude qui soit que les méandres dudit bouquin soient probablement en lien avec des meurtres commis sur la lignée familiale de l'auteur.
Pourquoi, je pense cela ? Parce que j'ai l'impression que nos goûts se meuvent au travers de moultes tentatives de résolutions des névroses. Mais on s'en fout peut-être (OSEF !). Mais en fait, rien ne le prouve. Et finalement, cela ne nous regarde pas. Évidement pas besoin de cela pour écrire des choses difficiles et évoquer un contexte politique et historique par le biais d'un polar.
On a là une étude du monstre, de la monstruosité humaine que chacun nous pouvons porter quel que soit le côté de la barrière entre êtres humains dignes de Paradis ou D'Enfer. Je pense que ferais sans doute une deuxième partie. Car, je ne peut vous délivrer une réelle vision d'ensemble sur 150 pages. Il s'agit aussi ici du sujet du viol, et également comme le dit l'auteur par le biais d'un des personnages :
« En ITALIE, le meurtre vends plus que le cul ».
Je ne peux que vous inviter à découvrir ou lire cet auteur en ce qui me concerne je lirais toutes ses productions, cela va de soi :

En bref, si vous lisez ce titre, une dimension peut-être plus politique, viendra vous fracasser les gencives.
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Un polar passionnant, impossible à lâcher, qui a plein, plein de qualités.

Une scénarisation trépidante, avec des scènes macabres, des pics incroyables d'adrénaline, des rebondissements imprévisibles.

Une originalité dans le thème. Un citoyen décide de s'attaquer à un système judiciaire corrompu, dépassé. Comment ? Il séquestre, torture puis exécute les criminels qui ont réussi à s'en sortir, non sans avoir impliqué les citoyens par un vote en ligne.

Un profilage subtil des personnages principaux, le ‘justicier' hors la loi, le criminologue et les deux enquêtrices. Avec des chapitres courts et fluides, chaque personnage se raconte en profondeur.

Une description effrayante du déferlement de haine que cette histoire suscite dans la société. Une société désabusée, impuissante face à la justice, qui se réveille, s'enflamme et héroïse le justicier.

Une condamnation des médias qui font de la justice spectacle, qui bafouent la morale et l'éthique, juste pour une affaire d'audience.

Un excellent thriller qui m'incite à lire plus de cet auteur.
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Attention polar difficile à lâcher !
Un homme est enlevé, son tortionnaire lui arrache les dents une à une (et à vif). Une horreur ? Oui.... Petite particularité de la personne enlevée : cet homme vient d'être libéré pour prescription de viols sur mineure.... D'un coup, on ressent moins d'empathie pour ce type. C'est sur ça que va jouer son gardien en proposant aux internautes de voter pour sa remise en liberté ou contre, c'est-à-dire pour sa mise à mort.... Un lien, un clic, de multiples votants....
Ce livre traite de sujets passionnants : la Justice, la vengeance, les réseaux sociaux, la télé toujours plus trash.... Des sujets intéressants, qui posent question et malheureusement d'actualité.
En un mot, je me suis régalée....
En plus j'ai découvert deux policières calabraises intéressantes et l'usage fréquent et surprenant pour une Française, des patois locaux en Italie !
.
J'avais aimé le précédent roman lu de cet auteur, je sais déjà que je vais continuer à découvrir ses récits !
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Une découverte prise au hasard dans une bibliothèque - enfin pas trop de hasard quand même, je craque dès que je vois quelque chose qui se réfère à l'Italie!
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce polar se lit à toute allure, et qu'il sait manier toutes les recettes du succès. Cliffhanger, personnages typés et intenses, trio de choc, sujet dans l'air du temps, etc. On se laisse donc facilement prendre au jeu de l'écrivain, et on y prend plaisir. Ainsi qu'aux abdos de Strega (pardon, à son flegme) et à sa chatte très déesse égyptienne 😊
L'intérêt principal reste les questions posées, car si l'intrigue se situe en Sardaigne/Italie, et que l'on connaît les dérives du système dans ce pays, on peut facilement les transposer dans le nôtre. La justice aveugle prend tout son sens ici, avec les erreurs inhérentes à n'importe quel système. le postulat de départ, de la rendre "populaire" n'en est que plus intéressant, surtout avec le côté voyeurisme et délétère des émissions de télé réalité et des réseaux sociaux.
Les dialogues en plusieurs dialectes apportent un plus amusant, et un rythme supplémentaire.
Par contre, la fin en plusieurs étapes m'a un peu déçue par sa facilité - très "télévisuelle" et sans grande surprise. Avec ce choix, elle souligne, et rappelle, la simplicité à la lecture, et gâche mon ressenti final.
Cela reste tout de même une belle découverte et un bon "page turner". Et puis quand on aime l'Italie...
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"En Italie,le meurtre vend plus que le cul" .Notre auteur P.Pulixi n 'a à mon sens, aucune inquiétude à se faire et je parie sur le succès de " l' illusion du mal "qui pourrait soit dit en passant aussi s 'appeler" l illusion de faire le bien" si on se place dans la tête du meurtrier... Une superbe intrigue donc entre la Sardaigne et Milan ,parfois un peu gore ,qui nous tient en haleine de bout en bout et où l' on retrouve les héros des 2 précédents romans : les inspectrices Eva Croce et Mara Rais d' une part et le flic criminologue Vito Strega d"autre part . Trio de choc aux caractères bien marqués pour un polar qui dénonce l 'inertie de la justice,sa lenteur,sa corruption et la television- spectacle,vorace de scandales et dénuée de toute déontologie quand l 'audimat est en jeu. Les téléspectateurs ne sont pas oubliés ,foules manipulées et bien décomplexées quant il sagit de juger voire de condamner à mort ,anonymement bien sur! ,alors que parallèlement la liberté d information est un droit fondamental qui garantit le caractère démocratique de la justice.
Un polar dense ,aux multiples références notamment cinéphiles,un peu de Marathon man( Ah les dents....mais je n 'en dit pas plus..).Joker et un peu de la série Dexter aussi.
Un regal de lecture " dans un monde où il n ' est aucun bien qui ne s accompagne d 'un mal à sa mesure"(Giacomo Leopardi).
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Rarement un roman de 600 pages m'a happée dès le premier chapitre et maintenue intéressée tout au long de son intrigue. L'auteur réussit ce tour de force en utilisant de courts chapitres qui permettent d'insuffler un rythme soutenu et, en donnant vie à 3 héros charismatiques : Maria et Eva, déjà croisées dans « L'île des âmes », que rejoint Vito, un profiler flegmatique à la personnalité attachante. Les personnages sont énergiques, pleins d'humour et aussi faillibles ce qui leur donne de l'épaisseur. L'auteur s'appuie également sur une histoire qui a de nombreux échos dans l'actualité (pas seulement transalpine puisque les vices de forme en justice et la « trash TV » existent partout). Au final un excellent thriller qui donne envie de découvrir d'autres romans de l'auteur.
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A la poursuite d'un justicier meurtrier 2.0. en Italie, notamment en Sardaigne, en compagnie de personnages complexes et attachants. Une mise en question du système judiciaire italien qui nous interroge nous-mêmes. Captivant et addictif ! Une belle découverte.
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Extrêmement addictif ! Commencé un soir, terminé le lendemain après-midi... Je n'ai plus qu'une idée, acheter les autres romans de cet auteur.
C'est le premier que je lis, et même s'il s'agit du deuxième volume des enquêtes de Mara et Eva, cela ne pose pas de problème à la lecture.
Un thriller policier bien écrit qui m'a tenue en haleine
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Dans la continuité de l'Île des âmes, je dirai que j'ai pris plus de plaisir à lire ce deuxième tome. Un suspens bien ficelé et des personnages toujours aussi attachants. Je conseille vivement cette série.
Je terminerai cette trilogie très prochainement avec un peu d'impatience.
Bonne lecture.
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Je découvre cet auteur italien grâce au palmarès des 20 meilleurs polars de Babelio.
Si ce genre de palmarès peut toujours donner lieu à débat, (pour ma part, je trouve certains livres indignes d'y figurer tandis que quelques chefs-d'oeuvre manquent cruellement), je le remercie vivement car cette Illusion du mal est une sacrée bonne pioche.
Au-delà du suspense proprement dit, déjà d'excellente facture, d'une écriture fluide et riche et de personnages bien campés et approfondis, c'est le thème soulevé qui est remarquablement choisi et fait froid dans le dos.

Une société moderne, la nôtre, ultra connectée où les réseaux sociaux et les médias se voient poussés vers une perversité et une ignominie absolues. Un monde qui nous ramène plus de deux millénaires en arrière au sein duquel le Net a remplacé les arènes et les invisibles, les spectateurs. L'Homme a peu évolué, il est juste un peu plus lâche.

Décider dans le plus strict anonymat de la mort d'un être humain par tiers interposé.

Parce qu'il explose la dentition de ses victimes, un prétendu justicier, bientôt surnommé le Dentiste, va utiliser les réseaux sociaux en arme massive afin de solliciter l'avis des internautes italiens. La Justice légale n'a pas répondu présent, alors soumettons la question au « vrai » peuple, pas aux jurés d'assise, mais à des centaines de milliers de votants.
Un trio d'enquêteurs, superbement décrit par l'auteur, ne va pas ménager ses efforts dans la traque de ce criminel. Il s'agit non seulement de l'annihiler, mais aussi de stopper cette vindicte populaire.

Les situations font montre d'un tel réalisme que le lecteur a l'impression de se trouver face aux pages faits divers de son quotidien préféré.
Une fois le livre refermé, on se dit que c'est un roman, donc une fiction et que c'est tant mieux.
Jusqu'à quand ?
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