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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors que Miss Doggett s'apprête à héberger le nouveau vicaire, Mr Latimer, sa petite nièce, Anthea Cleveland, se laisse embrasser par Simon Beddoes, qui habite un quartier aristocratique de Londres, excellent parti en perspective. Sa mère n'y trouve rien à redire, et son père, professeur de littérature, est fort occupé à flirter avec une de ses élèves, Barbara Bird…Et quand Mr Latimer arrive en avance et est accueilli par la dame de compagnie, Jessie Morrow, il ne voit aucun inconvénient à plaisanter avec elle dans sa chambre à coucher et à partager un verre de brandy…Voilà de quoi nourrir les conversations de ce petit quartier d'Oxford Nord pendant quelques semaines…Et alimenter quelques drames domestiques.

On y retrouve nos vieilles filles, nos hommes d'église, quelques professeurs perdus dans des poésies d'un autre âge, un bibliothécaire qui vit avec sa vieille mère, des jeunes interchangeables, et ces fameux salons de thé où l'on surprend les idylles entre deux pâtisseries. On y tolère un couple d'homosexuels, quelques flirts extraconjugaux, un petit écart dans le quotidien, pourvu que rien d'essentiel ne soit bouleversé, que chacun reste à sa place, que les vieilles filles continuent à organiser des kermesses et des goûters pour les jeunes gens et à tricoter des chaussettes aux pasteurs, que ces derniers continuent à prêcher dans les églises humides et les jeunes filles chercher des maris à choyer…Un humour féroce pour ce roman particulièrement réussi de Barbara Pym !
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+++ Lu en VO +++

Crampton Hodnet est le premier roman écrit par Barbara Pym, il a eu un destin un peu particulier puisqu'elle l'a terminé pendant la dernière guerre en 1940, elle a ensuite eu de multiple occupations. Puis la guerre finie, le monde avait changé et l'air du temps avait changé ce qui explique peut-être que le manuscrit soit resté dans un tiroir. Plus tard Barbara Pym a-t-elle peut-être considéré que cette première oeuvre n'était pas assez aboutie ce qui explique sa parution tardive en 1985 après la mort de l'autrice.

Mais dans ce premier roman figurait déjà tout le microcosme de Barbara Pym : une petite bourgeoisie provinciale distinguée qui a connu des jours meilleurs et qui conserve un sentiment de supériorité inoxydable, des vieilles filles effacées et rêveuses ou alors ayant les pieds bien ancrés dans la réalité, et toujours des hommes d'église de confession anglicane, pasteurs ou vicaires par conviction ou par opportunisme. C'est un petit monde où souvent les rumeurs et les bavardages vont bon train et où tout scandale est le bienvenu car c'est une forme de distraction.

Crampton Hodnet dont le récit se situe à Oxford, n'y échappe pas, nous y trouvons la vieille fille en la personne de Miss Morrow, la dame de compagnie de Miss Doggett. Miss Morrow est effacée et résignée à son sort, c'est probablement elle qui a l'esprit le plus lucide et le plus pénétrant. Quand à Miss Doggett, un paragon moralisateur de ‘bien-pensance', elle s'imagine être un personnage important d'Oxford en invitant chez elle de jeunes étudiants prometteurs pour le thé tous les dimanches. Son neveu Francis Cleveland, professeur de littérature à l'université est marié à une femme un peu indifférente et s'imagine vivre une passion, pourquoi pas charnelle, avec une de ses étudiantes. Puis arrive l'homme d'église, Mr Latimer, plutôt bien de sa personne qui attire les attentions prévenantes de toutes ses paroissiennes. Il prendra pension chez Miss Doggett et ne sera pas indifférent au charme discret de Miss Morrow. Un petit monde qui a l'air bien tranquille, mais qui cependant ne tourne pas rond du tout, où l'on frôle le drame, où les passions couvent et où les chagrins passent comme tout le reste.

Un très bon moment de lecture, avec toujours ce regard à la fois acéré et doux-amer de Barbara Pym sur ses personnages. Un humour qu'elle dispense au goutte à goutte et qui réside souvent dans l'écart qu'il y a entre ce qu'ils s'imaginent être et ce qu'ils sont vraiment. C'est fin, c'est acidulé, et on se laisse vraiment prendre à leurs minuscules préoccupations et tribulations.
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Partons pour un voyage dans le temps, les années 30 à Oxford et suivons pendant une année les habitudes d'une petite communauté bourgeoise, étudiants, professeurs et religieux.
Au programme? Messes, thés, et surtout cancans, ragots et scandales en tout genre!
Une lecture très agréable, surannée certes mais délicieuse, à accompagner d'un thé et de scones :)
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Et voilà mon préféré parmi les romans de B Pym
Nous avons vu Barbara Pym lorgner vers la religion, nous attendrir avec des femmes solitaires, ici elle se lâche totalement, c'est enlevé, méchant, drôle, subtil, un plaidoyer pour l' hypocrisie, bref un excellent roman et un moment de lecture jouissif.

Le démon de midi, voilà un thème de vaudeville, Francis Cleveland porte beau, quinqua très séduisant il est heureux de plaire à la jeunesse, et de la jeunesse que voulez vous il en a, là, à portée de main car c'est un universitaire apprécié de ses élèves et particulièrement de ses jolies étudiantes qui se pressent à ses cours.
Ces jeunes filles ont l'âge de sa fille Anthéa qui elle est amoureuse de Simon Beddoes un jeune homme plein d'avenir et d'une si bonne famille !
Mais le démon de la luxure ne s'est pas penché uniquement sur Francis Cleveland, non les paroissiennes font littéralement le siège de Stephen Latimer un pasteur trop jeune et trop beau pour son propre bien, alors pour être à l'abri, celui-ci décide de jeter son dévolu sur Miss Morrow la vieille fille de service et dame de compagnie de Mrs Dogget, ma préférée, la langue de vipère locale, celle qui dénonce pour le bien de tous et qui va venir se mêler des amours de Francis Cleveland.
C'est vraiment mon roman préféré par l'humour ravageur qu'il contient.
De kermesse en thé du dimanche on vit au rythme de Barbara Pym et on y prend un plaisir pervers.
Le critique qui présente le livre termine ainsi sa présentation « Une fois le livre refermé, on n'a qu'une envie : se précipiter sur le premier ferry. »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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J'adore l'ambiance des livres de Barbara Pym!

Ces ensembles de Tweed, l'heure du thé, des moeurs un peu désuets....

Dans ce livre-ci, j'ai aimé l'humour particulier de Miss Morrow, et Dieu sait qu'elle en a besoin pour supporter Miss Dogget dont elle est la demoiselle de compagnie...

Et Mr. Cleveland délaissé par sa femme, et qui va trouver chez Miss Bird cette admiration dont il a tellement besoin de la part d'une femme.... est assez attachant.

Un très bon moment de lecture!
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J'ai bien envie de m'abonner à Barbara Pym, une auteure découverte sur Babelio, et d'adopter ses romans pour mes futures lectures « réconfort », celles dont je ressens le pressant besoin après une série de lectures nécessaires mais difficiles. Humour doux-amer, environnement « so british », réparties un brin cyniques déclamées sur un ton légèrement emphatique par des personnages typés, ce genre de roman me plaît grandement. Dans le genre, je considère toutefois que que ceux de la série du cycle de Mapp et Lucia écrits par E. F. Benson en sont la quintessence. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir et continuerai à explorer l'oeuvre de Barbara Pym.
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Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Crampton Hodnet?
"J'ai reçu ce livre au cours d'un swap dont le thème était "la campagne anglaise". Je voulais depuis longtemps découvrir Barbara Pym dont j'avais beaucoup entendu parler et que l'on compare à D.E. Stevenson que j'adore. Et est-ce que je vous ai déjà dit à quel point je peux me laisser influencer par une couverture de livre?

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"La vieille Miss Doggett organise des thés avec les jeunes étudiants, se mêle des affaires de sa famille et veille sur la bonne morale d'Oxford sans se douter que sous son nez, se passent des choses qui lui échappent complètement..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous?
"Pour commencer, ne lisez surtout pas la quatrième de couverture qui vous raconte littéralement tout le livre. Cela m'a un peu gâché ma lecture parce que j'ai passé mon temps à attendre des évènements qui n'arrivent que très tard dans le récit. Cela mis à part, et si on ne s'attend pas à trop d'action, j'ai aimé cette lecture avec son charme désuet et son humour très british. de nombreuses situations sont extrêmement cocasses et les personnages sont particulièrement délicieux, ou délicieusement agaçants d'ailleurs. C'est bien dosé, c'est amusant et tout en ayant l'air d'être improbable, c'est particulièrement juste sur le plan des travers de la nature humaine."

Et comment cela s'est-il fini?
"Une petite déception quant au destin de certains personnages que j'aurais souhaité plus lumineux mais cette lecture reste vraiment charmante, il n'y a pas de mots qui la qualifie mieux. Quant à la comparaison avec D.E. Stevenson, si nous sommes effectivement dans la même veine, j'ai trouvé Barbara Pym un peu en dessous personnellement. Cela ne m'empêchera pas de retenter l'expérience avec plaisir cela dit."
Lien : http://booksaremywonderland...
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Ma lettre enthousiaste à Barbara Pym :
http://myloubook.hautetfort.com/archive/2008/03/10/cherche-vieille-fille-desesperement.html
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En automne à Oxford-Nord, la seule distraction pour Miss Dogget, une vieille dame à l’esprit aiguisé, et Miss Morrow, sa dame de compagnie, vieille fille un peu moche, c’est d’organiser des dimanches après-midi thé avec la jeunesse du coin, M. Cherry et sa carrure de rugbyman, M. Bompas qui passe pour un bolchevik avec ses idées de socialiste, M. Wyatt qui étudie la théologie, Michael et Gabriel, que tout le monde confond.
Et puis d’aller dîner chez Francis Cleveland, le neveu de Miss Dogget, dont la fille Anthea fréquente d’un peu trop près Simon, qui ambitionne de devenir Premier Ministre.
Dans cette petite ville où tout le monde se connaît, les potins sur le voisinage sont bien souvent la seule distraction.

C’est dans ce train train ronronnant qu’arrive un nouveau vicaire M. Latimer, qui s’entend si bien avec Miss Morrow.
Et M. Cleveland se rapproche un peu trop de la jeune et jolie étudiante, Barbara Bird, qui n’a d’yeux que pour lui.

Dans cette ambiance délicieuse, il ne se passe finalement pas grand chose. J’ai parfois eu l’impression de me retrouver dans une enquête de Miss Marple mais sans meurtre.
Et pourtant, mon esprit romantique s’est attaché à tous ces personnages, s’ennuyant tellement que le moindre geste du voisin est décortiqué à l’extrême. C’est un livre souvent très drôle et très fin, avec une très bonne analyse des caractères.
Même si c’est finalement très logique et dans la continuité des choses, j’ai tout de même regretté qu’aucune des histoires n’ait finalement aboutie. La fin est un éternel recommencement et la vie continue.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
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Chez Barbara Pym, on est presque sûre de trouver des vieilles filles, des pasteurs, des douairières engoncées dans leurs convenances, les sacro-saints five o'clock, la campagne anglaise, les bonnes manières et évidemment l'hypocrisie qui régit cette petite société fermée sur elle-même.

Ici, Miss Morrow est dame de compagnie de Miss Doggett, une de ces vieilles femmes acariatres, regardant de haut tout ce qui se trouve en-dessous d'elles et écrasant sans vergogne leur entourage, persuadées de détenir la vérité en toute chose, assises sur leurs principes et leur position sociale. Nous sommes à Oxford et plusieurs personnages vont entrer en scène, Mr. Latimer le nouveau vicaire, bel homme qui pourrait tomber amoureux de Miss Morrow et comme il cherche un logement, le voilà hébergé sous le toit de Miss Doggett, flattée d'une telle compagnie.

Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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