AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,16

sur 19 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
C'est une histoire de Cathares, mais pas encore de croisade...
De petit bois qui construit petit à petit un grand feu...
Bienvenue dans « Catharsis Disputatio », T1 de la série cathare de Patrice Quélard !
Qu'est-ce que j'ai aimé ce roman ! En même temps j'aime tout de Patrice '^' xD

Le récit se situe avant le début de la croisade albigeoise et on suit vraiment différents personnages qui vont permettre de poser l'ambiance de la période et son évolution, j'ai vraiment adoré ce parti pris ! Comme les romans sur les Cathares se déroulent souvent pendant la croisade, ça change et ça pose des bases géniales !
On va suivre des marchands toulousains, des routiers dans la région, et bien évidemment des bons hommes et les prélats du pape envoyés évangéliser tout ça xD
Et j'ai adoré suivre tous ces personnages, voir les investis par la thématique de l'hérésie, ceux qui s'en servent, ceux qui s'en fichent, le roman peint vraiment extrêmement bien une ambiance autour des croyances en Occitanie, avec les sources qui vont bien.
De plus, les personnages évoluent très bien, que ce soit les historiques qui ressemblent vraiment à ce qu'on imagine, que les inventés qui ne sont pas épargnés et voient leurs relations faites et défaites tout du long, ça rend le roman ultra vivant et surprenant.

En bref, que Patrice Quélard s'attaque à la Première Guerre mondiale ou aux Cathares, ses livres sont tout simplement géniaux ! Toujours un plaisir de le lire, et j'ai très envie de lire rapidement la suite !
Commenter  J’apprécie          00
Je remercie chaleureusement Virginie et Julie pour l'organisation du prix. C'est toujours un plaisir de découvrir de nouveaux romans dans le cadre de ma participation au prix des auteurs inconnus. Ce mois-ci, je me suis attaquée à Catharsis Disputatio de Patrice Quélard qui nous amène directement en Occitanie au début du 13ème siècle.

Roman historique et premier tome d'une fresque médiévale, Disputatio est riche, dense et intelligemment construit. Nous évoluons entre les années 1204 et 1207. En Occitanie, la guerre gronde. La guerre entre les cathares considérés comme des hérétiques et l'Eglise catholique romaine. L'Occitanie est la région située sur un isthme entre la mer Méditerranée et l'océan Atlantique, s'étalant des Alpes aux Pyrénées et au Massif central.

Bien entendu, comme dans tout roman historique qui se respecte, le fond historique est très important. Cela peut rendre quelque peu la lecture indigeste mais lorsque l'auteur fait cela de manière intelligente, le fond historique se fond dans l'intrigue et ne pose aucun souci. Je vous avoue que les premières pages ont été compliquées. Les trente premières pages sont vraiment longues, les phrases sont construites de manière alambiquée, j'étais complètement perdue. Ça a jeté un petit froid sur mon envie de lire ce roman. Quand on sait qu'il est assez conséquent en termes de pages… J'ai eu un peu peur. Finalement, j'ai essayé d'aller un petit peu plus loin et cette sensation de lourdeur s'est effacée. Un style plus dynamique, moins léthargique qui m'a permis d'avancer dans ma lecture.

On mélange l'Histoire à une intrigue fictive. C'est très intéressant tant les deux pans de cette histoire fusionnent pour nous donner une fresque sociale et historique très intéressante et agréable à découvrir. le 13ème siècle n'est pas une période que je lis énormément. J'avoue que la période médiévale me séduit moins que la période qui s'étale du 17 au 19ème siècle mais j'apprécie la découvrir de temps à autre.

Le côté fictif de l'histoire va se mettre en place grâce aux personnages qui vont nous proposer de vivre avec eux durant cette période de l'Histoire. Ainsi, on se retrouve avec plusieurs groupes de personnages : des représentants de l'Eglise, une famille qui est propriétaire d'une boutique de luxe ainsi que des personnages travaillant pour des Seigneurs sans foi ni loi. Tous les personnages présents dans cette histoire marquent plusieurs choses : l'impact d'une guerre sur toute une population : petits ou grands, riches ou pauvres, paysans ou seigneurs, tout le monde est touché par la guerre. Ce roman choral nous dévoile avec beaucoup de détails plusieurs histoires qui vont nous permettre de nous immerger dans le quotidien de ces personnages.

Patrice Quélard marque aussi le fait que les guerres se font souvent au nom de deux thématiques vieilles comme le monde : le pouvoir et la religion. Tuer au nom de Dieu, tuer pour le pouvoir, c'est bien souvent ces deux thématiques que l'on retrouve dans les guerres. Ainsi, on ne peut s'empêcher de faire de lien avec des guerres plus actuelles que celle dont on parle dans ce premier tome. A la lecture de ce roman, on se rend compte de tout le côté actuel de ce roman. Une réflexion se pose alors à nous : L'Homme est-il voué à toujours faire les mêmes erreurs ? Faut-il vraiment que tout finisse dans le sang puisque l'on est voué à recommencer encore et encore les mêmes guerres ?

Après une mise en route assez compliquée et lente, nous sommes bercés par un rythme ronronnant. le style est très intéressant et agréable. Je ne parlerai pas de fluidité ici mais plutôt d'intelligence. Oui, c'est une plume très intelligente que l'on découvre dans ce roman. Je tiens à tirer mon chapeau à Patrice Quélard qui a du faire un travail de longue haleine pour en arriver à ce résultat. Quel résultat ? Une plume dont les mots sont choisis avec une extrême délicatesse, un rendu érudit qui nous propose un style que l'on ne croise pas tous les jours. Patrice Quélard, grâce à la qualité de sa plume, apporte une touche historique en plus à ce premier tome. Bravo. Je salue tout le travail de documentation de l'auteur pour rendre ce premier tome aussi crédible. Patrice Quélard soigne et détaille ses descriptions. A mon goût peut être un peu trop mais cela reste une histoire de goûts personnels.

Pour moi, si cette lecture a été, finalement, agréable, il m'a manqué quelque chose pour me permettre d'avoir une lecture sans défaut sous les yeux : le manque d'émotions. Je ne me suis attachée à aucun personnage. J'ai pris plaisir à découvrir leurs histoires respectives mais je ne peux pas vous dire que j'en ai préféré un. Non, ils sont tous au même stade. C'est très important pour moi de pouvoir m'accrocher à des personnages, cela colore ma lecture. Ici, les paysages sont restés ternes à cause de ce manque d'émotions. On reste spectateur. C'est vraiment dommage.

En définitive, c'est une intrigue très intéressante avec laquelle j'ai eu un peu de mal au démarrage. Rapidement, mes craintes se sont estompées. Nous avons une fresque sociale et politique assez intéressante menée par des personnages divers et variés qui marquent la présence de la religion, de la population et du pouvoir. Ce roman médiéval historique est très intéressant et pourra plaire aux fans du genre. La plume est intelligente et permet de faire un petit lien avec des faits plus actuels. le lecteur peut, éventuellement, proposer un questionnement autour des thématiques de l'Homme et de la Guerre mais aussi du Pouvoir et de la Religion. Il m'a juste manqué un peu d'émotions. J'ai aussi noté quelques descriptions un peu trop longues à mon goût. Bravo à l'auteur pour son travail.
Lien : https://satinesbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          00
Dès les premières pages, on sent que l'histoire va contenir des faits précis, on sent tout de suite le travail colossal qu'a dû entreprendre l'auteur en amont. D'entrée de jeu, l'auteur nous donne la liste des personnages rencontrés et une carte des lieux visités. On se rend tout de suite compte qu'il va y avoir pas mal de personnages.

Je ne vais pas trop revenir sur l'histoire, pour ne rien dévoiler d'abord et ensuite, parce que je ne saurais pas trop comment vous la raconter. C'est compliqué à expliquer et surtout à entrer dans les détails. C'est un récit qui se vit au fur et à mesure. Tout ce qu'il faut savoir, c'est qu'on est au tout début du XIIIème siècle, en 1204 exactement, et que l'on se trouve dans le sud-ouest de la France, entre Carcassonne, Béziers, Narbonne, Albi. En ces temps là, dans cette région, vivaient les Cathares, ou les hérétiques comme les appelaient les catholiques. Les Cathares n'avaient pas du tout la même façon de penser que les Catholiques. Dans cette histoire, on va donc suivre un groupe de prélats qui vont sillonner les routes de cette région et se présenter dans les villes où il y a le plus d'hérétiques afin d'un convertir un maximum à la religion catholique. Je vous laisse imaginer les problèmes devant lesquels ils vont s'engouffrer, entre des batailles d'idées, des conflits entre personnes d'influence, leur tâche sera ardue.
Dans un même temps, on suit une jeune fille, Poncia Taillefer, à Toulouse. Son père a une bonne situation puisqu'il est tisserand, il fabrique des draps pour des personnes hauts placées, et a trouvé une teinture qui va lui permettre de changer la couleur de ses tissus. Il enseigne à sa fille tout son savoir, dans l'optique de lui céder un jour son affaire. Poncia s'entend bien avec son père, qui lui laisse beaucoup de liberté, à l'inverse de sa mère avec laquelle la jeune fille rentre souvent en conflit. Elle aime se promener dans sa ville, surtout les jours de marchés. Elle va y faire une rencontre inattendue qui va lui ouvrir des portes sur un autre monde. Et petit à petit, son père se révélera sous un jour nouveau, pas toujours comme il le faudrait pour Poncia.
Et on suivra enfin une bande de brigands qui a une mission bien particulière à mener, toujours en rapport avec les religions.

Avec ces groupes de personnages, on se rend compte de la différence qu'il peut exister dans leurs modes de vie. Les prélats ont une vie assez confortable, mais pour mieux faire passer le message de leur dieu, ils n'hésitent pas à faire leur chemin à pieds nus, à dormir dehors et refuser les abris. Poncia a la vie d'une jeune fille à la bonne situation, mais elle préfère côtoyer les personnes plus pauvres. Et enfin, les brigands, eux, ont une vie très pauvre, très dure, ils ne sont pas tendres entre-eux.
C'est intéressant de voir comment fonctionnent les différentes classes de la société d'alors au travers de ces différents personnages venant d'horizons bien distincts. L'auteur les a très bien dépeints, il est d'ailleurs très pointilleux dans les descriptions, celles-ci apportent beaucoup de réalisme à l'histoire sans pour autant apporter trop de longueurs. J'ai appris énormément de choses sur les Catarhes, sur leurs vies, sur leurs combats, sur leurs pensées. Il en est de même du côté des catholiques, avec les travers que peut avoir l'Église à cette époque. La société civile est quant à elle très bien représentée avec la famille Taillefer. J'ai beaucoup aimé la suivre, voir son mode de vie de cette époque, comprendre comment la société fonctionnait, avec ses mesquineries et ses secrets. J'ai suivi avec plaisir Poncia et l'ai vue évoluer dans les rues de Toulouse. J'ai aussi aimé voir comment vivaient les troubadours dans les châteaux. Leurs vies ne tiennent bien souvent qu'à un fil et sont tributaires de leurs bons mots. En bref, l'auteur a extrêmement bien détaillé chaque caste, dans ce qu'elle a de bien ou de moins bien.

Je ne peux pas dire que je me suis attachée à tous les personnages. Celui qui m'a marquée le plus et que j'ai aimé suivre en particulier est celui de Poncia. Elle m'a beaucoup touchée par sa force de caractère. Les autres sont tellement nombreux que je n'ai pas eu le temps de m'attacher à eux. On passe des uns aux autres suivant les chapitres, cela donne du rythme à l'histoire, mais cela m'a perdue plus d'une fois aussi. Je ne savais plus dans quel camp était le personnage que je retrouvais dans un nouveau chapitre, s'il était cathare ou catholique, certains noms se ressemblent beaucoup, je devais donc souvent revenir au début à la liste donnée par l'auteur pour savoir qui est qui. Cela ne me dérange pas plus que cela d'habitude, mais c'est pour moi toujours plus pesant à faire quand je lis sur la liseuse. Avec un livre papier, je trouve toujours plus facile de revenir en arrière, il y a beaucoup moins de manipulations qu'avec le numérique. Mais bon, cela n'a rien à voir avec le roman, c'est juste une question logistique lectrice.

Mon point négatif ira donc à ce grand nombre de personnages que je n'arrivais pas à assimiler. J'ai trouvé en plus que l'histoire mettait du temps à s'installer, j'ai commencé à véritablement rentrer dedans au bout des cent premières pages. Après, lorsqu'en fouillant sur internet, je me suis rendue compte que c'était en fait une trilogie, que je lisais donc le premier tome, j'ai compris que celui-ci servirait surtout à poser la base de toute l'histoire avec la présentation des personnages que l'on va suivre sur trois tomes. Il est donc tout à fait normal que la mise en place ait été plus longue que pour un roman classique. Je pense que si ça n'avait pas été une lecture pour le Prix des Auteurs Inconnus, j'aurais fait une pause dans ma lecture. Celle-ci demande en effet une certaine concentration et application de la part du lecteur, et j'ai lu ce livre à un moment compliqué pour moi dans ma vie personnelle et cela n'a pas aidé non plus. Donc, la « faute » de ce ressenti revient totalement à mon état du moment et non pas au livre et à l'auteur. Je pense d'ailleurs que je lirai les parties suivantes, pas tout de suite car j'ai besoin de lectures plus faciles, mais j'ai très envie de savoir ce qu'il va arriver à tous ces personnages. Car le final est plein de suspense, des faits de dernière minute corsent l'histoire et présagent ainsi un second tome très intéressant.

J'ai apprécié le style et l'écriture de Patrice Quélard, recherchés, aboutis, il a un grand talent. Il a très bien su adapter ses mots avec l'époque, tout en les expliquant à la fin du livre. Il a un vocabulaire très riche, des phrases très bien construites, le lire est vraiment très enrichissant sous tous les points de vue. Il rapporte et décrit très bien les différents enjeux sociétaux de l'époque, le climat social, la pauvreté du peuple contre l'extrême richesse du pouvoir. On sent que l'auteur s'appuie sur de grands écrits de spécialistes du monde cathare et c'est hautement appréciable et donne beaucoup de réalité à son récit. D'ailleurs, quand on lit la liste des personnages au début, l'auteur nous montre que certains ont existé réellement et ne sont pas inventés par lui, cela m'a épatée, car ça demande un travail encore plus précis pour arriver à mélanger des personnages fictifs aux réels. Peut-être m'a-t-il manqué juste une touche de passion ou de sentiments en plus, que j'ai trouvé dans les chapitres concernant Poncia, mais moins dans les autres. D'ailleurs, chaque chapitre nous emmène dans un autre monde, avec un nouvel enjeu, un nouveau défi à relever pour les différents personnages.

C'est une lecture vraiment très enrichissante. J'aime beaucoup quand mes lectures ont ce double rôle de me divertir et de m'enrichir de nouvelles connaissances. J'ai déjà lu des romans sur les Cathares et celui-ci est au même niveau que les plus grands noms d'écrivains. Je pense que je n'oublierai pas de sitôt cette lecture. Et dès que je serai sortie de ma période un peu chamboulée, je me procurerai la suite pour savoir ce qui arrive. Ce sont des périodes de l'Histoire qui me sont encore un peu méconnues, et je suis friande d'en apprendre plus.

Si vous aimez les romans historiques, les livres qui vous enrichissent, ce roman est fait pour vous. Je suis en tout cas très satisfaite d'avoir fait cette double découverte, celle de l'histoire des Catarhes et celle d'un nouvel auteur que je vais m'empresser de noter dans mes auteurs à suivre.

Lien : http://marienel-lit.over-blo..
Commenter  J’apprécie          30
Bonjour et bon dimanche à tous,
Dans le cadre du prix des auteurs inconnus, j'ai eu la chance de lire Catharsis de Patrice Quélard. Mais alors whaou, c'était mon premier Quélard et certainement pas le dernier, j'ai eu un véritable coup de coeur pour ce roman de fiction historique. Nous sommes en 1200 en Occitanie et la lutte commence entre la religion catholique et les hérétiques. J' ai vraiment adoré l'histoire, les personnages, le contexte historique le tout fort bien documenté, argumenté. Bref j'ai vécu à cette époque au travers de la plume de cet auteur. Je vais vite lire la suite.
Quatrième de couv.TOME 1 — Occitanie, début du XIIIe siècle. L'hérésie cathare gagne du terrain. Est-elle une cause à défendre, ou un fléau à abattre ? Dans un récit choral teinté d'inexorable, les uns affûtent leurs arguments, les autres leurs lames. Et si beaucoup ont déjà choisi leur camp, il n'y aura pas de place pour les indécis.
Pour plus d'informations sur le Prix des Auteurs Inconnus, rendez-vous ici:
https://www.facebook.com/prixdesauteursinconnus/
https://www.instagram.com/prixdesauteursinconnus/
https://twitter.com/prixdesai
https://www.prixdesauteursinconnus.com/
Commenter  J’apprécie          00
Les lectures pour le Prix des Auteurs Inconnus se suivent et ne se ressemblent vraiment pas... Catharsis : disputatio est le premier volume d'une trilogie médiévale, qui se passe entre 1204 et 1207, à un moment où les Cathares avaient pris de l'importance dans le sud-ouest, et où l'Église catholique essayait encore de combattre « l'hérésie » à coups de joutes verbales. le roman mêle grande et petite histoire : la grande, parce qu'il met en scène des personnages qui ont réellement existé, retrace des séances de disputes entre équipes championnes de chaque camp ainsi que les ressorts de la manipulation de l'adversaire, reproduit la vie dans les cours de province et les succès des troubadours, véritables rock-stars de l'époque. Il y a d'ailleurs plusieurs véritables « cansos » qui sont reproduits. La petite histoire, parce qu'une partie des personnages est fictive, et que l'auteur imagine aussi des histoires d'amour et d'ambition.

C'est un roman historique, qui plaira aux historiens, c'est certain. Mais c'est aussi une satire politique, au sens où il passe par un sujet dépassionné (les controverses qui ont émergé il y a 800 ans autour des Cathares ne sont plus vraiment brûlantes) pour critiquer le monde contemporain. Là encore, c'est extrêmement réussi. Bien sûr, si je vous dis « une société où un groupe religieux s'écarte de la religion majoritaire, qui, elle, le diabolise et veut l'empêcher de prendre toute influence » : on peut facilement trouver des résonances contemporaines. Mais cela va plus loin. Il s'agit aussi des liens qu'entretiennent les groupes concernés avec ceux qui incarnent le pouvoir de l'argent. C'est là que les personnages fictifs trouvent tout leur sens, d'ailleurs : ils permettent à l'auteur de mettre en scène un monde bien plus complet, réaliste et dans lequel nous pouvons nous reconnaître indirectement, que s'il s'en était tenu aux seuls religieux.

Tout cela m'a impressionnée, et j'aurais adoré avoir un coup de coeur. Mais il m'a manqué de l'émotion. Non pas qu'il n'y en ait pas : je guettais les passages où reviendraient Poncia et Bernat, Bertrand, Adalays. Mais l'ADN du livre, ce n'est pas ça : c'est la reconstitution historique, c'est la satire politique. Alors si vous ne me ressemblez pas, que vous redoutez les livres qui cherchent à vous tirer des larmes, et que vous attendez au contraire qu'ils offrent un cadre intellectuel solide, sérieux et à partir duquel projeter et décentrer nos maux contemporains pour mieux nous faire ressentir leur logique et leur vanité, alors précipitez-vous. Ce roman vous enthousiasmera.
Commenter  J’apprécie          350
Quand les mouvements aux interprétations différentes se rencontrent, les tensions montent...

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous embarque cette fois-ci dans une des cinq sélections de la catégorie blanche du Prix des Auteurs Inconnus 2019. Une plongée dans l'Occitanie du XIIIème siècle avec ce qu'il faut de mouvements théologiques, d'hommes avec leurs défauts et leurs qualités pour nous plonger dans l'atmosphère de cette époque ! Assez attirée par cette période de l'histoire, je m'y suis plongé bien volontiers.

Patrice Quélard nous transporte dans le sud-ouest de la France à l'époque où les hérétiques font débat, dérangent même, et deviennent de plus en plus nombreux. Où les envoyés de l'église catholique romaine prêchent et où les routes ne sont pas certaines du tout ! Ces deux religions sont irréconciliables ! La peur des prêcheurs, des seigneuries, des peuples, etc. apporte la haine, les convoitises et bien d'autres maux encore.
Poncia, quant à elle, fille d'un des plus grands drapiers toulousains, tête brûlée en conflit permanent avec sa mère compte bien poursuivre ses mouvements libres ! Mais son père a d'autres projets en tête et bien que l'époque ne s'y prête pas, il compte bien mettre une femme à la tête de son empire pour lui succéder !
Comment les relations se sont-elles envenimées entre ces deux mouvements théologiques ? Comment le peuple et le commerce fleurissent dans cette atmosphère délétère ? Et Poncia dans tout ça ?!

Je vous avoue que j'ai énormément de mal à vous transmettre mon ressenti sur ce livre ! Je ne sais pas trop par où commencer et je ne sais pas trop comment vous l'expliquer !!!
Il y a tellement de choses à dire et en même temps synthétiquement parlant pas grand chose... Pas simple hein Les Loulous... Non, pas simple. le verbe est haut, les mots sont dans un français très correct voire soutenu. Ça plaît à l'oeil et c'est assez beau.

Patrice Quélard nous plonge directement dans un ensemble descriptif. Avec des personnages, nombreux, des caractères différents, des idéologies différentes, des habits, des lieux, des atmosphères lourdes et assez sombres.
C'est très bien fait, on arrive à complètement s'immerger dans cette époque et ressentir les différences, les lieux qui d'ailleurs encore à ce jour sont chargés d'histoire et de traces laissées par cette époque. le sud-ouest, toute une entité, toute une culture, berceau de nombreux conflits, où la nature n'a pas fini de nous livrer ses secrets...

Une sorte de roman choral qui nous permet de suivre différents lieux, différents personnages. C'est très riche, peut-être trop. J'avoue que par moment, j'ai eu du mal à raccrocher tous les wagons étant donné la richesse de ce roman. Les descriptions nombreuses, les noms des personnages très ressemblants, la diversité de ceux-ci... Heureusement que Patrice Quélard nous met une liste dès le début du livre sinon euh j'avoue qu'il m'aurait fallu un papier et un stylo à côté.
Néanmoins, je me suis beaucoup attaché à l'histoire de Poncia et de Jean Taillefer, son père. Un commerçant qui s'est constitué de lui-même ! Une main de fer dans un gant de velours. Dans une époque loin d'être simple, il a su tirer son épingle du jeu.

Les débats amenés dans cette époque, sont très intéressants ! Notamment pour comprendre ce qui s'y passe et pourquoi un tel « Fléau », la réponse du peuple, la réponse des seigneurs et les tenants et les aboutissants. On touche vraiment du doigt le climat social et sociétal, ainsi que l'environnement politico-religieux de l'époque.
Alors, il faut savoir que ce livre est le premier tome d'une trilogie. Ce que je n'avais pas forcément compris en commençant cette lecture. En effet, ce premier tome servirait à planter le décor à l'histoire. D'où peut-être le fait de ses nombreuses descriptions, parfois lourdes. Mais il faut bien commencer quelque part et ne pas se louper ;) D'autant plus, et ça j'ai beaucoup apprécié, que l'auteur s'est basé sur les écrits de spécialistes du monde Cathare. Un sacré travail de recherche a été effectué. C'est indéniable. Néanmoins, j'aurai aimé avoir un peu plus d'action, pouvoir m'accrocher un peu plus à plus de personnages peut-être... Sentir les émotions et les sentiments me prendre à la gorge, un mouvement passionnel pour un côté ou l'autre... Mais ça n'a pas été le cas. Vous l'aurez compris les Loulous, je suis mi-figue, mi-raisin sur cette lecture... Mais rien que l'écriture vaut le détour. Peut-être que le deuxième tome est plus tourné vers l'action, la passion ;)

Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, je vous invite à découvrir « Catharsis, tome 1 : Disputatio » de Patrice Quélard. Une plongée descriptive dans l'époque Cathare où les détails coulent à flot, dans un langage soutenu !
Lien : https://linstantdeslecteurs...
Commenter  J’apprécie          20
On retrouve ici la plume affûtée de l'auteur du magistral Fratricide, dans un registre différent mais tout aussi prenant. J'ai déjà lu pas mal de romans sur les cathares, mais celui-ci a le mérite de nous plonger dans la période qui précède leur massacre. Patrice Quélard décrit avec détail la situation qui a amené le rejet, puis la chasse de ce mouvement religieux.
C'est puissant et passionnant. Il n'y a qu'en comprenant les mécanismes entraînant un événement qu'on peut espérer tirer des leçons de l'histoire. C'est désormais chose faite !
Commenter  J’apprécie          10
Titre : Catharsis Disputatio
Année : 2016
Editeur : Ed2a
Auteur : Patrice Quélard
Résumé : An de grâce 1204, l'hérésie cathare gagne du terrain en occitanie. Les légats du pape tentent de contrer la propagation de ce qu'ils considèrent comme une hérésie. Au même moment à Toulouse le commerçant Jean Taillefer prépare sa fille Poncia à prendre sa succession. A cette occasion celle-ci apprend à connaître son père, un homme prêt à toutes les forfaitures pour obtenir le monopole de la draperie de luxe.
Mon humble avis : Ceux qui suivent mes chroniques savent à quel point j'ai adoré Fratricide le premier roman de Quélard. Une lecture surprenante et addictive que je recommande encore une fois pour ceux qui n'ont pas encore eu la chance de découvrir ce texte. Depuis lors, dès que l'occasion m'en est donnée, je n'ai de cesse de dire du bien de cet écrivain talentueux, à mon humble avis, injustement méconnu. C'est dire le plaisir que j'ai eu de recevoir le premier tome d'une trilogie de Quélard consacrée au moyen-âge, période que j'apprécie particulièrement ( voir mes avis sur la quête ou la religion deux livres références sur cette période ) . Je commençais donc ma lecture avec un à-priori très favorable et quelle ne fut pas ma déception au bout d'une trentaine de pages : phrases longues et alambiquées, propos confus, personnages innombrables, mais où donc était passé la petite musique de Quélard qui m'avait tant plu ? Heureusement et je ne sais par quel miracle le désappointement fit rapidement place à l'intérêt dans un premier temps puis au plaisir dans un second temps. Comme si le texte se déliait, comme si l'auteur retrouvait sa liberté le reste du roman fut un vrai et immense plaisir de lecture. D'une érudition rare ( le travail de documentation de Quélard est impressionnant ce qui était déjà le cas avec Fratricide ), addictif mais aussi inventif, Catharsis est un roman aux qualités indéniables. J'avoue avoir été largement plus intéressé par le destin de Taillefer et sa fille que par les controverses théologiques entre chrétiens et hérétiques mais malgré ce petit bémol je recommande particulièrement cette lecture. Maîtrisé ( si l'on excepte le début évidemment ), la construction de ce roman aux multiples protagonistes démontre une fois de plus le talent et le savoir-faire de cet auteur pour plonger son lecteur dans cette époque passionnante et troublée. Il serait temps que Patrice Quélard soit reconnu à sa juste valeur, c'est à dire celle d'un maître conteur. Si ces petites chroniques pouvaient y contribuer vous feriez de l'auteur de ces quelques lignes un blogueur comblé.
J'achète ? : Oui et encore une fois je te conseille de lire aussi Fratricide du même auteur. Tu découvriras un écrivain rare, exigeant, et talentueux.

Lien : https://francksbooks.wordpre..
Commenter  J’apprécie          284
Bon sang que ce monsieur est talentueux et bon sang qu'il fait du bien aux mirettes et au coeur de lectrice en mal de belle écriture.
Tout est beau chez Patrice Quélard. Il sous-entend un viol, vous narre comment une pauvre femme s'est retrouvée esclave d'une bande de types dégueulasses ou vous décrit le massacre de quatre bonshommes tout aussi dégueulasses que les précédents, et c'est dit avec des mots, des tournures et une originalité qui vous poussent à lire encore et encore, toujours plus. Alors imaginez lorsqu'il s'agit d'une scène de voyage à pied ou au coeur d'un marché bondé, de dialogues succulent ou d'instants historiques. Un délice.
Définitivement, mon admiration pour cette écriture ne cesse de grandir. Une écriture qui, j'en suis persuadée, peut tout me raconter même lorsque le sujet de base ne m'attire pas forcément. Comme « la croisade contre les cathares » par exemple…

Une fois de plus, le lecteur est plongé au coeur d'une période qu'il n'a évidemment pas pu vivre mais qu'il découvre à travers des personnages plus vrais que nature, une intrigue passionnante et prenante ainsi qu'une maîtrise du sujet par l'auteur qui retransmet les connaissances historiques et religieuses qu'il a engrangées avec encore plus de passion que moi j'en ai pour parler de ses livres. Et pourtant, j'en ai à revendre !

Patrice Quélard est un auteur à part, à l'identité plus que propre (dans tous les sens du terme), capable de nous faire voyager et de nous apprendre des choses en restant les pieds en éventail sur un canapé. Catharsis Disputatio m'en a mis plein les yeux et je ressors, une nouvelle fois, grandie de cette lecture exigeante qui m'a rembourré la cervelle. Merci Monsieur.
Lien : https://surlestracesde.wordp..
Commenter  J’apprécie          20
Que dire de Catharsis ? Il a bousculé toutes les conceptions erronées que je pouvais avoir sur les cathares et leur histoire.
une fois de plus, Patrice Quélard nous plonge dans la grande Histoire grâce aux petites histoires des hommes et des femmes qui la vivent.
Ces personnages sont attachants et humains malgré leurs travers. Ils nous aident à découvrir de nombreux aspects méconnus de cette période.
Le travail de documentation réalisé par l'auteur est une de fois plus énorme et est distillé intelligemment au service de l'histoire sans jamais se vouloir professoral ou démonstratif.
J'attendais beaucoup des joutes oratoires entre cathares et catholiques. Mon étalon dans ce domaine étant la Controverse de Valladolid, la barre était placée assez haut. Quand on sait que les comptes-rendus détaillés de ces joutes n'existent pas ou plus, j'ai d'autant plus apprécié la plume de l'auteur pour rendre vivantes et crédibles ces débats. Un vrai régal. J'ai presque était convaincu de me convertir à la philosophie cathare :-)
J'ai encore des milliers de choses à dire sur les nombreuses qualités de ce livre que je recommande à tous amoureux de l'Histoire et des bonnes histoires.
Je n'ai qu'un seule reproche à faire à l'auteur : le délai avant le prochain tome.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
307 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *}