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EAN : 9791096787050
80 pages
Beurre salé (03/05/2018)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Août 1914. Paul, chauffeur de clous aux chantiers navals de Saint-Nazaire, est mobilisé comme tous les hommes de son âge. Il laisse derrière lui Adrien, son jeune fils. Mais comment lui expliquer la guerre ? Comment lui dire qu’il peut ne pas en revenir ? Pour ne pas l’inquiéter, il préfère lui mentir. Les mois passent, père et fils échangent par courrier. À mesure que l’horreur gagne du terrain, Paul est pris au piège de son mensonge : combien de temps encore pourr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je remercie Babelio et les éditions ‘Beurre salé' pour l'envoi de ce roman graphique dans le cadre de la masse critique jeunesse.
J'ai lu ce livre d'abord moi-même, avant de le proposer à mon fils de 11 ans.
La guerre est un sujet difficile, donc ce n'est pas évident de parler spontanément avec les enfants, même s'ils apprennent un peu à l'école. L'auteur a choisi d'aborder ce thème à travers la correspondance d'un père avec son fils.
Saint- Nazaire 1914. Adrien a juste cinq ans, lorsque son père, Paul est mobilisé.
Comment lui expliquer que la guerre est dangereuse ? Pour le laisser dans l'insouciance de son jeune âge, Paul préfère lui mentir et lui fait croire que c'est un jeu.

Mais le temps passe, Adrien se rend compte que son père tente de lui cacher quelque chose.
‘Le sourire de son papa ne l'a pas rassuré. Ce n'était pas un sourire comme d' habitude. Il commence à comprendre que ce qui rend son papa triste, c'est de devoir retourner jouer' – page 37.
Les correspondances continuent, Paul raconte un peu plus sur la guerre, et puis les lettres se font plus rares…
Il y a beaucoup à découvrir dans ce récit émouvant et instructif. le lecteur apprend sur le quotidien des soldats, la censure, la particularité des uniformes des soldats français, le rôle du vaguemestre…
Le tout est raconté avec du tact sans pourtant cacher la dure réalité de la guerre. Je dois souligner aussi la belle collaboration de l'auteur avec l'illustrateur. Les images donnent vraiment un aperçu de tout ce qui se passe. Elles sont belles, parfois rudes, mais adaptées aux jeunes lecteurs.
J'ai pris le temps pour discuter avec mon fils. Il m'a confirmé qu'il savait que la guerre était dure .
Il a beaucoup aimé ce livre et m'a dit que les illustrations transmettaient des messages : la colombe – signe de paix, les corbeaux – les mauvaises nouvelles.
Côté vocabulaire, j'ai trouvé quelques mots et expressions un peu difficiles à comprendre pour les enfants de 8-9 ans.
A la fin du livre, on trouve deux cartes postales déchirées d'un éclat d'obus. Elles ont été écrites par Camille sept ans pour son père, le sergent Joseph Foucaud, tué le 24 octobre 1915.
C'est un ouvrage complet, les données historiques apportent des informations intéressantes.
Un bel hommage pour les 1220 poilus nazairiens morts pour la France et pour leurs familles.
C'est important de ne pas oublier le passé.


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J'ai été assez surprise de recevoir un livre à la couverture rigide - ce qui n'est pas ce que je préfère -, mais à l'ouverture, je me suis vite rendue compte que j'avais un bel objet entre les mains. Je n'aime pas plus que ça les dessins uns à uns, mais les planches sont vraiment magnifiques et apportent beaucoup à l'ouvrage.

Jeux de vilains est une correspondance à la façon Lettres de poilus entre un père et son fils tout au long de la Première guerre mondiale. On y découvre les différentes étapes du conflit du point de vue d'un soldat père de famille. La différence avec les lettres que nous avons l'habitude de lire de cette époque c'est que Paul, le père, fait passer la guerre pour un jeu pour ne pas inquiéter Adrien, son fils de 5 ans. Combien de temps va-t-il pouvoir faire durer ce mensonge au milieu des atrocités qu'il vit quotidiennement ?

Les personnages sont très touchants, particulièrement Paul, qui aime son fils plus que tout, quitte à être presque mal vu à l'époque. Je n'étais pas loin de verser une petite larme à la fin. J'aurais cependant apprécier lire davantage de lettres d'Adrien pour avoir son point de vue et savoir s'il croyait aux mots de son père ou s'il s'inquiétait quand même un peu.

C'est assez difficile de dire pour quel public est cet ouvrage. Un enfant n'aura pas le même recul qu'un adulte sur le sujet. C'est un livre qui peut être intéressant à exploiter comme album à la fin du primaire ou au début du collège pour justement initier à cette période de l'histoire française.

Les textes sont très courts. La plupart sont des lettres, mais il y a aussi des petites narrations pour expliquer le contexte entre certains échanges de lettres. Les dessins apportent beaucoup à la compréhension des textes, notamment pour les plus jeunes je pense. le père édulcore son quotidien, mais le dessinateur, lui, nous rappelle à l'horrible réalité. le dossier documentaire à la fin me paraît particulièrement utile pour les enfants qui n'ont pas encore trop entendu parler de la Première guerre mondiale.

C'était un des mes premiers choix dans la dernière édition Masse Critique jeunesse, et je n'ai pas été déçue, donc un grand merci à Babelio et aux éditions Beurre Salé - j'adore le nom au passage - de m'avoir permis de découvrir ce titre si émouvant. 4/5
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Tout d'abord, merci à Masse Critique et aux Editions Beurre Salé (j'adore le nom) pour m'avoir permis de découvrir ce bel et émouvant album.

Petit format rectangulaire à la couverture rigide, ce livre oscille entre l'album illustré et le roman épistolaire.
Il nous plonge dès la page de garde, puis la page de titre, dans les affres de la Première Guerre mondiale.
Les dessins, les symboles entremêlent le passé à aujourd'hui, l'Histoire, la mémoire, la vie d'alors à celle d'aujourd'hui, à ce qui est intemporel et qui existe depuis.
Ils se retrouvent dans les pages suivantes, adoptant plusieurs angles de vues, inclinaisons, couleurs passées ou plus franches.

1909, Paul, chauffeur de clous, devient papa.
Son fils Adrien est son trésor et même s'il passe douze heures par jour au travail, il s'en occupe comme peu d'hommes d'alors le faisaient.

1914, Paul doit partir à la guerre.
Son fils, Adrien, 5 ans, est si petit, si innocent, que Paul n'a pas le coeur de lui dire ce qu'est la guerre et lui explique qu'il s'agit d'un jeu, dans lesquels les papas français sont opposés aux papas allemands.

Mais alors que le conflit s'enlise et perdure, Paul n'arrive pas à se défaire de ce mensonge et l'alimente au fil de ses courriers, racontant à son fils les règles qui changent, les beaux moments (Trêve de Noël), les nouveaux venus dans le jeu, les nouveaux accessoires...
Adrien lui répond et au fil de ses lettres, on le devine de moins en moins dupe.
Aussi parce qu'au village, des papas reviennent abîmés, lorsqu'ils reviennent…

Si le texte, qui alterne la forme épistolaire et narrative, atténue la dureté et la réalité du conflit, des combats, de la mort, de la vie dans les tranchées, en usant de la métaphore du jeu, les magnifiques dessins aux crayons de couleurs et collages d'Eric Dodon nous en montre la terrible teneur.
Ils ne cachent rien du sang, de la souffrance, des blessures, de l'esseulement, et usent de symboles forts.
Leur contraste est saisissant et n'est pas sans me rappeler, dans un autre contexte, le très bel album de Davide Cali, Mon papa pirate.

Ils mettent également en opposition les « jeux » d'adultes et ceux des enfants : ourson en peluche, billes, jeux en bois, soldats de plombs, comme les expressions qui perdurent « jouer à la guerre » ; « jeux de guerre ».

Le rôle du vaguemestre et des différents postes sont particulièrement mis en avant.
Parce qu'il permet le lien entre les soldats et leur famille, pour les heureuses ou funestes nouvelles.
Mais aussi pour son rôle dans la censure : choisir de faire passer un courrier ou le stopper car son contenu dénigre la guerre, l'armée, des décisions, des ordres…

A la fin de l'album, quelques pages documentaires restituent le conflit dans ses grandes lignes, avec quelques reproductions de documents. Telles ces deux cartes postales écrites par un fils à son père et déchirées par l'éclat d'obus qui a tué ce dernier.

Il est dédié aux 1220 poilus nazairiens morts pour la France, aux deux fusillés pour l'exemple et à leurs orphelins. Ce qui m'a permis de découvrir les monuments aux morts de Saint-Nazaire, leur sculpture comme leur histoire.

Un bel album à découvrir!
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"Jeux de vilains" est un album original.

Il est à rapprocher d'autres oeuvres sans doute plus adultes tels que le film "La vie est belle" de Roberto Begnini.

Il y était question de guerre et de préserver la petite enfance de la violence et cruauté des hommes.

Un papa inventait ainsi une fable afin d'expliquer à son fils ce qui s'organisait autour de leur incarcération en camps de prisonniers.

C'était la Seconde Guerre.



L'auteur de cet album imagine un peu le même scénario et la même stratégie ludique pour filtrer une réalité trop dure.

Ainsi, en 1914, Paul, un papa mobilisé dans les tranchés, se met à entretenir une correspondance avec son petit resté au loin, en lui racontant ses journées avec le filtre bien sûr qu'il l'aura choisi pour adoucir la situation.

Pour la version officielle pour enfants, papa partira disputer une grande compétition sportive entre papas où deux camps devront se batailler un territoire pour le jeu.

La narration est forcément amusante, délicieuse d'ingéniosité tandis que les images nous révèlent la triste réalité des faits et le caractère expéditif du dit jeu.

Les auteurs feront alterner fausses pages illustrées de correspondance douce et double-pages éprouvantes de champ de bataille ne laissant aucune place à l'imagination.

Il y a un contraste surprenant de l'un à l'autre, des extraits de lettres sur fond crème au scène de bataille n'excluant pas ci et là un peu de sang versé.



Nous sommes surtout ému du pouvoir d'humanité et de la tendresse inévitablement en résistance du père, donnant l'air d'être toujours enjoué, d'être toujours le même.

Npus comprenons bien aussi que par la correspondance, Paul tient en quelque sorte un journal revu et corrigé qui lui permet de sortir quelques minutes de ses tranchées.



Pourtant, évidemment, le masque progressivement tombe et le soldat ne peut plus cacher sa douleur, les images en témoignent.



Un album bien vu pour parler avec les jeunes publics de la guerre, tout simplement et pas seulement la 1ère.



Les plus grands pourront lire seuls mais Il est possible d'aménager la lecture pour des publics différents, accorder par exemple une lecture à voix haute pour des jeunes esprits sensibles mais intéressés par le sujet, accompagnée des images de correspondances seules à montrer au fur et à mesure.

Le texte est émouvant et vraiment de qualité, il conserve une distance que n'accorde pas les images.

Nous sommes très loin de personnages y allant comme on le disait " la fleur au fusil".

Un titre à retenir sur la période.
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La drôle de guerre

Encore un titre qui m'a attrapée aux tripes : Jeux de vilains de Patrice Quélard illustré par Éric Dodon chez éditions Beurre salé.

Paul est chauffeur de clous aux chantiers navals de Saint-Nazaire. Mais Paul est avant tout un nouveau papa. Il vient d'avoir un petit Adrien qui est tout son univers.
5 ans de bonheur absolu et la foudre s'abat.
Août 1914, Paul est mobilisé.
Adrien est trop petit, il ne sait rien de la guerre et son papa veut préserver son innocence de la folie des Hommes.
Alors Paul ment. Il dit à son fils qu'il part avec d'autres papas pour faire un grand jeu, très loin, contre les Allemands. Mais les lettres de Paul à Adrien pourront-elles longtemps cacher l'horreur de la Grande Guerre ?

Toute la force de ce petit roman illustré réside dans sa dualité, deux versions de l'histoire.
Les lettres du papa, qui adoucissent, qui cachent, qui arrangent l'horreur.
Puis la double page suivante, avec les illustrations de ce qu'il se passe réellement…

Des Paul et des Adrien, il y en eu plein. L'histoire ne se termine pas bien, autant vous le dire, et j'ai refermé ce roman la boule au ventre.

C'est important de redonner toute son humanité à des événements historiques qui peuvent sembler très loin pour les enfants.

Les lettres sont pleines de l'amour de Paul mais elles permettent également aux petits lecteurs de se faire une idée précise de ce qu'il s'est passé durant la Première Guerre Mondiale. Il y a un vrai soucis de rigueur historique (les pantalons rouges au début de la guerre, le match de foot le jour de Noël...).

Le texte est plutôt long et les illustrations ne masquent pas l'horreur de la guerre (sans être trop difficiles non plus). Je conseillerais ce roman pour les 10-11 ans.

On trouve quelques pages documentaires en fin d'ouvrage pour bien comprendre le contexte historique et donner des précisions sur les anecdotes racontées par Paul. On trouve également une reproduction de cartes d'enfant qui laisse une trace dans le coeur…

Un très bel hommage aux Poilus.
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le jeu ne se passe pas du tout comme prévu.
Les Allemands sont des adversaires très valeureux, ils nous donnent bien des peines. La première manche, c’était une partie de cache-cache, et je crois bien qu’on peut dire qu’on a perdu.
Tu vas rire quand je vais t’expliquer pourquoi : c’est à cause de nos pantalons rouges !
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D’habitude, rien ne trouble Eugène dans son travail, il n’hésite jamais. Mais le voilà bien perplexe devant une lettre qu’il relit pour la cinquième fois.
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Vidéo de Patrice Quélard
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