AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,84

sur 57 notes
5
10 avis
4
14 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Après le subtil et poétique Quitter les Monts d'Automne et l'épopée, non moins poétique, Les Chants de Nüying, deux romans de Science-Fiction tendance Space Opera, Emilie Querbalec revient pour la troisième fois chez Albin Michel Imaginaire avec Les sentiers de Recouvrance, un livre plus terre à terre, une anticipation sur fond de crise climatique.

2035, entre la montée des eaux et l'érosion visible à l'échelle humaine d'un côté, la désertification des territoires de l'autre, le réchauffement climatique est une sombre réalité et il est difficile de ne pas tomber dans la solastalgie. D'autant plus pour des adolescents en manque de repères ou déjà marqués par les épreuves de la vie. Anastasia et Ayden qui quittent leur Espagne et Sud-Ouest natals pour rejoindre l'île bretonne de Recouvrance en sont les exemples même. Chemin faisant ils finiront par se croiser...

La première partie du roman est un double road-movie, où l'on suit chacun des adolescents dans sa traversée, dans son périple en contact direct avec la nature. La description des paysages, de la faune et de la flore dans ce monde d'après est à la fois de toute beauté et anxiogène, réaliste et plombante. Avec sa subtilité, sa sensibilité et sa poésie, Emilie Querbalec nous immerge dans ce monde où l'eau est devenue rare. C'est très bien écrit, fluide mais après une cinquantaine de pages, l'ennui me guette. La nature writting trop contemplatif, trop descriptive n'a pas ma préférence.

Un twist inattendu, assorti d'une petite touche science-fictive, permet à l'autrice de prendre une autre direction et de se concentrer sur les deux adolescents. On retrouve toute la bienveillance et l'humanisme de l'autrice dans son rapport aux autres. Mais là encore après un regain d'intérêt, impossible d'accrocher à l'histoire de ses deux personnages.

Au final, j'aurais aimé aimer ce nouveau livre d'Emilie Querbalec mais Les sentiers de Recouvrance, roman intelligent, beau, sensible n'est tout simplement pas un livre fait pour moi. Et c'est bien le lecteur qui est en cause et pas l'autrice dont les qualités de plume, d'humanisme, d'optimisme ne sont plus à démontrer. Et il va de soi que je lirai son prochain roman en espérant qu'elle revienne sur des terres plus science-fictives.



Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          60
Je pense que c'est le genre de roman à prendre le risque de laisser ses lecteurs mitigés de par son côté très inattendu. C'est amusant, parce que c'est vraiment l'effet qu'avait eu sur moi « Quitter les monts d'automne » de la même autrice : une idée de base incroyable mais trop de choses qui m'avaient égarée, et j'en étais restée sur une idée moyenne. Ici, le ressenti est différent, pour moi, bien plus positif.

Le roman est un peu divisé en deux parties, une première où l'on suit les deux protagonistes chacun de leur côté, en se doutant qu'ils vont finir par se rencontrer, mais sans savoir comment, ni ce qu'il va en découler. le synopsis est légèrement trompeur, laisserait présager davantage d'action, de tension. Or le tournant pris au milieu du roman, celui qui apporte les réponses, n'est pas tel qu'on l'imagine.

Et moi, ça m'a beaucoup surprise, et dans le bon sens du terme. Les thèmes m'avaient séduite au point que j'achète ce roman, tout en me méfiant de ce côté catastrophe naturelle (que je déteste), j'ai donc été ravie de la véritable intrigue.

On frôle le roman psychologique, avec deux personnages très bien travaillés, portant des passés lourds, cherchant à se reconstruire avec tous les obstacles qui se trouvent sur leur chemin intérieur. Loin d'un roman d'action, on est dans l'introspection.

Mêlé à cela, un fond, en effet, de questionnement écologique, avec un saut dans un futur où le climat déréglé pousse l'humain à s'adapter. Les deux thèmes, finalement, se font écho et s'accompagnent tout au long de l'histoire. C'est subtil et doux malgré les questions difficiles ; c'est tout ce que j'aime.

Alors je ne peux que vous le recommander, mais en sachant où vous mettez les pieds. S'attendre à de l'action ou un roman apocalyptique ne peut que vous induire en erreur, parce qu'on est bien loin du compte avec ce récit intimiste et à la plume voyageuse.
Commenter  J’apprécie          40
Dans la merci du vent au large du golfe du Morbihan, là où les larmes de la Terre se mêlent aux cicatrices du temps, deux voyageurs, Anastasia et Ayden, parcourent des paysages désolés, hantés par les ombres du soir : terres brûlées par le soleil et par les flammes du destin. Deux vies qui se croisent et s'entrelacent, synonyme d'espoir et de renouveau.

« Les sentiers de Recouvrance » d'Émilie Querbalec nous invite dans un monde plus proche que nous le pensons où la nature et les éléments dansent en témoins silencieux d'une perte annoncée, poches de temps immobile.

À travers une symphonie de genres - mêlant science-fiction et libération environnementale – l'autrice explore des thèmes profonds avec une main délicate : du fardeau pesant de la culpabilité à la douleur de la perte, de la solitude qui résonne dans l'âme à la quête de soi et d'autrui, l'autrice nous guide et nous lie irrévocablement à la recherche de guérison des protagonistes sur notre planète en lente érosion.

A toi qui voyages en ces mers incertaines, à toi dont la maison brûle, à toi étrangère au monde et à toi homme libre, sache qu'il y a toujours l'espoir d'une île quelque part : là où la terre touche le ciel, là où les étoiles ne sont plus muettes, là où le coeur et la tête sont alignés.

Au milieu d'adolescents en rupture de vie, la plume de l'autrice nous accueille entre ses pages, en forme de grande salle ronde, et essaie de réparer nos liens à la terre, un lent bourgeonnement du passé vers le futur pour trouver sa juste place.

Ce récit se dresse en miroir de notre temps, nous renvoyant de façon singulière et surprenante les douleurs d'un monde érodé mais reflétant surtout l'espoir, la résilience et notre parenté avec la planète, petites graines que nous sommes, dansant avec le vent, rage au coeur, prêtes à s'épanouir ailleurs et ouvrir les yeux.
Commenter  J’apprécie          40
« Les sentiers de recouvrance » d'Emilie Querbalec est un roman qui s'éloigne des deux premiers romans de l'autrice. En termes de taille, il est beaucoup plus court et a une thématique sociétale centrale. C'est un roman qui m'a moins plu car s'écartant de ce que je recherche dans mes lectures de science-fiction.

Pour commencer, on peut dire que le roman est intimiste. C'était déjà un aspect qu'on pouvait retrouver dans les précédents livres de l'autrice. Mais cela n'était pas aussi marqué. Ici, on entre dans le coeur de nos deux personnages : Nas et Ayden. Les ressentis sont précis et intimes. Leurs impressions et sentiments occupent une part importante du fil rouge du roman. En effet, on suit leur évolution, leur guérison.

Je trouve qu'on rejoint quasiment par moment le genre de littérature blanche. En effet, la narration se focalise sur ce vécu des personnages, des descriptions de leur environnement. Il n'y a d'ailleurs quasiment pas d'intrigue. Elle repose uniquement sur la guérison des deux personnages principaux. J'ai pensé pendant la première moitié de ma lecture que la narration prendrait un virage et viendrait tomber dans le genre de la science-fiction de manière plus nette. Mais cela n'a pas vraiment été le cas. On est dans un monde un peu futuriste mais sans plus.

Le thème central reste celui du changement climatique. Il y a une documentation riche en arrière-plan sur ce sujet. L'autrice nous explique d'ailleurs qu'elle a utilisé des sources sur des nouveautés technologiques. L'aspect « science-fiction » du roman, la réalité alternative, prend d'ailleurs des allures d'avancées dans les traitements thérapeutiques.

Et c'est aussi, au même plan que le changement climatique, un roman sur la jeunesse et sa détresse vis-à-vis des blessures de notre planète. C'est un sujet de plus en plus présent dans notre société : l'éco-anxiété des plus jeunes. En cela le roman répond bien à son objectif : faire part de leur peine, leur perte de sens et montrer la voie pour la recouvrance.

Si j'ai beaucoup aimé l'aspect poétique et les descriptions de scènes très vivantes, le caractère complètement halluciné de certaines scènes m'a un peu perdu … La part de rêve dans le récit m'a parfois déstabilisé dans ma lecture. Et si cela est sûrement voulu pour montrer la perte de repère de nos deux personnages principaux, j'ai pour ma part assez peu apprécié ces passages.

C'est donc un roman peut être un peu trop réaliste pour moi … Je suis sensible aux thèmes développés et les trouve importants, d'autant que ce sont des sujets sociétaux en ce moment. Cependant, je préfère quand ils sont mis en valeur dans des livres avec plus d'éléments de science-fiction ou de fantastique.
Commenter  J’apprécie          30
Les Sentiers de recouvrance est un roman de grande qualité qui plaira sans aucun doute à son lectorat cible, malheureusement je n'en fais pas partie. Là où j'attendais de l'action, du danger et de la tension face aux catastrophes naturelles, ce sont les catastrophes intérieures de ses héros qu'Émilie Querbalec met en avant. Et c'est beau !

Décrit avec beaucoup de poésie, le voyage qu'ils entreprennent est riche en émotions, toutefois le nature writing occupe une place centrale dans la première partie. Je l'avoue, je me suis ennuyée jusqu'à ce que survienne le renversement de la seconde moitié. Et même s'il n'a pas changé mon ressenti global, il m'a au moins donné envie d'aller au bout de cette lecture atypique.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman est en imaginaire, avec un contexte anticipé de quelques années par rapport à notre époque. Ou si peu. Tout ce qui est décrit dans les petits détails de ce monde, existent plus ou moins déjà dans le nôtre. Cela incite le lecteur à réfléchir.
Mais ce n'est probablement pas le propos le plus important. Il s'agit d'un voyage, en quête de reconstruction de soi pour ces deux âmes écorchées, chacune pour des raisons différentes. La part belle est laissée à leurs sentiments, à leurs doutes, à leurs angoisses, mais aussi à cette lueur d'espoir qui les guide. Une très belle histoire, poignante et porteuse de lumière. À mon sens, le récit aurait peut-être été plus fort encore dans un contexte vraiment contemporain, j'ai eu l'impression par moments d'une hésitation de l'autrice à ce sujet ?

Une magnifique lecture !
Commenter  J’apprécie          30
2035. Sur les côtes Atlantiques, Ayden et Nas, adolescents perdus dans leurs vies comme dans leurs têtes, fuient leur quotidien respectif après des drames personnels. Chacun cherche sa place dans ce monde qui s'échauffe et change trop vite. Mais que faire ? Comment faire face quand les adultes censés les protéger et les guider n'assurent pas ? Et surtout comment retrouver l'espoir au milieu de tout cela ?

Me voilà bien embêter pour ce retour de lecture, car s'il y a bien un sentiment qui l'a dominée tout du long, c'est celui de la frustration ! Ce roman est bourré de qualités : l'écriture est très belle, la narration extrêmement fluide, les idées évoquées quant aux technologies de demain sont passionnantes, sans compter les deux personnages principaux que l'autrice a parfaitement incarnés, deux adolescents perdus entre drames personnels et éco-anxiété. Certes, le rythme est lent, le roman mélancolique et contemplatif, mais personnellement, j'adore le contemplatif ! Mettez-moi des descriptions sur un brun d'herbe qui pousse et je suis joie… ou plutôt zen. le problème n'est donc pas là, mais lié au récit qui oscille entre réalité et onirisme pendant un… certain temps. Or, ces passages oniriques m'ont, à chaque fois, sortie du récit. Je n'ai donc cessé d'osciller entre passages coups de coeur et agacement.
Bref, j'en sors mitigée 😶
Commenter  J’apprécie          10
Le récit se scinde en deux parties. Si la manière dont s'opère la bascule entre les deux m'a tout d'abord laissée circonspecte (difficile sans spoiler d'en dire davantage), quelques instants de réflexion m'ont permis de réaliser qu'elle était pourtant prévisible, avec de nombreux indices disséminés au fil des pages de la première moitié du récit, et qu'elle permettait de répondre à tout un ensemble d'éléments qui m'avaient un peu chagrinée.

La première partie du roman suit Nas (Anastasia) et Ayden sur leurs chemins solitaires. J'ai beaucoup apprécié de découvrir le monde que l'autrice dessine au fil de leurs périples respectifs. Les thématiques écologiques m'intéressent fortement, depuis bien longtemps, et l'Europe occidentale décrite ici m'a paru représenter de manière crédible, au vu des connaissances actuelles et d'un prévisible emballement climatique, ce à quoi elle pourra effectivement ressembler dans une dizaine d'années. La Sierra de Guara, où vit Nas, est devenue une région aride : l'eau potable manque cruellement, et les villes et villages se vident de leurs habitants à mesure que les sources et les cours d'eau se tarissent. La région parisienne où vit Ayden abrite des réfugiés climatiques venus… de toute la France, chassés de chez eux par les incendies qui ravagent l'une après l'autre les forêts, et espérant en vain des dédommagements jamais versés par les compagnies d'assurance. Et dans ce monde qui sombre, demeurent les mêmes comportements délétères, les mêmes profondes inégalités, les mêmes riches qui ne voient pas où est le problème de continuer à polluer puisqu'ils en ont les moyens…

La seconde partie du roman se concentre davantage sur Nas et Ayden, leurs blessures et leur lent parcours pour se reconstruire et trouver leur place dans ce monde. Les relations qu'ils entretiennent entre eux et avec leur entourage sont sensibles et écrites avec une grande pudeur, qui rend à mes yeux l'ensemble des personnages d'autant plus touchants. J'ai aimé voir et parcourir à travers eux l'île de Recouvrance, havre préservé qui contraste fortement avec les terres dévastées de la première partie.

Tout au long des pages, je me suis délectée de la plume poétique de l'autrice, de ses descriptions émerveillées, de l'ambiance contemplative, de cet amour de la nature qui transparaît mot après mot.

Ce roman aurait pu être un coup de coeur sans deux éléments qui m'ont un peu dérangée. D'une part, l'optimisme de cette seconde partie, que je ne parviens plus à partager, concernant notre avenir et notre capacité commune à nous adapter au changement climatique et à ses bouleversements. D'autre part, le regard porté par l'un des personnages sur son handicap, et la conclusion que l'autrice y apporte – que j'ai trouvée, pour le coup, vraiment très pessimiste, et peu satisfaisante. J'aurais vraiment aimé que ce personnage parvienne à évoluer différemment, du moins à cet égard-là.
Lien : https://catherinephanvan.fr/..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (222) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4928 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}