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Les Sentiers de Recouvrance d'@emilie_querbalec chez @albinmichelimaginaire

2035, futur proche. Anastasia vit en Espagne avec sa mère, dans une région qui manque cruellement d'eau...
Ayden, lui, est un gamin de banlieue qui joue littéralement le feu, quitte à se brûler les doigts... Suite à des drames dans leurs vie, les deux adolescents vont quitter un quotidien qui ne leur convient plus, prendre la route chacun de leur côté afin de se diriger vers la Bretagne...

Récit mélant fantastique, science-fiction et fiction écologique, nous suivons le cheminement de deux ados paumés et déjà abîmés par leur courte vie, bien décidés à prendre un nouveau départ sur l'île de Recouvrance.
Leur parcours sera semé d'embûches et de rencontres jusqu'au moment où [spoiler]. 🤫

Je ne vais pas en dire plus, j'ai été surprise par la tournure qu'a pris ce roman. Premier livre de l'autrice que je lisais (après une rencontre très sympathique à l'Ouest Hurlant 😊), il parait qu'elle est coutumière du fait 😄 (une bonne raison pour lire ses autres romans).
Les personnages sont crédibles et attachants, la plume est fluide et poétique, les thèmes abordés (deuil, solitude, handicap, écologie, lien avec la Terre...) plus que d'actualité.
Un récit doux-amer mais porteur d'espoir 🤍
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« Ce livre est bancal », ai-je pensé en le reposant, incertaine de mes sentiments à son égard. Ce dont je suis sûre, c'est qu'il est magnifiquement bien écrit, dans un style très sensoriel, que j'affectionne tout particulièrement.

C'est sa construction qui me laisse perplexe. Il y a d'abord cette très belle première partie, triste et fiévreuse comme un été, un peu comme si Françoise Sagan rencontrait Colette et Léa Silhol.
Et puis, un retournement de situation, brutal. Je me suis senti flouée. Et tout compte fait, cette impression demeure. Ce n'est pas du tout incohérent, au contraire, des tas d'indices laissés ici ou là légitiment cette nouvelle histoire. Mais ce n'est pas ce que je m'attendais à lire, ni ce dont j'avais envie.

Cette seconde partie, plus brève, parle aussi de guérison, mais pas comme je l'espérais. Fini, le road-trip, les émotions balayées par le vent, le corps confronté à la terre. L'environnement est plus resserré, intimiste. Je n'avais pas envie de lire l'histoire de Nas, pour des raisons très personnelles.

Et voilà que le récit fait une ellipse : paf, dix ans après ! Oui, c'est bancal, le rythme est heurté, ça frictionne dans les engrenages.

Reste que les mots, dans le rapport qu'ils tissent entre soi et le monde, m'ont touchée. J'ai l'impression d'être, à l'intérieur, toujours emplie de la lumière sèche de l'Espagne, de me souvenir du fracas de l'océan, des pluies diluviennes qui masquent le ciel et des roses rabougries.

Ce n'était pas l'histoire que j'attendais. En revanche, c'étaient des mots qui déverrouillent, qui se faufilent à l'intérieur et viennent y remuer quelque chose d'intime et universel à la fois. Des mots qui relient et donnent du sens. Et c'est ça qui fait un livre qu'on portera en soi.
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Le roman est très différent des précédents de l'autrice. La première partie est une sorte de roadmovie à l'écrit. On suit deux jeunes personnages qui quittent leur vie actuelle et prennent la route. Ils espèrent rejoindre une destination plus ou moins fantasmée, pas très nette dans leur esprit. L'important est de partir. L'une est en Espagne, l'autre en France. Mais où qu'ils soient, le soleil cogne et la chaleur est écrasante. Notre futur immédiat est dans ces pages.

Malgré la sécheresse qui râpe, la prose est d'une fluidité incroyable. Elle rend le texte et ce monde légèrement anticipé très aériens. Comme pour évoquer quelque chose qui n'existe déjà plus. Un monde d'hier, fini. L'alternance des chapitres (eux aussi très courts) et des deux personnages apporte la dynamique propre à la marche. Un pied devant l'autre. J'aime énormément les descriptions, en quelques mots, des lieux. Ce sont surtout des sensations. Des brindilles qui craquent, un silence de plomb, des impressions… qui confrontent le passé et le présent de ces bourgades traversées. Cela rend le texte assez vivant, contrairement aux personnages. Ceux-ci sont hantés par la perte et ces endroits parcourus, vides. Comme déjà abandonnés.

Et évidemment, l'autrice nous offre, au milieu du roman, une rupture comme elle en a l'habitude. Je m'y attendais, mais je suis restée surprise malgré tout. Parce que je ne m'attendais pas à cela. Non seulement c'est une rupture de rythme et de vision, mais en plus l'autrice brouille les pistes. Qu'est-on en train de lire ? Un rêve ? Une autre réalité ? Est-on côté SF ou plutôt fantastique ? La suite vous le dira. Cette 2e partie s'engage davantage dans quelque chose de philosophique, tout en faisant la part belle à la nature, la botanique, des savoirs ancestraux. J'aurais aimé davantage de développements sur les techniques mentionnées. Mais ce n'est pas l'angle choisi ici, et c'est cohérent avec le récit et la trajectoire des personnages. On est davantage dans un texte contemplatif, réflexif, lent et tourné vers soi, le rapport que l'on a avec les autres et notre environnement le plus direct.

Récit de vie, de deux cheminements dans un monde qui change brutalement. Y sont évoquées la solastalgie (un terme qui m'était inconnu encore récemment, que j'ai découvert grâce à l'un de vous) et la manière dont bâtir quelque chose de stable, qui a du sens, dans ce monde en voie de destruction. J'ai surtout apprécié le ton, optimiste sans être bisounours ni idéaliste. Pour les personnes qui redoutent les textes d'anticipation et sont sujets à l'éco-anxiété, je pense que c'est un texte qui pourrait convenir, justement par l'angle choisi et le discours du roman.
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Ce nouveau roman d'Émilie Querbalec est encore une fois surprenant, à la fois science-fiction et post-apocalyptique, mais tout cela amené d'une façon très douce.


Nous sommes en 2036. Des changements climatiques énormes sont déja arrivés, d'autres sont en cours, canicules, sécheresses, inondations, glissements de terrain, disparition des espèces animales et de la flore. En Espagne, Nas, alias Anastasia, une ado de treize ans observe, depuis sa toute petite enfance, la nature avec son père. Elle ne va pas à l'école, ses parents préfèrent lui apprendre les choses autrement. Son père, en particulier, un Breton fier de ses origines, et qui est un puits de science. Il lui apprend le nom des arbres, des fleurs, des insectes, et les mathématiques pendant les nombreuses randonnées qu'ils adorent. Mais la nature a changé. Il y a des mégafeux partout, tout le temps, partout sur la terre. Il y a des réfugiés sans toit partout. Un jour, son père se tue dans un accident d'escalade. Sa mère tombe dans une profonde dépression. Nas décide de se préparer pour une longue randonnée, vers la Bretagne, pays de son père. Et elle prend la route.

Ayden, lui est un ado aussi, qui vit à Marseille, sur les bords de mer. Il est déscolarisé, et adore le feu. C'est un pyromane en puissance, et avec ses amis, au milieu des tentes des milliers de réfugiés qui attendent des logements, il joue avec son briquet, assis sur des pneus de la décharge du coin. Il s'en fiche bien, des changements climatiques, même si la France est défigurée par les inondations qui réduisent les terres et augmentent le nombre de réfugiés. Un jour, le feu est plus fort que lui. Abimé, il prend la route, suivant simplement les côtes maritimes, vers le Nord.

Ces deux-là vont se rencontrer par hasard, et vont continuer la route ensemble.
Il m'est impossible de dévoiler la deuxième partie, qui est incroyable et merveilleuse.
L'auteure nous parle là de réparation, autant pour ces ados fracassés que pour le monde, la terre, la nature, et c'est passionnant.
L'idée que les jeunes générations peuvent tout changer, dans ce livre, est pleine d'espoir pour le lecteur. J'ai lu le livre d'une traite, j'ai beaucoup aimé la douceur et le côté intimiste, particulièrement. C'est une réussite par le style autant que par l'histoire.

Ma note : 5 sur 5.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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« Les sentiers de recouvrance » d'Emilie Querbalec est un roman qui s'éloigne des deux premiers romans de l'autrice. En termes de taille, il est beaucoup plus court et a une thématique sociétale centrale. C'est un roman qui m'a moins plu car s'écartant de ce que je recherche dans mes lectures de science-fiction.

Pour commencer, on peut dire que le roman est intimiste. C'était déjà un aspect qu'on pouvait retrouver dans les précédents livres de l'autrice. Mais cela n'était pas aussi marqué. Ici, on entre dans le coeur de nos deux personnages : Nas et Ayden. Les ressentis sont précis et intimes. Leurs impressions et sentiments occupent une part importante du fil rouge du roman. En effet, on suit leur évolution, leur guérison.

Je trouve qu'on rejoint quasiment par moment le genre de littérature blanche. En effet, la narration se focalise sur ce vécu des personnages, des descriptions de leur environnement. Il n'y a d'ailleurs quasiment pas d'intrigue. Elle repose uniquement sur la guérison des deux personnages principaux. J'ai pensé pendant la première moitié de ma lecture que la narration prendrait un virage et viendrait tomber dans le genre de la science-fiction de manière plus nette. Mais cela n'a pas vraiment été le cas. On est dans un monde un peu futuriste mais sans plus.

Le thème central reste celui du changement climatique. Il y a une documentation riche en arrière-plan sur ce sujet. L'autrice nous explique d'ailleurs qu'elle a utilisé des sources sur des nouveautés technologiques. L'aspect « science-fiction » du roman, la réalité alternative, prend d'ailleurs des allures d'avancées dans les traitements thérapeutiques.

Et c'est aussi, au même plan que le changement climatique, un roman sur la jeunesse et sa détresse vis-à-vis des blessures de notre planète. C'est un sujet de plus en plus présent dans notre société : l'éco-anxiété des plus jeunes. En cela le roman répond bien à son objectif : faire part de leur peine, leur perte de sens et montrer la voie pour la recouvrance.

Si j'ai beaucoup aimé l'aspect poétique et les descriptions de scènes très vivantes, le caractère complètement halluciné de certaines scènes m'a un peu perdu … La part de rêve dans le récit m'a parfois déstabilisé dans ma lecture. Et si cela est sûrement voulu pour montrer la perte de repère de nos deux personnages principaux, j'ai pour ma part assez peu apprécié ces passages.

C'est donc un roman peut être un peu trop réaliste pour moi … Je suis sensible aux thèmes développés et les trouve importants, d'autant que ce sont des sujets sociétaux en ce moment. Cependant, je préfère quand ils sont mis en valeur dans des livres avec plus d'éléments de science-fiction ou de fantastique.
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Je pense que c'est le genre de roman à prendre le risque de laisser ses lecteurs mitigés de par son côté très inattendu. C'est amusant, parce que c'est vraiment l'effet qu'avait eu sur moi « Quitter les monts d'automne » de la même autrice : une idée de base incroyable mais trop de choses qui m'avaient égarée, et j'en étais restée sur une idée moyenne. Ici, le ressenti est différent, pour moi, bien plus positif.

Le roman est un peu divisé en deux parties, une première où l'on suit les deux protagonistes chacun de leur côté, en se doutant qu'ils vont finir par se rencontrer, mais sans savoir comment, ni ce qu'il va en découler. le synopsis est légèrement trompeur, laisserait présager davantage d'action, de tension. Or le tournant pris au milieu du roman, celui qui apporte les réponses, n'est pas tel qu'on l'imagine.

Et moi, ça m'a beaucoup surprise, et dans le bon sens du terme. Les thèmes m'avaient séduite au point que j'achète ce roman, tout en me méfiant de ce côté catastrophe naturelle (que je déteste), j'ai donc été ravie de la véritable intrigue.

On frôle le roman psychologique, avec deux personnages très bien travaillés, portant des passés lourds, cherchant à se reconstruire avec tous les obstacles qui se trouvent sur leur chemin intérieur. Loin d'un roman d'action, on est dans l'introspection.

Mêlé à cela, un fond, en effet, de questionnement écologique, avec un saut dans un futur où le climat déréglé pousse l'humain à s'adapter. Les deux thèmes, finalement, se font écho et s'accompagnent tout au long de l'histoire. C'est subtil et doux malgré les questions difficiles ; c'est tout ce que j'aime.

Alors je ne peux que vous le recommander, mais en sachant où vous mettez les pieds. S'attendre à de l'action ou un roman apocalyptique ne peut que vous induire en erreur, parce qu'on est bien loin du compte avec ce récit intimiste et à la plume voyageuse.
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2035. Sur les côtes Atlantiques, Ayden et Nas, adolescents perdus dans leurs vies comme dans leurs têtes, fuient leur quotidien respectif après des drames personnels. Chacun cherche sa place dans ce monde qui s'échauffe et change trop vite. Mais que faire ? Comment faire face quand les adultes censés les protéger et les guider n'assurent pas ? Et surtout comment retrouver l'espoir au milieu de tout cela ?

Me voilà bien embêter pour ce retour de lecture, car s'il y a bien un sentiment qui l'a dominée tout du long, c'est celui de la frustration ! Ce roman est bourré de qualités : l'écriture est très belle, la narration extrêmement fluide, les idées évoquées quant aux technologies de demain sont passionnantes, sans compter les deux personnages principaux que l'autrice a parfaitement incarnés, deux adolescents perdus entre drames personnels et éco-anxiété. Certes, le rythme est lent, le roman mélancolique et contemplatif, mais personnellement, j'adore le contemplatif ! Mettez-moi des descriptions sur un brun d'herbe qui pousse et je suis joie… ou plutôt zen. le problème n'est donc pas là, mais lié au récit qui oscille entre réalité et onirisme pendant un… certain temps. Or, ces passages oniriques m'ont, à chaque fois, sortie du récit. Je n'ai donc cessé d'osciller entre passages coups de coeur et agacement.
Bref, j'en sors mitigée 😶
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Les Sentiers de recouvrance est un roman de grande qualité qui plaira sans aucun doute à son lectorat cible, malheureusement je n'en fais pas partie. Là où j'attendais de l'action, du danger et de la tension face aux catastrophes naturelles, ce sont les catastrophes intérieures de ses héros qu'Émilie Querbalec met en avant. Et c'est beau !

Décrit avec beaucoup de poésie, le voyage qu'ils entreprennent est riche en émotions, toutefois le nature writing occupe une place centrale dans la première partie. Je l'avoue, je me suis ennuyée jusqu'à ce que survienne le renversement de la seconde moitié. Et même s'il n'a pas changé mon ressenti global, il m'a au moins donné envie d'aller au bout de cette lecture atypique.
Lien : https://lesfantasydamanda.wo..
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Dans la merci du vent au large du golfe du Morbihan, là où les larmes de la Terre se mêlent aux cicatrices du temps, deux voyageurs, Anastasia et Ayden, parcourent des paysages désolés, hantés par les ombres du soir : terres brûlées par le soleil et par les flammes du destin. Deux vies qui se croisent et s'entrelacent, synonyme d'espoir et de renouveau.

« Les sentiers de Recouvrance » d'Émilie Querbalec nous invite dans un monde plus proche que nous le pensons où la nature et les éléments dansent en témoins silencieux d'une perte annoncée, poches de temps immobile.

À travers une symphonie de genres - mêlant science-fiction et libération environnementale – l'autrice explore des thèmes profonds avec une main délicate : du fardeau pesant de la culpabilité à la douleur de la perte, de la solitude qui résonne dans l'âme à la quête de soi et d'autrui, l'autrice nous guide et nous lie irrévocablement à la recherche de guérison des protagonistes sur notre planète en lente érosion.

A toi qui voyages en ces mers incertaines, à toi dont la maison brûle, à toi étrangère au monde et à toi homme libre, sache qu'il y a toujours l'espoir d'une île quelque part : là où la terre touche le ciel, là où les étoiles ne sont plus muettes, là où le coeur et la tête sont alignés.

Au milieu d'adolescents en rupture de vie, la plume de l'autrice nous accueille entre ses pages, en forme de grande salle ronde, et essaie de réparer nos liens à la terre, un lent bourgeonnement du passé vers le futur pour trouver sa juste place.

Ce récit se dresse en miroir de notre temps, nous renvoyant de façon singulière et surprenante les douleurs d'un monde érodé mais reflétant surtout l'espoir, la résilience et notre parenté avec la planète, petites graines que nous sommes, dansant avec le vent, rage au coeur, prêtes à s'épanouir ailleurs et ouvrir les yeux.
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« Les sentiers de Recouvrance » est le quatrième roman d'Émilie Querbalec dont les deux précédentes publications (« Quitter les monts d'automne » et « Les chants de Nüying ») ont rencontré un important succès tant auprès du public que de la critique (elle a notamment été récompensée par plusieurs prix littéraires). Si le roman appartient toujours au genre de la science-fiction, il ne démarre cette fois pas dans l'espace mais respectivement en France et en Espagne. C'est en effet là que l'on fait la rencontre de deux adolescents mal dans leur peau qui, chacun pour des raisons différentes, vont faire le choix de quitter leur famille pour prendre la route. Anastasia (Nas) vit en Espagne dans un cadre magnifique où le manque d'eau commence toutefois à se faire ressentir mais dans lequel elle ne se sent plus à sa place depuis la disparition tragique de son père et la dépression de sa mère. Ayden, lui, vit en France avec sa mère mais est envoyé passer quelques temps chez son père après qu'il ait été gravement brûlé en manipulant des feux d'artifice de manière illégale. La première part vers le Nord, à destination de la Bretagne où vivrait la famille de son père, et emprunte pour se faire les sentiers de randonnée qu'elle a si souvent arpenté avec son père. le second descend vers le Sud, loin de son père colérique, et longe la cote pour échapper à ses rêves de flammes et d'embrasement. Tous deux vont évidemment être amenés à ce croiser… Difficile d'en dire plus sur l'histoire dans la mesure où celle-ci prend, dans la seconde moitié du roman, un tournant tout à fait inattendu qu'il serait dommage de déflorer. Tout comme dans « Les chants de Nüying », le récit connaît en effet une rupture majeure à mi-parcours qui donne l'impression d'avoir affaire à un roman totalement différent. Or, si le procédé est globalement mieux maîtrisé ici que la fois précédente, où il m'avait totalement sortie de ma lecture, on peut toutefois regretter que l'autrice n'ait pas fourni dans la première partie suffisamment d'indices à même de rendre ce basculement moins abrupte.

Les deux moitiés ont cela dit ceci en commun qu'elles relatent le parcours initiatique de deux adolescents déboussolés par un drame et qui vont trouver leur salut grâce à plusieurs personnes bienveillantes qui vont endosser le rôle de gardiens. Nas et Ayden sont deux personnages touchants pour lesquels on éprouve vite de l'empathie tandis que les zones d'ombre régulièrement entretenues par l'autrice concernant leur histoire familiale ou les drames qu'ils ont traversé les rendent plus difficiles à déchiffrer. La thématique écologique occupe une place importante dans le roman puisque l'autrice dépeint ici un futur porche dans lequel les pénuries d'eau frappent de plein fouet le sud de l'Europe et où les incendies ravagent même les forêts au nord tandis que les océans poursuivent leur lent mais inéluctable grignotage des terres. Autant de phénomènes que nous connaissons déjà aujourd'hui mais qui se retrouvent ici considérablement amplifiés. le roman n'a cela dit rien d'un récit post-apo dans la mesure où, ces conséquences négatives précises mises à part, il dresse le portrait d'un futur résolument optimiste. le voyage des deux adolescents donne lieu à quantité de descriptions sur la faune et la flore rencontrés, sur la beauté des paysages traversés, et cette vision, couplée au processus de guérison des protagonistes, participe à installer une ambiance de sérénité qui perdure pendant toute la durée de la lecture. le principal reproche que l'on peut formuler à l'encontre du roman réside finalement dans la simplicité de son intrigue qui se limite à l'évolution psychologique des personnages et guère plus. L'écriture est quant à elle très agréable et particulièrement habile dès lors qu'il est question de dépeindre toute la palette d'émotions par lesquels passent les protagonistes.

« Les sentiers de Recouvrance » est un roman intimiste et optimiste mettant en scène un futur proche dans lequel deux adolescents abîmés par la vie vont se rencontrer et amorcer, ensemble, un lent processus de guérison. Si les conséquences du réchauffement climatiques occupent une place centrale dans cette vision futuriste, elles ne donnent pour une fois pas lieu à un ton catastrophiste ou déprimant, le danger qu'elles représentent étant contrebalancé autant par l'espoir qui anime les personnages que par l'attention portée à la beauté des paysages rencontrés.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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