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EAN : 9782253184317
384 pages
Le Livre de Poche (02/03/2016)
3.36/5   32 notes
Résumé :
Barcelone, de nos jours. Raquel, Cristian et Bruno vivent d'une arnaque dans laquelle ils excellent : ils font chanter les couples illégitimes. De l'argent facile, une organisation bien rodée, menée de main de maître par Bruno, malgré quelques passages à tabac lorsque les choses dérapent. Merche et Max sont amants. Elle est mariée, il est divorcé ; tous deux font partie de la classe moyenne catalane. Un jour, Cristian va repérer le couple et noter le numéro de plaqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand merci à Babelio et aux Editions Asphalte...

Bruno, Cristian et Raquel, trois écorchés dans les ruelles de Barcelone. Un passé chaotique et l'envie de s'en sortir, quitte à prendre certains risques. Une combine mise au point par Bruno, le leader, leur permet à tous les trois de vivre convenablement, ce dernier à pouvoir assouvir sa passion du jeu et Raquel, sa petite amie, à se procurer sa dose de came. Leur technique est simple et bien rodée: ils surveillent des couples adultères en pleine action et les font chanter. Contre une rançon rondelette, ils promettent le silence.
Max, quitté par sa femme à cause de sa relation avec sa collègue Merche, tente de faire des projets avec cette dernière. Mais, celle-ci, mariée et maman, ne semble pas prête à tout quitter pour son amant. Mais voilà que Max est dans le collimateur de Bruno. A partir de cet instant, la vie des ces trois paumés et des deux amants prend une toute autre tournure dont aucun ne semble en mesurer les conséquences...

Carlos Zanón nous plonge dans une Barcelone sombre, écartelée, misérable et désabusée. Des squats aux bars, des parties de cartes aux parties de jambes en l'air, il n'y a qu'un pas à franchir. Entre la junkie en mal d'amour, le demi-frère Cristian qui rêve d'un meilleur et Bruno, le macho sans état d'âme, ce trio bancal sème ici et là son désarroi et profite des faiblesses de chacun pour tenter de mieux se relever. En face, Max, pauvre homme que rien ne semble ébranler. L'atmosphère est sombre dans cette ville où aucune issue ne semble possible, les personnages riches de leur histoire et de leur blessure. D'une écriture sèche et directe, l'auteur nous livre un roman noir où les âmes vagabondes se déchirent et se perdent.
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On dit de Carlos Zanon qu'il est le Jim Thompson espagnol, ce qui a suffi à attiser ma convoitise. Je n'ai pas pu me procurer l'édition espagnole de Soudain trop tard, paru l'année dernière chez Asphalte. Heureusement son dernier roman No llames a casa, prochainement adapté au cinéma bénéficie d'une bonne couverture médiatique, ce qui est rare dans un pays où se procurer un roman noir est aussi difficile que de trouver du beurre en branche. Pour paraphraser l'expression "grande claque littéraire", je dirai que la lecture du roman s'apparente plutôt à un violent coup de boule qui m'a laissée sonnée tant par la qualité de son écriture que par la noirceur de son propos. Rarement un roman s'est aussi bien inscrit dans le contexte politique et social de son temps. Zanon nous plonge sans ménagement la tête dans la brutalité de la crise financière et dans la déliquescence d'un société espagnole à la dérive.
Roman noir sans flic, ni détective, ni enquête, No llames a casa dépeint le quotidien de trois losers, Raquel, Bruno et Cristian, dont le seul objectif est de survivre. Las de dormir dans des voitures ou des squatts, leur seule échappatoire est de faire chanter les couples illégitimes qui louent des chambres à l'heure ou à la journée. Suspendus à leurs téléphones, ils harcèlent les pigeons qui finissent par payer pour sauver leur mariage. L'argent facilement gagné leur permet de tenir encore un peu dans un Barcelone (El Raval?) sale et misérable, véritable paysage de désolation qui rappelle le Madrid de Marcelo Lujan dans La mala espera. Jusqu'au jour où, bien sûr, leur chemin va croiser celui de Max, courtier en assurances récemment divorcé qui vit une véritable descente aux enfers et qui survit grâce aux rencontres avec sa maîtresse Merche, mariée et mère de famille. Si la crise enfonce plus violemment encore "ceux d'en-bas" dans la précarité, elle touche désormais ceux qui, honteux, hagards, incapables de payer leur hypothèque font désormais la queue à la soupe populaire. Ceux qui surnagent dans ce marigot s'accrochent désespérément à ce qu'ils ont, hantés par le spectre du déclassement et de la déchéance sociale. No llames a casa est un portrait au vitriol de la société espagnole qui a perdu toute son humanité, une dénonciation de la misère morale et de la résignation. Cependant le roman ne véhicule aucun message politique, aucun appel à l'engagement. Un des protagonistes s'étonne d'ailleurs de voir les classes moyennes soumises, résignées et qui subissent au lieu de se révolter, de piller et détruire le monde alentour, dans un dernier baroud d'honneur. Dans ce chaos ambiant, seul le droit au bonheur domestique est un objectif pour les personnages, voire un facteur de justice sociale. Plus que jamais, le foyer, autrefois fui par ennui ou par goût de l'aventure, devient un refuge, un cocon contre la dureté du monde. Les protagonistes de No llames a casa, feront tout pour l'obtenir, ou le récupérer, quitte à commettre l'irréparable. Au fil des pages, la tension dramatique va crescendo, les choix faits par les personnages vont déterminer leur survie physique ou morale, sans possibilité de faire machine arrière. Dans cet extraordinaire roman choral brillamment construit, Carlos Zanon réussit le tour de force de retarder l'acmé jusqu'au dernier chapitre du roman, et nous achève d'un ultime coup de talon sur la tête. Zanon Vainqueur , Lecteur K.O.
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Ils sont trois. Trois loulous à Barcelone créchant çà et là. Des écorchés de la vie dans une Espagne en pleine crise économique. Pour survivre, il y a la dope bien sûr et une petite arnaque qui rapporte pas mal quand même et qui fait monter l'adrénaline quand ça tourne mal. Surprendre des couples illégitimes et les faire chanter, c'est pas sorcier à trouver. Ça aurait pu encore durer un peu, le temps de mettre de l'argent de côté pour enfin quitter cette ville et cette vie, mais c'était sans compter la rencontre avec Max et sa maîtresse Merche...

Ici pas de glamour, pas de tourisme sur les ramblas, c'est une Barcelone grise, sale et miséreuse qui est décrite. le désespoir sue de partout : chômage, coups, soupe populaire, maladie, hôpital... Carlos Zanon nous peint une Espagne en pleine crise financière, en plein renoncement. Ses mots sont durs, crus, cinglants et on se laisse prendre par son écriture sincère. Mais c'est aussi un merveilleux roman sur l'amour, l'amour perdu, l'amour non reconnu, l'amour inavoué. Cet amour que l'on cherche tous et qu'on ne voit pas, qu'on ne voit plus, tant les aléas de la vie nous écrasent, nous isolent, nous corrompent.

Un très bon roman dont la découverte est due à Babelio et aux éditions Asphalte que je remercie vivement.
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Raquel, Cristian et Bruno, ont monté une arnaque pour arrondir leurs fins de mois difficile dans ce Barcelone plombé par la crise financière.: repérer les couples illégitimes et les suivre, surveiller et ensuite faire chanter ( surtout) les maris volages. En effet, quoi de mieux, dans une société en crise que de s'appuyer sur la famille comme valeur refuge ??

C'est dans ce cadre précaire que leur route va croiser celle de Max, père divorcé et Merche sa maîtresse mariée et mère de 2 enfants. Sauf que tout va être bien plus compliqué que prévu et que ceux qui tirent les ficelles ne seront pas forcément ceux que l'on imaginait.

Polar à rebondissements et aux dialogues vraiment enlevés et brillants, N'appelle pas à la maison , comme tous les grands romans noirs, vaut aussi et surtout pour la critique sociale que Zanon dresse en toile de fond sa chronique sociale.. le Barcelone du roman n'a rien de touristique, mais il est celui de la précarité, tant Zanon prend soin de s'attarder sur les laissés pour comptes de la société espagnole, ses SDF, ses chômeurs qui font la queue dans les agences pour l'emploi ou en attendant de recevoir leur soupes populaires...

Le roman commence comme un comédie qui n'est pas loin du boulevard, avant de prendre vite un virage plus tragique et plus noir où viennent se greffer rivalités amoureuse et appats du gain ..et la langue de Zanon (qui a été poète avant de devenir auteur de polar) au plus pres des tourments de ses personnages confère à ce N'appelle pas à la maison la véracité, ainsi que le lyrisme et l'intensité idoine pour créer une atmosphère pleine de fièvre et de tension qui voit des destins de gens a priori ordinaires sur le point de basculer.

Une belle réussite qui impose Zanon comme un des grands romanciers du polar catalan.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai été séduite par la critique de Marina53 et c'est donc un peu penaude que j'écris ici que je n'ai aimé ni l'ambiance, ni le style, ni les personnages. Je ne m'attendais pas à découvrir les beaux quartiers de Barcelone ni de côtoyer le Barcelone touristique, ce n'est donc pas une déception de ce côté là mais je n'ai pas réussi à m'accrocher à l'histoire, je me suis ennuyée et n'ai pris aucun plaisir avec cette lecture.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Être jeune, c'est savoir supporter l'alcool et la drogue. Être jeune, c'est avoir un corps - beau ou laid - tout neuf. L'envie et la possibilité de baiser, le faire dans une montée de testostérone pure. Être jeune, c'est exhiber fièrement une gueule de bois et ne pas risquer de clamser à tout moment pendant les trois jours suivants. Être jeune, c'est ne pas traîner de casseroles. Pas de traumatismes, pas d'ex, pas d'examens médicaux à passer, pas de formalités administratives, pas de légendes brisées, pas de retard dans les pensions à verser, pas de parents à l'agonie ou fous à lier. On doit être jeune quand on est jeune. Point barre.
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C'est facile d'aimer quelqu'un qui ne crée pas de problèmes. Avec qui on ne se dispute pas, qui ne vous trompe pas. C'est facile d'aimer quelqu'un qui n'est pas malade, qui ne se pique pas, qui n'est pas une ruine. C'est comme aimer Jésus-Christ. Aimer quelqu'un qui ne fait jamais d'erreur, qui se ferait tuer pour nous, qui ne pèche jamais, qui donne tout sans rien attendre en retour, ça c'est facile. C'est pour cela qu'il est si simple d'aimer une mère et si difficile d'aimer une moribonde, une vieille malade, qui a été belle, amusante et excitante, quand on oublie qu'elle l'a été. Lui ne l'oublie jamais.
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Apprends à baiser, nom de Dieu. C'est la seule façon de retenir un homme. Apprends ce qu'elles savent toutes, même les plus connes: faire semblant de jouir.
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l réussit à s’enfuir loin de tout ce bordel. Il revoit comment il a grimpé une à une les marches qui mènent au bar Los Encuentros, en haut de la rue Cartagena, derrière l’hôpital Sant Pau. Avec le soleil dans le dos, et ses yeux tentant de s’habituer à l’obscurité du lieu. Jeudi. Partie de cartes. Fric dans la poche, de mauvais poil. Il s’était disputé avec Raquel. Dès qu’elle voit de la thune, elle prend des airs de princesse. Ce n’était pas le bon moment. Pas encore. C’était le moment de profiter du présent, et demain, du présent encore. Pourquoi n’arrivait-elle pas à comprendre ça ? Lui, il avait eu une maison, qui lui avait glissé entre les doigts à cause de ses mauvaises fréquentations. En plus, dès qu’ils auraient un truc fixe, Raquel entamerait une guerre d’usure pour que, de temps à autre, ses gosses débiles et coincés du cul viennent chez eux. Et ça se transformerait en une longue suite de prises de tête, de frustrations, de fric foutu par les fenêtres. Si jamais il y arrivait, qu’est-ce qu’il en tirerait ? Il avait toujours la sensation que Raquel restait parce qu’elle avait besoin de lui, qu’il était sa béquille, son passeport pour l’argent et l’avenir. Il lui suffisait de se rappeler combien il se sentait à l’écart chaque fois qu’un de ses enfants passait du temps avec eux. En un claquement de doigts, comme par magie, Bruno devenait invisible.
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Les gens qui oublient difficilement se font souvent du mal. Car ils se racontent leur vérité à l’aide de mensonges, ils se trompent dans les noms, omettent des lieux et des gens et ne finissent par se rappeler que des bons moments.
Cristian fait partie de ceux-là. C’est pour ça que lorsqu’il se souviendra d’elle, elle lui manquera, même s’il se dit qu’elle n’est qu’une mauvaise blague, une vieille célibataire aigrie, une ville inventée dans un pays qui n’existe pas.
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Vidéo de Carlos Zanon
Carlos Zanon - J'ai été Johnny Thunders .A l'occasion du festival Quai du Polar à Lyon, Carlos Zanon vous présente son ouvrage "J'ai été Johnny Thunders" aux éditions Asphalte. Traduit de l'espagnol par Olivier Hamilton. Retrouvez le livre : http://www.mollat.com/livres/zan%C3%B3n-carlos-ete-johnny-thunders-9782918767589.html Note de musique : "Polar Stratospheric Clouds" - Project 5am Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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