Au moyen-âge, la mer est une étendue d'eau qui comporte ses légendes grecques, nordiques, bibliques, où toutes les plus folles histoires sont de mises.
La mer au moyen-âge, est une inconnue qui fait rêver sur un ailleurs qui permet l'enrichissement et l'aventure, tout en levant néanmoins les inquiétudes par ses profondeurs, ses monstres, ses dangers qui emportent loin de leur foyer les hommes…
La mer au Moyen-âge, c'est une étendue mouvante, dangereuse, intrigante, nourricière et nécessaire, mais la mer c'est aussi la terre par la création d'embarcation, de port, de commerce…
Comme on le voit, la mer n'est donc pas qu'un espace où l'on navigue mais un sujet qui pose bien des problèmes et des questions ; des problèmes et des questions qu'une équipe de chercheur se propose de poser et de résoudre.
Quelle vision de la mer ?
Déjà dans l'antiquité grecque la mer à ses légendes, Poséidon en est le maître et les sirènes perdent les marins. Au moyen-âge ces légendes anciennes ne sont jamais éloignées, on retrouve par exemple mention des sirènes, qu'elles soient de plume ou d'écaille, dans les bestiaires français du 12ème – 13ème siècle comme dans celui du clerc normand Gervaise. Toutefois, à ces visions antiques, se rajoute au moyen-âge d'autres visions de la mer, notamment par l'allongement d'un bestiaire monstrueux avec des créatures étranges comme le poisson-moine, ou encore avec la Bible et ces légendes comme celle de Jonas avalé par une baleine, qui finit de créer dans l'imaginaire de ces êtres médiévaux des images sombres sur ce cétacé qui devient un être monstrueux, trompeur, meurtrier en se faisant passer pour une île où des marins accostent, avant de plonger dans les profondeurs avec ces hommes sur son dos… Cependant et comme vont le montrer ces chercheurs, la symbolique du moyen-âge étant parfois double, certains auteurs en font un être qui rappellerait la vierge et la bonne image de la mère comme dans "Le bestiaire et le lapidaire du Rosarius".
Comme je viens de vous le raconter par ces quelques exemples tirés du livre, et comme va le montrer cette équipe de jeunes chercheurs, la mer est objet de beaucoup de fantasme au moyen-âge car elle est en plus très liée à Dieu et même au Diable, mais pour autant il serait faux de croire qu'elle n'est qu'un objet de fantasme. En effet, à cette époque comme dans l'antiquité, elle est source aussi de beaucoup de question, par exemple on s'interroge sur les raisons de sa salinité ou encore sur les raisons des marées que l'on attribue à la respiration du monde, mais qui seront toutefois vite attribuées à la lune comme on le découvre dans ces pages.
Enfin, les auteurs de cet ouvrage vont aussi avoir à coeur de nous montrer que grâce aux récits passés, on peut en apprendre un peu plus sur la mer et la mentalité des hommes médiévaux, en regardant les récits où cette dernière est personnage ou décor. Dans le récit de Tristan et Iseult par exemple, la mer est amer par son goût, mais comme amer veut dire aussi aimer au moyen-âge, elle est donc représentative de l'amour et des différents états que l'amour peut donner ; tumultueuse, mortelle, calme, coupée du monde, un obstacle… Dans un autre récit "Le roman d'Alexandre", où Alexandre le Grand descend dans le monde qui se soustrait à la surface, elle est aussi un miroir du monde et un monde qui apporte connaissance et réflexion. Enfin, pour finir, dans les Pays du Nord, la terre est femme tandis que la mer est homme, comme l'indique la "Saga du roi Sigurd le Croisé".
Bref ! Comme vont l'indiquer ces chercheurs, à cette époque la mer occupe bien plus l'esprit des Hommes qu'aujourd'hui, et elle est source d'innombrable métaphore.
Mais la mer n'est pas qu'imaginaire : (suite blog)
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