Le premier Horatio Hornblower
Dans l'ordre chronologique, ce roman est le cinquième et fait suite à Trésor de guerre. Mais en fait, publié en 1937 il est le premier à avoir été écrit mettant en scène notre Héros Horatio Hornblower, capitaine de la marine Anglaise.
L'histoire se passe en 1808-1809 soit quelques années après la fin du tome 4 (qui se déroulait en 1805).
H.H est désormais Capitaine de frégate et seul maitre à bord après dieu du HMS Lydia, 36 canons et 380 hommes.
L'aventure se déroule dans les eaux des mers du sud, où Hornblower a été chargé d'aider à une révolution locale, pour nuire à l'Espagne, avant que la Couronne ne change la donne en signant la paix avec les ibères.
H.H devra par ailleurs reccueillir à son bord une noble femme, Lady Barbara Wellesley avec toutes les complications que cela implique (Notez qu'elle deviendra un personnage récurrent).
On retrouve également le Lieutenant Bush, absent des tomes 3 et 4.
Dans cet épisode, H.H parait moins charismatique et plus irrascible que dans les épisodes précédents, mais toujours aussi compétent. (Le fait que cet opus ait été écrit bien avant les autres peut expliquer ce changement).
Par contre on retrouve cet état fébrile, cette ferveur qui nous avait pris à la lecture des deux premiers épisodes Aspirant de marine et Lieutenant de marine.
Un très bon moment d'aventures maritimes.
Commenter  J’apprécie         370
Un excellent roman d'aventures maritimes, Retour à bon port peut totalement être lu en premier bien qu'il soit numéroté 5 dans l'ordre chronologique. Ce roman ci a en effet été écrit en premier et peut totalement se lire en premier, indépendamment, ou dans l'ordre chronologique en question.
Horatio Hornblower emmène son vaisseau jusqu'au Pacifique pour obéir à l'Amirauté et y chercher des noises aux Espagnols.. Et si sa frégate est tout à fait armée contre la plupart des vaisseaux croisant dans ses eaux, plane aussi l'ombre d'un Espagnol armé de deux fois plus de canons qu'eux...
Sur l'histoire, je n'en dirais pas plus pour vous en laisser le plaisir. Bien tournée, elle est à recommander à tous les amateurs de récits maritimes.
C'est très prenant, merveilleusement écrit, et Hornblower est un personnage complexe et intéressant qui s'insère dans une histoire qu'on dévore avec plaisir.
Commenter  J’apprécie         80
Son esprit se mit à faire la somme des multiples besoins d'une frégate qui va tenir la mer pendant sept mois :
Il me faut : 200 bœufs, 250 s'ils sont maigres et de petite taille. 500 cochons, 100 quintaux de sel, 40 tonnes de pain, et si je ne peux pas avoir de biscuits de mer, il me faudra une quantité équivalente de farine, avec des fours et du combustible pour la cuisson. Le jus de 40.000 citrons, oranges ou limons, je puis vous fournir les tonneaux nécessaires, 10 tonnes de sucres, 5 tonnes de tabac, une tonne de café. Vous cultivez des pommes de terre le long de cette côte, n'est-ce pas ? 20 tonnes suffiront.
Le cuisinier et ses aides soulevèrent successivement chaque claire-voie et les corps tombèrent dans l'eau avec un floc lugubre, pendant que Hornblower achevait la lecture. Dès que furent prononcées les dernières paroles, il siffla de nouveau et l'activité reprit. Il regrettait amèrement d'avoir dû interrompre le travail pendant ces quelques minutes ; mais il savait que les marins auraient été peinés et blessés s'il avait balancé les corps par-dessus bord sans le faste convenable ; c'étaient des hommes simples et ignorants ; et ils attachaient beaucoup d'importance aux formes et aux cérémonies.
vivres nécessaires à la Lydia pour quitter le Nicaragua donne une idée de cette démesure : « deux cents bœufs, cinq cents cochons, cent cinquante quintaux de sel, quarante tonnes de pain, le jus de quarante mille citrons, dix tonnes de sucre, cinq tonnes de tabac, une tonne de café, vingt tonnes de pommes de terre » (sans oublier le rhum !). Et cela pour une simple frégate de trente-six canons ! Ces monuments dansant dans les vagues et le vent, aux mains de forcenés, gens de sac et de corde, au bord de l’explosion, est-il plus belle image de la folie, de la grandeur humaine ?
Et pour couronner le tout, il y avait cette allusion désinvolte à la présence d'un bâtiment ennemi de cinquante canons. C'était tout à fait caractéristique de l'Amirauté que d'envoyer si légèrement une frégate de trente-six canons attaquer un ennemi presque deux fois plus fort. La marine britannique avait remporté tant de succès dans des duels de bateau à bateau pendant ces dernières guerres, qu'on en venait désormais à escompter la victoire de ses navires quelque soit le handicap.
vacarme du poste des blessés où soixante-quinze marins, entassés pêle-mêle, geignaient, sanglotaient, hurlaient, juraient et vomissaient. Les damnés en enfer ne pourraient guère souffrir davantage, ni avoir cadre plus hideux.
C. S. Forester with Princess Margaret at the World Premiere of Captain Horatio Hornblower R.N. (1951)