Orignal

Orignal aborde une situation difficile avec une simplicité déconcertante et pourtant bienvenue. Simplicité dans le trait mais également dans le scénario et les dialogues. le quotidien de Joe est présenté de la manière la plus brute qu'il soit, sur deux jours de temps. La violence dont il est victime glace le sang. Combien de choses nous passent sous le nez parce que nous sommes trop occupés par notre train-train ? Telle une claque froide et violente dans le visage, Orignal nous secoue et se révèle être un indispensable de la bande dessinée contemporaine.
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De malheureux relents de souvenirs d'enfance, et pire encore. Pas assez optimiste à mon goût. A noter: le couple "hors normes" des parents du héros?..

J'ai reçu cette BD dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Delcourt !
A chaque établissement scolaire son caïd et son souffre-douleur. Dans celui que nous présente Max de Radiguès, Jason joue le rôle du méchant et Joe du martyr. Chaque matin, Joe ne prend pas le bus pour échapper à Jason. Il préfère couper dans la campagne hivernale, en suivant un chemin précis dans le bois, passant par-dessus un grillage, observant la faune et la flore, croisant parfois le chemin d'un impressionnant orignal. Et chaque matin, il arrive en retard à l'école pour éviter de croiser son tortionnaire. Car Jason ne lui laisse aucune seconde de répit, le malmenant à chaque instant (il le pique avec son compas, le brutalise, jette ses affaires,…) Joe n'ose pas en parler autour de lui, pourtant ses proches voient bien qu'il leur cache quelque chose et aimeraient lui apporter leur soutien, si seulement il réussissait à se confier à eux (des profs à l'infirmière scolaire, en passant par des camarades de classe ou encore sa famille.) Jusqu'au jour où Jason va suivre Joe dans les bois…
Cette BD en noir et blanc est assez percutante, traitant de nombreux sujets graves et d'actualité. Une forte tension est perceptible à chaque instant, et surtout quand arrive la fin de l'histoire, puisque le destin des personnages peut basculer à tout instant, ne dépendant que de la volonté de l'auteur. Les dessins, tout en simplicité et en émotion, transmettent bien les sentiments des personnages, de la haine à la peur en passant par l'indécision. Joe est un personnage très attachant, qu'on a envie de protéger, avec sa petite bouille bien sympathique. Jason en revanche a vraiment les traits de la brute sans pitié et sans cervelle. On se demande souvent ce que Jason peut bien reprocher à Joe et on aura la réponse à cette question au cours du récit. J'ai beaucoup aimé l'atmosphère tendue du récit, accentuée par le noir et blanc, et le fait de ne pas savoir comment tout ça allait se terminer. Une bien belle découverte.

La première de couverture est trompeuse car on pourrait penser que c'est une BD pour enfant mais ce livre peut se révéler choquant. Nous la conseillons aux personnes qui ont du mal à lire ou à comprendre car il n'y a pas beaucoup de texte et c' est simple d' accès. Cependant c' est une BD qui est très représentative du harcèlement scolaire, et qui nous touche par la solitude de Joe: comment expliquer l' absence de révolte de certaines victimes? le langage du "harceleur" est très agressif.

J'ai pris ce livre par hasard à la bibliothèque. Je n'avais aucune idée du sujet et, les dessins, simples, me faisaient plus penser à une histoire pour jeunes enfants.

En réalité, c'est le sujet du harcèlement scolaire qui est abordé ici. C'est précisément la simplicité du dessin et des textes qui rend cette bande dessinée violente. Joe se fait martyriser et pourtant, personne ne bouge...
La fin est assez surprenante et, je ne m'attendais pas à une telle tournure. Pourtant, c'est ce qui donne la force de ce livre : sa vision des choses en toute simplicité, sans fioritures et finalement, avec justesse, même si ce n'est pas ce que l'on attend.

En conclusion, c'est à lire.

Une bande dessinée sombre qui laisse transparaître l'angoisse et l'isolement d'un jeune garçon harcelé au quotidien. L'intrigue amène le lecteur à suivre le quotidien de Joe qui n'ose plus prendre le bus de peur de tomber sur son harceleur et qui arrive très souvent en retard. Son professeur se rend bien compte que quelque chose ne va pas mais Joe a peur d'en parler... Il lui arrive même de se cacher dans le placard à balai du collège. Jusqu'au jour où son harceleur, Jason , le suit dans la forêt qu'il emprunte pour rentrer chez lui et lui présente son sexe. Les propos de Jason sous entendent que Joe doit payer pour sa différence.. plus loin, on percevra que Joe vit avec deux femmes, qui sont certainement ses mamans.
Les traits de Radiguès sont simples et dénués de toutes fioritures ce qui appuie le côté sombre et lourd de l'intrigue. le dégoût et la peur de Joe sont très bien transmises au lecteur qui ressent beaucoup d'empathie.
Je reste sceptique en ce qui concerne la fin... je ne sais pas si j'aurais agit de la même façon que Joe mais en tout cas, cela nous laisse à la réflexion.
Je conseille cette bande dessinée pour un public averti de lycéens.

Excellente bande dessinée en noir et blanc sur le thème du harcèlement à l'école. Dessins sobres, textes concis. J'aime bien ce format A4. Dénouement à la toute fin de l'album.

Ne vous fiez pas au dessin dépouillé et à la rondeur du trait, car cet album décrit dans le détail le harcèlement dont est victime Joe, jeune collégien canadien. Son mutisme vis à vis de son entourage, la cruauté de Jason, son harceleur, l'enchaînement dramatique des situations nous sont présentés bruts de décoffrage. Une violence sourde imprègne le livre jusqu'à son ultime dénouement.
Heureusement, la présence incongrue (et surnaturelle ?) d'un orignal permet au héros (et au lecteur) d'échapper par instants à cet enfer quotidien.
Le savoir-faire de Max de Radiguès est indéniable, coup de chapeau en particulier à l'habileté avec laquelle il révèle les motivations de Jason.
Un auteur à suivre assurément.