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EAN : 9782756041001
152 pages
Delcourt (22/05/2013)
3.82/5   98 notes
Résumé :
Comme tous les jours, Joe est en retard à l'école. Comme tous les jours, Jason l'attend, redoublant de cruauté et d'ingéniosité pour le martyriser. Joe se sent seul, abandonné et préfère, plutôt que de prendre le bus scolaire, couper à travers les bois, où il n'est plus la proie mais l'observateur de la nature qui, indifférente à ses problèmes, semble suivre son cours jusqu'à ce que Jason décide de le suivre...
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 98 notes
Comme tous les matins, Joe essaie de retarder le plus possible son départ pour l'école. Il traine devant son bol de céréales alors que sa maman le somme de se dépêcher sinon il risque de rater le bus. Tandis que celui-ci passe devant lui, il annonce à la conductrice qu'il va se rendre à l'école à pied et ce malgré le froid et la neige. Il grimpe un grillage et traverse les bois. Soudain, il tombe nez à nez avec un orignal. A peine croyable, l'animal ne l'approche pas plus et s'en va paisiblement. D'abord apeuré, Joe est heureux de cette belle rencontre. Arrivé aux portes de l'école, Jason, un "camarade" de classe lui tombe dessus, l'attrape par le col, le plaque contre son casier et lui dessine une bite sur le front. Aussitôt, le jeune garçon va aux toilettes se débarbouiller. Evidemment, il arrive en retard. Lorsque retentit la fin des cours, sa maîtresse lui demande gentiment la cause de tous ses retards et lui dit qu'il peut se confier sur ce qui ne va pas. Mais comment expliquer que Jason le martyrise tous les jours, lui pique son déjeuner, ses devoirs ou son argent, le brutalise à l'école ou dans le bus? Faute de tout dévoiler, Joe se tait et raconte plutôt sa rencontre avec l'orignal...

Avec un sujet aussi sensible que le harcèlement et la violence à l'école, Max de Radiguès sort ici des sentiers battus et nous offre un album à la fois tendre,percutant et violent. L'on s'engouffre dans les affres de l'âme humaine, dans les tourments et la bêtise mais aussi dans cette forêt enneigée d'où sort comme par magie cet orignal. L'on suit ce petit Joe, enfant tyrannisé par Jason qui ne trouve rien de mieux à faire que de le ridiculiser, le faire souffrir, tout ça parce que cela lui donne du plaisir. L'on va si loin dans cette cruauté gratuite que rien de bon ne semble pouvoir le sauver, l'indifférence générale aussi bien des adultes que des enfants semblant le conforter dans sa douleur. Avec un dénouement inattendu, cet album nous invite à nous demander ce que l'on ferait en pareilles circonstances. le trait minimaliste mais touchant, ce noir si profond et ce blanc si éclatant nous plonge immédiatement dans un monde à la fois cruel, saisissant, rassurant ou délicat.

Orignal... original...
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Comme tous les jours, Joe va faire son sac, le ventre noué, avant de se rendre à l'école. Trainer pour prendre son petit déj' de champion puis faire l'impasse sur le bus en lui préférant les pinces, beaucoup moins promptes à le déposer en ces lieux si redoutés où, comme tous les jours, Joe va être victime de harcèlement.

Bichromie et trait épuré à l'extrême, de Radiguès préfère susciter l'émotion dans son plus simple appareil à l'esbroufe.
Il y décrit, de façon très touchante, le quotidien d'un gamin victime journalière de violence physique et verbale ainsi que son interminable descente aux enfers en résultant tout en évoquant un changement de personnalité notoire, le tout par petites touches successives savamment dosées.

Un sujet d'actualité poignant qui saura émouvoir le plus grand nombre, de façon intelligente et pudique, tout en soulevant la problématique de la violence en milieu scolaire et la relative impuissance du monde adulte ignorant voir complaisant à pouvoir ( vouloir ) l'éradiquer.

Tristement parfait...

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Je tiens a remercier les éditions Delcourt pour l'envoi très rapide et soigné de ce très beau roman graphique. Quand j'ai ouvert le colissimo, j'ai passé 5 bonnes minutes juste a le regarder, feuilleter les pages..... C'est la première fois que je lis un roman graphique ou une BD de Max de Radigues et je dois dire que j'ai beaucoup aimé.

A l'ouverture du livre j'ai été surprise par le fait qu'il n'y ai pas de couleurs, tout est en noir et blanc mais en refermant le livre je me dis que c'est un choix très judicieux car cela fait ressortir la neige, le froid.... J'ai vraiment eu l'impression de me balader avec Joe, dans cette foret et d'y rencontrer moi aussi les animaux. L'orignal est l'animal centrale mais j'ai beaucoup aimé le dessin de la chouette qui est je trouve très réussi.
Les dessins justement sont très simplistes mais la encore choix judicieux car cela contraste avec la gravité des thèmes abordés.

La violence physique, le harcèlement moral, la violence sexuelle, les humiliations, rien n'est épargné à Joe et le lecteur est souvent malmené. On se sent comme voyeur et j'ai été dérangé par certaines scènes. Mais malheureusement c'est le quotidien de certains enfants et à mon sens c'est bien de dénoncer cette violence. La violence à l'école est un sujet d'actualité mais pourtant j'ai pas l'impression que les choses changent ou qu'elles évoluent. Il y a encore je pense beaucoup a faire et il est important d'en parler a travers des livres, des chansons (je pense au dernier titre d'Indochine que l'on a censuré...) et autres.....

La fin (je vais essayer de ne rien dévoiler aux futurs lecteurs) m'a beaucoup fait réfléchir. Qu'aurais-je fait a la place de Joe?

En tout cas, un grand merci aux éditions Delcourt car Orignal est un coup de coeur que je recommande vraiment a tous!
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Orignal est ce qui s'appelle une claque. Juste une claque.

Je l'avais demandé pendant le Masse Critique BD, mais, n'ayant pas été sélectionnée, j'ai décidé de l'acheter. J'avais simplement parcouru le résumé puisque je fonctionne surtout à l'intuition, donc je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait.

Je n'ai pu empêcher College Boy d'Indochine et son clip réalisé par Xavier Dolan de tourner en boucle dans ma tête au cours de ma lecture. Il y a beaucoup de choses dans cette histoire. Comment en parler sans tout révéler ? Harcèlement à l'école, humiliations et violence physique, souffrance dissimulée aux parents, aux professeurs et au monde entier, aide souvent rejetée de peur des représailles et bandeaux sur les yeux. D'autres sujets importants, l'homosexualité et les conséquences terribles nées de l'intolérance. Pas besoin de mots, les paroles sont minoritaires par rapport aux dessins, mais l'histoire en gagne en force tout en mettant le lecteur dans une position pas toujours confortable, un peu voyeuriste.
La fin n'est pas simple selon moi. Elle est perturbante, gênante. Je me suis sentie partagée. Je ne peux pas en dire plus sans la dévoiler, mais il s'agit selon moi d'une bonne fin car elle n'est pas évidente, ou toute faite, ou totalement prévisible.
Une bande dessinée complexe, grave, bouleversante, percutante…

Cela n'est pas visible au premier abord, lorsque l'on ouvre le livre pour la première fois. Pas de couleurs, des traits simples, un format des cases quasi uniforme (trois fois deux cases) à quelques exceptions près. Mais ces illustrations servent parfaitement l'histoire qui est relatée. Les moments passés en forêt, seul, sont teintés de lenteur, de beauté et de solennité. La rencontre avec l'orignal, mais aussi celles avec la chouette ou le lièvre sont bien les seuls instants de paix dans ce récit pour Joe, le personnage principal, mais aussi pour le lecteur. de plus, cette absence de couleur rend parfaitement la neige, la nuit, et, dans un sens, la solitude.

Max de Radiguès mêle dans un même temps simplicité (du dessin) et complexité (de l'histoire, de la vie), violence et poésie, laideur et beauté.
Décidemment, je ne regrette pas mon achat : cette bande dessinée est décidément un coup au coeur et un coup de coeur.
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La forêt silencieuse et ses paysages enneigés. Les maisons ploient sous l'amas de neige et la présence de tout ce blanc d'une page à l'autre renforce d'autant plus cette impression (ce petit album est en noir et blanc).

Puis, on s'installe à la table du personnage principal : un petit blondinet qui dévore son bol de céréales avant de partir à l'école. Il traine, il va rater son bus de ramassage scolaire. Jusque-là, rien d'anormal. Il parvient malgré tout à être à l'heure pour le passage du bus mais il opte finalement pour un trajet à pied jusqu'à l'école. Rien d'anormal ? Il semble être coutumier du fait. Envisage-t-il de faire l'école buissonnière ? Non…Pourtant, on découvre rapidement qu'il aurait des raisons pour ne pas se rendre en classe. Déjà parce qu'en chemin, il tombe nez-à-nez avec un orignal. Rien de bien grave. Il est quitte pour une bonne frayeur et un moment qui restera certainement gravé longtemps dans ses souvenirs. Par contre, dès qu'il est dans l'enceinte du collège, chaque instant est une épreuve. Les coups, les injures, les intimidations… Joe est victime de brimades… il est le souffre-douleur d'un de ses camarades de classe.

-

La violence, le racket, les humiliations, des ingrédients qui ont de quoi mettre une boule au ventre à celui qui en est victime. Son bourreau est un enfant de son âge, un adolescent si charismatique que tous suivent sagement sa trace par peur de devenir une autre victime persécutée de cet adolescent despotique. Un climat délétère envahit rapidement l'album. Max de Radiguès n'utilise pourtant aucun artifice particulier pour installer cette atmosphère.

La sobriété des dessins marque avant toute chose, les illustrations vont à l'essentiel. Réalisée entièrement en noir et blanc, l'ambiance graphique ne s'appuie ni sur les jeux de contrastes, ni sur des jeux d'ombre et de lumière (ou très peu) ; il n'y a pas d'opposition farouche entre un blanc immaculé et un noir inquiétant. L'atout de l'auteur sera le recourt adéquat à de nombreux passages muets, détaillant graphiquement la scène, décrivant parfaitement la solitude forcée que vit le personnage. Ainsi, l'auteur nous permet de percevoir la souffrance de cet adolescent. Il n'a pas de difficultés apparentes. Tout se joue dans le silence, dans l'énergie qu'il dépense à ne rien laisser paraître. Il a appris l'art de se dérober face aux adultes, de décliner adroitement les mains qu'on lui tend pour lui offrir de l'aide. Mais Joe est habile, il protège son agresseur comme s'ils avaient conclus un pacte tacite dans lequel il s'emmure dans le silence ; sans certitudes, les autres sont impuissants.

Une situation inextricable puis, brusque retour de situation, la seconde partie change de rythme narratif, l'intrigue retourne sa veste et nous prend au dépourvu. Une réalité aussi violente, tout aussi tourmentée… mais c'est une autre histoire et ce n'est pas à moi de vous la révéler. Lisez- l'album pour cela.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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critiques presse (6)
BulledEncre
23 août 2013
Un album surprenant, traité d’une manière très personnelle.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BDSelection
11 juillet 2013
Cet album est ainsi d'une dureté particulièrement impressionnante.[...] Une chose est sûre, cet Orignal ne devrait laisser aucun lecteur indifférent.
Lire la critique sur le site : BDSelection
LeMonde
24 juin 2013
[Un] récit sans complaisance ni sensiblerie sur les tyrannies et les non-dits de l'enfance.
Lire la critique sur le site : LeMonde
BoDoi
18 juin 2013
Le jeune auteur belge ne s’enferme pas dans une caricature, et propose un récit extrêmement cohérent, jusqu’à son final surprenant, qui laissera le lecteur se livrer à ses interprétations.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Le quotidien de Jo et ses tourments ne peuvent laisser indifférent, jusqu'à cette conclusion, déstabilisante, peut-être un peu cruelle, mais au final salvatrice.
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Sceneario
24 mai 2013
Le pitch en soi n'est pas des plus originaux, c'est même assez convenu, néanmoins, Max de Radigues, par petites touches, nous plonge dans cette atmosphère profondément tendue ou la frustration et la solitude rongent le quotidien d'un jeune garçon.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
[Six cases. Six matins de transport scolaire]
J'ai oublié mes Bic, tu m'en passes un ?
Donne-moi ton devoir de maths.
J'ai oublié mon déjeuner, donne-moi le tien.
J'ai oublié mon déjeuner, donne-moi ton fric.
Ton fric !
[Dernière case : Joe, résigné, donne son argent sans qu'un mot ne soit échangé]
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- Si tu continues à venir ici si souvent, je vais finir par devoir en parler.
- Je sais.
- Je comprends pas comment t'arrive à cacher ça à tes parents et tes profs. C'est marqué sur ton front, que t'es persécuté !
- Dans ce cas, je vais devoir dire que tu fumes ici...
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-Alors... tu veux me parler ?
-Heu... non !
-Sûr ? ... Joe ? Même pourquoi tu refuses de prendre le bus avec les autres ? .... Tu es toujours le dernier en classe... Cinq à dix minutes de retard tous les jours.
-Heu...
-Oui ? Aller, Joe... Tu peux me parler.
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J'ai connu moi aussi le harcèlement dans la cour de récréation, le fait de se battre. J'ai connu des choses agréables et des choses désagréables.
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- Pourquoi tu fais ça ?
- Je pense que tu sais.
- T'as personne pour regarder.
- Ouais, je crois que je commence à apprécier ça avec ou sans public...
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Vidéo de Max de Radiguès
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