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sur 98 notes
Comme tous les matins, Joe essaie de retarder le plus possible son départ pour l'école. Il traine devant son bol de céréales alors que sa maman le somme de se dépêcher sinon il risque de rater le bus. Tandis que celui-ci passe devant lui, il annonce à la conductrice qu'il va se rendre à l'école à pied et ce malgré le froid et la neige. Il grimpe un grillage et traverse les bois. Soudain, il tombe nez à nez avec un orignal. A peine croyable, l'animal ne l'approche pas plus et s'en va paisiblement. D'abord apeuré, Joe est heureux de cette belle rencontre. Arrivé aux portes de l'école, Jason, un "camarade" de classe lui tombe dessus, l'attrape par le col, le plaque contre son casier et lui dessine une bite sur le front. Aussitôt, le jeune garçon va aux toilettes se débarbouiller. Evidemment, il arrive en retard. Lorsque retentit la fin des cours, sa maîtresse lui demande gentiment la cause de tous ses retards et lui dit qu'il peut se confier sur ce qui ne va pas. Mais comment expliquer que Jason le martyrise tous les jours, lui pique son déjeuner, ses devoirs ou son argent, le brutalise à l'école ou dans le bus? Faute de tout dévoiler, Joe se tait et raconte plutôt sa rencontre avec l'orignal...

Avec un sujet aussi sensible que le harcèlement et la violence à l'école, Max de Radiguès sort ici des sentiers battus et nous offre un album à la fois tendre,percutant et violent. L'on s'engouffre dans les affres de l'âme humaine, dans les tourments et la bêtise mais aussi dans cette forêt enneigée d'où sort comme par magie cet orignal. L'on suit ce petit Joe, enfant tyrannisé par Jason qui ne trouve rien de mieux à faire que de le ridiculiser, le faire souffrir, tout ça parce que cela lui donne du plaisir. L'on va si loin dans cette cruauté gratuite que rien de bon ne semble pouvoir le sauver, l'indifférence générale aussi bien des adultes que des enfants semblant le conforter dans sa douleur. Avec un dénouement inattendu, cet album nous invite à nous demander ce que l'on ferait en pareilles circonstances. le trait minimaliste mais touchant, ce noir si profond et ce blanc si éclatant nous plonge immédiatement dans un monde à la fois cruel, saisissant, rassurant ou délicat.

Orignal... original...
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Comme tous les jours, Joe va faire son sac, le ventre noué, avant de se rendre à l'école. Trainer pour prendre son petit déj' de champion puis faire l'impasse sur le bus en lui préférant les pinces, beaucoup moins promptes à le déposer en ces lieux si redoutés où, comme tous les jours, Joe va être victime de harcèlement.

Bichromie et trait épuré à l'extrême, de Radiguès préfère susciter l'émotion dans son plus simple appareil à l'esbroufe.
Il y décrit, de façon très touchante, le quotidien d'un gamin victime journalière de violence physique et verbale ainsi que son interminable descente aux enfers en résultant tout en évoquant un changement de personnalité notoire, le tout par petites touches successives savamment dosées.

Un sujet d'actualité poignant qui saura émouvoir le plus grand nombre, de façon intelligente et pudique, tout en soulevant la problématique de la violence en milieu scolaire et la relative impuissance du monde adulte ignorant voir complaisant à pouvoir ( vouloir ) l'éradiquer.

Tristement parfait...

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Je tiens a remercier les éditions Delcourt pour l'envoi très rapide et soigné de ce très beau roman graphique. Quand j'ai ouvert le colissimo, j'ai passé 5 bonnes minutes juste a le regarder, feuilleter les pages..... C'est la première fois que je lis un roman graphique ou une BD de Max de Radigues et je dois dire que j'ai beaucoup aimé.

A l'ouverture du livre j'ai été surprise par le fait qu'il n'y ai pas de couleurs, tout est en noir et blanc mais en refermant le livre je me dis que c'est un choix très judicieux car cela fait ressortir la neige, le froid.... J'ai vraiment eu l'impression de me balader avec Joe, dans cette foret et d'y rencontrer moi aussi les animaux. L'orignal est l'animal centrale mais j'ai beaucoup aimé le dessin de la chouette qui est je trouve très réussi.
Les dessins justement sont très simplistes mais la encore choix judicieux car cela contraste avec la gravité des thèmes abordés.

La violence physique, le harcèlement moral, la violence sexuelle, les humiliations, rien n'est épargné à Joe et le lecteur est souvent malmené. On se sent comme voyeur et j'ai été dérangé par certaines scènes. Mais malheureusement c'est le quotidien de certains enfants et à mon sens c'est bien de dénoncer cette violence. La violence à l'école est un sujet d'actualité mais pourtant j'ai pas l'impression que les choses changent ou qu'elles évoluent. Il y a encore je pense beaucoup a faire et il est important d'en parler a travers des livres, des chansons (je pense au dernier titre d'Indochine que l'on a censuré...) et autres.....

La fin (je vais essayer de ne rien dévoiler aux futurs lecteurs) m'a beaucoup fait réfléchir. Qu'aurais-je fait a la place de Joe?

En tout cas, un grand merci aux éditions Delcourt car Orignal est un coup de coeur que je recommande vraiment a tous!
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Orignal est ce qui s'appelle une claque. Juste une claque.

Je l'avais demandé pendant le Masse Critique BD, mais, n'ayant pas été sélectionnée, j'ai décidé de l'acheter. J'avais simplement parcouru le résumé puisque je fonctionne surtout à l'intuition, donc je ne savais pas vraiment ce qui m'attendait.

Je n'ai pu empêcher College Boy d'Indochine et son clip réalisé par Xavier Dolan de tourner en boucle dans ma tête au cours de ma lecture. Il y a beaucoup de choses dans cette histoire. Comment en parler sans tout révéler ? Harcèlement à l'école, humiliations et violence physique, souffrance dissimulée aux parents, aux professeurs et au monde entier, aide souvent rejetée de peur des représailles et bandeaux sur les yeux. D'autres sujets importants, l'homosexualité et les conséquences terribles nées de l'intolérance. Pas besoin de mots, les paroles sont minoritaires par rapport aux dessins, mais l'histoire en gagne en force tout en mettant le lecteur dans une position pas toujours confortable, un peu voyeuriste.
La fin n'est pas simple selon moi. Elle est perturbante, gênante. Je me suis sentie partagée. Je ne peux pas en dire plus sans la dévoiler, mais il s'agit selon moi d'une bonne fin car elle n'est pas évidente, ou toute faite, ou totalement prévisible.
Une bande dessinée complexe, grave, bouleversante, percutante…

Cela n'est pas visible au premier abord, lorsque l'on ouvre le livre pour la première fois. Pas de couleurs, des traits simples, un format des cases quasi uniforme (trois fois deux cases) à quelques exceptions près. Mais ces illustrations servent parfaitement l'histoire qui est relatée. Les moments passés en forêt, seul, sont teintés de lenteur, de beauté et de solennité. La rencontre avec l'orignal, mais aussi celles avec la chouette ou le lièvre sont bien les seuls instants de paix dans ce récit pour Joe, le personnage principal, mais aussi pour le lecteur. de plus, cette absence de couleur rend parfaitement la neige, la nuit, et, dans un sens, la solitude.

Max de Radiguès mêle dans un même temps simplicité (du dessin) et complexité (de l'histoire, de la vie), violence et poésie, laideur et beauté.
Décidemment, je ne regrette pas mon achat : cette bande dessinée est décidément un coup au coeur et un coup de coeur.
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Violences scolaires et fin ambigüe.

Joe ne prends plus le bus scolaire, arrive en retard en cours, se cache pendant les intercours. Joe cherche à éviter les brimades, agressions gratuites, rackets de Jason qui l'a pris comme souffre-douleur. de par son dessin simple mais très expressif, on suit les actions de Joe pour échapper à son tortionnaire, beaucoup plus fort que lui. Jusqu'à la seconde moitié, où l'auteur Max de Radiguès nous amène vers un dénouement extrêmement ambigu.
Lu dans le cadre de la masse critique BD de l'été 2013, j'ai vraiment beaucoup aimé cette histoire poignante. Max de Radiguès laisse le lecteur se faire son opinion sur la situation finale (je ne développe pas pour ne pas tout dévoiler). Bravo à Delcourt pour sa collection Shampooing.
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C'est un titre qui ne paie pas de mine mais je suis ressortie plutôt conquis par cette lecture. Il est vrai que j'ai découvert assez récemment cet auteur Max de Radiguès par des oeuvres comme Hobo Mom ou encore Weegee, deux séries que j'ai posté sur le présent site.

Le thème est celui des brimades et autres harcèlements que peuvent subir des élèves plus faibles en apparence. Certains peuvent utiliser des armes dans des lycées par vengeance, d'autres peuvent laisser crever leur camarade dans un trou au milieu de la neige. Il faut dire que l'orignal a bien aidé dans le présent cas.

J'avoue que la moralité de ce récit m'a un peu rebuté sur la fin. Certes, on peut se dire que le méchant gamin harceleur n'a que ce qu'il mérite. Cependant, à mon humble avis, il ne faut pas basculer dans la haine et une espèce d'inhumanité. En même temps, il y a matière à réflexion entre des élèves et des professeurs qui laissent faire cette situation et des parents qui ne devinent rien à ce calvaire.

Une oeuvre qui mine de rien est très forte et qui pose de véritables questions dont on peut avoir peur des réponses.
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Quelque part en Nouvelle-Angleterre, Joe, collégien discret et renfermé, subit le harcèlement d'un de ses camarades de classe. Pourquoi Jason, avec l'aide assez molle d'un autre garçon, fait-il subir brimades et violences à Joe, personne ne semble trop le savoir, même les principaux intéressés. Les professeurs et l'infirmière perçoivent le malaise de Joe, mais celui-ci répugne ou ressent de la peur à l'idée de dénoncer Jason. Quant à la famille des deux adolescents, elle reste en arrière-plan, voire complètement aveugle à ses problèmes, dans le cas de Joe. Son seul échappatoire se trouve dans le trajet qu'il effectue à pied pour éviter le bus scolaire où sévit Jason.
Là, dans les bois enneigés, il rencontre un orignal
Après les jolies couleurs de la couverture, il n'y a rien de trop étonnant à trouver des pages en noir et blanc et un sage alignement de cases. Cela va bien avec l'histoire, on sent que l'auteur a eu plaisir à dessiner des arbres et des sentiers sous la neige, et l'animal qui règne sur ce paysage. Les scènes de collège sont empreintes de la violence de Jason, et de l'enfermement progressif de Joe, il y a peu de paroles, elles ne sont pas utiles pour mettre en place l'histoire qui trouvera une résolution originale…
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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La forêt silencieuse et ses paysages enneigés. Les maisons ploient sous l'amas de neige et la présence de tout ce blanc d'une page à l'autre renforce d'autant plus cette impression (ce petit album est en noir et blanc).

Puis, on s'installe à la table du personnage principal : un petit blondinet qui dévore son bol de céréales avant de partir à l'école. Il traine, il va rater son bus de ramassage scolaire. Jusque-là, rien d'anormal. Il parvient malgré tout à être à l'heure pour le passage du bus mais il opte finalement pour un trajet à pied jusqu'à l'école. Rien d'anormal ? Il semble être coutumier du fait. Envisage-t-il de faire l'école buissonnière ? Non…Pourtant, on découvre rapidement qu'il aurait des raisons pour ne pas se rendre en classe. Déjà parce qu'en chemin, il tombe nez-à-nez avec un orignal. Rien de bien grave. Il est quitte pour une bonne frayeur et un moment qui restera certainement gravé longtemps dans ses souvenirs. Par contre, dès qu'il est dans l'enceinte du collège, chaque instant est une épreuve. Les coups, les injures, les intimidations… Joe est victime de brimades… il est le souffre-douleur d'un de ses camarades de classe.

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La violence, le racket, les humiliations, des ingrédients qui ont de quoi mettre une boule au ventre à celui qui en est victime. Son bourreau est un enfant de son âge, un adolescent si charismatique que tous suivent sagement sa trace par peur de devenir une autre victime persécutée de cet adolescent despotique. Un climat délétère envahit rapidement l'album. Max de Radiguès n'utilise pourtant aucun artifice particulier pour installer cette atmosphère.

La sobriété des dessins marque avant toute chose, les illustrations vont à l'essentiel. Réalisée entièrement en noir et blanc, l'ambiance graphique ne s'appuie ni sur les jeux de contrastes, ni sur des jeux d'ombre et de lumière (ou très peu) ; il n'y a pas d'opposition farouche entre un blanc immaculé et un noir inquiétant. L'atout de l'auteur sera le recourt adéquat à de nombreux passages muets, détaillant graphiquement la scène, décrivant parfaitement la solitude forcée que vit le personnage. Ainsi, l'auteur nous permet de percevoir la souffrance de cet adolescent. Il n'a pas de difficultés apparentes. Tout se joue dans le silence, dans l'énergie qu'il dépense à ne rien laisser paraître. Il a appris l'art de se dérober face aux adultes, de décliner adroitement les mains qu'on lui tend pour lui offrir de l'aide. Mais Joe est habile, il protège son agresseur comme s'ils avaient conclus un pacte tacite dans lequel il s'emmure dans le silence ; sans certitudes, les autres sont impuissants.

Une situation inextricable puis, brusque retour de situation, la seconde partie change de rythme narratif, l'intrigue retourne sa veste et nous prend au dépourvu. Une réalité aussi violente, tout aussi tourmentée… mais c'est une autre histoire et ce n'est pas à moi de vous la révéler. Lisez- l'album pour cela.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Joe retarde toujours le moment de partir en cours. Il préfère même ne pas monter dans le bus scolaire et passer par les bois près de chez lui.
Pourtant, il aime apprendre, il aime ses profs et adore se perdre dans les livres.
Mais il y a Jason et sa bande. Jason est méchant, cruel. Et le discret Joe est le parfait bouc émissaire. Insultes, mauvaises blagues et même violences physique, ça n'arrête jamais, chaque jour est un enfer, et ça empire à chaque fois, Jason va de plus en plus loin.
Jusqu'au jour où Jason poursuit Joe jusque dans la forêt près de chez lui ...

Voilà une BD aussi belle et poétique que dure et cruelle. Abordant le sujet des brimades à l'école, elle est extrêmement poignante et fait preuve d'un réalisme parfois difficile à lire.
C'est abordé avec tact mais crédibilité, et il y a de superbes nuances tout au long des pages.
Par exemple, le fait que le dessin soit très simple, presque épuré, semble renforcer la violence de certaines scènes, et les nombreuses cases sans dialogues accentuent la peur et la dureté de ce que Joe endure.
C'est difficile d'exprimer à quel point Orignal est une oeuvre particulière, qui touche d'autant plus par sa simplicité, et certains aspects sans fard, presque crus qu'elle expose au lecteur.
J'ai réellement été émue pendant ma lecture. Pas vraiment émue aux larmes. Ce n'est pas exactement ce type d'émotion. Mais ça porte au coeur, pas violemment, ça s'insinue et ça blesse, même.
Je crois qu'on a tous été confronté, à un moment ou l'autre de notre vie, indirectement ou pas, à des brimades.
Et cette BD touche tellement dans le mille que c'est parfois même dérangeant.

Ce titre est superbe, d'une beauté froide et étrange, aussi triste que mignon, aussi effrayant qu'attendrissant.
Max de Radriguèz a un don pour la narration, c'est indéniable, et il arrive, autour du sujet des brimades, à en toucher d'autres dont je ne parlerais pas ici pour ne pas vous spoiler.
Ça fait réfléchir, ça permet de nous interroger et ça peut parfois même ouvrir les yeux de certains.
En tout cas, je ne peux que le conseiller au plus grand nombre, pour une expérience douce-amer, toute en nuances, mais incroyablement profonde et touchante.
Lien : http://archessia.over-blog.c..
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J'avais apprécié «520 km », j'ai apprécié également cet album au thème plus grave : le harcèlement et la violence en milieu scolaire. L'auteur a choisi de situer l'action en Nouvelle-Angleterre, mais elle pourrait tout aussi bien se situer en France. La seule différence, c'est qu'on rencontre plus rarement un orignal. J'ai apprécié la manière de dessiner de Max de Radiguès, même si elle n'est pas des plus « artistiques ». En tout cas l'émotion passe, par les cases sans textes, sa manière d'utiliser les gros-plans, les silences ou les échanges lacunaires entre les personnages plus évocateurs que des dialogues bavards. Par contre la fin m'a laissé un peu perplexe ; une fin on ne peut plus cruelle pour le persécuteur (à moins que ?...). Mais c'est le choix de l'auteur, alors pourquoi pas...
Une BD qui ne peut laisser indifférent.
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