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Henri Roser (Traducteur)
240 pages
La Réconciliation (01/03/1939)
4.5/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le lecteur francophone qui souhaiterait lire Léonard Ragaz devra bien rapidement déchanter tant ce personnage pourtant unique dans le milieu protestant et socialiste du début du XXe siècle a été peu traduit en français. Pasteur fer de lance des socialistes religieux en Suisse alémanique, suivant la trace d'un Blumhardt, proche de Léon Trotsky lors de son exil suisse (cf. « le commencement de la guerre », ch. 18, Ma Vie), ayant influencé le jeune Karl Barth, on ne dispose pourtant de lui que trois ouvrages conséquents de traduits et tous sortis au plus tard dans les années 1940 : La Suisse nouvelle (Die neue Schweiz), le Message révolutionnaire (Die Botschaft vom Reiche Gotte) et donc Nouveaux cieux, Terre nouvelle (Das Reich und die Nachfolge).

Dans Nouveaux cieux, Terre nouvelle, on pourra lire une compilation de courtes méditations (Andachten en VO, soit « dévotions ») tirées d'un verset ou d'un court passage biblique. Ces méditations, qui ressemblent parfois à de véritables petites prédications (et qui l'ont sans doute été !), sont présentées non par ordre chronologique (de 1926 à 1936) mais rassemblées au travers de trois grands chapitres : le Royaume de Dieu (qui reprend ensuite une division selon le temps liturgique de l'Église chrétienne : Noël, Passion, Pâques, Pentecôte) ; Pour son Royaume ; En suivant Jésus-Christ.

On a affaire ici à un véritable ouvrage spirituel qui ravira certainement le protestant curieux d'une époque, le chrétien soucieux aux sympathies socialistes, mais qui laissera plus que circonspect le socialiste matérialiste qui cherche à se pencher sur Ragaz. D'autant plus qu'on se retrouve ici face à un Léonard Ragaz de 1936 : pacifiste désabusé et démoralisé devant le triomphe du fascisme, du nazisme, du stalinisme et de l'échec de la Société des Nations pour laquelle il s'est énormément investi au sortir de la Première Guerre mondiale. Ce Ragaz là ne parle plus avec la même verve de la prise du pouvoir par le prolétariat et du socialisme qui une fois instaurés sauraient permettre l'avènement du vrai royaume de Dieu sur terre, celui de la fraternité universelle entre tous les peuples enfin délivrés des classes sociales.

Si ce livre peut ravir un certain public, on conseillera quoi qu'il arrive aux lecteurs maitrisant l'anglais le très intéressant Signs of the Kingdom: A Ragaz Reader de Paul Bock, sorti en 1984, qui permet d'avoir une vision plus large, bien que très parcellaire, de l'oeuvre et de la pensée complète de Ragaz. On y retrouve notamment un extrait de von Christus zu Marx, von Marx zu Christus (Du Christ à Marx, de Marx au Christ) sorti en 1929 et qui n'a malheureusement jamais été traduit en anglais ou en français… mais qui l'a été en néerlandais et en tchèque dans les années 1930 !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si les élans de nos cœurs et leurs aspirations les plus ferventes avaient trouvé des âmes pour les comprendre et des mains pour aider à leur réalisation, que d'œuvres auraient vu le jour ! Oui vraiment, ce n'est ni juste, ni beau, qu'ils aient pris la fuite, nous laissant tous seuls pour mener notre bataille sans se rendre compte que c'était aussi la leur.

Amère expérience ! Ainsi, toujours à nouveau, le Bien succombe sous les coups des puissances adverses, parce qu'on a abandonné ses défenseurs.

O toi dont cette expérience a consumé l'âme, sache que tu n'es pas seul, que nombreuse est la troupe des abandonnés, et que nous compatissons à ta douleur. Tu as raison, c'est l'une des plus rudes arêtes de la croix.
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Quels effondrements n'avons-nous pas vus se produire sous nos yeux, et qui rappellent étrangement les expériences du premier Vendredi-Saint : effondré le socialisme dans un pays d'importance après l'autre, effondrée la liberté chez les peuples les plus avancés à tour de rôle, effondré le mouvement pacifiste d'une conférence à l'autre. Défaites bouleversantes, écroulement des espérances les plus hautes. Du sang, des larmes, et le néant. Tout est perdu.

Pourtant devant de telles expériences se dresse en nous le fier « malgré tout » de la foi. Non, tout n'est pas perdu. Malgré tout la justice vaincra. Malgré tout la vérite percera. Malgré tout la liberté renaîtra. Malgré tout l'heure du socialisme viendra. Malgré tout la paix sera.
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