La tour d’arsenic

Malie, mère atroce et haïe mais adorée par sa petite-fille Thérèse, meurt. On remonte dans le temps pour comprendre comment des femmes sur quatre générations peuvent être aussi cruelles et dures entre elles. J'ai adoré la trilogie des Neshov. Anne B. Ragde possède un don de conteuse incontestable. Mais ce livre a été une grosse déception. le procédé d'une remontée dans le temps est une ficelle facile qui laisse en plan beaucoup de questions sur les personnages. Ces personnages qui sont d'ailleurs tous secs ou faibles. On les voit défiler, ils s'enchainent, on ne s'attache à aucun et le souffle épique est malheureusement absent.

Etrange livre que celui-ci. Malie, une vieille dame un peu fantasque, décède et se faisant, déclenche chez son fils et sa fille une immense joie tentée de soulagement. Thérèse, la petite fille de Malie, a bien du mal à comprendre sa mère et son oncle d'autant plus que pour sa part, elle ne garde que des bons souvenirs de cette grand mère qui lui a toujours témoigné affection. Ceci sert de point de départ et on va remonter petit à petit la généalogie de cette famille et en découvrir les secrets, les blessures, les ratés. Petit à petit le voile se lève.

J'ai un avis mitigé sur ce livre. J'ai bien aimé, ça se lit relativement facilement et un peu comme une enquête policière et au fil des pages, au fil des générations abordées, le puzzle se met en place doucement. Mais en même temps, je ne sais pas, c'est comme s'il avait manqué la petite étincelle qui fait que j'accroche vraiment. Ceci dit, ce qui est valable pour moi ne l'est pas forcément pour tout le monde.
Lien : http://sevandco.canalblog.com

Lorsqu' Amalia Thygesen décède, son fils et sa fille se réjouissent de la disparition de cette mère qu'ils n'ont pas aimée, alors que sa petite fille Thérèse se souvient avec émotion d'une grand mère affectueuse.

A partir de ce patchwork de sentiments très contrastés à l'égard de cette ancienne chanteuse de cabaret, l'auteur nous propose un voyage dans le temps pour comprendre la haine des uns, l'amour des autres, leurs souffrances et leurs égarements.

Des portraits de femmes et de familles traversent le siècle et la Norvège, entraînant le lecteur dans un manège temporel où, page après page, tout se donne à comprendre.

Dans un style parfois cru, au fil d'un vécu souvent cruel, Anne B. Radge nous embarque dans une belle saga à rebours, comme dans une tour au sommet de laquelle soudain, on appréhende bien mieux le paysage qui nous entoure.

L'auteur raconte ici une histoire familiale douloureuse et grinçante. Malgré la noirceur du roman, ce récit à plusieurs voix sur trois générations de femmes se lit assez facilement et tout se met en place doucement. Cet auteur est toujours mordante, elle sait décrire les relations familiales nocives, mais l'ensemble, très sombre, ne m'a pas mis très à l'aise. Anne B. Ragde s'attache surtout à montrer le côté sordide de la vie difficile des personnages qui sont sans arrêt blessants les uns envers les autres. Toutefois, la description de la dure vie au Danemark au début du XIXème siècle est intéressante, avec l'éducation familiale, le poids de la religion, les années de guerre et les espoirs de chacun. Mais cette atmosphère mâtinée d'arsenic devient pesante à la longue et je suis contente de passer à autre chose.