Troisième tome de cette saga norvégienne qui, finalement, tient ses promesses. L'on a été quelque peu bousculé par cette famille Neshov qui cultive le secret comme le mal-être, qui se déchire pour mieux se souder autour des disparus et de
la ferme des Neshov...
Mais c'est Torunn qui est l'héroïne de ce troisième volet. A elle seule , elle cristallise les tensions, les non-dits, les regrets, voire les remords qui ont toujours accompagné la famille Neshov. Son sacrifice -faire revivre la ferme après la mort violente de Tor, son père - paraît bien lourd à porter pour une jeune femme citadine. Même si elle est soutenue et épaulée par une famille ressoudée et agrandie, notamment de Krumme, le petit ami d'Erlend, oncle de Torunn, elle se sent bien seule.
C'est un véritable burn-out qui submerge la jeune femme, malgré l'aide précieuse de Kai Roger, le fermier remplaçant, attentif, discret, et que l'on devine amoureux de la belle fermière ... qui ne s'autorise aucun plaisir, et se complaît dans le sentiment de culpabilité par rapport à son père qui s'est suicidé.
Après une soirée familiale et conviviale, Torunn craque et disparaît...
Un burn-out attendu : trop de charges sur de frêles épaules, comment gérer à la fois une porcherie sans grand avenir, un (faux) grand-père attachant, mais lourd, lui aussi, de secrets, une mère (Cissi) plutôt envahissante, parfois inquisitrice ?
Torunn : voici un personnage féminin qui occupe le terrain et semble apte à redistribuer les cartes !