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3,88

sur 1860 notes
Un récit plein d'émotion qui a beau se passer bien loin d'ici, dans une ville en guerre, il n'en touchera pas moins toutes les femmes. Quelle sincérité dans cette écriture. Une belle surprise.
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Dans une maison presque déserte, alors que les bombes tombent tout autour, que les fusils et les bottes claquent sous les fenêtres, une femme veille son mari plongé dans le coma. Elle prie. Les jours s'étirent et sa colère monte au point de déborder ses lèvres scellées. Enfin, elle dit tout. Ce que c'est pour une femme que le devoir de se marier avec un combattant, qu'elle n'a jamais vu, qui n'était même pas présent le jour des noces. Elle qui n'osait - ne pouvait - lui parler quand il était conscient, elle parle d'Allah, de toutes les formes possibles jusqu'aux plus insidieuses des violences faites aux femmes, de sexualité...

C'est un livre magnifique, un énorme coup de coeur pour moi, c'est bien au delà d'un discours féministe. C'est beau et juste.

Syngué sabour, c'est une pierre mythologique à laquelle on parle pour vider son coeur. On dit qu'un jour, elle éclate.
Lien : http://talememore.hautetfort..
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Critique sous influence : j'ai lu le livre après avoir vu le très beau film d'Atiq Rahimi. le rôle que l'homme assigne à la femme, universel, comme le dit l'auteur en exergue de son roman: "Quelque part en Afghanistan ou ailleurs" et contre lequel elle doit lutter pour s'en affranchir. Et l'homme, prisonnier de son orgueil, de la religion, de sa fierté. Révolte et sagesse, délivrance et liberté sont au coeur de ce texte qui allie douceur et rage, douleur et renaissance.
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Une femme afghane est au chevet de son époux, grièvement blessé alors qu'il combattait du côté des Talibans. Impotent, paralysé, elle lui parle tout en le nourrissant, le lavant, alors qu'autour d'eux, dans la ville, les combats ne sont pas finis, et que rôdent des bandes d'hommes à la recherche de traîtres à leur cause. La femme parle, exprime ce qu'elle ressent, elle vide le sac immense de ses ressentiments, de sa haine, de sa peur, de son amour aussi, ce qu'elle n'a jamais pu faire lorsque son mari était bien portant...

Une histoire assez terrible, celle de cette femme qui "profite" de ce que son mari soit devenu un "légume" pour lui dire tout ce qu'elle n'aurait jamais pu lui dire autrement. le mélange de ses sentiments, entre amour et colère, est bouleversant, et bien traduit par un style dépouillé et percutant. Un livre "coup de poing"...
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Dans la série de ceux qu'on avait pas prévu de lire si...

...Si un collègue n'avait pas fait irruption dans mon bureau en lançant : "tiens j'ai vu que t'aimais lire, lis ça, et si t'aimes pas, c'est que t'as rien compris !"

(Petite parenthèse pour vous resituer dans le contexte : collègue enseignant, manquant totalement d'objectivité, l'auteur en question ayant été un de ces élèves...)

(Petite parenthèse bis : ceci dit livre en question ==> Prix Goncourt 2008 !)

Moi, offusquée (!) qu'on remette en cause mes capacités de lectrice, j'interromps ma PAL et me lance donc dans : Syngué sabour, Pierre de patience, d'Atiq Rahimi.

Bon, c'est sur ce livre n'aurait jamais croisé mon chemin de lectrice... Pour la simple et bonne raison que, rares (mais vraiment très très rares) sont les fois où je me lance dans livre qui d'avance se joue sur un fond aussi dramatique et aussi dur.



"Tu sais, cette pierre que tu poses devant toi...devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs, toutes tes souffrances, toutes tes douleurs, toutes tes misères...à qui tu confies tout ce que tu as sur le coeur et que tu n'oses pas révéler aux autres..." Elle règle le goutte-à-goutte. "Tu lui parles, tu lui parles. Et la pierre t'écoutes, éponge tous tes maux, tes secrets, jusqu'a ce qu'un beau jour elle éclate. Elle tombe en miette."[...]

"Tu sais quoi ?... je crois l'avoir découverte, la pierre magique...ma pierre à moi."[...]

Avant qu'elle ait ramassé son voile, ces mots surgissent : "Syngué sabour !" Elle sursaute, "voilà le nom de cette pierre : syngué sabour, pierre de patience ! la pierre magique !"



Livre très rapide à lire et je dois reconnaître qu'une fois ouvert on n'a plus vraiment envie de le refermer avant d'avoir atteint la dernière page... L'histoire se déroule "quelque part en Afghanistan ou ailleurs", dans un contexte de guerre. Dès le début nous sommes plongés au coeur des pensées, reflexions, confessions les plus profondes d'une femme qui veille son mari blessé et dans le coma... Révélations qui vont toujours crescendo (jusqu'à la dernière page) et qui parfois sont à la limite du supportable. Ecriture simple et fluide, livre facile à lire, au niveau du style, pas de l'histoire évidemment. Suis un peu restée sur ma fin que j'ai trouvé vite expediée et un peu trop irréaliste par rapport au contenu du livre; j'attendais autre chose.. Mais je crois que pour les amateurs de fins qui font reflechir, ou encore de fins où c'est au lecteur de comprendre ce qu'il veut bien comprendre, vous ne serez pas déçu ! A moins que...finalement j'ai rien compris ! ;-)



Livre marquant quoiqu'il en soit !


Lien : http://bulle-de-champagne.ek..
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Ce très beau roman est l'histoire d'une femme qui soigne son mari plongé dans le coma (une balle dans la nuque). Cela se passe à Kaboul et lui est taliban. C'est la guerre, la ville est déserte, elle est seule avec ses deux filles.
Unité de lieu : la chambre du malade. On y voit la femme qui entre et qui sort.... Devant le silence de son mari elle se livre et lui dit tout : ses peines, ses espoirs, ses secrets. Son mari est devenu la Pierre de patience.
C'est bouleversant.
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Je n'ai pas trop su quoi penser de ce livre. Voici un sujet et un ton que je n'ai pas l'habitude de lire. Ma lecture fut mitigée.

Le récit nous donne habilement cette impression de claustrophobie (la narratrice/héroïne est enfermée chez elle, dans son salon, elle parle seule à haute voix à cette pierre de patience qu'est son mari plongé dans le coma, etc) et de pression (la guerre dehors, les bombardements que l'on entend parfois à travers l'oreille de la femme, les soldats qui passent devant la fenêtre, etc). L'héroïne s'adresse à son mari et on voit en elle comme un livre ouvert à travers ses nombreuses confessions. Les quelques allusions et lignes consacrées au sexe m'ont quelque peu perturbée ; elles m'ont semblé un peu "clichés" (une femme musulmane mariée à un mari qu'elle ne connaît pas semble se "libérer" entre autre par le sexe).

On remarquera et félicitera cependant l'aisance qu'a l'écrivain à nous dévoiler une femme afghane, à nous parler d'elle, de ses craintes, de ses désirs, une femme niée et tue comme beaucoup d'autres, à poser un contexte et un décor qui nous captivent et à écrire une fin improbable, puissante et émouvante.
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Beau livre, un style aride mais juste, une introspection en forme de confession presque dérangeante. le livre me fait plus penser à une forme théâtrale très épurée, comme un long monologue avec une mise en scène minimale qui met en relief le discours de la femme. Une belle réussite !
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Le site de l'éditeur parle de cet ouvrage ici (http://www.pol-editeur.fr/catalogue/fichelivre.asp?Clef=6224) et en donne à lire en ligne quelques extraits par là (http://www.pol-editeur.fr/catalogue/ftp/pdf/6224.pdf).

J'imagine plein de choses:

1. vous avez déjà entendu parler de ce livre, ne serait-ce que parcequ'il s'agit du prix goncourt 2008
2. Vous avez lu déjà plein de choses plus ou moins intéressantes et/ou plus ou moins redondantes à son sujet parmi les 45000 résultats de la recherche éventuellement effectuée sur un célèbre moteur de recherche

Vous pouvez tout de même lire ce qui suit.

L'endroit: l'Afghanistan de nos jours, peuplé non seulement pas ses fantômes mais également par ses habitants

Les personnages:
Un mari, plongé depuis trois semaines dans un état semi végétatif suite à une blessure par balle dans la nuque qui n'a rien à voir avec le combat militaro-politique qu'il menait jusqu'alors.
Son épouse, qui reste à ses cotés, impuissante, et récitant patiemment chaque jour, comme préconisé par le Mollah du coin, l'un des 99 noms d'Allah(d'ailleurs j'ai personnellement appris à cette occasion qu'Allah avait 99 noms, dont le dernier était "Al Sabour", càd "Dieu le patient", ce qui va très bien avec l'histoire)
Leurs enfants (deux filles) qui n'ont qu'un rôle indirect
Deux soldats Afghans qui feront leur apparition.

Action!
Ce n'est pas précisément le terme qui convient, car il y a au final assez peu d'action dans ce livre. On est plutôt dans un monologue (celui de la femme qui s'adresse à un mari comme quelqu'un écrirait à un absent), monologue virant peu à peu à la confession.
La femme, qui n'existait auparavant qu'au travers son rôle d'épouse et de mère, passe en revue son passé. Son mariage arrangé avec un homme qu'elle n'a connu que trois ans après, la négation de sa féminité et de son individualité, le rôle de son beau père et de sa tante comme maîtres à penser, etc...

Très rapidement on fait le lien entre la pierre de patience et le mari, qui reçoit la confidence.

Comme nous l'indique le quart de couverture, la pierre de patience "syngué sabour" est une pierre sur laquelle on déverse toutes ses souffrances, jusqu'à ce qu'elle éclate, libérant ainsi celui qui se confie.

La confidence de la femme est poussée à l'extrème. Et bien entendu, la pierre (id est, le mari) "éclate". Sauf que contrairement à ce qu'espérait la femme, le mari est resté le même. Et la délivrance, toute relative.

Les images, analogies et grands thèmes abordés: la condition de la femme dans la société afghane, la brutalité à laquelle elle doit parfois faire face, le sang et l'honneur, l'amour, qui se confond ici avec la résignation, et la liberté

J'ai bien aimé la façon qu'a eu l'auteur de traiter ces sujets, sa façon de rendre l'ambiance du huis clos particulièrement pesante, et la plume, alternant des épisodes crus et d'autres très poétiques.
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Ce court roman parle d'une femme en Afghanistan dont le mari est dans le coma. Faute d'infrastructures elle le garde à la maison et s'occupe de sa transfusion (quand elle arrive à acheter des poches). Tout cela dans une ville en guerre où l'on entend des tirs, où des bombes explosent et où des soldats de l'un ou l'autre camp peuvent à tout moment s'introduire chez elle et voler des choses ou la violer.

Et elle parle à son mari, lui raconte tout un tas de choses sur leur relation, sur elle, qu'elle n'a jamais eu l'occasion de lui dire quand il était conscient.

Je suis passée à côté de ce livre. le fait qu'il soit écrit comme une pièce de théâtre m'a perturbée. Des phrases du style "Elle fait une pause et on ne sait pas si c'est pour ménager du suspense ou parce qu'elle cherche ses mots" m'ont parues artificielles. Peut-être que le format pièce de théâtre aurait été plus adapté ? Toute l'action se passe en effet dans la chambre de l'homme comateux.
De plus j'ai eu du mal à accrocher à l'histoire et je ne sais pas quoi faire dont la fin, dont j'imagine qu'il ne faut pas l'interpréter au sens littéral mais pour laquelle je n'ai pas trouvé d'autre interprétation.

Malgré ce rendez-vous raté d'un point de vue lecture ce livre reste intéressant pour se plonger dans ce que peut être la vie d'une femme afghane dans une ville en guerre.
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Un homme et une femme

Les huis clos sont en général terribles. Dans ce livre, celui-ci prend une autre dimension. En effet,dans un pays en guerre non identifié, dans un temps plus ou moins contemporain, un homme et une femme dialoguent. Enfin c'est plutôt un très long monologue. L'homme est alité, n'ayant aucune force ne pouvant communiquer avec sa femme qu'avec son regard. Son épouse subvenant comme à son habitude aux besoins familiaux. Petit à petit elle se livre totalement à son époux profitant de l'immobilité de celui-ci. Et c'est à ce moment là que tout débute.
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