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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Peinture de la situation sociale du Brésil nordestin dans années 1930. Lutte des familles pauvres pour survivre dans une région de désolation et de sécheresse permanente. L'amour existe au sein de ces gens, mais il serait, semble-t-il, indécent de le manifester.
L'écriture de ce roman est aussi sèche et cassante que sont le climat et l'environnement. Ce livre est poignant.
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Avant de parler du contenu du livre, je souhaiterais m'attarder sur le "contenant". Je ne connaissais pas les éditions Chandeigne et j'avoue être sensible au livre en tant qu'objet. Cette maison d'éditions est une belle découverte: la couverture est sobre mais j'aime surtout la qualité du papier. J'ai pris plaisir à lire ce livre car le support était agréable et l'histoire intéressante.

Pour en venir au vif du sujet, nous voici donc plongés en plein coeur du Brésil dans un lieu aride. Cette sécheresse nous pèse à nous lecteurs et nous souffrons terriblement avec les personnages.
Tout est accablant: le paysage, la chaleur mais aussi et principalement les conditions de vie de cette famille qui survit à peine. le rêve de sinha Vitoria se résume à dormir dans un lit digne de ce nom et non sur de simples rondins de bois.
Le plus dur est la prise de conscience de Fabiano: " Mais est-ce qu'on ne voyait pas qu'il était fait de chair et de sang? Il était obligé de travailler pour les autres, bien sûr, il savait où était sa place. Bien. C'était son destin, il était né comme ça, personne n'est coupable d'être né avec un mauvais destin. Quoi faire? Est-ce qu'il pouvait changer son destin? [...]
Il était un malheureux, il était comme un chien, on ne lui jetait que les os. Pourquoi est-ce que les riches lui prenaient encore une partie des os?"
Cette fatalité est présente tout au long du livre et le lecteur ne peut que s'identifier au personnage.

Ce qui m'a beaucoup plu dans ce livre, c'est tout le vocabulaire de la faune et la flore qui nous fait voyager dans ce sertão: les préas, les mandacarus, les buissons de macambira, la caatinga, etc. Cela nous transporte immédiatement dans ce paysage aride.

L'écriture est simple et nous sommes plongés très rapidement au coeur de l'action. Une belle découverte faite grâce à masse critique et aux éditions Chandeigne (merci pour le marque-page!).
N'hésitez-pas à venir voyager dans ce coin du Brésil, vous découvrirez une famille certes en souffrance mais très unie, attachante, et qui poursuit son chemin, sans relâche, en quête d'une vie meilleure...
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Treize courts récits écrits fin des années 1930 forment ce roman aride et poignant, tournant autour d'une famille, le père, la mère et les deux jeunes fils, fuyant la sécheresse d'une région du Brésil inhospitalière et désertique. Se réfugiant dans une ferme abandonnée, ils vont tenter de se reconstruire mais, exploités par un patron dénué d'humanité, l'espoir d'un avenir meilleur paraît bien compromis.
Tour à tour, l'auteur nous livre le point de vue intérieur de chacun des personnages, ainsi que celui du chien, Baleine, lien central de la famille.
Pas question ici de déclaration d'amour ni de sentiments, la communication se limite à des grognements, des jurons, des coups, à la limite de la bestialité.
A la rudesse du pays, se reflète la rudesse de ses habitants, la difficulté d'exprimer ses pensées et même le refus d'avoir des pensées.
Dans un réalisme total, les personnages sont tous soumis à la domination et leur sentiment d'infériorité et de culpabilité les empêchent constamment de s'élever ou de se rebeller. Mais malgré la grande détresse dont ils sont l'objet, alors qu'ils sont prêts à tout abandonner, prêts à tuer, prêts à sombrer, une étincelle les fait rebondir et entrevoir une petite lueur d'espoir, la lumière semble au bout du tunnel.

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Une écriture sèche et dépouillée. Un roman qui nous plonge dans l'univers extrêmement difficile des paysans du Sertao brésilien à travers le quotidien d'une famille. Chaque épisode est vu à travers les yeux, et les sentiments, de l'un des membres de la famille. Il en ressort un sentiment très fort de rage et de fatalisme mélangés, d'humiliation et d'injustice subies en permanence, d'impuissance par rapport au propriétaire, aux soldats, aux commerçants, et aussi une rage de vivre extraordinaire qui fait que cette famille tient debout, recommence à zéro, fuit la misère et garde un peu d'espoir, malgré sa vie de chien ! On imagine bien que, parfois, quand la coupe est pleine, ces mêmes paysans résignés soient capables des émeutes les plus déterminées et les plus féroces ! le roman est situé dans le temps et dans l'espace, mais il aide à comprendre la paysannerie pauvre, opprimée et exploitée de tous les pays et de toutes les époques.
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