AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 19 notes
5
4 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Merci à Masse critique de babélio et aux Editions Chandeigne pour cet ouvrage.
À travers ce récit, on suit la vie misérable d'une famille de fermiers du Sertao nordestin. Ils ne possèdent rien, ils n'ont aucune instruction. Rien ne pourra modifier leur destin car ils ne sont même pas capables de révolte. Leurs rêves sont limités, ils se contentent de survivre. Leur absence d'instruction les condamne à subir l'oppression du propriétaire, du soldat jaune, du juge.
Ils ne peuvent pas se défendre car ils ne peuvent pas exprimer leurs sentiments, ils ne peuvent pas non plus prouver qu'ils sont volés par le propriétaire. Ils n'iront jamais au bout de leurs rêves ni de leur révolte, car ils sont emmurés dans leur destin.
J'ai aimé l'écriture simple, avec des phrases courtes , ce qui traduisait bien l'état d'esprit de la famille. Ce livre nous parle aussi du Brésil d'hier et d'aujourd'hui, de la pauvreté qui règne toujours dans certaines régions les plus pauvres du Brésil.

Commenter  J’apprécie          250
La littérature sud-américaine se détache de toute autre. Et quand on lit le mexicain Juan Rulfo ou le brésilien Graciliano Ramos, on touche les étoiles en même temps qu'on s'enfonce dans la terre nourricière et cruelle.

Il y a une poésie et un réalisme tout à la fois, qui chantent la misère et l'espoir : l'homme, la femme et le chien, cheminent dans le sertao, à la recherche d'un abri provisoire chez un propriétaire ou un autre, et touchent aux racines de la vie : la mort et les charognards les suivent dans leur longue marche vers l'eau, le travail et la nourriture. A peine s'installent-ils que la sècheresse exterminatrice les chasse vers un autre lieu tandis que l'enfant demande à se mère ce que signifie le mot "enfer" et que le propriétaire, le "blanc", n'oublie pas d'exiger les intérêts de l'emprunt qu'ils ont sollicité.

Tous les personnages sont attachants, c'est tellement simple et beau qu'on est ému comme devant quelque chose d'éternel, et ce qui est éternel, c'est le cheminement, entre joie et désespoir : oui, la vie est une fuite entre un néant et un autre, mais tout le monde n'a pas les mêmes cartes en main pour la durée du voyage.

Bien sûr la prise de conscience politique affleure chez le paysan pauvre. Les mots lui manquent encore, et son raisonnement défaille, mais il sait que son émancipation passera par eux.
Commenter  J’apprécie          130
Ce livre fait partie des classiques de la littérature brésilienne. Je l'ai lu il y a très très longtemps, en portugais, ma langue maternelle.

Ce livre décrit la situation des petits employés (si on peut le dire comme ça) des petites fermes dans la région Nord Est du Brésil, dans les années 30, et la souffrance de la sécheresse qui fait souffrir la population, problème qui commence à être réglé, s'il n'y avait pas la corruption toujours présente dans le pays.

La description des personnages montrent le côté inhumain de leur situation : les parents, Fabiano et Sinha Vitoria (sont ils mariés ou juste en couple ?), les enfants qui n'ont pas de nom, la chienne Baleinne, qui elle a un nom. Un chapitre est dédié à la chienne et ses pensées, quand Fabiano la tue à cause de sa maladie.

La famille, comme tous les petits employés (si on peut utiliser ce nom), vit des cycles liés à la sécheresse. En temps de sécheresse, ils émigrent, à pied bien sûr, à la recherche d'un nouvel endroit, une maison ou fermette abandonnée au milieu de la caatinga. Ils portent juste quelques affaires dans leurs balluchons - soif et faim. Dans le premier voyage ils décident de tuer le perroquet, qui ne parlait pas, pour satisfaire la faim.

Ils retrouvent une petite ferme abandonnée... Des supposés propriétaires arrivent et les obligent à travailler pour un salaire qui suffit presque assez pour survivre. Fabiano s'occupe de quelques maigres vaches et chèvres. Il s'endette auprès de ses patrons qui font exprès de ne pas assez payer pour l'asservir.

Fabiano n'a jamais mis les pieds dans une école, ne sait pas compter et possède un vocabulaire très limité. Sinha Vitoria n'a qu'un rêve : avoir un lit en cuir au lieu du lit improvisé avec des rondins de bois.

A Noël ils vont à une fête foraine. Les enfants observent les objets en vente dans les baraques et se demandent si ces objets ont un nom et s'ils sont fabriqués par des humains.

Au bout d'un an, une nouvelle sécheresse et un nouveau départ... continuer leur vie de misère ailleurs.

Malgré leur ignorance, ils montrent une grande humanité, y compris la chienne, peut-être même plus que les enfants.

A la fin du livre il y a un glossaire... pas courant pour ce style littéraire. En fait, il n'est quasiment possible de traduire ce type de livre, à cause d'un "portugais rustique" qui n'est parlé que dans cette région du Brésil, mais aussi par la culture et mode de vie de la région. C'est commun à plusieurs romans et chansons de certaines régions du Brésil. Ça existe aussi en France et il ne faut pas aller très loin : certaines BDs de Astérix, par exemple.

Commenter  J’apprécie          113
Un chef d'oeuvre. Magistral.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (47) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}