AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Qui se souvient des hommes... (23)

Dieu seul sait combien de fois de siècle en siècle la même scène s'est répétée, combien de fois ils ont été sur le point de périr jusqu'au dernier, devant combien de peuples ils ont dû reprendre la route chaque fois qu'ils se croyaient sauvés, des peuples toujours plus nombreux et plus forts, servis par des divinités puissantes, des étrangers qui les méprisaient et ne leur faisaient jamais de quartier parce qu'ils les trouvaient petits et laids, inutiles, moins dignes de vivre qu'un animal. Enfin, Dieu seul sait combien de fois et après combien de massacres s'est élevé de leurs rangs clairsemés le grand chant de lamentation, celui qui ne s'adresse à personne parce qu'il n'existe aucun dieu pour l'entendre, et tisse sous les arceaux des tchelos, de cœur à cœur, un réseau de tristesse et d'angoisse qui est le seul élément familier propre à ce peuple abandonné. "Akwal aswal Yerfalay", le chant du monde...
Commenter  J’apprécie          90
Adossé contre la paroi, un cadavre les observe de ses yeux morts. C'est un homme de petite taille, avec de courtes jambes arquées, des cheveux longs très noirs, le front fuyant, la fente des paupières oblique, le nez court et épaté au-dessus d'une large bouche à grosses lèvres. Il est très laid et commence à se décomposer. Plantés dans les trous du rocher, des piquets peints en rouge forment un cercle autour de lui. Des armes sont posées à ses pieds, un bâton pointu, une massue de pierre, un harpon d'os. Il s'appelle Taw, père de Lafko. Les marins se signent et s'enfuient.
La fin du monde est habitée !
Commenter  J’apprécie          90
Le bonheur est un mot qui n’existe pas dans la langue des Alakalufs, ni aucun vocable similaire. On a faim ou on est rassasié, on est malade ou bien portant, on a chaud ou on a froid, on se serre les uns contre les autres sous la peau de phoque, dans la hutte, et de cette chaleur animale de la chair naît une sorte d’apaisement de l’âme qu’on partage sans l’exprimer. Mais le bonheur ? On rit quelquefois, on chante, mais comme cela ne dure jamais et se paye ensuite chèrement, les Alakalufs ne l’ont pas défini par un mot. En revanche ils en ont cent pour exprimer l’angoisse.
Commenter  J’apprécie          240






    Lecteurs (501) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3247 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}