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Conan le cimmérien" est une adaptation en bande dessinée de l'oeuvre de
Robert E. Howard, réalisé par un auteur et dessinateur différent à chaque album, une volonté éditoriale de Glénat.
Alors quand arrive le moment d'adapter "La fille du géant du gel" forcement beaucoup de question se pose. Comment l'auteur peut-il s'en sortir, avec une histoire aussi simple finalement, d'un guerrier guidé par une valkyrie auprès d'Odin jusqu'au Valhalla.
Robin Recht ne s'est pas contenté d'adapter l'aventure, il l'a replacée dans une dimension mythologique howardienne, aux enchaînements colorés, rythmés et sur vitaminés.
C'est la confrontation de deux mondes, celui de la déesse Atali et des dieux, et celui de Conan et des hommes. Dans cet affrontement entre Atali et Conan, on pourrait penser que le mâle pourchasse la femelle pour la posséder sexuellement. Mais ce n'est pas tout à fait cela, car il y a de l'égalité entre ses deux personnages. Atali est la fille du créateur de toutes choses, une puissante déesse, alors que Conan c'est l'incarnation de la puissance humaine, cette histoire est basé sur ces deux personnages singuliers, guidés par leurs propres désirs.
Les dessins sont somptueux, d'une grande puissance, mélangeant le noir et blancs aux décors polychromes, les couleurs s'alternent avec la situation, le rythme et à la profondeur du propos, les doubles pages, sont un véritable bonheur visuel.
L'album est préfacé par
Michael Moorcock, c'est dire si
Robin Recht a marqué son lectorat avec cet épisode. Et bien entendu l'indispensable cahier de bonus de fin d'album et les hommages aux Cimmérien sont aussi présent. Il est à noté que la carte présenté à chaque début d'album est de couleur plus sombre pour celui-ci !
La lecture est plutôt rapide et invite à la relecture de cet opus, vivement recommandé, il serait dommage de passer à coté d'un tel chef-d'oeuvre.