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Citations sur La Leçon de ténèbres (38)

Mais il y avait d'autres beautés qui nous éblouissaient sur ces terres.Outre les paysages et l'architecture, il y avait la peinture espagnole avec trois noms au firmament: Greco, Velásquez et Goya, à me gaver des désastres de la guerre, à ne pas tout à fait comprendre qu'ils pouvaient représenter toutes les guerres, même celle qui avait provoqué l'exil familial. Cette violence et cette noirceur excitaient en moi quelque chose d'inconnu, loin de mon innocence
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L'Espagne était notre pays perdu. Celui de mon père, celui de la guerre civile, d'une histoire déchirée ' d'un passé abandonné dès que le pays Basque était tombé sous le joug de Franco.C'était le pays d'une identité niée, des amitiés et des attaches brisées.

( p.30)
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Il y'a quinze ans, nous avion fait l'aller -retour dans la journée depuis Madrid. Et nous étions entrés dans la maison du Gréco, nous avions contemplé ses tableaux, notamment le San Bernardino au pied duquel je vais passer une partie de ma nuit.
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Que se passe-t-il dans l’esprit d’un artiste avant que l’œuvre ne se concrétise ? Par quelle mystérieuse alchimie passe-t-elle du concept à la sensibilité de la main ?
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A l'égal de l'amour, la discipline artistique est une extrapolation bienheureuse de soi. Elle est l'objet d'une invention, d'une fiction incarnée qui met en jeu le corps et l'esprit, les deux strictement imbriqués.
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Une nuit, une seule où je pourrai y déambuler loin de la foule. Il y a des pièces pour se cacher, des couloirs pour courir, une chapelle pour sortir le violon de son étui et écouter la résonance longue qui galopera sur la voûte et emplira mes oreilles.

Le violon pour faire vibrer l’espace vide, pour mettre en transe les particules de l’air, pour les mettre en danse afin que Doménikos me rejoigne. Et je ne doute pas de sa venue, comme il ne doute pas de mon désir. Mon seul désir.
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Venir à Tolède, c’est m’attabler avec mes morts, c’est boire un verre bien frais avec eux à la terrasse d’un bar et, dans notre ivresse, hurler aux étoiles que rien ne pourra nous séparer. (…)
Je pleurerai votre absence.
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Je me balade toujours avec ma petite foule invisible. Ce sont mes morts , ceux que j’ai connus et aimés, ceux que je n’ai pas croisés, mais qui ont trouvé place en moi.
A force de nous côtoyer , nous sommes devenus les meilleurs amis.
Ils me connaissent mieux que quiconque , mais sont intrusifs et jaloux. Ils détestent les nouveaux venus. Je dois parlementer longuement quand une personne entre dans ma vie.
Eh bien quoi, on ne te suffit pas ? s'indignent-ils chaque fois.
Mes fantômes sont très susceptibles. Et j'ai souvent peur de les blesser, alors j'use de ruses, j'en abuse parfois. Je mens.
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Quand il s'installe à Tolède, après la fuite de Crète,aprés dix ans passés à Venise et Rome, après ses espoirs déçus de parvenir au zénith italien de la peinture, il est agé de plus de trente-cinq ans. Et il n'essaie pas d'apprendre correctement le castillan. Non, il préfère s'exprimer avec un savant mélange de grec et de dialecte vénitien. Il teinte seulement ce mélange d'espagnol. On le comprend, et c'est suffisant. Ça lui permet de rester étranger en terre ibérique, d'avoir le verbe haut, de donner son avis dans une langue qui lui est propre. Ça ne mérite pas un effort supplémentaire, l'essentiel n'étant pas là, l'essentiel étant ce qu'il considère comme sa langue intime, une langue étrange, pour certains inintelligible : sa peinture.
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Ce chant devenait une matière. Une consolation faite de couleurs qui explosaient dans mon cœur. Cette matière n'était pas consistante, n'avait ni mot ni saveur, ne convoquait aucune pensée, mais s'imposait avec force. Elle éclatait dans mon corps soudain poreux. Pour la première fois, j'écoutais. Étirements de bleu,
éclairs de blanc,
percées de vert,
étincelles de rouge,
chevauchées de brun,
dentelles de gris.
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