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3,86

sur 781 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
De la mort d'Andrea, Michelangelo se désola,
son esprit, sa chair, tout son corps était là,
cadavre froid devant l'Artiste qui pleura.
Pourquoi ? La question l'obséda,
tant et si bien qu'à Carrare il alla,
fuyant ses sentiments, fuyant le vieux schéma,
Amitié, Amour ? Il ne s'y résolut pas.

Trouver le marbre du futur tombeau
du Pape Jules II, il s'enquit aussitôt.
Coeur brisé, coeur blessé, jusque sous sa peau,
il voyait Andrea revenu du caveau.
Un enfant, Michele, rabroué aussitôt,
fut, finalement, un immense cadeau.
Innocence et pureté apaisèrent son cerveau.

Orgueil et colère laissent place à la joie,
Andrea et sa mère ressuscitent dans sa foi.
Ses mains vont façonner ce marbre qui fait loi,
au soleil de son coeur, au soleil qui poudroie.

Michelangelo, l'Artiste, le sculpteur, est là,
avec ses défauts, son caractère, son mea-culpa,
sous la plume avisée que l'auteur(e) enchanta,
offrant tout son sens au titre : Pietra Viva !

Mots ciselés dans la veine de la page,
style poétique gravé dans leur sillage ;
Écriture fine invitant au voyage,
pour un magnifique livre à l'heureux présage.

Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Très beau roman, émouvant et sensible, que j'ai achevé presque à regret. Une belle découverte pour moi assurément, en cette rentrée littéraire, où comme d'habitude 6 ou 700 volumes déboulent sur les étagères des librairies et où il est difficile de tomber juste sur les quelques bouquins qui plairont vraiment, sans succomber aux sirènes du marketing.
Dilemme d'automne...Pietra Viva : touchée !

Carrare, 1505 : Michelangelo Buonarroti, sculpteur de 30 ans déjà reconnu et adulé pour sa Piéta, est venu au coeur des montagnes pour débusquer les marbres parfaits nécessaires à l'édification du tombeau du pape Jules II.
D'un naturel solitaire et tourmenté, le sculpteur va pourtant tisser des liens multiples pendant son séjour de six mois, et en particulier avec Michele, un petit orphelin de mère de six ans, lui permettant de découvrir des émotions enfouies au plus intime de son âme d'artiste, ce qui aura nécessairement une influence sur ses sculptures futures.
C'est toute la magie et l'intérêt de ce roman : révéler un Michelangelo inattendu, aussi bien à lui-même d'ailleurs qu'au lecteur, et assister admiratif à sa maturation artistique en relation étroite avec des pans adroitement choisis de son quotidien ; le tout servi par une écriture qui m'a enchantée par sa justesse de ton, poétique mais sans mièvrerie, permettant aux émotions de Michelangelo d'affleurer avec naturel, telles les veines des marbres qu'il traque inlassablement.
Piétra Viva ou l'art de ciseler avec des mots un portrait d'un des plus grands sculpteurs qui parvint en son temps à ce " Que la chair se fasse pierre ".
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Michelangelo, sculpteur et artisan reconnu de tous, apprend tragiquement le décès d'Andrea, un jeune moine dont il était très proche. Parce qu'il lui portait de l'admiration, avait beaucoup d'affection pour lui et éprouvait une certaine admiration, il est affligé de cette bien triste nouvelle. Alors que le Pape Jules II lui a commandé expressément les pierres pour son tombeau, le jeune homme trouve ainsi l'occasion de s'éloigner de Rome, s'occuper l'esprit et tenter d'amoindrir sa peine. Il se rend à Carrare afin de trouver les meilleurs blocs de marbre, mettre à profit son imagination et son talent pour le Pape, se mélanger parmi les tailleurs et discuter avec eux, trouver réconfort mais aussi solitude dans sa petite chambre, profiter de la chaleur pour prendre des bains de soleil, se lier d'amitié avec un jeune garçon qui vient de perdre sa maman et qui n'est pas sans lui rappeler le petit enfant triste qu'il était quand la sienne est morte, se plonger dans la bible que lui a offerte Andrea mais surtout donner vie et âme à cette pierre.

Charpenté dans le roc mais finement ciselé et sculpté, ce roman d'une infinie délicatesse et d'une aura incroyable nous plonge dans les carrières de marbre et l'on aime s'y perdre en compagnie de Michelange, cet artisan de la pierre, cet amoureux des mots, en proie aux doutes parfois. Des histoires d'amour, de coeur et d'amitiés sont ici d'une grande richesse pour chacun et sont porteuses d'espoir et de renouveau. Tel le sculpteur qui peaufine et admire son travail d'orfèvre, Léonor de Récondo écrit délicatement, pose ses mots justement et finement et compose ainsi un véritable poème.

Pietra viva... taillé sur mesure...
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Comme tout est simple, limpide et lumineux avec Léonor de Récondo !
Pietra viva, à partir d'une tranche de vie du sculpteur Michelangelo, offre une réflexion intense et bienfaisante sur les liens étroits entre le travail, la mort et l'oubli.
Dans les carrières de Carrare, au contact de l'or blanc de la montagne et de ceux qui l'extraient, Michelangelo retrouve l'essence de son art… Mais il est aussi négociateur pour l'achat et le transport des précieux blocs jusqu'à Rome…
La montagne, c'est la première maîtresse, celle qui livre ses entrailles immaculées aux carriers… non sans des sacrifices humains puisque grosses chaleurs et pluies rendent le travail périlleux. C'est aussi la mère, puisque Michelangelo « voit » littéralement les personnages qui orneront le tombeau du pape Jules II, s'extraire du marbre parfait qu'il choisit soigneusement.
Au village, Michelangelo retrouve son ami le fou, celui qui se croit (ou se sait ?) cheval et aime éperdument une belle jument blanche.
Michelangelo va aussi rencontrer le frais orphelin Michele, qu'il offensera d'abord avant que l'enfant ne l'adopte ou plutôt l'apprivoise.
Michelangelo a perdu son ami, le beau moine Andrea si beau. Il est en colère, désorienté.
Mais Michelangelo va beaucoup apprendre et recevoir de l'enfant orphelin et du fou. Il rouvrira la boîte de souvenirs qu'il avait enterrée. Il reverra Andrea et sa mère perdue à l'âge de six ans.
Michelangelo continuera de vivre.
Comme ce beau livre.
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Ce roman, il y a un petit moment qu'il me fait de l'oeil et puis fasse aux bonnes critiques, je me suis laissée tenter et je dois dire que comme la grande majorité des lecteurs/rices je suis moi aussi conquise.

Le début est assez déconcertant, je n'avais pas la moindre idée de ou l'auteure voulait m'emmener (j'ai l'habitude de ne pas lire les 4eme de couverture avant de commencer ma lecture pour ne pas avoir trop d'information qui pourrait gâcher la lecture). On y rencontre Michelangelo qui vient d'être frappé par la mort d'un moine et ami. Il part dans un petit village de montagne pour y chercher du marbre en vu des ses prochaines sculpture mais aussi pour essayer de faire son deuil. Et les fantômes du passé ne sont pas bien loin et reviennent régulièrement le hanter. Mais c'est la rencontre avec un petit garçon qui va l'aider.

Il est difficile de trouver les mots pour qualifier ce roman. En tout cas le lecteur ne peut qu'être touché par la beauté de ce roman. Tout en pudeur, l'écriture de Léonor de Récondo est très agréable et poétique. C'est un court roman qui se dévore et car une fois commencer il est très difficile de le lâcher mais c'est aussi un roman qu'on déguste bercé par la plume de l'auteur. Je suis comblée et je vous recommande vivement cette lecture.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Leonor de Recondo nous fait entrer dans la vie de Michelangelo, en 1505 au moment où il découvre un jeune ami, frère Andrea, sous un linceul. Il doit normalement l'inciser car il réalise un traité d'anatomie. Il n'y arrive pas.
Peu après, il part à Carrare choisir les marbres pour sculpter le tombeau commandé par le pape Jules II.
Nous allons suivre le sculpteur tourmenté par la mort de sa mère quand il avait six ans, par la mort d'Andrea qu'il revoit sous forme de fantôme puis il va vivre une amitié avec Michele un jeune gamin de carrier qui vient de perdre sa mère.
L'artiste nous fait traverser ses tourments existentiels nombreux mais aussi son art qu'il ressent au plus profond de sa chair.
C'est un point de départ pour en savoir plus sur Pétrarque, Savonarolle, Boticelli, Pic de la Mirandole, la Pieta de Bruges (pour les Belges).
Le tout est raconté dans une magnifique écriture, avec de tous beaux moments comme la légende de Carrare où les paysages et ambiances près des carrières.
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Il y a un peu plus d'un an, j'avais eu la chance, grâce à Babelio, d'assister à une rencontre avec Léonor de Récondo à l'occasion de la sortie de son livre Amours. Rencontre qui fut passionnante, avec une jeune femme simple et sincère avec qui les échanges furent riches et vivifiants ; j'en étais sortie enchantée.
Il fut question du livre Amours, naturellement, mais aussi beaucoup de Pietra viva que de nombreuses personnes présentes avaient lu et dont elles parlaient avec un enthousiasme débordant.
Comme je les comprends ! Ce livre est une merveille, tant du point de vue de l'histoire que de l'écriture.
Enfant, Léonor de Récondo a vécu 10 ans en Italie en raison du travail de son père sculpteur. Elle a été éblouie par ce qu'elle y a vu, les montagnes, les carrières, et particulièrement la lumière qu'on y trouve. Petra viva doit sans doute beaucoup à cette expérience originale. On sent que l'auteur connaît vraiment son sujet, le travail dans les carrières est décrit avec précision et d'une façon très naturelle, ce qui rend la trame du roman très crédible.
Léonor de Récondo nous fait voyager dans l'espace et dans le temps puisque nous suivons la quête de Michelangelo à Carrare en 1505. Le génial sculpteur doit en effet sélectionner les marbres qui lui serviront de matériau pour le futur tombeau du pape Jules II.
Dans cette quête, Michelangelo ne trouvera pas que des pierres : à travers les multiples rencontres qu'il va faire, et en particulier avec le petit Michele, il se trouvera lui-même.
Michele, le petit orphelin qui vient de perdre sa mère, est particulèrement touchant. Le rapprochement de cet enfant un peu sans-gêne, un peu casse-pieds, et du sculpteur misanthrope fait naître au fil du temps une très belle relation que l'auteur a su nous décrire sans aucune mièvrerie et avec beaucoup de finesse. Ces deux personnes assez dissemblables à première vue s'apprivoisent mutuellement tout comme le Petit Prince de Saint-Exupéry apprivoise le renard. L'évolution des rapports entre l'adulte et l'enfant constitue un fil rouge dans la lecture et donne lieu à de très beaux passages.
Léonor de Récondo avait dit lors de la rencontre qu'elle venait d'une famille d'artistes chez qui la beauté était une raison de vivre. Avec ce roman d'une écriture élégante et sensible, poétique mais sans affectation, elle prouve qu'elle ne déroge pas à la tradition familiale.
Elle a écrit, ou plutôt façonné, ou encore mieux : sculpté, un livre à la beauté envoutante, que j'ai été triste de terminer.
Pietra viva : sous la plume de Léonor de Récondo, la pierre est plus que jamais vivante !
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C'est le premier roman de Leonor de Recondo que je lis et je suis encore sous le charme de cette belle écriture.
Etant artiste elle-même elle est animée de fibre hypersensible qui lui permet de si bien comprendre l'artiste et sa souffrance intérieure.
Michelangelo est un sculpteur de génie, il a de l'or dans les mains mais il se montre dénué de sentiments car il a tout verrouillé en lui. Sur le plan de la technique, il est parfait, mais il manque quelque chose. Il refuse de laisser remonter les émotions enfouies qui font si mal. Orphelin comme Michele, il ne souvient pas de sa mère. Il a tout enfoui au fond de lui pour ne pas souffrir. L'enfant lui demande de sculpter le visage de sa mère pour ne pas l'oublier mais il refuse tout en le laissant espérer.
Les rencontres avec l'enfant, les tragédies (la mort qui frappe lors d'un convoi de blocs) font remonter les souvenirs par chacun des sens : le parfum de lavande et d'iris, puis le rire de l'enfant ramène celui de sa mère en écho,
En perdant sa mère, il a perdu l'amour et la mémoire. Il a peur de perdre aussi le souvenir d'Andréa, alors il sculpte les mains du jeune homme tenant sa bible il comprend qu'il n'a pas besoin d'une représentation : le souvenir est là, les sentiments aussi alors il offre la sculpture à ceux qui l'hébergent. Puis il retrouve la saveur de la galette.
Au début du livre, il est comme le bloc de marbre : une belle matière et peu à peu il se découvre comme la sculpture apparaît dans le bloc, en émerge à chaque coup de ciseaux. Il était une esquisse, il devient un être humain à l'aise dans son corps et son âme.
Ce séjour à Carrare a été comme un voyage initiatique à l'intérieur de lui-même, il a compris que l'amour et la mémoire peuvent ne pas se perdre à jamais.
La première sculpture qui a fait sa renommée est sa Pieta, ne serait-elle pas tout simplement sa mère qu'il a recréée inconsciemment ?
Un très beau livre, un long poème en prose, à la fois plein de douceur et de dureté comme celle du marbre, écrit par une artiste sensible qui a parfaitement touché mon coeur et saura toucher le votre, j'espère.

Note : 9/10

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Léonor de Récondo nous offre un magnifique portait du sculpteur Michelangelo. Il y a beaucoup de pudeur, de poésie et de musique dans ce livre, mais également Léonor de Récondo fait émerger l'odorat, le goût, le toucher, la vue, l'ouïe.

Dans cette ville de Carare, au contact de la population, notamment Cavalino, étonnant personnage qui se prend pour un cheval et qui perçoit la fragilité des autres, et l'enfant Michele, peu à peu, la carapace de Michelangelo craque. La boîte à souvenir qu'il a fermée à clé et cachée sous un arbre s'ouvre et laisse percer la fragilité qui est en lui et les souvenirs enfouis qu'il croyait à jamais perdus ressurgissent.

Il a voulu fuir, mais les souvenirs l'ont rattrapés. En sortira-t-il indemne ou encore plus amer ?

Un très beau roman, intense et doux. Heureuse de ne pas être passée à côté.
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Ce livre fait partie de ceux dont la couverture ne révèle rien...Du marbre, en somme! Comme celui dont MichelAnge tirait des corps, de très beaux corps sculptés dans cette pierre de montagne, de lune. Mais dès les premières lignes, l'auteur m'a envoutée, en redonnant vie à ce personnage solitaire, ténébreux, à la recherche des images, des sensations. Ses rencontres à Carrare avec la folie, l'amour d'un enfant, l'amitié, la mort vont faire émerger des visions, des colères, de l'amour. Un roman magnifique, que je ne suis pas près d'oublier!
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