Peu m’importe qu’elle me propose de dormir dans un champ plein de bouses ou sous un pont à côté d’un clochard ivre mort : je dormirais n’importe où avec elle.
Natalie et moi sommes effectivement les meilleures amies du monde, mais entre nous c’est moins « qui se ressemble s’assemble » que « les opposés s’attirent ».
Ne te bride jamais, Camryn Bennett ; fais ce que tu veux de ta vie, dis ce que tu penses et n'aie jamais peur de toi.
Plus je reste éveillée, plus je ressasse des choses que je préférerais oublier. Je ne sais ni ce que je fais ni où je vais, mais je sais que je veux le faire vite et y arriver rapidement.
Je crois que j’ai toujours eu peur d’être moi-même.
- Tu sais, j’ai toujours détesté l’expression : « Regarde autour de toi, il y a pire. » Bien sûr qu’il vaut mieux être borgne qu’aveugle, mais ce n’est pas un putain de concours.
Je ne resterai pas, Camryn. Je sais que tu veux m’aider, mais je ne peux pas céder là-dessus. (J’acquiesce à contrecœur.) Peut-être que, si on prenait la route ensemble, on arriverait à se dire les choses qu’on veut garder pour nous.
Je fonds littéralement à ces paroles.
Ce n’est pas comme si nous étions tombés amoureux ou un truc dans le genre, mais il se produit quelque chose d’étrange quand on passe plusieurs jours avec un inconnu dans un bus ; on finit par se connaître et par apprécier la compagnie de l’autre. Quand en plus on n’est pas si différents et qu’on partage un lien secret sans réellement lui dévoiler les causes de notre chagrin, la séparation n’en est que plus difficile.
- Souffrir, c'est souffrir, ma belle. (Chaque fois qu'il m'appelle "ma belle", je l'entends mieux que n'importe quelle autre de ses paroles.) Ce n'est pas parce que les problèmes de quelqu'un sont moins traumatisants que ceux d'une autre qu'il n'a pas le droit de souffrir autant.
-Serais-tu tombée amoureuse de moi, Camryn Bennett?
Je m'empourpre à toute vitesse et pince les lèvres, enfouissant mon visage contre son torse.
-Pas encore, déclaré-je avec humour, mais ça ne va pas tarder.