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3,69

sur 1860 notes
L'amour et les forêts de Reinhardt est un véritable thriller psychologique dont je me suis souvenue longtemps après sa lecture tant il est effrayant et donne l'impression que chacun(e) de nous pourrait tomber sous la coupe d'une telle monstruosité. C'est l'histoire d'une femme enseignante, intellectuellement brillante, jalousée par un mari psychopathe, que l'on appelle de nos jours le "pervers narcissique", en abrégé le PN. Cette jalousie va entraîner chez le monstre des actes irréparables qui vont plonger son épouse dans un abîme profond, elle, si douée, si humaine, si empathique et tolérante. Il ne rate as une occasion de l'humilier au quotidien et sans relâche ; il réprouve toutes ses actions et ne manque pas une occasion de la dénigrer physiquement, alors que la réalité est toute autre. Dans l'intimité, par exemple , elle dégage selon lui des odeurs nauséabondes alors que la fiction montre qu'il n'en est rien. Elle serait une pure imbécile alors qu'elle est d'une intelligence remarquable. Je me souviens d'une scène, un jour écoutant une émission de radio traitant du PN, il se reconnait dans cette description et semble "sincèrement" s'en désoler tant pour lui que pour son entourage mais "Le demain j'arrête" ne survit pas à l'épreuve du temps, le harcèlement et le dénigrement de chaque instant recommence de plus belle. C'est l'incarnation d'un personnage malin, cruel, diabolique que l'on a sous les yeux, sans limite dans ses pulsions destructrices. le personnage du PN cruel est construit à merveille, s'attaquant à des proies bien sympathiques. L'épouse n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle va rencontrer un amant de passage, très sympathique au demeurant mais elle est rattrapée par son destin. le monstre guette, rôde, emprisonne et assoit son emprise sur la victime. le personnage de la victime est le pendant du monstre, il est lui aussi bien construit s'opposant à la cruauté et développant la compassion du lecteur versus la colère, la révolte qu'inspirent le diable. Les pulsions de mort vont triompher du vivant dans cette fiction. A force d'acharnement, le personnage féminin succombe à un cancer généralisée vivant en enfer, elle va se retirer sur la pointe des pieds, même sa famille ne peut la sauver du malheur.
Roman très fort, poignant terrorisant. On a peut-être tous rencontré des manipulateurs, peu sympathiques, des narcissiques égocentriques, mais des pervers type psychopathe, vampirisant l'être humain à ce point, le vidant de toute substance, souhaitons que l'on puisse y échapper "Courage, fuyons" et vite alors ! Pour certains, il existe réellement, pour d'autres non, il s'agit d'un personnage de fiction. L'existence d'un tel type de personnage fait débat.
En tout cas, le roman est oppressant, il dérange, interpelle, émeut, révolte, dans tous les cas, il ne laisse pas indifférent.
On peut se demander si ces personnages, au-delà de la fiction n'incarnent pas les travers de la société capitaliste actuelle symbolisant la lutte de l'intelligence, de la culture, de l'humain en bute à la destruction de l'être par une machine infernale que l'on ne peut arrêter et qui risque de triompher en anéantissant le vivant.
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Bien que le début soit un peu ardu, Eric REINHARDT, de part son écriture très dense et peu de chapitres nous fait vivre des moments intenses, forts, puissants par l'intermédiaire de Bénédicte OMBREDANNE, son personnage principal dans ce livre.
On est en apnée une bonne partie de l'histoire, on a la gorge serrée, on vit avec elle les affres qu'elle subit et ressent. On est submergé par les sentiments. Ils s'entrechoquent, se bousculent. On passe de la joie la plus intense, la plus jouissive, du bonheur absolu (sur un très court laps de temps, lors d'une journée féérique), au déchirement, à la honte, à la haine, à la violence, au viol de son intimité la plus profonde, à l'avilissement que rien n'arrêtera. Rien ne lui sera épargné. Elle boira la coupe jusqu'à la lie.
Ce livre s'adresse à toutes les femmes… Et aux hommes… Il dénonce la violence qui leur est faite et aux difficultés qu'elles rencontrent pour sortir de cette prison où elles sont enfermées. Je souhaite que beaucoup d'entre-elles puissent lire ce livre et que grâce à celui-ci, elles ne tombent pas dans cet enfer. Et à celles qui y sont déjà, qu'elles réussissent à sortir du marasme dans lequel elles vivent, avant qu'il ne soit trop tard.
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Bon là, je ne peux pas. Quelle pédanterie (lisez le nom de la fan lectrice), quelle autocentrisme, quel narcissisme ... Belle écriture ? Oui, c'est une écriture déliée et élégante, mais tellement vaniteuse.

Comme plusieurs lecteurs, je ne suis pas parvenue à arriver à la fin du premier chapitre, c'est tout dire. Car le premier chapitre, c'est l'envol, l'élan, le départ qui doit vous donner l'envie d'aller plus loin.

Et là, cela m'a juste donner l'envie d'aller voir ailleurs, un livre qui me correspondrait mieux.
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Depuis le livre de Marie-France Hirigoyen sur le harcèlement moral, tout le monde ou presque sait de quoi il s'agit et peut identifier des situations où ce phénomène se produit. C'est ce qui arrive à Eric Reinhardt qui reçoit les confidences de l'une de ses lectrices et admiratrices. Mal à l'aise dans un premier temps, il finit par écouter le récit de la souffrance et des fantasmes (vécus ou pas) de cette femme.

On pourrait imaginer que cette rencontre a vraiment eu lieu tant le portrait de cette femme prisonnière d'une vie conjugale ratée est juste, le mécanisme du harcèlement et les difficultés pour s'en extraire étant parfaitement décrits. le seul problème est qu'Eric Reinhardt se met en scène et ce n'est pas un prétexte pour introduire son sujet ou plutôt si, mais son sujet c'est lui se regardant écrire, de façon prétentieuse, souvent. Dommage.

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Après la parution de son livre, l'auteur reçoit une lettre d'une admiratrice par l'intermédiaire de sa maison d'édition.
Il est touché par le contenu et il devine un mystère chez cette femme.
Il l'invite au café Nemours. Benedicte Ombredanne est agrégée de lettres et fait le déplacement depuis Metz jusqu'à Paris . Elle va se livrer difficilement au cours des rencontres. Elle vit un enfer avec un homme qui la harcèle.
Elle reste avec lui pour préserver ses deux enfants d'une séparation.
La destruction de Bénédicte va aller loin malgré un rencontre furtive lors d'une escapade volée au temps familial.
Je me suis attachée au personnage de Bénédicte, j'ai observé ce que pouvait être un pervers narcissique mais j'ai été un peu insensible au style et à l'écriture de l'auteur.
J'ai pourtant admiré la partie où Bénédicte va sur un site de rencontre. L'auteur a fait là une gymnastique assez rare pour retranscrire les messages afin qu'on puisse les suivre.
La rencontre qui s'ensuit avec Christian est ma foi, quasi onirique. Rien ne cloche. Etrange...
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C'est un récit bouleversant que nous livre Eric Reinhardt. Celui, tout d'abord, de la rencontre d'un écrivain et d'une femme brisée, Bénédicte Ombredanne.
Elle est professeur de français, mariée à un névropathe, Jean-François et mère de deux enfants égoïstes.
Bénédicte vit dans l'ombre de son époux, victime de son harcèlement moral quotidien. Elle est soumise. Elle n'arrive pas à se sortir de ce schéma dramatique car elle a peur de revivre une grave fracture sentimentale qu'elle a connue auparavant.
Elle jette une bouteille à la mer, à l'intérieur : le livre "l'amour et les forêts".
Eric Reinhardt cisèle le profil psychologique de chacun de ses protagonistes avec un art inégalé.
C'est une fois de plus un ouvrage d'une grande qualité dont on ne sort pas indemne.
Ce type a vraiment du talent.
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Qu'est-ce qu'une forêt ? Elle peut-être menaçante, infranchissable et soudain devenir clairière. de l'obscur au lumineux. Ou l'inverse. On s'y perd ou bien l'on s'y (re)trouve, cela dépend. La forêt est changeante comme l'est le roman d'Eric Reinhardt, oeuvre puissante et parfois nimbée d'un lyrisme noir. L'amour et les forêts est avant tout le portrait d'une femme. Bénédicte Ombredanne, une Emma Bovary d'aujourd'hui, il faut le dire vite et puis l'oublier. Exigeante pour elle-même et pour les autres, avec l'ambition de donner à sa vie toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Mais c'est le gris qui l'attend, insupportable, et l'effondrement de sa personnalité dans l'humiliation et la négation de son être. le roman de Reinhardt est magnifique. Pour une grand part. Il est même sublime par instants, si, vraiment. Et terrible en ce qu'il contient dans la description minutieuse du harcèlement conjugal, horreur absolue. Mais le livre est également bancal dans sa construction. Passe encore que l'auteur se mette en scène quoique l'autofiction commence à devenir une mode passablement agaçante, ces temps-ci. Mais au cinéma, on dirait que certaines séquences ne sont pas "raccord". C'est le cas entre le récit fait par l'héroïne, au début du roman, et celui de sa soeur, vers la fin. Quelque chose cloche entre les deux narrations, du point de vue de la psychologie de son personnage principal. Par ailleurs, si Reinhardt se montre virtuose dans le passage d'un style à un autre, du prosaïque (la conversation sur Meetic) au romantique (l'après-midi des amants), il arrive aussi qu'il pêche par ce que l'on pourrait appeler une inflation littéraire. Comme si la forme prenait parfois le pas sur le fond. Mais au bout du compte reste tout de même une impression extrêmement forte, celle d'avoir lu l'histoire d'une femme aux idéaux tellement purs et qui a heurté de plein fouet la médiocrité et la perversité des autres. Comme s'il fallait absolument lui faire payer son "élévation" et son esprit brillant en la mettant plus bas que terre. Bénédicte Ombredanne fait partie de ces personnages romanesques qui ne s'oublient pas. D'une certaine façon, elle est plus grande que le livre qui raconte son existence. Elle s'en est échappée et même Eric Reinhardt a dû se résoudre à lui laisser prendre le large. Enfin libre.
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J'arrive longtemps après la tourmente, car il semble que ce livre ait suscité de nombreuses -et contrastées -réactions...

Je n'ai jamais lu aucun roman de cet auteur, mon avis est donc celui d'une novice.Eh bien, je n'ai pas beaucoup apprécié ce livre, je le reconnais.

Pourquoi ? D'abord, le style m'a paru précieux, pédant, et cette idée de l'auteur de s'exposer dans le roman comme personnage à part entière m'a gênée , on frise l'auto-satisfaction. Certains diront que ce procédé est génial, l'auto-fiction comme mise en abyme de l'écriture et autres subterfuges , je ne suis pas convaincue.

L'histoire de Bénédicte Ombredanne aurait pu m'intéresser, prisonnière qu'elle est d'un enfer conjugal qu'elle n'arrive pas à quitter. Mais ce personnage ne m'a pas vraiment émue. Il y a quelque chose d'artificiel, de figé chez elle qui m'a agacée.

Les deux étoiles , je les attribue à quelques jolies phrases, et surtout à la fin, bouleversante, particulièrement lorsque la soeur jumelle de Bénédicte nous révèle un autre aspect d'elle, bien plus attachant.

Beaucoup de bruit pour pas grand chose, je trouve.Je suis un peu dure, je sais, mais je dis sincèrement ce que j'ai ressenti...

Reste un titre poétique et mystérieux, belle trouvaille,mais c'est l'arbre qui cache une forêt décevante...
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Inspiré d'une authentique correspondance et de réelles rencontres avec deux lectrices,Éric Reinhardt raconte l'histoire tragique de Bénédicte Ombredanne,jeune femme,jolie,intelligente,agrégée de lettres,victime de harcèlement conjugal à l'extrême.Le roman se déroule en trois parties.L'auteur se met en scène dans la première et raconte ses deux rencontres (semi-imaginaires)avec B.O.Dans la deuxième partie beaucoup plus sombre,il disparaît et c'est l'histoire de la descente aux enfers de B.O. après un bref passage par un amant via internet(cette épisode qui va être cruciale par la suite l'a-t-elle vraiment vécue?ou bien est-ce une illusion,un espace imaginaire où elle a voulu se réfugier pour échapper à l'enfer de son couple?).Dans la troisième partie,aussi dure et sombre que la deuxième ,l'auteur refait surface et là on a une vue plus ample avec feed-back sur la vie de B.O.
C'est un bon roman ,bien écrit,qui dans le fond souléve la question de la possibilité de la fiction aussi bien dans l'existence que dans le roman(l'auteur lui-même ayant déclaré lors d'un interview ,qu'enfant ayant peur de ne pas se sentir à l'aise dans le monde extérieur a toujours eu un besoin vital de se constituer un imaginaire).
Tout ça pour être objective.Si je voudrais terminer sur mon point de vue subjectif,ce roman est trop oppressant.L'amour il y en a peu,mais par contre beaucoup de sexe qui à la limite est lassant.Pour finir,au XXI éme siècle ,en France(nous ne sommes pas chez les Talibans ou en Arabie Saoudite)qu'une femme jeune,jolie,instruite,ayant une profession,gagnant sa vie se fasse humilier à ce point par son mari et ne fasse rien pour s'en sortir est révoltant et mérite peu d'empathie.
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Je ne savais pas trop ce que ce livre contenait, au vu des prix reçus, le titre, je m'attendais à une histoire passionnante.
Je ne dirais pas que je suis déçue, car cette histoire m'a émue, mais je n'arrive pas à dire si j'ai aimé ce livre, le style m'a laissée indifférente.
Et j'ai eu mal à accepter que cette relation s'empire au lieu d'exploser, la faiblesse de cette femme qui se laisse avaliser par son mari voire ses enfants, c'est incompréhensible. Et ce Jean-François il me répugne.
Seul Christian et sa soeur m'ont touchée, j'aurai aimé qu'ils peuvent sortir cette femme des griffes de gourou.
Une lecture qui apporte beaucoup de réflexions sur des sujets psychologiques.
Cependant je n'ai pas trop compris l'engouement des lecteurs et surtout cette ribambelle de prix, d'autres livres bien plus majestueux n'ont pas eu autant d'éloges et encore moins de récompenses.
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