Ayant été séduit par "
L'empathie" il y a peu, je poursuis la découverte des oeuvres de Renand avec cet opus.
Globalement j'ai moins accroché au départ.
L'intrigue est solide, malheureusement très réaliste, de recents faits divers l'attestant, et toute ressemblance avec des personnages réels n'est pas du tout fortuite.
Donc un gendarme à la retraite se lance dans une enquête en constatant dans l'Ain un nombre important de disparitions de jeunes filles sans que les autorités locales ne bougent, après avoir fait le lien avec celle qu'il estime avoir foirée de nombreuses années auparavant, aidé par un spécialiste auto-formé des tueurs en série et de l'avocate du condamné à cette époque.
La trame est dense, minutieuse et bien menée, agrémentée par des personnages consistants et bien cabossés par de profonds et violents traumatismes du passé. Seule l'avocate est plus lisse, mais son personnage semble n'être présent que pour créer le liant entre les deux principaux et accessoirement ébaucher une intrigue amoureuse ; elle permet aussi un clin d'oeil à "
l'empathie" en tant qu'ancienne élève de maître Louisa Rauch, au coeur de celui-ci.
Les descriptions des sentiments des parents des victimes, anciennes et récentes, sont poignantes.
Si l'intrige est très bien ficelée, sombre, violente, allant crescendo dans l'âpreté, avec de vrais personnages, tourmentés, traumatisés, pourquoi alors cette légère réticence? Parce que le déroulé et l'écriture rendent de l'enquête, linéaire, une impression d'être construit comme un scénario de film, ce que confirme d'ailleurs l'auteur dans la postface, et sans réelle surprise jusqu'à sa résolution.
Sauf que cette résolution ne clos pas le roman, qui offre en apothéose une chute époustouflante, que l'on ne voit pas, que l'on ne peut absolument pas voir arriver.
Grandiose, chapeau bas monsieur Renand...
Bref un essai transformé.