J'aime lire des récits authentiques tels que celui-ci. Bien et simplement écrit, illustré de belles photos noir et blanc de l'époque (livre publié en 1930). On voit, on sent et on comprend ce qu'ont ressenti nos compatriotes qui vivaient là-bas. Comme tous les récits dits "coloniaux", il y a à boire et à manger, mais pour qui souhaite "plonger" dans cet univers, il faut parvenir à en faire abstraction et se laisser emporter par la description des paysages et des peuples aussi variés que passionnants.
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Le crépuscule sur la rivière : un enchantement. C'est, comme tous les soirs au Laos, une féérie sous un ciel d'ocre, de pourpre et de safran. Une lumière dorée descend de la montagne sur la forêt, et gagne la rivière hérissée de réverbérations fauves. Le paysage est celui de la vallée du Mékong que la rivière va rejoindre, puisque toutes convergent vers lui, et le Laos des chansons et des contes apparaît avec ses frangipaniers, ses palmiers nains, ses orchidées et ses arbres aux baies jaunes pareilles aux graines d'or du collier des femmes aux seins nus. p.64
Le parfum des lilas et des frangipaniers se mêle ardemment à l'odeur de l'encens dont les spirales montent le long des colonnes de pierre vers les Bouddhas au sourire d'extase. p.116