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3,62

sur 197 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Venise, 1577. le Palais des Doges est en feu.
Suite à cet incendie, un concours est organisé pour la réalisation du tableau de la Salle du grand conseil : le Paradis.
Chaque peintre doit proposer une esquisse. A cette période les peintres en vogue sont Véronèse, le Tintoret ou encore Francesco Bassano.
Véronèse est un charmeur qui pense plus à son propre plaisir qu'à travailler. Il cumule les retards dans ses projets.
Le Tintoret est à la tête de son atelier, il travaille avec deux de ses fils et véhicule une solide réputation.
Bassano est un jeune peintre ambitieux mais qui n'arrive pas à se libérer de l'influence paternelle.
Au cours d'une sortie nocturne Véronèse croise Marco (fils de Tintoret) qui pour se faire bien voir emmène Véronèse dans l'atelier familial. Ne sachant pas à qui il a affaire, il lui montre l'esquisse du Tintoret. Bizarrement, les deux projets seront très proches. Mais avec Véronèse les travaux durent encore et encore…
J'avoue avoir un peu peiné au début de la lecture, puis je me suis laissée emporter par l'histoire, progressivement. Un très beau roman qui pousse à redécouvrir les deux peintres. La personnalité de chacun est bien décortiquée, on découvre toute la rivalité qui existait entre les ateliers.
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L'idée de ce livre est géniale : raconter l'histoire du Paradis, la gigantesque fresque du Palais des Doges de Venise. Cette oeuvre a en effet un destin pour le moins romanesque, et il est presqu'étonnant qu'aucun écrivain n'ait eu cette idée plus tôt : entre la commande et l'inauguration de la peinture, quinze ans se sont écoulés, remplis de péripéties, de périodes de creux, de rebondissements mêlant les plus grands noms de la Renaissance italienne tels que Véronèse ou Tintoret…

Clélia Renucci s'est énormément documentée pour écrire cet ouvrage, d'une grande qualité historique (malgré l'anachronisme des premières pages lorsqu'un personnage fait référence à Don Quichotte, livre publié au début du XVIIe siècle !). On apprend beaucoup non seulement sur l'histoire de cette oeuvre (et des différentes esquisses aujourd'hui dispersées dans des musées du monde entier, dont Le Louvre), mais aussi sur la vie à Venise au XVIe siècle, le contexte artistique, la manière dont vivaient les peintres et dont ils étaient au service du pouvoir, la façon dont une commande publique pouvait être organisée…

Mais ce court récit a également les défauts de ses qualités, à savoir que la recherche historique prend souvent le dessus sur l'aspect littéraire. Pour moi, le style est presque scolaire, les informations sont parfois livrées assez artificiellement (par des personnages qui parlent comme des livres sur une page entière pour expliquer un élément de contexte par exemple), et l'intrigue reste très centrée sur son sujet, ce qui empêche de donner une force romanesque au récit et le cantonne dans le documentaire. Bien que j'ai beaucoup apprécié cette lecture, il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce soit un coup de coeur.
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Un roman intéressant qui raconte la création du "paradis" , toile gigantesque qui a vu s'affronter le Tintoret et Véronese lors d'un concours pour sa réalisation. Les rivalités de l'époque d'ailleurs, sont parfaitement dessinées. Néanmoins sur le processus de création, j'ai préféré le texte de Maylis de Kerangal, "un monde à portée de mains", plus abouti. Une lecture enrichissante toutefois, à découvrir aussi pour le Venise du XVIème siècle !
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Venizia - 22 décembre 1577 - Palais des Doges.

Dès les premières pages, Clélia Renucci vous embarque sur une gondole à la découverte des joyaux artistiques de Venise au temps de la Renaissance.
Le Palais des doges part en fumée, ce qui ouvre une large période d'incertitude : comment reconstruire, combien de temps, qui pour re-peintre ce paradis : l'ouverture du concours pour le Paradis est ouvert !

Une histoire passionnante à travers plus de vingts ans. Clélia Renucci arrive avec brio a faire ressentir à travers ses écrits la place de l'art dans la politique car à l'époque l'art était considéré comme une vraie arme politique. Les peintres sont décrits comme des pantins du pouvoir, chacun son favori, prêt a tout pour gagner. Véronèse et Tintoret pensent tirer les ficelles, alors que les vraies marionnettes, ce sont eux !

"Concours pour le Paradis" montre la complexité d'être peintre à l'époque moderne. L'auteure nous montre l'envers du décor : les rivalités, les manipulations, les mensonges, la tricherie, la religion, la politique pour mener sa quête.

Un roman extrêmement bien documenté, un vrai travail d'historien de l'art. le travail de recherche de Clélia Renucci a du encore considérable mais tellement passionnant. Des références historiques, des explications précises sur la fabrication de la toile, sur les différentes manières de créer, mais Clélia renucci nous laisse découvrir une plume énergique, joyeuse et moderne.

Clélia livre dans "Concours pour le Paradis", une magnifique fresque d'une toile tellement importante qu'elle est tombée dans l'oubli, oublier des historiens de l'art ; au grand damne de l'auteure qui a été touchée par sa grâce, sa beauté et sa grandeur lors d'une visite du Palais des doges.

Un premier roman haut en couleur qui ne vous donnera qu'une envie : partir à la découverte de Venise et de son paradis !
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Clélia Renucci propose au lecteur de ce roman une immersion dans la Venise du XVIème siècle. Suite à un incendie, la fresque qui décorait la salle du Grand Conseil du palais des Doges est gravement endommagée. Un concours est organisé pour sélectionner l'artiste qui sera chargé de livrer une oeuvre grandiose en remplacement.

Ce premier roman, parfaitement documenté, permet d'aborder l'organisation de la société vénitienne de l'époque, la création artistique mais aussi la vie politique. D'une plume fluide et alerte, l'écrivaine arrive à trousser un roman diablement efficace, vraisemblable et qui garde une certaine cohérence historique.

Compte-tenu des lignes ci-dessus, il est peut-être inutile de la préciser mais je vais quand même le faire, j'ai grandement apprécié cette lecture. Je suis totalement entré dans cette histoire. Il faut dire aussi que j'ai une certaine appétence pour ces sujets et que je ne connaissais pas du tout cette histoire.

Clélia Renucci arrive à mélanger les genres, tantôt roman historique, puis histoire d'amour, intrigues politiques et même parfois un suspens qui relève presque du roman policier. le lecteur est tenu en haleine tout au long du roman sans sombrer un seul instant dans l'ennui.

Certes, on pourrait toujours reprocher quelques petits défauts comme cette écriture parfois assez froide, clinique, un style assez détaché donc et finalement un peu trop "journalistique". le format plutôt court de ce roman aussi alors que l'idée de base aurait pu donner lieu à de multiples approfondissements. Il est certain que l'écrivaine a réussi à éviter le piège de la surenchère mais je suis resté un peu sur ma faim. Il était possible d'aller un peu plus loin sur le contexte historique et politique notamment je pense.

Pour autant, malgré ces petits points relevant un peu du chipotage ce livre reste un bon roman qui m'a permis de passer un moment vraiment plaisant tout en apprenant, c'est donc un roman que je recommande. Cette lecture prendra une autre dimension pour les lecteurs s'intéressant un peu à l'art, bien que cela ne soit évidemment pas un prérequis. Il faut également noter que ce roman est le premier de l'écrivaine ce qui laisse entrevoir de belles choses à l'avenir.
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* Matches de la rentrée littéraire 2018 "

Amoureux de Venise, amateurs de bonnes histoires réelles bien écrites, sur fond de rivalité et d'art, hâtez vous d'ouvrir ce roman de Clélia Renucci.

Le postulat de départ est simple : suite à un incendie du palais des Doges, un concours est organisé pour remplacer la grande peinture qui ornait le fond de la salle des Dix. Plusieurs peintres célèbres participent à ce concours dont Véronèse et le Tintoret, déjà bien établis dans la ville.

Ce roman, en deux parties pourrait-on dire, décrit d'abord les aléas du concours, sur fond de compromis politiques et artistiques avec les mécènes, de rivalités artistiques entre les peintres, de jalousie et trahisons.

En effet, chacun soutenu par ses mécènes et/ou politiciens respectifs, plus ou moins corrompus et influençables, et dans cette ambiance survoltée et codifiée malgré tout, Véronèse et le Tintoret vont rivaliser d'audace calculée et d'ambition pour gagner ce projet très important.
Ce n'est pas dévoiler le suspense que vous révéler que c'est le Tintoret qui réalisera cette immense toile du Paradis car Véronèse, qui a pourtant gagné avec Bassano, a eu "le bon goût" de mourir avant de réaliser son projet.

Les esquisses présentées et rejetées, les soutiens fluctuants, les trahisons amicales et familiales, rien ne sera épargné à ces deux grands peintres et la première partie du livre, qui relate ce duel artistique, est vraiment passionnante. Elle est aussi plus vivante que la seconde, qui s'attache davantage à dépeindre la réalisation de l'immense toile du Tintoret.
Bien que bien écrite et parfaitement documentée, cette seconde partie est moins fluide, intéressante mais plus technique que romanesque, et m'a moins enthousiasmée.

On sort malgré tout de cette lecture en ayant le sentiment d'un voyage dans la Venise de la Renaissance, pas si facile à vivre ni si réjouissante dans son fonctionnement politique et religieux, mais toujours fascinante.
Et on n'a qu'une envie, même si comme moi on connaît déjà cette superbe ville unique, se rendre dans la Sérénissime pour y retrouver les lieux et oeuvres décrits et ressentir, au détour d'une salle du Palais des Doges, le souffle de ces deux grands peintres que furent Véronèse et le Tintoret, et dont Clélia Renucci a su rendre la dualité homme/artiste de belle manière.

Merci à Rakuten et à Leilona du blog Bricabook (http://www.bricabook.fr/2018/09/matchs-rentree-litteraire-2018/) pour m'avoir permis de lire ce très bon roman.

#concourspourleparadis#cleliarenucci#MRL18#Rakuten


Lien : https://edenlivre.wordpress...
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On est au seizième siècle, et on est à Venise.
Voilà une excellente façon de commencer un roman.

Mieux que ça : on est au seizième siècle, toujours à Venise, au coeur du Palais des Doges, qui se remet tout juste d'un terrible incendie, et cherche désormais le génie qui aura le privilège d'imaginer le chef-d'oeuvre pictural qui remplacera son Paradis perdu.

Véronèse, le Tintoret, leurs fils, leurs proches, leurs apprentis, d'autres concurrents encore, le clergé, le Doge, autant d'individualités plus ou moins connues, dont, pour ma part, je ne connaissais que le nom auréolé d'une certaine gloire, mais pas le destin précis. Il s'agit alors de résister à la tentation de se ruer sur la première page Wikipédia venue, pour savourer le suspense subtil que l'autrice parvient à tisser. Qui triomphera ? Qui verra son nom inscrit dans les annales de l'histoire ? Qui passera à la postérité ? Et à quel prix ?

C'est une histoire merveilleusement dépaysante, qui parvient à catapulter son lecteur dans un monde onirique, cruel et furieusement inspirant, où la créativité est élevée au rang de valeur reine, et où les personnages se disputent le titre d'être le plus talentueux de toute la cité. Cette émulation d'une incroyable intensité porte tout le texte à un rythme endiablé et fascinant, alors que les années défilent, que les rivalités se teintent d'aigreur et que les uns subtilisent les idées des autres.

C'est aussi un récit qui rassure, aux accents familiers, parce qu'on a en tête les reflets de ces peintures, les échos d'anciens cours d'histoire et autres documentaires, des souvenirs ou des projets de voyage, peut-être. Ce que Clélia Renucci parvient à accomplir avec ce récit historique a priori bien éloigné de notre réalité, c'est titiller notre imaginaire collectif, notre fibre contemplative, notre enthousiasme enfantin pour la compétition et notre folie des grandeurs. On se prend à soutenir un peintre, puis un autre, à interrompre sa lecture pour aller se perdre sur Google Images en se pâmant d'admiration face aux oeuvres de tel ou tel artiste, puis à se replonger dans le texte pour en savourer les riches descriptions et les sous-intrigues attachantes.

On déambule, on découvre les multiples personnages de ce feuilleton dont l'amplitude couvre plus de douze ans, on les voit vieillir, s'accrocher, renoncer, se déchirer, on les comprend, un peu, alors qu'ils n'ont parfois pas plus d'une dizaine de pages pour s'épanouir. Concours pour le Paradis est en réalité une invitation plus qu'une encyclopédie, une main tendue de la part de l'autrice pour pousser ses lecteurs à se renseigner, à découvrir, à s'évader. C'est romancé, évidemment, et les rivalités que l'on se plaît à suivre sont largement extrapolées, mais ça fonctionne d'un bout à l'autre. C'est une belle chronique, un mélange réussi d'histoire de l'art, de considérations techniques et d'atermoiements romanesques, bref, un véritable plaisir de lecture à s'offrir pour illuminer ses soirées de lecture des couleurs éclatantes de la Renaissance vénitienne. Foncez !


Lien : https://mademoisellebouquine..
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Je vous encourage à ouvrir ce livre pour saisir le statut complexe de l'artiste à la Renaissance. Concours pour le Paradis vous permet d'approcher la vie des grands du maniérisme vénitien comme Véronèse, le Tintoret, Bassano à l'ombre du Titien. Leur travail est assujetti aux mécènes, aux décisions du conseil des dix, ou encore au respect du récent Concile de Trente. Ce premier roman expose aussi les autres, ceux qui ne signent pas. Ce sont les fils de la famille du peintre encore en formation, les petites mains de l'atelier qui façonnent toile, châssis, couleurs et dessins préparatoires. J'ai « vu ainsi » au-delà du tableau. Approcher les secrets de la gestation d'une oeuvre si monumentale que le Paradis commandé pour le palais des doges suite à l'incendie de décembre 1577 a été passionnante. Je craignais que ce roman soit trop érudit, il n'en est rien. Clélia Renucci a su vulgariser son sujet tout en restituant le contexte politique et religieux. Elle nous transporte avec brio dans la sérénissime de la seconde moitié du XVIème siècle. On guette le vaporetto pour rejoindre la Madonna dell'Orto et revoir Venise d'un autre oeil.
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Voilà un premier roman qui tient toutes ses promesses.
Clélia Renucci nous entraîne dans la Venise de la Renaissance et pour le Paradis.
Le 20 Décembre 1577 , le Palais des Doges est en feu et plus particulièrement la salle du conseil et ses peintures monumentales.
L'incendie sera circonscrit mais une grande partie des peintures de la salle du Conseil son partie en fumée.
Afin de remplacer la peinture monumentale ( 25 m x 7m) qui orne cette salle , le Doge de Venise met en place un concours ( on dirait maintenant un appel d'offre) afin que des peintres vénitiens répondent à cette demande .
le cahier des charges est simple :
" On devra peindre comme c'était avant, la gloire des élus du au Paradis. Vous êtes familiers des peintres qui vont ont précédés ; en personnes éduquées, vous connaissez le sens du Christ en gloire au Paradis; donc vous voyez ce que nous avons à l'esprit "
5 peintres répondront à cette demande. Parmi eux Véronèse , le Tintoret et Bassano.
La réalisation de cette fresque prendra 25 ans.
C'est cette période que retrace Clélia Renucci dans Concours pour le Paradis.
Nous sommes transportés au sein même de la Sérénissime , de ses canaux , ses campis et ses églises.
Nous vivons les conflits larvés entre Véronèse et le Tintoret. Conflits soulignant leurs différences sociales , picturales mais aussi leur style de vie.
Le Tintoret , austère , tourné entièrement vers son art ; alors que Véronèse parade dans Venise auprès des belles Vénitiennes et des maisons de charme.
Nous découvrons aussi de Rome et de L'Eglise . La république de Venise , indépendante, reste tout de même sous le joug religieux de Rome et du Pape , et il est hors de Question de peindre un Paradis iconoclaste.
Enfin la peinture et les techniques de la renaissance sont à l'honneur pour nous faire prendre conscience du temps nécessaire à l'élaboration d'une toile, puis à sa réalisation.
Un roman à relire lors d'un week end vénitien entre Palais des Doges , Campo di Samuele , Dorsoduro ,Cannareggio et Madonna dell'Orto sur les traces du Tintoret et de Véronèse.
Un livre à l'image de Venise.
Lien : https://auventdesmots.wordpr..
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1577/1592 Venise. le Palais des Doges est en feu. Suite à cet incendie, un concours est organisé afin de refaire la toile du Paradis. Au départ, cinq artistes seront choisis: Tintoret, Véronèse, Bassano, Zuccaro et Palma le Jeune.

20 ans seront nécessaires pour que le Paradis ait sa toile. Pourquoi si longtemps? Qui aura l'honneur de peindre cette gigantesque et magistrale peinture? Rivalités entre les artistes, pression sur les peintres, plagiat, aléas de la vie et trahisons familiales, revirements de situations, affaires politiques...un réel feuilleton se déroule sous le regard du lecteur.

On entre dans la Venise du XVIème siècle et j'adore! C'est un livre très bien documenté et on sent le travail de recherches de l'auteure. L'histoire est bien évidemment romancée et l'auteure y a apporté sa touche personnelle. Bref, c'est un roman vraiment intéressant, passionnant. C'est une belle immersion dans le monde de l'Art et de la Venise du XVIème siècle. (...)

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