Le 20 décembre 1577, le Paradis est détruit par un gigantesque incendie. Pas celui que certains s'imaginent gagner après une vie de pénitence, non, mais l'immense fresque représentant la vision du Paradis qui ornait la salle du Grand Conseil du Palais des Doges à
Venise.
Un concours est organisé pour choisir le peintre qui sera chargé de remplacer la fresque détruite, par une toile monumentale de 24 mètres de long sur presque 10 m de haut. Un véritable défi. Pour trouver celui qui sera capable de relever ce défi, les peintres les plus renommés de
Venise sont appelés à concourir parmi lesquels, excusez du peu, Bassano, Palma le jeune, Véronèse et le Tintoret.
Dans ce roman,
Clélia Renucci nous plonge dans l'atmosphère de la
Venise de la renaissance, nous décrit les rivalités entre les peintres, les trahisons familiales , les coups bas, les rivalités entre les puissants et aristocrates manoeuvrant pour la réussite de leur poulain, Véronèse pour certains, Tintoret pour d'autres et, enfin, rivalités entre
Venise souhaitant conserver sa souveraineté et son indépendance et sa concurrente
Rome s'efforçant d'imposer la doctrine issu du concile de trente.
En 1582, c'est
Paul Véronèse, à la suite d'une ruse en copiant le projet du Tintoret qui remporta la commande avec Bassano pour le seconder.
Malheureusement, en 1588 Véronèse meurt sans avoir commencé à peindre le plus petit centimètre carré du Paradis.
Un second concours est alors organisé et remporté, cette fois, par le Tintoret qui se lance aussitôt dans la bataille malgré ses 70 ans :
Clélia Renucci développe la thèse selon laquelle Tintoret, compte tenu de son âge et des dimensions du tableau, aurait laissé la création du Paradis à son fils Domenico qui en serait le véritable auteur. S'il est indéniable que Domenico a bien participé à la création du Paradis, celui-ci reste toujours attribué au Tintoret.
Et ce n'est que le 7 mai 1592, soit 15 ans après sa destruction que le Paradis fut enfin exposé dans le Palais des Doges.
Pour son premier roman «
Concours pour le Paradis » est un livre agréable à lire, enrichissant et extrêmement bien documenté sur
Venise, l'histoire de l'art mais qui, malgré tout, ne rivalise pas encore avec"
La société du mystère" le roman de
Dominique Fernandez sur les peintres de la renaissance italienne à Florence que j'ai aussi beaucoup apprécié. Pas facile d'atteindre le Paradis.