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Un Space Opera Westernien ou un Western galactique

Sébastien "Rossignol" Cain, dit l'oiseau chanteur est un chasseur de primes, ancien révolutionnaire, avec quelques restes de vieux principes, il n'empêche que comme ses collèges, ses proies finissent souvent (voire toujours ?) plus mortes que vives.
Mais il est une proie sur laquelle tous les anciens chasseurs de primes se sont cassés les dents et que tous les nouveaux rêvent d'épingler. Santiago. Un monstre ? Un mythe ? Toujours est-il que la Démocratie a mis sa tête à pour un prix faramineux. Mais il semble insaisissable.
S'alliant à une journaliste peu scrupuleuse, Vertu McKenzie dit la vierge de glace, ils vont sillonner la galaxie, remontant la piste de l'argent ou de la contrebande et croisant en chemin nombre de personnages hauts en couleur.

Santiago est effectivement un Western. Vous pourriez sans grosse difficulté transposer l'histoire au temps de la ruée vers l'or en Amérique. Vieux saloon, bordel local, partie de carte et whisky imbuvable à l'appui. On pourra reprocher à l'auteur d'ailleurs cette facilité des acteurs, à la gâchette facile,  à passer d'une planète à une autre comme on passe d'un village à un autre. Cette facilité à trouver l'homme désiré parmi quelques millions ou sur des planètes ne comptant que quelques milliers d'habitants.
Pour le Background, le terrain de jeu sera la galaxie entière avec son lot de dizaines de milliers de planètes, dont plusieurs extraterrestres, régies par la Démocratie, sorte de Culture à la Iam Banks, dont on ne saura d'ailleurs pas grand chose.
Pour les personnages, nous auront une truculente galerie d'individus, aussi improbables les uns que les autres, parfois trop peu développés (mais ainsi ne nuisant pas à la fluidité du texte).
Pour le style, une lecture fluide, facile à suivre, mais développant, souvent sous couvert d'humour et ou de cynisme, une philosophie douce amère, jurant bien avec l'histoire plus brutale et primaire (mais c'est fait exprès, monsieur).
Pour les souvenirs, l'histoire a un faux air de la geste des princes-démons de Vance pour le littéraire, mâtinée de l'ambiance du film/série TV Firefly (Merci à Instinctpolaire pour cette judicieuse comparaison).
Je rajouterais avoir eu peur que l'auteur nous refasse le coup du Mulet (de Fondation et empire d'Asimov) au début, mais ouf, il n'en n'a rien été.

Au final un livre à la fois violent (dans les faits mais pas tant dans le style ou les descriptions) et drôle, et parfois profond, un Western policier transposé dans un futur lointain qu'on oublie vite au final, pour se concentrer sur les personnages évoluant dans la jungle que fut autrefois le Far West....
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Ce jour est à marquer d'une pierre blanche car déjà je vais vous parler d'un roman de Science-Fiction, ce qui est très rare me concernant toute béotienne que je suis dans ce genre littéraire, mais, au demeurant, je vais vous en dire du bien, ce qui est, sous mes doigts, une première. Excusez du peu.

Je tire donc un très grand coup de chapeau à Monsieur Mike Resnick pour ce très bon Santiago, première étape, qui sais ?, d'un pèlerinage personnel vers un hypothétique au-delà littéraire. J'en profite également pour remercier vivement Éric (InstinctPolaire) sans les conseils avisés duquel je ne me serais jamais penchée sur cette oeuvre qui en valait pourtant grandement la peine.

Quand on lit la quatrième de couverture, on apprend qu'il s'agit d'un " western intergalactique " ou quelque chose dans ce genre, indication pas spécialement faite pour accroître mon envie de découvrir ce roman, moi qui ne goûte guère au cinéma les pétarades de guignols affublés d'un Stetson et d'une étoile de shérif ou bien la lutte sans merci des gentils colons américains dans leur juste combat contre les effrayants, méchants sauvages Indiens qui n'ont rien compris à la civilisation et à la légitimité.

Personnellement, si j'avais à définir ce roman, j'utiliserais plutôt le fait qu'il nous offre une certaine réflexion sur la notion de hors-la-loi, de ceux qui le sont (aux yeux de quelle loi ?) et de ceux qui les traquent (avec quelle légitimité ?). Ce faisant, les plus farouches opposants à la loi, sont-ils de simples et vulgaires bandits ou quelque chose d'autre ?

Santiago est le nom de guerre d'un hors-la-loi notable dont la Démocratie aimerait tellement se débarrasser qu'elle offre une récompense si ahurissante pour sa capture mort ou vif qu'elle est susceptible d'émouvoir tous les chasseurs de primes de l'univers. Tous auxiliaires de la loi, eux pourtant dont le look, les méthodes et le passé traduisent assez qu'ils sont plus apparentés aux voyous qu'aux êtres civilisés.

C'est une manière de chasse à l'homme à laquelle nous convie Mike Resnick. Elle m'évoque davantage l'histoire vraie de Jacques Mesrine dans les années 1970 qu'un quelconque western. Ce dernier, affublé du qualificatif " d'ennemi public numéro 1 " avait quelque chose d'une icône, d'un idéal révolutionnaire, d'une philosophie, d'un mythe et jouissait d'un capital sympathie parmi la population dont beaucoup de leaders politiques se satisferaient même réduit au tiers de sa valeur.

Che Guevara, lui aussi, n'était-il pas recherché par l'essentiel des polices du monde occidental lorsqu'il fut abattu froidement par les agents de la CIA en Bolivie ? Tout bandit, s'il jouit d'une certaine importance et d'une réputation de leader acquiert presque naturellement un statut de révolutionnaire et ce, d'autant plus que le système dans lequel il sévira comptera de nombreux laissés pour comptes. Lorsqu'un système vous opprime, vous ressentez de la sympathie pour ceux qui s'attaquent au système, c'est le prolongement logique du mythe de Robin des Bois très présent dans l'inconscient collectif.

C'est donc le portrait d'un héros de ce type que l'auteur nous sculpte dans le roc. Son nom : Santiago. Depuis des dizaines d'années, les coups d'éclat de ce dernier résonnent de part et d'autre de la galaxie. Pourtant, nul ou a peu près ne sait même à quoi il ressemble. Pour beaucoup de chasseurs de primes, il est jugé d'un beaucoup trop gros calibre pour oser s'y frotter.

Pourtant, ce n'est pas le cas de Sébastien Cain, un type assez droit, surnommé " l'oiseau-chanteur ", qui faute de trouver sa place dans une société qu'il ne comprend guère s'est fait chasseur de primes. Plus que la récompense faramineuse, c'est la légende du nom de Santiago qui l'attire.

Il n'est d'ailleurs pas seul sur les rangs, Vertu MacKenzie, une journaliste peu scrupuleuse serait prête à tout pour décrocher le scoop du siècle d'une interview avec Santiago. le Joyeux Vagabond, voyou notoire intéressé par la collection d'oeuvres d'art de Santiago serait également prêt à collaborer à la chute du plus grand hors-la-loi de la galaxie moyennant de pouvoir faire main basse sur les oeuvres.

Ces trois-là, fortuitement, parce qu'ils ont des intérêts différents et non chevauchants ont plutôt intérêt à s'entendre pour mener à bien leur quête. Mais tout serait décidément trop simple s'il ne venait s'adjoindre au festin un épouvantail, un terrifiant, un glacial chasseur de primes à la réputation sans égal, d'ailleurs plus tueur que chasseur de primes, un individu froid et calculateur surnommé " l'Ange ", en raison de sa blondeur et de la pâleur de ses yeux impitoyables...

Le roman dans une première phase utilise davantage les ressorts du genre policier que de la pure SF. Les changements de planètes et les créatures extra-terrestres n'étant là, selon moi, que pour donner un petit côté exotique et futuriste à l'histoire, rien de plus. On pourrait tout à fait la transférer dans le Chicago des années 1930 ou dans la révolution post-cubaine des années 1960 comme je l'ai dit plus haut.

J'ai trouvé le style d'écriture très plaisant et la narration très agréable dans le premier tiers du roman. L'on saute de personnage en personnage pour tâcher de glaner quelques maigres informations susceptibles de nous mettre sur la piste de Santiago. Je ne vous cache pas qu'à la longue, vers le milieu du livre, cette mécanique redondante est un peu lassante (d'où mes 4 étoiles et non 5) et s'arrête juste à temps pour ne pas nous faire perdre le bénéfice de la première impression. Vers le dernier tiers du livre, la narration change un peu de mécanique et retrouve un côté très plaisant de même qu'une dimension et une épaisseur tout autre.

En somme, un bouquin de SF pas écrit avec les pieds comme c'était le cas de ceux que j'avais eu l'occasion de lire jusqu'à présent, une intrigue intéressante et qui offre des prolongements quasi philosophiques à ceux qui ne se satisferont pas que des seuls déroulements de l'action. Donc, un excellent livre de SF selon mes critères, mais ce n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose sur la frontière extérieure...
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Il y a bien longtemps dans un galaxie lointaine, très lointaine un gouvernement galactique tente de maintenir l'ordre sur la frontière extérieure, le rebord interstellaire le plus éloigné du pouvoir central. Non on ne peut pas commencer cette histoire comme ceci...
Il faut évoquer un monde où les malentendus se règlent l'arme au poing dans la grande rue, où des fortunes changent de mains sur un bluff dans des saloons enfumés où on dilapide son argent en whisky ou en fille. Mais ici encore on ne peut raccourcir ce livre ainsi.
SANTIAGO est à équidistance de ces deux genres Space-Opera et Far-West ; Space-West ? Far-Opera ?
SANTIAGO n'est paradoxalement pas l'histoire de Santiago, mais celle de ceux qui le poursuivent lui, le plus célèbre hors-la-loi, celui à qui on attribue les vols les plus audacieux, les massacres les plus sanglants. Celui dont la récompense est la plus élevée, dont l'avis de recherche est resté le plus longtemps affiché dans les relais et dont personne ne connaît le visage.
C'est l'histoire d'un chasseur de prime, ancien révolutionnaire mais dont les combats ont toujours servi à remplacer un dictateur par un autre ; Alors entre deux coups il décide de se lancer à la recherche de la baleine blanche de tous les chasseurs de prime : Santiago. Second personnage principal de cette intrigue, une journaliste un peu portée sur la boisson qui rêve d'être celle qui interviewera la première la légende.
Deux personnages principaux dont on suit les pérégrinations mais quelle galerie de personnages secondaires ! Par un procédé narratif, l'auteur entame chaque chapitre par des extraits d'une comptine qui décrit en quatre vers le personnage que l'on va croiser ici : le prêtre de western capable de dégainer aussi vite une citation biblique que son pistolet sonique pour une prime, le trappeur vindicatif tellement immense qu'on le surnomme Homme-Montagne, le chasseur de prime le plus craint de la frontière appelé simplement l'Ange ou la tueuse impitoyable au doux nom d'Altaïr d'Altaïr...
SANTIAGO est un de mes ouvrages préférés. le mélange des genres semble tellement évident qu'on se demande pourquoi on ne trouve pas plus d'oeuvres qui s'en inspirent. La qualité dans l'écriture et dans les tranches de vie d'une si grande quantité de personnages et enfin le mystère qui entoure Santiago...
Je ne serai pas étonné que ce fut en parti dans cet ouvrage que Joss WHEDON ait trouvé l'inspiration pour créer Firefly et Serenity...
Si vous êtes pugnaces je ne saurais trop vous conseiller de chercher l'ancienne édition de Présence du Futur, en deux tomes dont les couvertures qui illustrent cet article mettent directement dans l'ambiance ! Je trouve personnellement la nouvelle couv' particulièrement moche...
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Sébastien Cain, révolutionnaire désabusé et désormais chasseur de primes, va se lancer sur la piste, suite aux révélations d'un vieux baman, du légendaire Santiago, hors-la-loi interstellaire. Il sera accompagné dans sa quête par une journaliste au caractère bien trempé, Vertu MacKenzie.
Commence alors un voyage de planètes en planètes et d'un témoin à un autre, nos deux héros glanant la moindre information pouvant les mettre sur la piste de Santiago.
Resnick nous plonge littéralement dans un western des étoiles avec ce roman très plaisant même s'il s'avère parfois répétitif. La galerie de personnage haut en couleurs est un des atouts de cette aventure qui lorgne du côté des films de Sergio Leone et consorts ou encore de "L'homme qui tua Liberty Valance" pour ce qui est de la réflexion sur la construction d'une figure légendaire.
Par ailleurs, Mike Resnick fait également appel à la mythologie dans cette quête qui s'inscrit dans la lignée des épopées antiques (tout comme le western bien entendu).
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J'ai lu une version intégrale donc mon avis concerne l'oeuvre dans son ensemble !
Un western galactique offrant toute une galerie de personnages (dont on peut regretter parfois qu'ils ne soient pas plus développés, mais c'est le jeu) et une intrigue plaisante à suivre.
Sur le principe, il m'a fait penser à « La Geste des Princes Démons » mais avec une ambiance plus colorée (je l'ai largement préféré). Il se lit bien, et en dépit de la simplicité de l'intrigue, on a envie de poursuivre la lecture, d'autant plus dans les tout derniers chapitres.
Sa lecture est encore un peu trop récente pour que je juge de l'effet qu'il a vraiment eu sur moi, mais je pense que certains personnages, en dépit de leurs apparitions fugaces, resterons dans ma mémoire, ce qui est plutôt bon signe !
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Dans cette histoire nous partons à l'aventure au fin fond de l'espace, à la conquête des étoiles et de mondes éloignés. Je me suis beaucoup amusée à découvrir les personnages tels que l'oiseau chanteur, chasseur de prime, ou le vagabond joyeux, voleur et collectionneur, ou encore l'Ange, tueur sans pitié, sans oublier la reine vierge qui est loin de l'être soit dit en passant.

Ce sont plein de personnages hauts en couleur décrits par des couplets composés par le grand Orphée Noir. Il est si célèbre qu'être dans sa balade apporte une immense notoriété et une renommée dans le monde galactique.

J'étais un peu réfractaire au début de cette lecture, je n'aimais pas particulièrement la couverture et c'est plus parce que le livre ne faisait que revenir sans cesse dans mes mains que je me suis lancée. Et je dois le dire, j'ai été agréablement surprise par l'écriture et le monde futuriste dans lequel nous plonge Mike Resnick.

On y retrouve un peu de tout, ce qui est fort plaisant. On nous balade de monde en monde à la recherche de ce Santiago que personne n'a vu, mais qui vaut des milliers. J'ai quand même mon personnage préféré et j'espère bien que c'est lui qui arrivera au bout de cette aventure.

Bref, je n'ai pu résister à l'envie de m'emparer du tome 2 pour connaître la suite. C'est un petit livre qui ne paye pas de mine, mais qui fait du bien :)

Lien : http://ma-boite-de-pandore.e..
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Bon western SF.
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