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Critique de kielosa


Sous-titre : "Ce que la post-vérité fait à notre monde commun"

Le Larousse définit l'ère de la post-vérité comme la période où l'opinion personnelle, l'idéologie, l'émotion, la croyance l'emportent sur la réalité des faits.

La post-vérité a rendu certains riche et puissant (l'affreux Steve Bannon par exemple) et même un énergumène notoirement incompétent président de la plus grande démocratie du globe.
Les réseaux sociaux sur internet s'en servent comme d'une manne céleste, aussi bien que des journaux et magazines de qualité sont obligés de reproduire de plus en plus souvent un "fact-check" ou une vérification d'un fait passé comme un fait réel, mais en réalité bidon.

Les 2 événements majeurs dans cette regrettable évolution récente ont été le "fake news" pour influencer le résultat du référendum sur le Brexit du 23 juin 2016 et la campagne électorale agressive et mensongère, la même année, de Donald Trump.

Le lendemain du référendum, les partisans de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ont admis, par la voix de l'horrible Nigel Farage, que leur argument comme quoi la contribution britannique au budget de l'U.E. irait intégralement au service de santé publique ("National Health"), ne correspondait pas à la réalité !

Quant à Trump, au cours de sa présidence il s'est montré le champion absolu de ce nouvel art avec 30.573 mensonges et déclarations erronées ou approximatives selon un vérificateur de faits du "Washington Post".
Par une drôle ironie de sort, c'est maintenant le Donald qui s'agite depuis le 7 novembre 2020 comme la pauvre victime des menteurs qui lui ont volé sa victoire électorale.

Ce qui est grave, regrettable et inquiétant c'est que ces mauvais exemples trouvent de plus en plus de suiveurs. Il suffit de mentionner la masse de fausses informations qui ont circulé et continuent à circuler à propos du coronavirus (Covid-19).

Comme le note l'auteure : "La post-vérité laisse entrevoir la possibilité d'un régime d'indifférence à la vérité, et même l'abolition de sa valeur normative par l'effacement du partage entre vrai et faux."

La philosophe Myriam Revault d'Allonnes fait une analyse en profondeur de "l'histoire tourmentée" entre la vérité et la politique.
Une analyse largement inspirée par divers écrits de la géniale Hannah Arendt (1906-1975) et qui part de Platon, Aristote et Socrate en passant par Nicolas Machiavel et Kant à Paul Ricoeur, Michel Foucault et Maurice Merleau-Ponty.

Je présume qu'il soit inutile de préciser que cet approfondissement historico-philosophique demande de la part du lecteur une bonne dose de concentration.

L'auteure est persuadée que "lorsqu'un certain nombre d'individus en viennent à colporter des fictions comme s'il s'agissait de faits réels, la société est atteinte dans ses fondements."

La déroute actuelle du Parti républicain aux États-Unis, le "Grand Old Party" d'Abraham Lincoln (1809-1865), grâce à Trump et ses fans et leur "Big Lie" (grand mensonge) de vol électoral, illustre parfaitement cette conviction de Myriam Revault d'Allonnes.
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