Mazarine Pingeot vous présente l'ouvrage "
Ainsi meurt la démocratie" de
Chantal Delsol et
Myriam Revault d'Allonnes aux éditions Mialet-Barrault dans la collection Disputatio. Entretien avec Pierre Coutelle.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2609543/chantal-delsol-
ainsi-meurt-la-democratie
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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La politique est le champ des rapports de force. La passion du pouvoir corrompt. L'art de gouverner est celui de tromper les hommes. L'art d'être gouverné est celui d'apprendre la soumission.
"Macron n'a pas pu être assistant de Paul Ricoeur, puisque d'abord le poste d'assistant à l'Université a été supprimé en 1968 - Macron n'était pas né -, qu'ensuite, Ricoeur a pris sa retraite en 1980 - Macron avait 3 ans -, et qu'enfin Macron n'avait pas le niveau requis puisqu'il ne s'est à ma connaissance jamais engagé dans un travail de doctorat." Comme conclut Revault: "La vérité n'a plus d'effet sur le réel"! - Myriam Revault d'Allonnes, Présidente du Comité scientifique du fonds Ricœur, dans un article en ligne du Monde... déréférencé depuis! (*Merci les notes; mais toute personne susceptible de retrouver ce texte en intégralité ou de l'avoir archivé est cordialement invitée à me l'envoyer par MP!)
A NOTER: la fameuse photo censée montrer Ricoeur et Macron dans un moment de grande complicité... ce n'est pas Macron qui se cache le visage en rigolant, c'est Olivier Abel. Original ici: https://www.reforme.net/2013/02/28/paul-ricoeur-la-passion-de-lautre-entretien-avec-le-philosophe-olivier-abel/ (Photo de Louis Monnier en 1996)
4. « Le traitement cathartique des affects par la tragédie grecque avait pour objet – et pour effet – de faire accéder les citoyens à une prise de conscience de soi politique. L'élaboration des sentiments collectifs – par le prisme de la terreur et de la pitié – tendait à opérer un certain "réglage" du logos et des affects.
L'exposition médiatique procède à l'inverse. Elle donne lieu à une autre forme de décharge : soit qu'elle libère les peurs et les fantasmes des individus soit qu'elle les affranchisse momentanément de leur culpabilité en leur donnant bonne conscience. […]
Mécanisme inverse, donc, de celui qui régissait la catharsis tragique : non plus mise à distance des affects afin que puisse s'y opérer le travail du rationnel, mais hypertrophie de l'émotion saisie uniquement dans l'instantané de l'image. » (pp. 95-96)
La grandeur de la démocratie moderne est précisément d'admettre que la société est divisée, que le conflit lui est inhérent et que c'est dans le jeu du dépassement de ces conflits que se joue le lien représentatif.
On en arrive ainsi, comme le remarque Wendy Brown, à une situation où la gauche est plus attachée à sa marginalité et à ses échecs qu'à sa fécondité potentielle. Elle s'accroche à un passé fantomatique, elle regarde en arrière et manifeste un penchant à l'autopunition. Tout cela donne à penser qu'il faut reconsidérer le rôle des sentiments et des émotions qui "soutiennent" la gauche dans ses attachements et ses projets : en quoi induisent-ils des positions potentiellement conservatrices, voire autodestructrices ?
Le sens de ce qui convient à tous - ce que nous pouvons appeler la part du citoyen - est présent en chacun parce que le citoyen n'est pas un expert. Il n'a pas besoin d'être un expert pour prendre part à la délibération commune et exercer sa capacité de jugement politique.
Déconstruire signifie défaire les préjugés, les valeurs, les représentations qui sont au fondement d'un certain nombre de pratiques (racistes, sexistes, patriarcales, etc...) et des "cultures" qui leur sont historiquement associées.
(p. 20)
Et vous avez raison de dire que toute note pensée politique, en Occident aujourd'hui fait l'éloge de la techno-politique. Cela est antidémocratique et marque bien la mise à mal des principes premiers. Et de plusieurs façons. Le propre de la démocratie est de considérer que le bien commun d'une société n'est pas une donnée certaine, scientifique mais une affaire d'opinion, de vision du monde, donc incertaine et toujours discutable. Si on part du principe, au contraire, que le bien commun est technique, fruit de la compétence, alors il n'y a qu'une décision possible (c'est le TINA de nos élites bruxelloises: There Is No Alternative). Dès lors, le gouvernement se change en gouvernance, ou gérance administrative, pour mettre en œuvre la seule "solution" possible.
(Chantal Delsol)
La concurrence devient alors la seule norme de comportement qui vaille. Elle se substitue à l'échange qui est la norme de la société libérale et dont il faut souligner qu'il n'est pas réductible à l'échange économique. On n'échange pas seulement des biens : on échange des mots, des paroles, des arguments, des opinions, des connaissances et des savoirs, des biens culturels et symboliques. L'échange met les sujets en relation alors que la concurrence les met en position d'individus séparés et atomisés.
(p. 73) Myriam Revault D'Allonnes
Merci de votre réponse qui, malheureusement ne me satisfait guère, mais qui a au moins le mérite de mettre en évidence la profondeur de nos désaccords. Évidemment, nous pouvons toujours nous entendre sur l'idée que nous tenons à la démocratie, que nous la jugeons préférable à toute autre forme de société, mais il s'agit d'un consensus tellement vague sur un signifiant flottant qu'il ne nous avance pas à grand-chose.