L'hiver du mécontentement

Jones rêve d’une musique qui serait comme la vie changeante et imprévisible. Une musique qui n’aurait pas de mouvements connus à l’avance, pas de rythme fixé ni de rupture attendue. Une musique qui ne mentirait pas, où les instruments seraient comme des gens qui se croisent et se rencontrent par hasard, se côtoient sans se voir et se quittent sans se comprendre. Des gens qui vivent et qui meurent, ignorants des autres comme du monde. Il rêve d’une musique sui ne raconterait pas d’histoires. Une musique sans début, sans milieu et sans fin, qui prendrait la vie en route et comme elle vient, et se laisserait guider par les improvisations du destin. Une musique qui raconterait le monde ou un petit bout du monde, les gens comme ils vont et les choses comme elles arrivent – Comme toi.
Et ses yeux baignés de nuit et de fatigue sourient une dernière fois à Candice avant de se pencher vers elle et de l’embrasser. Elle ne sait pas si elle le reverra. Elle ne connaît même pas son nom. Juste le goût de ses baisers, et son rire – Les nuits de Nightingale’s sont comme un rêve.

On dirait un vieux chat castré qui reprend des croquettes ou une bière chaque fois qu’il voit passer une chatte. Alice a peut-être appris ça de son père : elle sait rendre les hommes inoffensifs.

« Au congrès du parti conservateur, en octobre, n’a-t-on pas entendu ces mots retrouvés dans le Mirror : « S’en prendre à la distinction, au mérite, c’est clouer au sol les agiles, les audacieux et les vigoureux, comme le fut Gulliver aux mains des Lilliputiens. » Les forts haïssent les faibles, c’est là leur seule faiblesse. »

Avec le chômage, tout était soudain cassé.Les carrières, les plans de retraite, même les identités. C est fou le nombre de gens qui se présentent en disant ce qu’ils font. Et s’ils n’ont plus de travail, il faut pourtant bien qu ils soient encore des gens.

"Ce qu'elle ne dit pas, c'est que le théâtre, c'est uniquement pour ça. Pour être aimée. Les acteurs qui vous disent le contraire, ils mentent. Aimer c'est autre chose, ce n'est pas facile, mais être aimée. Comme si les gens pouvaient aimer la solitude."

En politique, si vous voulez que les choses soient dites, demandez à un homme ; mais si vous voulez que les choses soient faites, alors demandez à une femme.

"Juliette. C'est elle qui perd tout, au début de l'acte III . C'est sa tragédie. L'autre idiot, il croit qu'il a gardé son honneur. Il pourrait refaire sa vie ailleurs. Il faudra qu'il la voie morte pour comprendre qu'il a tout gâché.
"Il n'y a qu'à regarder des enfants. L'amour, les romans, la tragédie, la vie c'est pour les filles.
"Les garçons, ils jouent."

Beaucoup de gens ont joué Richard en accentuant la gravité de ses calculs machiavéliques, son intelligence diabolique, sa cruauté. Comme le texte est trop long, ils ont tendance à couper les personnages secondaires de femmes, comme Margaret, et à conserver seulement les personnages secondaires d'hommes, comme le maire de Londres. Nous, on fait le contraire. On joue la conquête du pouvoir sur le ton du bouffon". P.187.

Elle ne sait pas trop si elle l'aime, son corps, mais elle vit plutôt bien avec. Ses seins, trop petits, mais bien ronds quand même, jolis, enfin, elle pense qu'on peut les trouver jolis, ça va, et son ventre qui s'est aplati, c'est sûr, mais qui est resté un peu mou malgré tout, ça se voit parce qu'il fait des plis quand elle se penche, sans doute tous les ventres font des plis quand ils se creusent et se penchent, ça va, et ses jambes, elles rougissent sous l'eau chaude , les cuisses, mais il n'y a plus les marques bizarres , les zébrures du froid, ça va, elle a peut-être les hanches un peu larges, ce n'est pas comme ça qu'elle le dit d'ailleurs, elle a toujours trouvé qu'elle avait un gros cul, il ne faut pas exagérer, c'est comme ça, elle a des fesses, et sans doute elle a les hanches un peu larges qui lui font un torse fin qui s 'allonge, comme si les jambes commençaient un peu bas, ça donne cette impression les hanches larges, mais ça lui fait une taille de guêpe, c'est sa mère qui dit ça, une taille toute fine avec son ventre un peu mou mais très plat, ses petits seins ronds, au dessus, ça va tout ça, ça va. P. 156.

" Je ne comprends pas la scène avec Lady Anne, écrit Candice dans son agenda. C'est difficile, ce genre de choses, au théâtre, nom de Dieu, c'est dur ; il va falloir que le spectateur y croie , alors que moi, je ne comprends vraiment comment ça fonctionne. " P. 123.