Ouvrir un "Chasse-Marée", c'est déjà un peu embarquer, flairer le vent d'amont, sentir le vent du large et appareiller vers des destinations sans cesse renouvelées.
Parfois, comme dans ce 63ème numéro, le flot nous porte :
- jusqu'à l'autre bout du monde, à Panama, chez les Kunas pour y découvrir l'Ulu, la fameuse pirogue indienne ...
- jusqu'à Benodet pour y faire connaissance avec Arthur Ollive, marin et modéliste ...
- jusqu'à Boulogne pour y parler de pêche avec les trémailleurs ...
Le propos, fait d'Histoire et d'Ethnologie maritime est, comme toujours, passionnant.
Mais ici, au détour d'un article d'une quinzaine de pages, le vent, venu me chanter l'histoire des "vaquelottes" du Cotentin, s'est rendu particulièrement agréable à mon oreille ...
La "vaquelotte" est un canot, long de cinq à sept mètres, qui est gréé d'une misaine, d'un tapecul au tiers et d'un foc.
Il était construit, principalement aux chantiers Bellot, à Barfleur et à Saint-Vaast la Hougue.
A Barfleur, le fossé Rabot, devenu la rue du Port, était habité uniquement par des familles de pêcheurs.
C'est dans une de ces maisons en granit blotties les unes contre les autres qu'habitaient les Crestey.
En 1932, Eugène était propriétaire d'un cotre, le Cabri, mais il n'en était pas entièrement satisfait ...
A ce superbe article très complet de François Pochon vient s'ajouter un magnifique plan de modélisme.
Une fois de plus, avec ce 63ème numéro, la revue "Chasse-Marée" prouve qu'elle est irremplaçable et indispensable ...
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Rares sont les familles de bateaux traditionnels qui peuvent se vanter de compter autant de rescapés.
Avec ses cent soixante vaquelottes, le Cotentin témoigne d'une richesse que l'on était loin de soupçonner voici seulement une dizaine d'années.
Al'instar des canots de misaine de Cornouaille, des sinagos du Morbihan, des sloups coquilliers de la rade de Brest ou des barques catalanes, les vaquelottes ont stimulé l'enthousiasme d'une nouvelle génération de propriétaires qui se sont efforcés de restaurer et de regréer au mieux ces vieux bateaux de travail ...
Bien qu'il soit fils de constructeur, Henri Guerrand avait tenu à créer son propre chantier.
En 1931, il obtient une concession sur la grande cale de Saint-Vaast, entre le chantier de Pierre Bellot et la chapelle des marins ...
Le chantier "Bellot"s'est établi au bout de la "cache" du puits après la guerre de 1870.
On installe alors un atelier faisant approximativement 12 mètres sur 6, bordé en bois et recouvert de papier goudronné.
Cet abri sert à ranger les outils, à faire la petite mâture, les avirons, les poulies, les pompes et les petits canots ou les plates.
Il sera plus tard remplacé par un atelier plus vaste ...
Claude et
Jacqueline Briot : Les clippers Français
Olivier BARROT présente le livre de Claude et
Jacqueline Briot "Les clippers français" (éditions
Chasse Marée/Armen).