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sur 685 notes
La veille de ses 60 ans, Elisabeth fait véritablement connaissance avec son voisin du dessus, Jean-Lino Manoscrivi, qui l'a invitée aux courses à Auteuil. Une relation amicale naît entre les deux personnes. Elisabeth vit avec son mari Pierre dans la commune de Deuil-l'Alouette, dans une résidence, et jusque-là, le couple Manoscrivi, Jean-Lino et sa femme Lydie, était juste une connaissance de voisinage. Partageant un café de temps à autre, se racontant des anecdotes de leur enfance, Elisabeth et Jean-Lino se dévoilent un peu l'un à l'autre mais toujours avec cette réserve du vouvoiement, sans jamais aller plus loin que cette relation cordiale. Ils ne le souhaitent pas d'ailleurs. Ils sont voisins et s'apprécient, c'est tout. Un jour, Elisabeth décide d'organiser une fête du Printemps et convie pour une soirée amis, collègues et famille. Les Manoscrivi sont de la fête.

L'histoire est banale, une histoire de relation de voisinage, une fête qui réunit plusieurs personnes . La narratrice se dévoile par petites touches, sur son enfance, sur ses goûts, sur sa vie actuelle. Rien de bien extravagant. Et puis elle nous parle de son voisin Jean-Lino, le détaille, nous le présente. Il est charmant cet homme, admiratif de sa femme aux allures "baba cool" et grande défenseuse de la cause animale. Touchant également dans sa recherche d'affection avec Rémi, le petit-fils de Lydie, qui n'est pas le sien à son grand désespoir. Autour d'eux, les personnages se rencontrent, discutent. le fil du récit est tellement bien tenu qu'on s'y croirait presque à cette fête . le style est simple, avec parfois de beaux mots. La narration est limpide et évidente, on est porté par les phrases de Yasmina Réza. Et là réside sûrement tout son talent car elle mène le lecteur dans son univers. La situation est banale, un drame survient et pourtant, comme Elisabeth, c'est à peine si on réagit. L'histoire suit son cours...
Je dirais donc familièrement pour ce livre, sélectionné pour le Prix Goncourt, qu'il ne casse pas trois pattes à un canard. Il ne nous emporte pas, ne soulève pas des émotions fortes, les personnages ne sont même pas vraiment intéressants. Pour moi, c'est une littérature un peu pour "bobo" (les personnages aussi) - "ah... le dernier Yasmina Réza... ". Mais si l'histoire n'est guère enthousiasmante, je me suis pourtant laissée porter par le style de l'auteur, jusqu'au bout.
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Amusant exercice que d'écrire cette critique: je voudrais vous convaincre que c'est bon sans trop vous décrire le goût du plat.
Après les premières bouchées, j'avoue, j'avais juste envie de cracher: j'aime paaaaaas… Mielleuses réflexions de bobos sur le retour, ça me rappelle une ambiance caricaturale de certaines sorties de messes ou encore les cercles fermés des gens ouverts d'esprits, comme dirait mon fils. Certains s'en délecteront, mais pas moi.
Bien élevé, je continue poliment: la sueur de l'artisan mérite le respect d'une critique fondée. Et là, petit-à-petit, des grains de saveur apparaissent. On sent qu'il va se passer quelque chose d'important (peste soit de ceux qui le révèlent dans ces colonnes!). Et ça devient succulent. du burlesque s'installe. On y voit des âmes désemparées devant ce qui leur arrive. Elles perdent la raison et en viennent à des actes décalés. Burlesque. Mais burlesque plein de tendresse. le dernier goût, insidieux, qui reste en bouche une fois qu'on a terminé, c'est celui de la solitude. Goûtez donc !
Certes pas le livre que j'emporterais une île déserte, mais tout de même un bon moment de surprise.
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Avec cette auteure j'apprécie toujours la plume très théâtrale qu'elle use dans ses textes. Ici, on n'échappe pas au processus et on va se plonger rapidement dans ce roman qui nous livre un drame contemporain.

Dans son roman c'est un texte condensé que l'on va découvrir. La structuration de son récit va se faire par le biais de trois voix qui s'emmêlent pour nous présenter le passé, un avenir possible mais surtout le présent avec la construction et la réalisation de ce drame. Tout va se jouer en quelque page pour nous pousser dans nos retranchements. Cette horrible vérité est le cri de toute notre société, entre alimentation, besoin de reconnaissance, besoin d'amour et partage des données, tout va être passé au crible pour nous glacer le sang.

A l'image de son titre, on voit bien que nos personnages vont se brûler les ailes, reste à savoir quand et comment ?! On nous place face à toutes les interrogations que l'on pourrait avoir dans pareil situation. Bien sur, je vous tais volontairement le drame en question pour vous laisser le plaisir de plonger dans cette histoire. L'auteure va se jouer de nous, car elle retourne les situations, nous donne puis reprend l'information. Ici on tente de comprendre le pourquoi, on se questionne sur le comment et on reste perplexe face au et après ?!

Malgré un démarrage très fort et une réflexion très intéressante sur notre propre moralité, j'ai trouvé que cette lecture manquait un peu de rythme et s'essoufflait vers la fin. On va suivre ces trois personnages dont le destin va s'emmêler. On est spectateur du drame, mais auteur de tout ce qu'elle met en place. Ce drame, on aurait pu le provoquer, inconsciemment, être un acteur dans ce schéma. Cette lecture certes dérangeante m'a semblé manquer de crédibilité à certain moment. Une fois les réflexions posées, on rentre dans une démarche qui semble absurde, autant pour nous que pour nos trois protagonistes.

On se retrouve dans une situation bien trop prévisible et hors du commun à la fois. C'est compliqué d'avoir ce genre de texte qui mêle la vraie vie à des égarements plus rares et plus compliqués à prévoir. Dans cette lecture on aimera surtout l'oppression inversée. On plaint les méchants et on n'aime pas les gentils. En résumé on se joue de nous, on nous fait croire un dénouement possible puis une autre, pour finir sur tout autre chose. Un jeu vif et méchant se dessine devant nous où tout le monde montre ses propres limites mais également son vrai visage.
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Au début, ça ressemble à un roman un peu moderne, où il ne se passe pas grand chose : des portraits de personnages, des relations familiales racontées mais peu à peu, quelques indices laissent comprendre qu'il s'est passé quelque chose. Et après ce long début pour installer le décor, on tombe dans un roman policier avec une histoire à la fois surprenante mais également banale, racontée avec une certaine froideur et une pointe d'excitation.
Ce n'est pas un roman extraordinaire, le récit est bien construit et l'histoire reste simple finalement mais ce roman a le mérite de nous mettre face à nos responsabilités : que ferions -nous si on était témoin d'un meurtre dans notre entourage et pourquoi tuer quelqu'un sans raison majeure?
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Babylone est une étrange histoire où Yasmina Reza mêle le banal et le surréaliste : elle raconte une soirée festive entre voisins et amis, qui dégénère et engendre un drame que rien ne pouvait laisser présager, sinon un absurde enchainement de propos sur un sujet sensible "la souffrance des animaux", sujet néanmoins assez secondaire par rapport aux tragédies humaines.
Une dispute au départ sans gravité, des petites humiliations en société, quelques verres de trop et l'être humain se métamorphose dangereusement.
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Une soirée entre amis, voisins famille, tout ce qu'il a de plus normale et pourtant dans la nuit, un voir sonne à la porte.... il a tué sa femme pour une obscure histoire de chat... Elisabetb, voisine dévouée veut l'aider. Mais à quoi ??

Un roman qui se lit pratiquement comme un polar. La part obscure des personnages est presque comique. Un bon roman très rythmé qui se lirai bien d'une traite.
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Voici un livre dérangeant et incommodant, qui déplace les choses que l'on sait à leur place pour les mettre dans des endroits instables et inhabituels.
" On est quelque part dans le paysage jusqu'au jour où on n'y est plus. »
Comme une photo de Robert Frank dans "The americans" : un jour il ne se passe rien mais le photographe fait un arrêt sur image et ce que l'on voit nous sidère. Parce que c'est l'essence d'un être humain ici ou là, qui laisse à voir ce qu'il est au delà de lui même.
Il en est de même dans "Babylone" de Yasmina Reza, elle capte en une photographie littéraire, l'essence de couples dans un immeuble, avec leurs choses cachées et leurs choses non dites. Comment ne pas se reconnaitre par bribes comme sur les photos, un regard qui nous rappelle, un geste qui nous ramène, un fugacité dans un déplacement de corps qui nous capte, une erreur qui en amène une autre qui en appelle une troisième et c'est le chaos.
Autant ne rien dire vraiment pour laisser le lecteur se faire happer par l'histoire et par l'écriture ciselée et fine à craquer. Tant de situations et de moments fugaces croqués à la manière d'un peintre, c'est délicieusement pénétrant.



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ça fait parfois du bien au lecteur et au livre de différer une lecture, d'attendre que l'effervescence critique se soit éloignée pour pouvoir exercer pleinement et sans influence sa subjectivité.Avec la lecture de Babylone en format poche, le prestige de Yasmina Reza et son prix Renaudot n'ont pas orienté ma lecture.
Et je me suis bien amusée! Ce livre assez loufoque est prétexte à épingler les travers d'une certaine société. L'auteure fait mouche avec une précision d'entomologiste et une cruauté brillante , sans avoir l'air d'y toucher, grâce à une écriture précise, descriptive, et associative, en nous délivrant au fil du roman de petits tableaux burlesques, des réflexions, des pensées dans lesquelles on peut aisément se retrouver.
Le livre est en deux parties. Une assez longue première partie qui expose la préparation et le déroulement d'une réception, puis une seconde partie, où Elisabeth, la narratrice, cherche à venir en aide à son voisin du dessus ( jean-Lino) devenu un ami , qui vient d'étrangler sa femme juste après cette fameuse réception.
La dispute qui s'est déclenchée au sortir de la réception pour un petit rien a dégénéré, ce qui est à la fois terriblement pathétique et plausible!
L'argument de départ du livre est assez mince et il faut tout le talent de l'auteur pour tenir son lecteur jusqu'au dénouement attendu, en compagnie de ces personnages sans grand relief, dont le destin bascule sous nos yeux.
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La narratrice décide de rassembler amis, famille et voisins pour une fête de printemps. On découvre d'abord un à un les invités pendant cette fameuse soirée où les gens ont eu un peu de difficultés à se "mélanger". La nuit même, un drame a lieu à l'étage du dessus et notre narratrice se retrouve impliquée dans l'affaire. Comme d'habitude chez cet auteur, ce n'est pas l'intrigue que l'on retient mais la psychologie des personnages est intéressante.
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Entrecoupée de souvenirs, de scènes de la vie quotidienne, d'embrouilles dérisoires, la découverte d'un meurtre vient s'inscrire dans cet ordre des choses. L'absurde des querelles qui y ont mené côtoie le grotesque des personnages échouant à dissimuler le corps ou rattrapés par leurs préoccupations quotidiennes (faire le ménage, notamment, mais aussi s'occuper du chat, etc...). L'ensemble est retranscrit par la voisine du meurtrier, à qui il vient annoncer qu'il a tué sa femme.
Un élément bien traité du récit est la façon dont ces tout petits-riens peuvent prendre une ampleur démesurée. On ressent la tension s'installer progressivement, recouverte de mondanités.
La structure est également originale, entrecoupée de souvenirs, non linéaire, éclatée sans que cela ne nuise à la compréhension et au déroulement d'un certain suspens. Pour tout cela, bravo à l'auteur.
Mais une structure et une intention travaillées ne suffisent pas à faire un grand livre. Certes, la première partie vise à nous exposer la banalité de l'existence pour mieux la faire éclater ensuite... mais au final, la banalité est trop banale, on s'ennuie ferme pendant toute la première moitié du roman. Et même au moment où l'action commence à se réveiller un peu, on reste sur sa fin.
Ce roman n'a pas spécialement d'intérêt à mes yeux, je ne comprends pas l'intérêt qu'il a suscité. Si ce n'est pas un "mauvais" livre, il est en revanche relativement insipide. Il n'y a d'intérêt ni stylistique, ni structural, ni narratif. Il faudra vraiment me réexpliquer comment fonctionnent les prix littéraires.
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