La veille de ses 60 ans, Elisabeth fait véritablement connaissance avec son voisin du dessus, Jean-Lino Manoscrivi, qui l'a invitée aux courses à Auteuil. Une relation amicale naît entre les deux personnes. Elisabeth vit avec son mari Pierre dans la commune de Deuil-l'Alouette, dans une résidence, et jusque-là, le couple Manoscrivi, Jean-Lino et sa femme Lydie, était juste une connaissance de voisinage. Partageant un café de temps à autre, se racontant des anecdotes de leur enfance, Elisabeth et Jean-Lino se dévoilent un peu l'un à l'autre mais toujours avec cette réserve du vouvoiement, sans jamais aller plus loin que cette relation cordiale. Ils ne le souhaitent pas d'ailleurs. Ils sont voisins et s'apprécient, c'est tout. Un jour, Elisabeth décide d'organiser une fête du Printemps et convie pour une soirée amis, collègues et famille. Les Manoscrivi sont de la fête.
L'histoire est banale, une histoire de relation de voisinage, une fête qui réunit plusieurs personnes . La narratrice se dévoile par petites touches, sur son enfance, sur ses goûts, sur sa vie actuelle. Rien de bien extravagant. Et puis elle nous parle de son voisin Jean-Lino, le détaille, nous le présente. Il est charmant cet homme, admiratif de sa femme aux allures "baba cool" et grande défenseuse de la cause animale. Touchant également dans sa recherche d'affection avec Rémi, le petit-fils de Lydie, qui n'est pas le sien à son grand désespoir. Autour d'eux, les personnages se rencontrent, discutent. le fil du récit est tellement bien tenu qu'on s'y croirait presque à cette fête . le style est simple, avec parfois de beaux mots. La narration est limpide et évidente, on est porté par les phrases de Yasmina Réza. Et là réside sûrement tout son talent car elle mène le lecteur dans son univers. La situation est banale, un drame survient et pourtant, comme Elisabeth, c'est à peine si on réagit. L'histoire suit son cours...
Je dirais donc familièrement pour ce livre, sélectionné pour le Prix Goncourt, qu'il ne casse pas trois pattes à un canard. Il ne nous emporte pas, ne soulève pas des émotions fortes, les personnages ne sont même pas vraiment intéressants. Pour moi, c'est une littérature un peu pour "bobo" (les personnages aussi) - "ah... le dernier Yasmina Réza... ". Mais si l'histoire n'est guère enthousiasmante, je me suis pourtant laissée porter par le style de l'auteur, jusqu'au bout.
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Amusant exercice que d'écrire cette critique: je voudrais vous convaincre que c'est bon sans trop vous décrire le goût du plat.
Après les premières bouchées, j'avoue, j'avais juste envie de cracher: j'aime paaaaaas… Mielleuses réflexions de bobos sur le retour, ça me rappelle une ambiance caricaturale de certaines sorties de messes ou encore les cercles fermés des gens ouverts d'esprits, comme dirait mon fils. Certains s'en délecteront, mais pas moi.
Bien élevé, je continue poliment: la sueur de l'artisan mérite le respect d'une critique fondée. Et là, petit-à-petit, des grains de saveur apparaissent. On sent qu'il va se passer quelque chose d'important (peste soit de ceux qui le révèlent dans ces colonnes!). Et ça devient succulent. du burlesque s'installe. On y voit des âmes désemparées devant ce qui leur arrive. Elles perdent la raison et en viennent à des actes décalés. Burlesque. Mais burlesque plein de tendresse. le dernier goût, insidieux, qui reste en bouche une fois qu'on a terminé, c'est celui de la solitude. Goûtez donc !
Certes pas le livre que j'emporterais une île déserte, mais tout de même un bon moment de surprise.
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Au début, ça ressemble à un roman un peu moderne, où il ne se passe pas grand chose : des portraits de personnages, des relations familiales racontées mais peu à peu, quelques indices laissent comprendre qu'il s'est passé quelque chose. Et après ce long début pour installer le décor, on tombe dans un roman policier avec une histoire à la fois surprenante mais également banale, racontée avec une certaine froideur et une pointe d'excitation.
Ce n'est pas un roman extraordinaire, le récit est bien construit et l'histoire reste simple finalement mais ce roman a le mérite de nous mettre face à nos responsabilités : que ferions -nous si on était témoin d'un meurtre dans notre entourage et pourquoi tuer quelqu'un sans raison majeure?
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Une soirée entre amis, voisins famille, tout ce qu'il a de plus normale et pourtant dans la nuit, un voir sonne à la porte.... il a tué sa femme pour une obscure histoire de chat... Elisabetb, voisine dévouée veut l'aider. Mais à quoi ??
Un roman qui se lit pratiquement comme un polar. La part obscure des personnages est presque comique. Un bon roman très rythmé qui se lirai bien d'une traite.
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La narratrice décide de rassembler amis, famille et voisins pour une fête de printemps. On découvre d'abord un à un les invités pendant cette fameuse soirée où les gens ont eu un peu de difficultés à se "mélanger". La nuit même, un drame a lieu à l'étage du dessus et notre narratrice se retrouve impliquée dans l'affaire. Comme d'habitude chez cet auteur, ce n'est pas l'intrigue que l'on retient mais la psychologie des personnages est intéressante.
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Entrecoupée de souvenirs, de scènes de la vie quotidienne, d'embrouilles dérisoires, la découverte d'un meurtre vient s'inscrire dans cet ordre des choses. L'absurde des querelles qui y ont mené côtoie le grotesque des personnages échouant à dissimuler le corps ou rattrapés par leurs préoccupations quotidiennes (faire le ménage, notamment, mais aussi s'occuper du chat, etc...). L'ensemble est retranscrit par la voisine du meurtrier, à qui il vient annoncer qu'il a tué sa femme.
Un élément bien traité du récit est la façon dont ces tout petits-riens peuvent prendre une ampleur démesurée. On ressent la tension s'installer progressivement, recouverte de mondanités.
La structure est également originale, entrecoupée de souvenirs, non linéaire, éclatée sans que cela ne nuise à la compréhension et au déroulement d'un certain suspens. Pour tout cela, bravo à l'auteur.
Mais une structure et une intention travaillées ne suffisent pas à faire un grand livre. Certes, la première partie vise à nous exposer la banalité de l'existence pour mieux la faire éclater ensuite... mais au final, la banalité est trop banale, on s'ennuie ferme pendant toute la première moitié du roman. Et même au moment où l'action commence à se réveiller un peu, on reste sur sa fin.
Ce roman n'a pas spécialement d'intérêt à mes yeux, je ne comprends pas l'intérêt qu'il a suscité. Si ce n'est pas un "mauvais" livre, il est en revanche relativement insipide. Il n'y a d'intérêt ni stylistique, ni structural, ni narratif. Il faudra vraiment me réexpliquer comment fonctionnent les prix littéraires.
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