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3,17

sur 685 notes
Elizabeth, la narratrice, invite un soir une quarantaine d'amis (ou plutôt, de connaissances diverses et variées) dont ses voisins de l'étage au-dessus, Jean-Lino et Lydie.
La soirée se déroule dans uns atmosphère cordiale, Jean-Lino amuse tout le monde avec son anecdote sur le poulet de ferme, au restaurant avec son épouse et son petit-fils.. Même Lydie qui rit aux éclats.
Pourtant, quelques heures après la fin de la fête, c'est le drame
Elizabeth va se retrouver embarquée dans une drôle d'affaire !
Prix Renaudot 2016 : il a donc su convaincre bon nombre de lecteurs, mais je n'ai pas réussi à entrer véritablement dans cette histoire et à m'attacher aux personnages. Pas d'émotion et un intérêt tout relatif pour ce roman.

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Jean-Lino, cet aimable loser ! Aimable jusqu'à la preuve du contraire.
La scène du poulet, inoubliable.
J'ai bénéficié de deux clés pour m'approprier l'univers du roman : une des clés est l'interprétation par la comédienne Hélène Vincent : j'ai découvert Babylone en livre audio. L'interprétation, très inspirée à mon goût, suggère notre névrose quotidienne et aussi quelque chose de fragile et dérisoire.
L'autre clé est l'imagerie du photographe Robert Frank, évoquée au fil des pages. (Un grand artiste, merci Mme Reza pour cette découverte). La banalité dans toute sa splendeur.

Le crime domestique est loin de toute grandeur ou du tragique. Tout le contraire de Raskolnikov.
Pour finir, une autre scène loufoque lors de la fameuse soirée : quel serait l'équivalent italien du mot gaucho (=de gauche), s'interrogent les invités. La réponse : sinistroide. "Le mot a fait rire [les invités] et on lui a demandé si on pouvait dire un vecchio sinistroide".
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Que ferais-je si mon voisin et plus ou moins ami, venait sonner chez moi pour m'annoncer qu'il vient de tuer sa femme?...

Et bien, j'espère ne jamais être confrontée à ça: voisins et amis, tenez-le vous pour dit !
Ce qui est sûr, c'est que je n'agirais pas comme l'héroïne...carrément dingue.
J'ai trouvé ce roman...étonnant, me laissant un peu perplexe. C'est bien écrit, bien construit et la galerie de portraits des convives du dîner est très drôle. Mais j'avoue n'avoir ressenti aucune empathie pour elle, ni pour lui ni pour aucun des personnages, d'ailleurs. Ça ne m'a pas empêché d'être happée par le roman, comme on peut l'être par un polar, mais avec un certain malaise rendant la lecture un peu pénible.
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La Feuille Volante n° 1149
BABYLONEYasmina Reza – Flammarion.

Nous sommes dans un petit appartement parisien où Élisabeth, la narratrice vit avec Pierre. Ils sont tous deux âgés de soixante ans Élisabeth se souvient qu'ils avaient invité leurs amis pour une « fête de printemps » et y avaient aussi convié leurs voisins du dessus. Ils sont quelque chose d'intéressant, Lydie surtout avec ses faux-airs de diseuse de bonne aventure, vaguement thérapeute, axée sur « le bio » et la cause animale, quant à Jean-Lino, il attire l'attention d'Élisabeth par sa gentillesse extrême surtout qu'il cherche vainement à se faire aimer du petit-fils de Lydie, Rémi, qui n'est pas le sien mais qui est avant tout un sale gosse. Il fait ce qu'il peut mais en face l'enfant n'en a cure et n'en fait qu'à sa tête. La soirée a été arrosée et aussi superficielle et inintéressante que toutes celles du même genre où chacun prend un air inspiré pour agiter les grandes idées le plus souvent creuses et qui n'intéressent personnes mais dont chacun se croit obligé de rajouter une note personnelle pour donner l'impression qu'il s'est déjà penché sur la question et ainsi se mettre en valeur... Sauf que, après les libations de rigueur chacun rentre chez soi, mais Jean-Lino dans la nuit réveille ses voisins. Il vient d'étrangler Lydie ! Tel est le point de départ de ce livre qui oscille entre roman traditionnel sur le thème de la satire sociale et polar. Est-ce un coup de folie où l'alcool a sa part, ou la conséquence d'un banal malentendu ordinaire à l'intérieur d'un couple ? Passé un certain âge, il est difficile de se supporter et immanquablement, à propos de rien, resurgissent les petits mensonges et les grandes trahisons, symbolisés par les nombreux analepses, qui émaillent la vie d'un couple. Tout au long d'une vie commune les avanies s'accumulent, on fait semblant de les avoir oubliées, voire pardonnées mais en réalité il n'en est rien et elle s'incrustent dans la mémoire bien plus aisément et définitivement que les moments heureux. Je suis assez réservé sur l'affirmation qui consiste à dire que le hasard favorise la rencontre d'êtres qui sont « faits l'un pour l'autre » et qui s'unissent parce que cela se fait, qu'ils croient s'aimer où qu'ils redoutent la solitude. C'est pourtant elle qui s'installe dans le couple, d'autant plus difficile à vivre qu'elle bouscule secrètement les apparences et chacun, face à elle, se construit son univers personnel. Cette variation sur la solitude qu'on finit par appeler de ses voeux après tant d'années de vie commune sans oser se l'avouer à soi-même est pourtant présentée comme un fléau, quelque chose qu'on doit impérativement éviter, comme un véritable tabou. La séquence qui suit la mort de Lydie et qui met en scène la narratrice et Jean-Lino est démesurément longue et les digressions qui suivent insistent sur la fuite du temps.
Le titre évoque cette ville de Mésopotamie où les Juifs ont été exilés. Jean-Lino est juif mais ce détail qui aurait sans doute pu être développé me paraît avoir été abandonné. Je choisis de voir dans ce roman une évocation de la solitude personnelle qui confine à l'exil dans la société. Cela me paraît être souligné notamment par la cohabitation difficile entre lui et Rémi que sa grand-mère soutient systématiquement, ce qui contribue largement à envenimer la situation mais aussi par les différentes anecdotes qui parsèment ce récit.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman où l'intrigue est mince et où les personnages m'ont paru manquer de consistance. C'est certes une peinture assez juste des relations difficiles entre un homme et une femme âgés et de la fuite du temps. Je l'ai choisi peut-être à cause du Prix Renaudot qui l'a récompensé en 2016 mais je n'ai guère été emballé par cette oeuvre notamment à cause du style qui m'a paru bien quelconque et sans véritable recherche. Je ne suis qu'un simple lecteur mais l'attribution à ce roman d'un prix littéraire aussi prestigieux me laisse assez dubitatif.

© Hervé GAUTIER – Juin 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Le livre refermé, on se dit quel bon moment j'ai passé et qu'est-ce que j'ai ri ! Pourtant, l'histoire en elle-même n'est pas si drôle, la narratrice Elisabeth, raconte que son voisin et ami Jean-Lino a un soir, en rentrant d'une soirée un peu arrosée chez elle, étranglé sa femme.
Les protagonistes ont une bonne soixantaine d'années, un peu désabusée, mais somme toute ils ne sont pas malheureux ; assez tristes de vieillir bien sûr - il y a quelques jolis moments sur des promenades en famille et qui marche devant ou traîne la patte - mais ils sont en couples, ont des amis, de la famille, un travail. Jean-Lino, issu d'une famille d'immigrés italiens, vit avec Lydie rencontrée dans le bar où elle chantait, et essaye de séduire sans succès Rémi son petit-fils par alliance, ce qui ne sera pas sans rapport avec le tragique événement.
Lydie est une amie des animaux et soutient toutes sortes de causes dans ce domaine ; le drame proviendra du souvenir raconté par Jean-Lino à la soirée, d'un repas au restaurant au cours duquel elle a interrogé le serveur sur le poulet qu'il va lui servir, ce poulet a-t-il vécu une vraie vie de poulet, pouvant courir et se percher dans une basse-cour... C'est très très drôle.
Il y a d'autres épisodes désopilants au cours desquels le corps de Lydie doit entrer dans une valise, une bataille avec une mouche, des problèmes avec un chat récalcitrant nommé Eduardo, un homme en caleçon rose évasé en jupette, etc.
Et régulièrement, Elisabeth revient sur la mort de sa mère il y a une dizaine de jours, une mère pas gentille mais dont le décès fait remonter des souvenirs...

Un beau livre, plus profond qu'il n'y paraît au départ, qui parle de relations humaines, d'exil, de photographie, de la vie tout simplement ; très réussi grâce à l'écriture malicieuse, pointue et intelligente de Yasmina Reza, vous l'avez compris, une lecture à ne pas manquer !

Extrait (p 17) : " Dehors il avait le droit de fumer, chez lui non. Je le percevais comme le plus doux des hommes, et je le vois encore de cette façon. Il n'y a jamais eu de familiarité entre nous et on s'est toujours vouvoyés. Mais on parlait, on se disait parfois des choses qu'on ne disait pas à d'autres. Surtout lui. Mais ça pouvait m'arriver aussi. On s'était découvert la même aversion pour notre propre enfance, le même désir de l'effacer d'un trait noir. Un jour, évoquant son parcours sur terre, il avait dit, de toute façon le plus dur est fait."

Extrait (p 137) : " Mais pour boucler la valise, il fallait appuyer et s'asseoir dessus... Ca ne fermait pas. Il restait une béance sur un côté. Jean-Lino s'est assis aussi. Je me suis relevée pour me laisser tomber sur les fesses le plus lourdement possible, Jean-Lino a fait pareil, on se levait et on se laissait tomber, on gagnait des petits centimètres de fermeture éclair. Pour finir je me suis couchée de tout mon long, Jean-Lino s'est couché en sens inverse, tous les deux tournoyant sur les bosses tels des rouleaux à pâtisserie sur une pâte."

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Sur le ton monocorde et un peu longuet des confidences, un meurtre. Suivent des enchaînements un poil improbables.

Heureusement, c'est court.
Lien : http://noid.ch/babylone/
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Un couple sexagénaire organise une soirée "de printemps" et décide d'inviter des amis de différents horizons: Collègues, voisins , vieux amis.
Cette soirée va se terminer par un drame .
Bon, je n'ai pas aimé . Un peu perdu au départ, la structure du livre me semblant un peu désordonné , en tous les cas pour ma petite personne, je suis rentré dedans au moment de la soirée.
Pour autant, la conclusion de cette soirée et les agissements des personnages phares me semblent assez irréalistes., sauf Pierre peut être, le seul à avoir une attitude censée.
Pas grand chose ne m'a touché dans ce roman : Ni le style, ni l'histoire .
Pas désagréable certes mais très loin des attentes que j'en avais.
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Quatre-vingt pages avant que l'action ne commence pendant lesquelles on est un peu perdu dans des réflexions passant du coq à l'âne, évoquant des situations ou des personnes inconnues, le tout dans une atmosphère de confidence intime et puis tout démarre et l'on comprend la cohérence de l'ensembe du livre et du message de Yasmina Reza.
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Yasmina Reza. Je la connaissais pour Art bien sûr (la version avec Arditi, Luchini et Vaneck) et j'ai eu envie de la découvrir sous un autre prisme que celui d'une pièce de théâtre. Pour être parfaitement honnête, je n'ai ni lu le résumé, ni prêté attention plus que ça au bordereau qui mentionnait le prix Renaudot lorsque j'ai choisi ce livre au hasard des rayons de ma librairie (parce que toutes ces histoires d'attribution de prix m'ont toujours paru suspectes).

« Je ne pourrais pas dire que j'ai su être heureuse dans la vie, je ne pourrais pas me donner quatorze sur vingt à l'heure de ma mort, comme ce collègue de Pierre qui avait dit allez, disons quatorze sur vingt, moi je dirais plutôt douze, parce que moins j'aurais l'impression d'être ingrate ou de blesser, je dirais douze sur vingt en trichant.«

Ce livre est très curieux parce qu'il m'a tout d'abord fait penser à Mrs Dalloway que j'ai découvert il y a quelques semaines, ce tourbillon de pensées, l'importance des petits riens et les émotions qui sont parfois (souvent?) bien plus révélatrices d'un être que ses actions. Oui, j'avais été sous le charme de Clarissa et j'ai quitté à regrets l'univers de Virginia Woolf pour me plonger dans celui de Yasmina Reza. Coïncidence ou pas, on se retrouve là-encore dans la tête d'une femme l'espace de deux journées significatives.

« La femme doit être gaie. Contrairement à l'homme qui a droit au spleen et à la mélancolie. A partir d'un certain âge une femme est condamnée à la bonne humeur. Quand tu fais la gueule à vingt ans c'est sexy, quand tu la fais à soixante c'est chiant.«

Elisabeth, femme d'une soixantaine d'années qui s'ennuie un peu dans son quotidien décide d'organiser une soirée et d'y inviter quelques amis et ses voisins du dessus. Notamment l'excentrique Lydie et son mari Jean-Lino, avec lequel elle a noué au fil des années une véritable amitié. La soirée se passe somme toute relativement bien, les dialogues sont incisifs, on boit, on mange, on s'amuse. Il faudrait être bien observateur pour deviner le drame qui se profile sous les plaisanteries et les rires des invités.

Et puis la soirée se termine et… Et c'est le drame. Pendant un coup de folie et une dispute anodine, Jean Lino tue sa femme et, sous le choc, descend voir ses voisins parce qu'il ne sait pas quoi faire. On entre alors dans cette délicieuse seconde partie de roman avec des accents plus policiers où l'on suit les événements rocambolesques qui vont amener Elisabeth à aider son voisin à dissimuler le crime. On s'y croirait!

« Je regardais mes pieds, mon pantalon de pyjama à carreaux, mes chaussons en fausse fourrure. Je descendais seule quatre étages avec un cadavre. Aucune panique. Je me suis trouvée ultra-gonflée. Je me suis plu. Je me suis dit, tu aurais eu ta place dans l'armée des Ombres ou dans le service action de la DGSE.«

C'est amusant, rempli de justesse et assez brillant tout de même. Petite pensée particulière au passage avec la mouche (qui, pour une raison qui m'échappe, m'a particulièrement marquée).

En conclusion
Un tourbillon magnifique. Un bel hommage à l'amitié et une lecture précise et intelligente de la nature humaine. Petit bijou pour bien commencer l'année.
Lien : https://lepetitcrayonblog.wo..
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atire sautillante du vide de nos vies, de ce qui s'efface à la lumière de ce qui revient, Babylone se révèle souvent caustique dans son sens apprêté du détail. Yasmina Reza montre toute sa délicatesse quand le roman dépasse la critique sociale et s'incarne en de sentis instantanées photographiques.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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