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Citations sur Variations sur les jours et les nuits (7)

Ce matin, réveillé très tôt par l'excès des chants des oiseaux autour de la maison. Délicieux petit creux dans l'estomac, Enthousiasme d'être plongé dans le clair matin. Euphorie qui me rappelle l'adolescence quand à chaque réveil je m'élançais plein de foi, vers cette nouvelle journée qui s'ouvrait. Angoisse ce matin devant la beauté du vallon. Sur la terrasse, dans l'aube gris et rose, une foule de lys blancs debout. Parfums sucré de ces fleurs qui semblent elles -mêmes en sucre transparent
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Pour la première fois je ressentais au contact d'une femme qu'il n'y aurait ni camaraderie ni amitié mais quelque chose de fiévreux de ténébreux d'irrésistible et de fatal. Je sus qu'il n'y avait pas de hasard. Ce qui venait de se rencontrer à travers nous nous dépassait. Tu étais cette autre part du monde qu'il me fallait rejoindre. Tu me souriais et me tendais les mains depuis l'autre rive.
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La solitude à deux ramassée autour de la création donne un sentiment d'invulnérabilité, de conquête vitale, sorte de griserie forte où les sens, l'imagination, l'intelligence sont en continuelle invention. Cet échafaudage artistique aide à créer. Vie et sensation s'enlacent jusqu'à faire un tout baroque : miracle de plaisir et de tension.
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(p.383) lundi 3 octobre - Sais-tu que les araignées viennent boire au coin des yeux clos des dormeurs ?
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(p.380) L'excision scandalise. La circoncision n'étonne personne. Pourtant c'est une mutilation imposée. Tout aussi violente. Tout aussi barbare... ou civilisée. Je l'ai subie (assez tard, à la synagogue de Nice, j'avais six ans) et je m'en souviens. Je me souviens surtout des pansements de gaze en forme de doigt de gant que ma mère fixait sur mon sexe mutilé, et que retenait deux minces cordons noués autour de mes hanches. C'était à Saint-Paul-de-Vence, dans la maison à véranda, sous les remparts.
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(p.232) Dérangé ce soir par un couple de lecteurs qui arrive à l'improviste. Malaise que je ne fais rien pour dissiper. Au contraire, je l'accentue en disant : « Si vous m'avez lu vous savez ce que je pense de l'impossible rapport entre le lecteur et l'auteur. » « Je suis content, a dit le jeune lecteur pas démonté du tout. J'ai vu. C'est pareil que dans vos livres. » Et ils sont repartis comme bien d'autres auxquels je n'ai su que sourire en prenant l'air le plus idiot possible.
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(p.231) Hier déjeuner à sept - dont un enfant de douze ans. Impressionnante solitude de l'enfance ressentie à travers le silence doux et un peu triste de ce jeune garçon qui semblait subir les adultes, les endurer même, avec une patience qu'il se manifestait à lui-même par d'imperceptibles haussements d'épaules, des soupirs retenus, des regards brefs vers le ciel aussitôt recouverts par les paupières. Douze ans, âge de lassitude d'une enfance qui n'en finit plus. Le jugement s'affermit mais ne s'extériorise pas encore. De là ces rougeurs, ces demi-mots, ces brusques silences. L'enfant se sent penser. Mais il pense encore pour lui seul. Mettre en mots sa sensibilité serait une impossible impudeur. D'ailleurs l'adulte mâle lui interdit toute extériorisation sérieuse, ne serait-ce que par le ton d'ironie amicale qu'il adopte avec lui. L'adulte mâle ne sait pas qu'il se défend contre ce regard neuf qui l'a si bien percé. Je parle bien sûr de ces enfants hypersensibles, réfléchis, qu'un rien met en émotion. Treize, quatorze, quinze ans, merveilleuses années d'indicibles douleurs de l'enfant-page. Relations de trouble exquis avec la Femme : mère-amante-sœur. Période androgyne pendant laquelle l'enfant (habité secrètement déjà par son sexe) profite de son ultime apparence enfantine pour jouer « innocemment » tout contre le corps de la Femme. Mais l'adulte mâle veille. Il intervient. Il se met à le traiter en égal. Il l'attire dans son monde sans femme : camarade, copain, compagnon - allons ! Luttes amicales. Le mâle adulte tape un peu fort, marque sournoisement son autorité déclinante, etc. Vu tout cela hier dans l'enfant, dans la mère, dans le père. Misogynie du père (soutenu par le grand-père) qui s'exprimait malgré lui avec une violence inouïe. Délices de voir l'obstination avec laquelle l'enfant-page se rangeait du côté de la Femme : sa mère, sa grand-mère, sa tante. Certains propos racistes à l'égard des femmes tenus hier par deux des mâles présents m'ont donné honte d'être de leur sexe. On se demande comment les femmes ont accepté si longtemps d'être les objets de cet ennemi intime déclaré.
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