AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Vagabond de l'Éveil (16)

Un jour, Patrul décida d’aller rendre visite à un ermite dont il avait entendu parler et qui vivait depuis longtemps dans une totale solitude.

Patrul arriva à l’improviste dans la grotte du yogi. Souriant, ayant l’air de vouloir sincèrement s’enquérir du méditant, il s’assit dans un coin.

« D’où venez-vous ? Où allez-vous ? » s’enquit poliment l’ermite.
« Je viens d’où je suis venu et je vais de l’avant », répondit Patrul.
Perplexe, l’ermite demanda encore :
« Où êtes-vous né ?
« Sur terre. »

Le renonçant ne savait trop quoi faire face à ce visiteur inattendu et original. Ensuite, Patrul demanda à l’ermite quelles raisons l’avaient amené à vivre dans ce lieu si isolé, si loin de tout.

« Je vis ici depuis vingt ans. En ce moment, je médite sur la paramita de la patience ! » répondit l’ermite d’une voix empreinte d’une certaine ostentation.

À ces mots, Patrul partit d’un grand éclat de rire, se tapa la main sur la cuisse en signe d’hilarité.

« Elle est bien bonne, celle-là ! » s’exclama Patrul en se penchant vers l’ermite comme pour partager un secret avec lui. D’un ton confidentiel, il lui murmura à l’oreille : « Pour deux vieux imposteurs comme nous, on ne se débrouille pas si mal, hein ? »

L’ermite éclata de colère.

« Enfin, qui êtes-vous pour venir interrompre ma retraite sans la moindre gêne ? Qui vous a demandé de venir ici ? Vous ne pouvez donc pas laisser un humble pratiquant comme moi méditer en paix ? » vociféra l’ermite.

« Eh bien ! Où est-elle passée ta « perfection » de la patience ? » remarqua Patrul.
Commenter  J’apprécie          50
Un jour, alors que Patrul Rinpoché et son disciple de cœur Nyoshul Lhungtok vivaient en retraite dans les forêts de Ari Dza, Patrul demanda à Lhungtok à brûle-pourpoint : "Est-ce que ta mère te manque ?"
"Pas vraiment", répondit-il.
"A-dzi ! C’est ce qui arrive quand on ne parvient pas à développer la compassion !"

"Maintenant, tu vas aller dans le bosquet de saules, là-bas, et t’entraîner pendant sept jours à considérer tous les êtres comme ta propre mère, en te rappelant leur bonté. Ensuite, tu reviendras ici", poursuivit-il.

Loungtog passa sept jours à contempler le fait que chaque être avait été autant de mères pour lui au cours de ses vies antérieures, et à réfléchir sur l’amour qu’elles lui avaient alors témoigné. Il développa l’aspiration de les mener au bonheur et à l’éveil.

S’élevèrent alors dans son esprit la bienveillance, la compassion et la bodhicitta authentiques à l’égard de tous les êtres sensibles.

Il revint trouver son maître et lui relata les expériences qu’il avait vécues en méditation.

"C’est ça !" commenta Patrul avec satisfaction. « Voilà ce qu’il faut faire ! Si l’on pratique correctement l’entraînement de l’esprit, des signes particuliers se produisent dans votre esprit. Shantidéva a dit qu’à force de pratiquer, tout devient aisé. Les gens ne sont pas assez assidus. S’ils l’étaient, ils feraient vraiment des progrès."
Commenter  J’apprécie          40
Il est inutile de confesser quoi que ce soit. Ne vous inquiétez pas. Vous avez un esprit pur. Avoir bon cœur est la racine de tous les Dharma. En fait, c’est l’essence même de « La Marche vers l’Éveil" que je vais enseigner maintenant. C’est tout ce dont on a besoin.
Commenter  J’apprécie          30
Patrul soulignait souvent la superficialité des préoccupations mondaines et la nature intrinsèquement insatisfaisante du samsara. Il insistait tout particulièrement sur la succession de problèmes sans fin qui accompagnent invariablement le fait de posséder des choses. Ainsi disait-il : "Si vous avez de l’argent, vous avez des problèmes d’argent. Si vous avez une maison, vous avez des problèmes de maison. Si vous avez des yaks, vous avez des problèmes de yak. Si vous avez des chèvres, vous avez des problèmes de chèvre."
Commenter  J’apprécie          30
Patrul était assis sur un monticule recouvert d’herbes, près du monastère de Dzamthang ; il venait de terminer d’enseigner "La Marche vers l’Éveil" à une foule très nombreuse. Un vieil homme qui avait assisté à cet enseignement vint vers lui pour lui offrir un gros lingot d’argent en forme de sabot de cheval, une façon traditionnelle de mouler les lingots au Tibet. Hormis ce lingot d’argent, le vieil homme ne possédait presque rien ; toutefois, il estimait que faire cette offrande à Patrul, pour lequel il éprouvait une profonde foi, était un acte méritoire.

Selon son habitude, Patrul refusa l’offrande, mais le vieil homme était déterminé : il déposa le lingot aux pieds du maître et s’éloigna rapidement. Peu de temps après, Patrul se leva pour partir, abandonnant là toutes les offrandes que les habitants lui avaient faites, y compris le lingot d’argent.

Un voleur apprit que l’on avait offert un lingot d’argent au maître et résolut de le suivre dans l’intention de le lui dérober. Patrul se déplaçait souvent seul et passait ses nuits à la belle étoile. Profitant de l’obscurité, le brigand s’approcha furtivement de Patrul qui s’était endormi et se mit à fouiller ses maigres possessions : un petit sac en toile et une théière en argile. Ne trouvant pas ce qu’il cherchait, le voleur commença à palper ses vêtements.

La main du voleur réveilla brutalement Patrul qui s’écria : "Ka-ho ! Qu’est-ce que tu fais à farfouiller comme ça dans mes vêtements?"
"Quelqu’un vous a donné un lingot d’argent ! Il me le faut ! Donnez-le-moi !" exigea le mécréant surpris.

"Ka-ho", s’écria à nouveau Patrul. "Rends-toi compte de la vie lamentable que tu mènes à courir à droite et à gauche comme un idiot. Et tu as fait tout ce chemin pour un morceau d’argent ? C’est pitoyable !"

"Et maintenant, écoute-moi bien ! Retourne à ton point de départ. À l’aube tu arriveras à la petite butte où j’ai enseigné. C’est là que tu trouveras le lingot d’argent."

Le voleur était sceptique, mais il avait suffisamment fouillé les affaires du maître pour savoir qu’il ne l’avait pas emporté avec lui. Il lui semblait peu probable que l’offrande convoitée se trouvât encore à cet endroit, néanmoins, il revint sur ses pas et arriva au monticule herbeux. Le voleur chercha tout autour et finit par découvrir le lingot d’argent que Patrul avait tout bonnement laissé là.

Le brigand, un homme qui n’était plus tout jeune, commençait à s’inquiéter du genre de vie qu’il menait. Il se lamenta haut et fort : "A-dzi ! Ce Patrul est un maître authentique, libre de tout attachement. En essayant de le voler, je me suis créé un très mauvais karma !"

Tourmenté par le remords, il revint à nouveau sur ses pas, à la recherche de Patrul. Quand le voleur retrouva Patrul, celui-ci s’écria: "Ka-ho ! Te revoilà ! Toujours à courir par monts et par vaux comme un imbécile ? Et maintenant, qu’est-ce que tu veux ?"

Bouleversé, le larron fondit en larmes : "Je ne suis pas venu pour vous détrousser. J’ai trouvé le lingot et je regrette profondément d’avoir si mal agi avec vous qui êtes un véritable maître spirituel. Et dire que j’étais prêt à vous voler le peu que vous avez ! Je vous supplie de me pardonner ! S’il vous plait, bénissez-moi et acceptez-moi comme disciple !"

"Ce n’est pas la peine de te confesser et d’implorer mon pardon. À partir de maintenant, pratique la générosité et invoque les Trois Joyaux. Ça suffira", lui répondit Patrul.

Plus tard, lorsque des habitants apprirent le méfait du brigand, ils le retrouvèrent et le rouèrent de coups.

Quand Patrul eut connaissance de ces faits, il leur fit de sévères reproches : "Si vous battez cet homme, c’est moi que vous battez. Alors, laissez-le tranquille !" leur enjoignit-il.
Commenter  J’apprécie          30
Le rayonnement de cet acte parfait
Anéantit les ténèbres de la souffrance !
Le flot de nectar, la transmission de la lignée
Issue de cette réunion d’êtres sublimes,
Doucement s’écoule de la luminescente lune de la parfaite libération
Et augure un glorieux printemps :
Les lys pleinement éclos de l’enseignement du Bouddha.
Puisse le dévouement bienveillant de Konchog Tendzin,
Au service de l’activité éveillée
De « Lumineuse Lune de Connaissance et d’Amour »

[Khyentsé Rabsel Dawa],

S’étendre aux confins de l’espace.
Puisse cet acte accompli pour le bien d’autrui
Recouvrir la surface de la terre !

Ce poème d’hommage fut écrit avec joie et admiration, le 20 décembre 2016, en l’année tibétaine du Singe de Feu, en un lieu situé non loin de New York, par l’humble serviteur Tuden Nyima [Alak Zenkar Tudeng Nima], qui en fait l’offrande sur les pétales de ses dix doigts élevés au-dessus de sa tête.
Commenter  J’apprécie          30
Peu importe les pensées qui s’élèvent – bonnes ou mauvaises, positives ou négatives, heureuses ou tristes – ne vous y complaisez pas, ne les rejetez pas non plus, mais déposez-vous, sans rien altérer, dans l’esprit-même qui pense.

Que ce qui s’élève soit désirable ou indésirable, déposez-vous simplement au moment de l’émergence, sans l’altérer.
Commenter  J’apprécie          20
« Ai-je compris ou non ? » « Y a-t-il quelque chose à observer ou non ? » « Est-ce que c’est ça ou pas ? » Peu importe ce qui survient dans l’esprit, déposez-vous simplement, sans rien altérer, dans l’esprit-même qui pense.
Commenter  J’apprécie          20
Déposez-vous simplement, sans distraction, directement en celui qui cherche.
Commenter  J’apprécie          20
Nous ne trouverez pas l’esprit en le cherchant. L’esprit a toujours été vide. Nul besoin de le chercher. C’est celui-là même qui cherche.
Commenter  J’apprécie          20







    Lecteurs (24) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Matthieu Ricard et la condition animale

    Combien d'animaux terrestres sont tué tous les ans pour notre consommation?

    40 millions
    1 milliard
    60 milliards
    100 millions

    13 questions
    21 lecteurs ont répondu
    Thème : Plaidoyer pour les animaux de Matthieu RicardCréer un quiz sur ce livre

    {* *}