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Citations sur La momie (19)

Quand nous sommes las, nous parlons avec tendresse des rêves comme s’ils incarnaient nos désirs véritables – ce que nous aurions, lorsque ce que nous avons nous déçoit si amèrement. Mais pour ce vagabond, le monde concret a toujours été le véritable objet du désir. Et la lassitude n’est apparue que lorsque le monde prenait l’apparence du rêve.
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Détrousseurs des morts, éloignez-vous de cette tombe si vous ne voulez pas en réveiller l’occupant, car sa colère ne pourra être contenue. Ramsès le Damné est mon nom. Jadis Ramsès le Grand de la Haute et de la Basse-Égypte ; vainqueur des Hittites, bâtisseur des temples ; bien-aimé du peuple ; et gardien immortel des rois et reines d’Égypte à travers les siècles. En cette année de la mort de la grande reine Cléopâtre, alors que l’Égypte devient province romaine, je m’abandonne aux ténèbres éternelles ; prenez garde, vous qui permettrez aux rayons du soleil de franchir cette porte…
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Comment pourrais-je supporter plus longtemps ce fardeau? Comment continuer d'endurer cette solitude? Cependant je ne peux mourir. Ses poisons ne me font aucun mal. Ils prennent soin de mon élixir afin que je puisse rêver d'autres reines, belles et sages, et qu'elles partagent les siècles avec moi.
Mais n'est-ce pas son visage que je vois? Sa voix que j'entends? Cléopâtre. Hier. Demain. Cléopâtre.
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« C’est l’effet que ça me fait, cette potion dans mes veines, dit-il. Je n’ai besoin de rien, mais rien ne me rassasie. Seul l’amour, peut-être. C’est pourquoi j’attends. » Il parla plus doucement. « J’attends que tu m’aimes, si c’est là ce qui est nécessaire. »
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Lawrence sourit. Il s’adressa en latin à la momie, élaborant ses phrases avec soin.
« Sais-tu combien de temps tu as dormi, immortel pharaon ? Toi qui affirmes avoir vécu un millénaire. » Écorchait-il la langue de César ? Il avait passé tant d’années à traduire des hiéroglyphes qu’il se sentait rouillé quand il s’agissait de parler le latin. « Cela fait deux fois plus longtemps que n’a duré ta vie, Ramsès, depuis que tu t’es enfermé dans cette chambre ; depuis que Cléopâtre a offert son sein à la morsure du serpent venimeux. »
En silence, il contempla un moment la silhouette. Existait-il une momie qui n’éveillât pas chez quiconque une peur profonde de la mort ? On pouvait croire que la vie avait subsisté ici d’une manière ou d’une autre ; que l’âme était emprisonnée sous les bandages et qu’elle ne pouvait être libérée que si la chose était détruite.
Sans réfléchir, il reprit la parole en anglais :
« Oh, si seulement tu étais immortel ! Si tu pouvais poser les yeux sur ce monde moderne ! Et si seulement je n’avais pas à attendre qu’on me donne la permission d’ôter ces affreuses bandelettes pour regarder… ton visage ! »
Le visage. Avait-il quelque chose de changé ? Non, c’étaient seulement les rayons du soleil, n’est-ce pas ? Mais ce visage semblait en effet plus charnu. D’un geste plein de révérence, Lawrence tendit la main pour le toucher, mais se ravisa et resta le bras en l’air, immobile.
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« Mais écoute ça, Samir. Ce sont les dernières pensées de Ramsès : Les Romains ne peuvent pas être condamnés pour la conquête de l’Égypte ; en définitive, c’est le temps lui-même qui a eu raison de nous. Toutes les merveilles de ce nouveau siècle devraient m’arracher à mon chagrin, et pourtant je ne parviens pas à panser les blessures de mon cœur. Donc mon esprit souffre, mon esprit se referme comme une fleur privée de soleil. »
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Samir se leva et s’étira timidement. Lawrence le regarda s’approcher de la momie. Que faisait-il ? Il examinait les bandelettes autour des doigts, l’étincelante bague en forme de scarabée, si clairement visible à la main droite. Aucun doute, c’était un authentique trésor datant de la dix-neuvième dynastie, se dit-il.
Il ferma les yeux et se massa doucement les paupières. Puis il les rouvrit et se concentra à nouveau sur le papyrus devant lui.
« Samir, j’en suis sûr, ce brave homme est en train de me convaincre. Maîtriser à ce point différentes langues est prodigieux. Sans compter que ses conceptions philosophiques sont aussi modernes que les miennes, dit Lawrence en prenant le document qu’il avait étudié plus tôt. Je voudrais que tu jettes un œil à ceci, Samir. Ce n’est ni plus ni moins qu’une lettre adressée à Ramsès par Cléopâtre.
— Mais c’est une supercherie, Lawrence. Une sorte de plaisanterie romaine.
— Non, mon ami, il n’en est rien. Elle a écrit cette missive à Rome quand César a été assassiné ! Elle dit à Ramsès qu’elle vient le retrouver, et l’Égypte aussi. »
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Lawrence et Samir étaient assis côte à côte sur leurs chaises en toile pliantes, attablés au vieux bureau, le rouleau de papyrus étalé devant eux.
Veillant à ne pas appuyer de tout son poids sur le meuble fragile, Lawrence griffonna rapidement ses traductions dans son journal relié de cuir.
Par moments, il jetait un coup d’œil à la momie par-dessus son épaule, ce grand roi qui avait simplement l’air de dormir. Ramsès l’Immortel ! Rien qu’à cette idée, Lawrence était transporté d’excitation. Il savait qu’il serait encore dans cette étrange chambre bien après le lever du soleil.
« Mais c’est forcément une supercherie, déclara Samir. Ramsès le Grand qui aurait protégé les familles royales pendant un millénaire ? Qui aurait été l’amant de Cléopâtre ?
— Oh, mais c’est sublimement plausible ! », répliqua Lawrence en posant un instant sa plume, fixant le papyrus. Ses yeux lui faisaient affreusement mal.
« Si une seule femme avait pu pousser un homme immortel à s’ensevelir de son propre gré, ce serait bien Cléopâtre », ajouta-t-il.
Il étudia le buste de marbre devant lui, caressa tendrement la joue lisse et blanche de la reine d’Égypte. Oui, il le concevait. Cléopâtre, bien-aimée de Jules César et de Marc Antoine ; Cléopâtre, qui avait résisté à la conquête de l’Égypte par les Romains bien plus longtemps que n’importe qui l’eût imaginé ; Cléopâtre, l’ultime souveraine de l’Égypte antique. Mais l’histoire… il devait poursuivre sa traduction.
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« Et si vous voulez vivre en Égypte, dit Alex à bout de souffle, et chercher des momies avec votre père, eh bien, nous irons en Égypte. Nous partirons juste après le mariage. Et si vous voulez manifester pour que les femmes obtiennent le droit de vote, ma foi, je marcherai à vos côtés.
— Oh oui, c’est ce que vous dites maintenant. Et je sais que vous le pensez de tout votre cœur. Mais, Alex, je ne suis tout simplement pas prête. Je ne peux pas. »
Elle ne supportait pas de le voir à ce point éperdu. Elle ne supportait pas de le voir blessé. Si seulement il y avait une once de méchanceté en lui, juste une pointe de malice comme chez n’importe qui d’autre. Il n’en aurait été que plus beau. Grand, mince, les cheveux bruns, il était trop angélique. Ses yeux sombres et vifs révélaient trop facilement son âme. À vingt-cinq ans, il était un garçon fougueux et innocent.
« Que feriez-vous avec une suffragette pour épouse ? demanda-t-elle. Ou bien une exploratrice ? Vous savez qu’il est fort probable que je devienne exploratrice, ou archéologue. J’aimerais être en Égypte avec père en ce moment même.
— Ma chérie, nous irons là-bas. Mais épousez-moi d’abord. »
Il se pencha en avant, comme pour l’embrasser. Mais elle recula d’un pas, la valse les entraînant à une allure folle, si bien que, l’espace d’un instant, la tête lui tourna, et elle eut presque le sentiment d’être réellement amoureuse.
« Que puis-je faire pour vous conquérir, Julie ? lui murmura-t-il à l’oreille. J’apporterai les Grandes Pyramides à Londres.
— Alex, voilà longtemps que vous m’avez conquise », répondit-elle en souriant.
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Certaines femmes doivent sourire pour révéler leur beauté. D’autres doivent pleurer. Mais Julie, elle, rayonnait vraiment lorsqu’elle prenait un air grave
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