Les Infortunes de la Belle au Bois Dormant, tome 1 : Initiation

L'erreur est de s'imaginer qu'il s'agit d'autre chose que d'un jeu d'enfants...

Jeu dangereux (qui sait qu'il n'a rien d'innocent). Jeux de la "suspension" pour vérifier ses hypothèses sur le moment, de la tension...
Faire durer le plaisir juste assez pour recommencer sans avoir cassé son jouet

Accrochez-vous, cette trilogie n'a rien à voir avec les Cinquantes Nuances ! Je m'attendais à quelque chose de soft étant donné le résumé et notamment de la mention de cette douce princesse qu'est la Belle au bois dormant … et pourtant ! J'ai trouvé ce roman rempli (je n'exagère pas) de sexe, pas une page sans qu'on parle de cela. En fait l'histoire de la belle au bois dormant est à peine exploitée : on part tout de suite dans un lieu où la soumission, l'esclavage et les vices sont célébrés. La Belle est en fait une petite dévergondée qui ne peut s'empêcher de regarder avec envie tous les mâles autour d'elle. Je l'aurai préférée si elle s'avouait sa perversité à elle-même car tout le long du roman, elle s'afflige de ce désir qui monte sans arrêt en elle et j'ai trouvé cela lassant. Je ne pense pas qu'Anne Rice montre particulièrement les femmes comme des objets dans ce roman car il faut quand même préciser que les femmes comme les hommes sont traités comme des moins que rien, à se faire fesser toute la journée et à jouer à des jeux pervers. J'ai bien aimé le personnage du prince Alexis et de la Reine qui, pour moi, ont une vraie personnalité qui dénote de tous ces princes et princesses. J'ai trouvé qu'il y avait trop de scènes de sexe, et j'ai détesté ces longues descriptions de scènes de soumissions (qui duraient parfois pendant un chapitre !). Et je n'ai pas tellement compris la fin … Surtout le comportement de la Belle qui veut se faire passer pour une sainte alors qu'elle est très éloignée de tout ça … Anne Rice décrit très bien les moindres détails et ça aidait beaucoup à se représenter les diverses scènes, ce que j'ai trouvé très bien. Les autres points positifs pour moi ont été les quelques rebondissements, les deux personnages cités plus haut, et quand même cette fin qui donne envie de lire la suite pour comprendre ce qui va arriver à la Belle.

Nous voici bien loin du « Ils se marièrent et vécurent heureux pour toujours ». Quand on ne connait d'Anne Rice que « Entretien avec un vampire », on est vite mis dans un tout nouveau bain avec ce titre. Et encore bien plus loin de Disney qui a enjolivé les (més)aventures de « La Belle au bois dormant ».
On pourrait même saluer l'autrice d'avoir reprit l'histoire avec la noirceur que Charles Perrault avait insufflé dans son conte. Certes, la Belle ne finit pas enceinte dans son sommeil, mais le viol est bien là pour entamer sa relation avec le Prince.
Plus aucun doute n'est alors permis : ce sera pornographique ou ça ne sera pas ! Anne Rice prend un soin tout particulier à décrire les sensations nouvelles de la Belle qui sent son corps découvrir les affres du désir, du plaisir et de la souffrance. À tel point que les féministes acharnées pourraient y voir une oeuvre dégradante alors que même la gent masculine en prend pour son grade.
C'est l'archétype même du Sadomasochisme dans ce qu'il a de plus douloureux, de plus effroyable et de plus enivrant pour ceux qui goûtent à ce genre de pratiques. Rien n'est omis au lecteur qui se parera également de feu aux joues ou de sueurs froides lors des descriptions détaillées. Parfois même se retrouveront-ils à ressentir les mêmes sensations que la Belle quand elle souffre de coups de battoir, quand on l'examine dans une salle de banquet jusque dans sa plus profonde intimité ou encore les sévices du prince Alexis, un autre des nombreux esclaves nus du château.
Ce n'est donc pas un livre à mettre entre toutes les mains ! Sachez d'emblée que le sadisme y détient une place de choix, les coups et les humiliations remplissent les pages de ce premier tome qui ne pourra pas délecter tout le monde… mais pour les amateurs du genre : quelle adaptation de ce conte qui débute là où souvent, les adaptations plus juvéniles s'arrêtent.

Déroutant et dérangeant ont été les premiers mots qui me sont venue à l'esprit au début du livre.
Puis après cela fut la curiosité de découvrir un univers plutôt inconnu, de savoir ce qui pouvait arrivé à Belle à chaque ligne, j'ai même fini par légèrement stressé pour elle ^^.
Au final, je dirais que ce livre n'est pas trop mal mais peut être trop stéréotypé au niveau du genre SM.
A découvrir la suite des infortunes de la Belle ^^.

L'histoire de la Belle au bois dormant, tout le monde la connait : une jolie fille un peu bêbête qui tombe dans un traquenard des plus grossiers (« mais si, viens, touche, ça pique à peine, c'est pas comme si j'avais jeté une malédiction sur toute ta famille à ta naissance, j'suis qu'une pôv' vieille inoffensive, TRUST ME »), et qui tombe dans un sommeil presque interminable jusqu'à ce qu'un prince de compétition vienne la réveiller d'un bâââiser.

Anne Rice a gentiment remanié le conte originel et en a livré une version bien plus épicée. En effet, Initiation s'ouvre sur l'éveil de notre belle princesse… Eveil sur tous les plans, puisque le prince a décidé de donner de sa personne pour qu'elle daigne enfin ouvrir l'oeil. Et puis le parallèle avec le conte, s'arrête là. le prince fait de la Belle son esclave (normal, elle lui en doit une quand même) et l'emmène dans son royaume, ou plutôt dans celui de sa chère mère, où de nombreux autres jeunes gens sont, tout comme elle, dévoués aux plaisirs des puissants. La Belle, en dépassant ses craintes, va explorer une nouvelle sensualité extrême.

Comment ne pas penser à Sade ? le titre même le suggère. On retrouve dans ces pages l'ambiance chère au marquis des lieux de débauche, des innocences avilies et des jeux de domination. Cependant, la version Rice est bien plus soft et n'a rien à voir avec le carnage des 120 journées. Entendons-nous bien, Sade aura toujours une place attitrée dans ma bibliothèque et dans mon coeur mais les oeuvres que j'ai préférées sont sans aucun doute les moins trash : je vous en prie, lisez ou relisez Aline et Valcour, c'est aussi long que bon. (pour rester dans la thématique).

Du Sade adouci donc. Mais de la perversion quand même, de jolies explorations (coup de coeur particulier pour le personnage énigmatique du prince Alexis) et l'écriture d'Anne Rice, qui, dans son avant-propos, livre un aveu touchant. Non, nous ne l'aurions pas attendue dans ce genre. Oui, nous sommes ravis qu'elle ait sauté le pas. « La société a pris conscience que les femmes ont droit à la sensualité autant que les hommes… » nous dit-elle. Oui et re-oui.
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