Préface
Quand C'est Nabum m'a contactée pour préfacer son roman, ce fut une divine surprise.
Étonnée d'être sollicitée par celui qui, dans ses célèbres Chroniques ovales, est prompt à épingler les élus locaux dont je suis. C'est Nabum aime la politique, mais se méfie des "politiques". Cependant, j'aime ce personnage qui va pieds nus. Sauvage, sensible, injuste, généreux, grinçant, imprévisible... Il ressemble à la Loire, qu'il raconte à qui veut bien prendre le temps de l'écouter.
Je m'attendais donc à découvrir un roman naturaliste, disséquant la vie ligérienne. Mais c'eût été trop facile, voire attendu. Ce
Règlement de conte sur la Loire est, en fait, un thriller, et il a été écrit par deux auteurs ! Écrire à quatre mains est en soi un exercice périlleux et complexe, sans doute encore plus quand il réunit une femme de radio et un conteur.
Nadine Richardson et C'est Nabum forment donc ce couple improbable. Elle est bretonne, lui ligérien, elle aime l'immédiateté, lui la lenteur. Leurs deux mondes, apparemment irréconciliables, se mêlent pourtant pour ne produire qu'une seule et même musique, au rythme des contes. Impossible de savoir de quelle main provient l'évidente féminité de l'écriture voluptueuse de ce polar...
Nadine Richardson a créé des personnages dont la noirceur et la profondeur sont à la hauteur de la majesté du fleuve (le Bonimenteur de Loire dirait la rivière). Et l'intrigue fonctionne, nous bouscule... de l'amour à la mort.
Il y a de la poésie dans cette histoire. Il y a de l'émotion, comme celle que l'on peut ressentir en découvrant le méandre de Guilly ou le pont de l'Europe à Orléans.
Nathalie Kerrien
Adjointe chargée de la culture à la ville d'Orléans,
Ancienne présentatrice du journal régional de France3