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Et voilà le dernier tome des racontars arctiques de Jørn Riel.

Afin d'y mettre un point final, je vais laisser la parole aux chasseurs du nord-est groenlandais que j'ai accompagnés pendant toutes ces semaines de lecture :

Bjørn (inspiré) : Voyez-vous, vous ne retrouverez pas de groupe aussi extraordinaire que le nôtre. de part le côté épique de nos conditions de vie, mais également de part notre tempérament si typique et impossible à rencontrer autre part qu'ici-même.

Lasselille (réfléchissant intensément) : Bjørn, "épique" c'est quand on met quelque chose dans la nourriture qui brûle la bouche et la gorge c'est ça ? Alors je comprends pas ce que tu veux dire parce qu'ici on a pas ça.
Ou alors tu parles de l'eau-de-vie ? ça c'est sûr qu'elle brûle bien tout, et même que celle fabriquée par Valfred elle permet aussi de nettoyer le sol. On a remarqué ça avec l'ours qui a défoncé la porte alors qu'on était partis tous les trois relever les pièges avec Museau, tu te souviens ? Il a senti l'odeur de la bouffe à l'intérieur et s'est dit qu'il allait nous rendre une petite visite. Au passage il a goûté à la gnôle de Valfred en en mettant partout, et ça lui a fait un drôle d'effet, on a même pas eu besoin de lui régler son compte c'était déjà fait. D'ailleurs je comprends pas ce qui s'est passé parce que nous ça nous fait jamais ça. C'était peut-être un bidon qui avait mal viré ?

Valfred (allongé) : Eh oui mon petit Lasselille, les ours polaires ont beau être de grosses bestioles, ils ne sont pas capables de profiter autant que nous des plaisirs de la vie et ils ne comprennent rien à la distillation d'alcool. Tiens d'ailleurs, tu peux me resservir un peu de cette délicieuse eau-de-vie de myrtilles ? J'ai la gorge sèche.
Tout ça me rappelle un gars que j'ai connu à Ringsted et qui voulait gagner de l'argent en fabriquant sa propre version de l'alcool de genièvre. Il n'avait pas tort, car c'est une boisson qui n'était pas encore tellement développée à l'époque.
Alors il a fait plusieurs essais avec son alambic, jusqu'à tomber sur la recette qui allait bien. Un peu râpeuse mais en même temps qui coulait toute seule. Puis il a vendu ça près des abattoirs, vous voyez, par le bouche à oreille. Il disait qu'il voulait "se constituer une clientèle fidèle", et donc qu'il valait mieux qu'il présente lui directement son produit plutôt que passer par l'épicier. C'était pas une mauvaise idée d'après moi, parce que franchement ce qu'on trouvait à l'épicerie c'était plutôt du sirop de gingembre pour enfants que vraiment de l'alcool, et rien ne vaut une bonne discussion avec un producteur local.
Malheureusement pour lui ça n'a pas aussi bien fonctionné qu'il le pensait, il y en a eu certains pour se plaindre d'avoir été empoisonnés ! Ils disaient que ça avait fait tomber leurs dents ou leurs cheveux, voire même qu'ils avaient failli cracher leurs tripes avec un tout petit fond de verre.
Résultat, le gars a fini par se recycler dans la vente de détergents en produisant toujours son alcool de genièvre. Il a juste changé le nom sur les bouteilles, en indiquant que ses détergents avaient une odeur de genièvre. Vous n'allez pas le croire, mais ça a nettement plus marché et il a fini par gagner assez d'argent pour aller s'installer ailleurs au sud.

Siverts : Et c'est quoi le rapport avec tout le reste ?

Valfred : Et bien que certaines personnes ne sont pas capables d'apprécier certaines saveurs bien trop subtiles pour elles. Et que ceux du sud sont incapables d'apprécier notre saveur à nous.
Petit Hansen, tu veux bien me resservir encore un peu ? Parler m'a donné soif.

Hansen (servant Valfred) : Affirmatif.

Pedersen (l'air accablé) : de toute façon, personne ne croira jamais le récit de nos exploits. Qui ira croire qu'un gars comme moi d'à peine 1m50 a pu descendre des ours polaires 2 fois plus gros que lui et faire de loups arctiques des chiens de traineau ?

Anton : J'ai pourtant essayé de reproduire au mieux tout ce qui a pu nous arriver en collant au plus à la réalité.

Herbert : Et moi j'ai même fait tout ce que j'ai pu pour qu'Anton soit vraiment à son aise pour écrire sur nous et je lui ai fait tout un tas de suggestions.

Bjørn : C'est ainsi, le petit peuple est incapable de saisir ce qui le dépasse. Mieux vaut le laisser croire que tout ceci n'est qu'une série de racontars imaginés durant l'hiver arctique par un homme qui cherchait à échapper au vertigo.
Pour paraphraser de manière personnelle le grand poète, je clôturerai notre épopée par ces quelques mots : "Tout est bien qui finit".

Lasselille : Mais Bjørn, ça veut rien dire comme phrase !

William-le-Noir : C'est pas comme si ça lui arrivait de dire des trucs censés.

Bjørn : Eh taisez-vous donc et laisse la solennité de cet instant emplir le lecteur ! C'est fini bordel !
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Deux livres de cet auteur que je déguste avec plaisir. On retrouve certains personnages de la maison des célibataires, et notamment le fameux mariage qui finalement va être à nouveau sur le devant de la scène sur la fin du livre. Ce dernier se découpe en petites histoires non pas comme des chapitres mais plus comme des suites d'événements. C'est dépaysant, marrant, loufoque parfois, une vrai parenthèse qui fait du bien loin de la rentrée littéraire, loin des clichés, une bulle d'air pur et de choses simples.

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Jorn Riel a écrit la série de livres "Racontars Arctiques" qui sont des histoires inspirées des traditions et des légendes des peuples autochtones de l'Arctique.
Le dernier livre de la série, "Le Naufrage de la Vesse-Marie", est un exemple de l'humour et de la roublardise de l'auteur.

Les chasseurs du nord-est du Groenland doivent arrêter leurs stations de chasse et retourner au Danemark, ce qui les oblige à trouver une autre vie.
Les personnages sont attachants et mémorables, et le livre met en avant la solidarité entre les chasseurs et les grands espaces qu'ils ont du mal à quitter.

Avec sa plume pleine d'humour, Jorn Riel a su créer un univers captivant, des personnages attachants et honorer les traditions des peuples autochtones de l'Arctique.
"Le Naufrage de la Vesse-Marie" est un exemple parfait de cette série de livres qui offre un aperçu unique de la vie dans l'Arctique. En outre, ce dernier tome a une fin en apothéose, qui clôt de manière satisfaisante la série de livres.
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Ce dernier épisode de l'excellente série “Racontars arctiques” parle de la relocalisation des divers chasseurs dans le sud du Groenland suite à la fermeture des activités par la compagnie qui les employait. Ce changement majeur, redouté de tous, se fait finalement avec plus ou moins de bonheur selon les cas, mais l'adaptation est généralement moins pire que prévue, la débrouillardise et le caractère d'acier de ces hommes leur étant particulièrement utiles pour cette transition.

Les aventures de nos chasseurs sont toujours aussi suaves, souvent ironiques, tel Valfred, célibataire endurci et convaincu, qui fini par convoler en une noce mémorables. Certains se découvrent de nouvelles passions, d'autres poursuivent leurs anciennes sur de nouveaux territoires. Bien qu'il s'agisse d'une finale et qu'on regrettera la fréquentation de ces êtres exceptionnels et désorientants, il n'y a rien de vraiment triste dans cet opus outre la mort aussi accidentelle que loufoque de l'un et le suicide pleinement assumé d'un autre que l'on connaissait déjà depuis le tome précédent. Au fil de ces racontars il y a plein d'allusion aux aventures antérieures, ce qui ravive de beaux et parfois d'émouvants souvenirs. Dire que j'ai apprécie cette série est faux; je l'ai adoré !

En terminant je ne peux m'empêcher de citer l'auteur sur la définition d'un racontar: “Ce sont des histoires vraies qui pourraient passer pour des mensonges, à moins que ce ne soit l'inverse”.
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250 pages de pur bonheur. Parfait pour être en phase avec les températures frisquettes et les chutes de neige (…pas fini semble nous indiquer Météo France). Alors, à défaut de pouvoir vous rendre au boulot (bon, dans mon cas, pas de souci…!), allumez un bon feu…

Puis savourez ces nouvelles du Groenland — deux cartes fournies dans cette édition pour vous repérer car cela se déplace beaucoup, et pour cause : L'administration centrale décide de rapatrier la petite communauté de chasseurs au Danemark. Bref, de fermer les bases arctiques.

Or, couper soudainement ces personnages haut en couleurs et totalement indépendants de leur mode de vie, les réacclimater à la vie citadine, c'est pas simple. D'autant que tous ne sont pas armés intellectuellement pour revenir…! Aninsi Lassellile, le compagnon de chasse de Bjørken, fait partie de ces individus indéracinables.

J'ai découvert Jørn Riel dans les années 2000 et tout est à lire… Sachez que les précédents livres de Riel sont disponibles en 10/18 comme le canon de Lasselille, un curé d'enfer, La vierge froide et autres racontars, La passion secrète de Fjordur, Un safari arctique et bien d'autres récits épiques…! Ce dernier livre est bien entendu à lire APRÈS tous les autres récits de Jørn Riel car vous allez retrouver tous les personnages survivants et suivre leurs nouvelles directions (et je peux vous assurer que vous allez être surpris et amusé)…
Lien : http://www.urbanbike.com/ind..
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Une circulaire ministérielle intime à des chasseurs du Nord-Est du Groenland de regagner le Danemark. Chacun va faire preuve de beaucoup d'imagination pour s'accommoder au mieux aux contraintes de la réalité. C'est dans cette période de turbulence que sombre la Vesle Mari.

Cet ouvrage se présente comme le dixième et ultime opus des Racontars arctiques traduits du danois. J'ai commencé ma lecture des racontars par celui-là. Même si chacun peut se lire séparément, j'aurais apprécié de commencer par le premier afin de mieux comprendre l'intrigue générale qui fédère l'ensemble des histoires. En effet, la présentation de la circulaire s'effectue dans un tome précédent et ce dixième tome nous conte les adieux et le départ des chasseurs. Par ailleurs, de nombreuses références à des racontars antérieurs parsèment le présent opus. Des racontars qu'on peut lire isolément, mais il reste préférable de lire les premiers d'abord afin de se faire une meilleure idée de l'ensemble.

J'ai trouvé cet ultime opus très dépaysant (les paysages du Groenland sont superbement décrits, le lecteur voyage dans les fjords, l'inlandsis, sur les glaciers arctiques), rafraîchissant, plein d'humour, même si l'auteur sait ménager des moments dramatiques. Les cartes du début sont très éclairantes et permettent de suivre la progression des chasseurs au coeur du Groenland.

Si une intrigue générale fédère l'opus, chaque histoire possède sa propre unité. Chacune se focalise sur un ou deux personnages, des chasseurs qui vivent ensemble ou voyagent dans le pays. Ainsi, la première histoire, qui allie avec audace moments comiques et instants dramatiques nous présente un chasseur nommé Museau qui va payer cher sa pudibonderie. J'ai beaucoup apprécié cette histoire qui enchaîne les événements et les actions de manière rythmée jusqu'au final impitoyable… Globalement les personnages présentent un caractère bien affirmé : au-delà de leur naïveté et de leur tempérament bourru, ils restent extrêmement attachants. J'ai également été captivée par l'histoire de Valfred, un chasseur prêt à se marier, même avec une femme à la réputation douteuse, afin de ne pas abandonner un certain mode de vie.

Beaucoup de portraits attachants de chasseurs, une invitation au voyage, des ressorts comiques du plus bel effet, un enchaînement réussi de racontars dont Jorn Riel dit qu'ils sont « des histoires vraies qui pourraient passer pour des mensonges, à moins que ce ne soit l'inverse ».
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Quand il s'est avéré que les chasseurs du Nord Est du Groenland devaient déguerpir fissa sous l'injonction d'une circulaire officielle, - plus de chasses ni de pêches, mais une réserve hautement protégée - nos hommes un peu pris au dépourvu dans un premier temps, et très proches du désespoir pour certains, décident, chacun à leur manière, de « résister » ou de désobéir…
D'histoires en histoires, de « racontars en racontars » comme aime à les appeler Jorn Riel lui-même, le naufrage de la Vesle Mari nous conte la destinée de certains de ces hommes qui n'ayant rien à perdre hormis la liberté, les plaines enneigées ou glacées, chiens, traineaux et bavardages autour d'un verre d'alcool, préfèrent imaginer des plans abracadabrants plutôt que de se rendre.

La suite ci-dessous :
Lien : http://lily-et-ses-livres.bl..
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Le gouvernement danois l'a décidé : toutes les stations qu'elle entretient dans le nord-est groenlandais doivent être fermés et leurs occupants rapatriés dans leur pays natal.
Mais pour ces quelques habitants, tous des solitaires habitués au grand froid dans cette terre aussi glaciale que déserte, cette nouvelle est synonyme de catastrophe. Leur terre natale, surchauffée et surpeuplée, ils ne la connaissent qu'à peine, oubliée depuis longtemps. Et pour des gens de cette trempe toutes les idées, mêmes les plus farfelues, sont bonnes pour trouver une échappatoire. On pense même à l'indépendance du nord-est groenlandais. Hélas les grandes idées font vite place à de bien plus petites.
Et tous vont connaître un sort différent. Pour Museau, qui préfère se laver en pleine nature que se montrer tout nu à ses camarades, c'est le gel éternel. Doc et le télégraphiste Mortensen manquent de se perdre à tout jamais en cherchant à franchir l'Islandis à vélo à voile. Lasseville, le jeune chasseur un peu simplet, envoyé par Bjorken dans le désert blanc pour attendre une hypothétique mission française, flirte avec la folie. Et le bateau d'Olsen, la « Vesle Mari », fait irrémédiablement naufrage… sauf que le capitaine avait juste avant souscrit à une assurance avantageuse, pour mieux rebondir.
Finalement, que l'on se rassure, tous vont réussir à se recaser, mais sûrement pas au Danemark…

...

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Un peu de déception avec cet opus de racontars. Autant j'avais aimé les premiers que j'avais lus, il y a fort longtemps, autant cet opus m'a semblé répétitif et lassant. Heureusement, le grand Nord est bien là, glace, neige, banquise, soleil éblouissant et nuits interminables. Un filon épuisé pour moi.
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Après avoir lu « La vierge froide et autres racontars », « La maison des célibataires », puis « le jour avant le lendemain », c'est avec gourmandise que j'ai attaqué ce tout dernier opus de Jorn Riel. Comme lors des précédentes lectures, je me suis régalée grâce à la verve inégalable de cet écrivain danois. Je puis vous assurer, en outre, que le dépaysement est garanti.



Nous sommes plongés dans le nord-est du Groenland en compagnie de chasseurs qui vivent, le plus souvent à deux, dans des stations isolées de toute civilisation. de temps à autres ils se rendent visite, ce qui donne lieu à de joyeuses fêtes, préparées longtemps à l'avance et bien arrosées. Jorn Riel, avec son talent de conteur hors du commun, nous fait vivre les péripéties parfois dramatiques mais le plus souvent cocasses de ces hommes un peu bourrus mais dont le sens de l'amitié n'est jamais pris en défaut.



On peut imaginer avec « le naufrage de la Vesle Mari et autres racontars », que Jorn Riel met un terme à sa série des racontars. En effet, nos chasseurs viennent de se voir signifier par le gouvernement que leurs stations de chasse allaient être fermées et qu'il leur fallait donc songer à un reclassement. Pas simple pour des hommes habitués à vivre isolés de la société ! Jorn Riel va pourtant imaginer à chacun le destin qui lui correspond le mieux…. Chaque chapitre raconte une histoire mais toutes sont liées entre elles. le dernier chapitre offre un clin d'oeil au délicieux petit roman la « maison des célibataires », dont je conseille également la lecture au passage.

Des histoires tendres et rafraîchissantes qui mettent de bonne humeur à tous les coups !

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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