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Citations sur Hommes, bois, abeilles (11)

Le berger
De bon matin, quand la plupart des gens dorment encore, et tard dans l'après-midi, par n'importe quel temps, il monte au parc de Valgiardini pour donner de la nourriture et de l'eau à ses animaux : c'est l'exercice qu'il fait pour rester "en vie" avec le monde.
A un petit garçon de la ville qui lui demanda un jour à quelle distance était sa maison, il répondit :
-- Autrefois elle était à un quart d'heure de marche, maintenant elle est à trente minutes.
Et il expliqua au gamin qui le regardait sans comprendre :
-- Quand j'étais jeune je marchais vite et la maison était plus près, maintenant je marche plus lentement et la maison s'est éloignée. Si j'arrive à cent ans, elle sera à un heure de marche. p 114
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En avril 1945, j'étais dans un Lager et j'avais entendu le coucou chanter dans les bois de Gratz ; ensuite, dans les décombres d'un bombardement, un vieux habillé en chasseur m'avait murmuré :
--- N'attends personne, mon ami. Rentre chez toi ! File !
C'est aussi pour cela que chaque année j'attends impatiemment le chant du coucou qui, ce jour lointain, aura sans doute également réjoui mes camarades de jeu et d'école devenus partisans, attendant le signal dans le Bois-Noir. Bref, à chaque printemps, les hirondelles pour mon enfance heureuse et le coucou pour le jour de l'espoir sont pour moi des signes de toujours. En effet, si nous n'avons pas d'espérance, à quoi bon vivre ? p 77 78
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L'humidité du bois, l'odeur de la terre humifère, les couleurs des feuilles de hêtre, du sorbier, du saule des chèvres, de l'aulne blanc tranchant sur le vert sombre des sapins et la splendeur flamboyante d'un merisier ; lui avec son chien ; et le silence amplifié par les brefs appels des oiseaux de passage, par le battement d'ailes d'une grive, par le tintement argentin du grelot attaché au collier de son chien. Marcher comme ça pendant toute la vie. Toujours. p62
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Nous marchâmes encore, mais il n'y avait plus de sentiers, on ne voyait plus de maisons, on aurait que dans tout ce monde en guerre il n'y avait plus personne : seulement nous quatre, les neufs chasseurs en bas à leurs postes et les cerfs dans l'épaisseur du bois. (Les journées dans le Nord-est)
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En effet, si nous n'avons pas d'espérance, à quoi bon vivre ?
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Certaines fois, quand il entendait dans ce profond silence les bruits du village, tout en bas, il était surpris par le souvenir d'une ville de la lointaine plaine, là-bas, où il y avait des vitrines, des lumières, des cinémas, beaucoup de monde et ses camarades qui sortaient de l'usine, la circulation, les immeubles. Mais qu'est-ce qu'il y avait de vrai là-dedans ?
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Ils sont loin les jours du Nord-Est et je me suis construit une maison là où commence la forêt. En octobre je marche avec mes souvenirs par bois et par monts. Dans l'ample vallée il y a un endroit où poussent les bouleaux : l'automne répand sur la terre les larmes ambrées de leurs feuilles p 12
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Presque toujours, pendant ses vacances, la pluie arrivait : une pluie fine et continue qui faisait du ciel, du village, du bois, de lui, de tout, quelque chose d'uniformément mélancolique. Il l'entendait arriver dans la nuit, battre sur les toits d'ardoise, gargouiller dans les gouttières en bois, et il se laissait envahir par une subtile douceur qui le défaisait . Il avait l'impression d'être lui aussi la terre du bois, l'humus que la pluie fécondait. (Vacances d'octobre)
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Cette matinée d'octobre, lumineuse dans le soleil qui faisait briller les gouttes sur les toiles d'araignées, était un enchantement de sons et de couleurs ; don Marco Lièvre ne regardait pas autour de lui parce que, sans s'en rendre compte, il faisait partie du matin : il ne faisait qu'un avec les chiens, avec le lièvre, avec ses compagnons chasseurs éparpillés dans les montagnes et la vallée, et avec les maisons de sa paroisse. p45
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Même s'il était devenu prêtre, il n'avait pas fait voeu de renoncer à la chasse ; il est vrai que quelques chanoines de la curie ne voyait pas cette activité d'un bon oeil, et c'est sans doute la raison pour laquelle, dans les environs, on l'appelait "Don Lièvre". Mais ne parlait-on pas, jusque dans la Bible, de grands chasseurs devant l'Eternel ? Et manger de la polenta et du gibier avec un bon verre de vin, une fois de temps en temps, c'était sans doute moins qu'un péché véniel ; et mieux encore, après cela on devient meilleur, meilleur au point de pardonner du fond du coeur les médisances des commères, et de mieux comprendre les misères du monde. p35
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