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Citations sur Les élégies de Duino - Les sonnets à Orphée (25)

Première élégie



extrait 6

Des voix, des voix. Mon cœur,
écoute, comme seul les saints savaient écouter ;
au point qu’un prodigieux appel les soulevait du sol ;
eux, cependant, improbables, toujours agenouillés,
ne remarquaient rien : tout en eux écoutait.
Non pas que toi tu puisses supporter la Voix,
et de loin.
Mais entends le souffle, entends
la nouvelle qui ne cesse de se former du silence.
Le bruissement des jeunes morts monte vers toi.
Partout où tu entrais, dans les églises de Naples ou de Rome,
leur destin ne t’avait-il pas tranquillement abordé ?
Ou encore, une inscription attirait ton regard, comme naguère
cette plaque à Santa Maria Formosa.
Ce qu’ils me veulent ?
Que doucement je défasse
l’apparence d’injustice qui gêne parfois,
un peu, le clair mouvement de leurs âmes.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 4

Largue le vide de tes bras aux espaces que nous respirons ;
peut-être les oiseaux
ressentiront-ils le plus grand large des airs
dans leur vol ramassé.
Certes les printemps t’exigeaient.
tant d’étoiles voulaient que tu les touches.
Levée au loin, une vague accourait,
ou bien, comme tu passais devant une fenêtre,
le jeu d’un violon.
Tout cela te fut à charge.
Mais as-tu su t’en acquitter ?
N’étais-tu pas encore distrait par l’attente,
comme si tout t’annonçait la bien-aimée ?
(Où voudrais-tu t’abriter puisque de grandes et étranges
     pensées circulent librement en toi et s’attardent souvent
     la nuit.)
Mais si le désir se fait exigeant en toi,
parle-nous des amants ;
ce qu’ils ont avec tant de splendeur ressenti,
n’est pas immortel assez.
Tu envies, presque, les abandonnées,
tellement plus aimantes que celles qui ont été comblées.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 3

Il nous reste la rue d’hier et la fidélité d’une habitude
qui s’étant plus chez nous, n’en est plus repartie.
               Et la nuit ! ô, la nuit,
lorsque le vent chargé d’espaces nous mord le visage -,
à qui ne serait-elle, la tant désirée,
la doucement décevante,
cette part difficile des cœurs solitaires ?
Est-elle plus légère aux amants ?
Hélas, l’un à l’autre ils se cachent leur destin.
               Ne le sais-tu pas encore ?



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 2

Mieux vaut que je taise la montée obscure de l’appel
Qui oserons-nous donc appeler ?
Ni les anges, ni les hommes,
et les malins animaux remarquent déjà
que nous ne sommes pas à l’aise dans ce monde défini.
Peut-être nous reste-t-il un arbre
sur une pente,
- le revoir chaque jour ; -



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 1

Qui donc dans les ordres des anges
m’entendrait si je criais ?
Et même si l’un deux soudain
me prenait sur son cœur :
de son existence plus forte je périrais.
Car le beau n’est que le commencement du terrible,
ce que tout juste nous pouvons supporter
et nous l’admirons tant parce qu’il dédaigne
de nous détruire.
Tout ange est terrible.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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