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Citations sur Les élégies de Duino - Les sonnets à Orphée (25)

Bouche de la fontaine
  
  
  
  
Bouche de la fontaine, ô bouche généreuse,
disant inépuisablement la même eau pure.
Masque de marbre devant la figure
de l’eau ruisselante. Et d’en arrière

les aqueducs s’en viennent. De loin.
Longeant les tombes, des pentes de l’Apennin
ils t’apportent ce chant qu’ensuite
laisse couler ton vieux menton noirci

dans l’auge ouverte. Oreille endormie,
oreille en marbre dans laquelle
tu murmures toujours…

Oreille de la terre. Elle ne parle donc
jamais qu’à elle-même ? Et quand s’interpose la cruche,
il lui semble que tu l’interromps.


/ Lorand Gaspar // Armel Guerne Traducteurs
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22

Wir sind die Treibenden.
Aber den Schritt der Zeit,
nehmt ihn als Kleinigkeit
im immer Bleibenden.

Alles das Eilende
wird schon voruber sein;
denn das Verweilende
erst weiht uns ein.

Knaben, o werft den Mut
nicht in die Schnelligkeit,
nicht in den Flugversuch.

Alles ist ausgeruht:
Dunkel und Helligkeit,
Blume und Buch.
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(Die vierte Elegie)

Engel und Puppe: dann ist endlich Schauspiel.
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Première élégie



extrait 7

Certes, il est étrange de ne plus habiter la terre,
ne plus avoir à se servir de gestes à peine appris,
aux roses et à tant d’autres choses si pleines de promesses
ne plus accorder le sens d’un avenir humain ;
n’être plus ce qu’on a été entre des mains infiniment fragiles
et abandonner jusqu’à son nom come un jouet cassé.
Etrange de ne plus désirer ses désirs. Etrange
de voir flotter sans lien dans l’espace
tout ce qui jadis fut lié.
Être mort est laborieux
et plein de reprises jusqu’à ce que peu à peu on devine
un peu d’éternité.

                              Mais tous
le vivants commettent l’erreur de trop distinguer.
Les anges (dit-on) souvent, ne savaient
s’ils marchaient parmi des vivants ou des morts
               Le flot immense emporte tous âges
à travers les deux royaumes qu’il couvre
de sa rumeur.

Après tout,
ils n’ont plus besoin de nous, ceux qui nous ont quittés
     trop tôt,
                              On perd le goût de la douceur terrestre,
     tout comme on devient trop grand pour la douceur du
     sein maternel.
Mais
      nous
qui avons besoin de si grands secrets, nous
pour qui le deuil est souvent le départ d’un essor heureux :
pourrions-nous nous passer d’eux ?
Serait-ce une vaine légende que jadis, dans la complainte
pour
        Linos,
hardie, la première musique a traversé l’aride, stupeur ;
et dans l’espace qu’un adolescent presque divin venait de
quitter
          brusquement,
effrayé, le vide se mit à bouger de ce balancement
qui maintenant nous ravit, nous console et nous soutient.


/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 6

Des voix, des voix. Mon cœur,
écoute, comme seul les saints savaient écouter ;
au point qu’un prodigieux appel les soulevait du sol ;
eux, cependant, improbables, toujours agenouillés,
ne remarquaient rien : tout en eux écoutait.
Non pas que toi tu puisses supporter la Voix,
et de loin.
Mais entends le souffle, entends
la nouvelle qui ne cesse de se former du silence.
Le bruissement des jeunes morts monte vers toi.
Partout où tu entrais, dans les églises de Naples ou de Rome,
leur destin ne t’avait-il pas tranquillement abordé ?
Ou encore, une inscription attirait ton regard, comme naguère
cette plaque à Santa Maria Formosa.
Ce qu’ils me veulent ?
Que doucement je défasse
l’apparence d’injustice qui gêne parfois,
un peu, le clair mouvement de leurs âmes.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 5

Redis inlassable ta louange ! Toujours plus haut.
Songe : le héros tien bon,
sa chute même n’est que prétexte à sa naissance dernière.
Mais les amants,
la nature éreintée les reprend, comme si
elle n’avait pas deux fois la force d’accomplir tel exploit.
As-tu assez songé à Gaspara Stampa
afin que toute jeune fille abandonnée puisse,
exaltée par l’exemple, se dire : que ne suis-je comme elle ?
Ces douleurs plus anciennes ne nous deviendront-elles pas
     enfin fructueuses ?
N’est-il pas temps pour nous de quitte l’année en aimant ?
La dépasser, vibrant telle la flèche jaillie de la corde
et qui ramassée dans l’instant du départ se dépasse.
Car il n’est de repos nulle part.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 4

Largue le vide de tes bras aux espaces que nous respirons ;
peut-être les oiseaux
ressentiront-ils le plus grand large des airs
dans leur vol ramassé.
Certes les printemps t’exigeaient.
tant d’étoiles voulaient que tu les touches.
Levée au loin, une vague accourait,
ou bien, comme tu passais devant une fenêtre,
le jeu d’un violon.
Tout cela te fut à charge.
Mais as-tu su t’en acquitter ?
N’étais-tu pas encore distrait par l’attente,
comme si tout t’annonçait la bien-aimée ?
(Où voudrais-tu t’abriter puisque de grandes et étranges
     pensées circulent librement en toi et s’attardent souvent
     la nuit.)
Mais si le désir se fait exigeant en toi,
parle-nous des amants ;
ce qu’ils ont avec tant de splendeur ressenti,
n’est pas immortel assez.
Tu envies, presque, les abandonnées,
tellement plus aimantes que celles qui ont été comblées.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 3

Il nous reste la rue d’hier et la fidélité d’une habitude
qui s’étant plus chez nous, n’en est plus repartie.
               Et la nuit ! ô, la nuit,
lorsque le vent chargé d’espaces nous mord le visage -,
à qui ne serait-elle, la tant désirée,
la doucement décevante,
cette part difficile des cœurs solitaires ?
Est-elle plus légère aux amants ?
Hélas, l’un à l’autre ils se cachent leur destin.
               Ne le sais-tu pas encore ?



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 2

Mieux vaut que je taise la montée obscure de l’appel
Qui oserons-nous donc appeler ?
Ni les anges, ni les hommes,
et les malins animaux remarquent déjà
que nous ne sommes pas à l’aise dans ce monde défini.
Peut-être nous reste-t-il un arbre
sur une pente,
- le revoir chaque jour ; -



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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Première élégie



extrait 1

Qui donc dans les ordres des anges
m’entendrait si je criais ?
Et même si l’un deux soudain
me prenait sur son cœur :
de son existence plus forte je périrais.
Car le beau n’est que le commencement du terrible,
ce que tout juste nous pouvons supporter
et nous l’admirons tant parce qu’il dédaigne
de nous détruire.
Tout ange est terrible.



/Traduit de l’allemand par Loran Gaspar
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