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Citations sur Les élégies de Duino (70)

Certes, il est étrange de ne plus habiter la terre,
ne plus avoir à se servir de gestes à peine appris,
aux roses et à tant d'autres choses si pleines de promesses
ne plus accorder le sens d'un avenir humain ;
n'être plus ce qu'on a été entre des mains infiniment fragiles
et abandonner jusqu'à son nom comme un jouet cassé.
Etrange de ne plus désirer ses désirs. Etrange
de voir flotter sans lien dans l'espace
tout ce qui jadis fut lié.
Etre mort est laborieux
et plein de reprises jusqu'à ce que peu à peu on devine
un peu d'éternité.
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Et soudain dans ce nulle part besogneux, soudain
l'indicible endroit où le pur Trop Peu
par une inconcevable métamorphose se mue
en ce Trop vide.
Où le calcul à plusieurs chiffres
Se dissout sans faire de nombre.
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Vois, nous n'aimons pas comme les fleurs, poussés
par l'unique saison d'une année; il monte dans nos bras, quand nous aimons,
une sève immémoriale. Ô, jeune fille, tout
ceci : je veux dire qu'en nous nous aimions, non point un être unique, et à venir,
Mais la fermentescence innombrable; non pas un seul enfant,
mais les pères qui sont au fond de nous, couchés
comme des débris de montagne ; mais le lit de fleuve asséché
de mères de jadis; mais tout
le paysage de silence sur qui est suspendue une fatalité
de nuages ou d'azur : voici donc, jeune flle, ce qui t'a devancée.
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Nous, nous infiniment risqués, que de temps nous avons!
Et la mort qui se tait, seule à savoir ce que nous sommes,
ce qu'elle gagne, à chaque fois qu'elle nous baille un prêt.
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Pure tension. Ô musique des forces !
N'est-ce pas grâce aux besognes futiles
qu'est détourné de toi le moindre trouble?

Le paysan a beau veiller à tout,
là où le grain en été se transforme,
jamais il n'y suffit. La terre donne.
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Seul qui a tenu haut la lyre
parmi les ombres même
a divinatoire le droit
de louange infinie.

Seul qui avec les morts
a mangé du pavot, du leur,
plus jamais ne perdra
le son même le plus léger.

Le reflet dans l'étang
peut souvent nous devenir flou:
Aie savoir de l'image.

Ce n'est qu'en la double portée
qu'alors les voix se font
éternelles et douces.
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Nulle part il n'y aura, bien-aimée, qu'en nous-même de monde. Notre
vie passe en transformation. Et l'extérieur de plus en plus ténu
s'étiole. Là où jadis il y avait une maison durable,
une figure d'invention maintenant se propose, de travers, du ressort exclusif
du pensable, comme si elle se dressait entière encore dans notre cerveau.
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Vois les fleurs, vois, leur fidélité au terrestre,
un destin selon nous en marge du destin.
mais qui sait ! Se faner, le regretteraient-elles,
ce serait à nous d'être leur regret.

Tout se veut nature aérienne. Et nous sur tout
de nous poser, pesants et ravis de peser;
quels maîtres dévorants nous sommes pour les choses,
car d'éternelle enfance est leur bonheur.

Qui les prendrait dans son sommeil et dormirait
profondément : de cette profondeur commune,
dans l'aube neuve, ô qu'il serait neuf et léger.

Ou peut-être resterait-il; alors fleurir
serait louer le converti, votre semblable,
sœurs par milliers, sœurs de silence au vent des prés.
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Il est là le lutteur, flétri, ridé,
vieillard qui n'est plus bon qu'à battre le tambour, recroquevillé dans sa peau bien trop vaste,
comme si elle avait jadis
enveloppé deux hommes:
l'un serait déjà au cimetière, l'autre serait ce survivant,
sourd et parfois un peu hagard,
dans cette défroque endeuillée.
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Afin qu'un jour, au bout de l'entendement terrible,
je puisse chanter l'allégresse et la gloire
sous l'approbation des anges.
Qu'aucun des clairs marteaux de mon coeur
ne fasse défaut sur des cordes détendues, hésitantes ou prêtes à se rompre.
Que mon regard qui s'écoule, me fasse plus éclatant,
que fleurissent des chagrins à peine apparents.
Nous gaspillons les souffrances.
Comme nous les épions plus loin dans la durée !
Nous voulons savoir si vraiment elles y prennent fin.
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