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Citations sur Les élégies de Duino (70)

ah ! le jeu des promesses...
Et devant soi l'été.
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Places, ô place à Paris, théâtre illimité
où Madame Lamort, modiste, enlace les rubans sans fin des chemins inquiets de la Terre,
invente des noeuds, des ruches, des fleurs, des cocardes,
des faux fruits nouveaux
et couleurs invraisemblables, pour chapeaux d'hiver
bon marché du destin.
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Qu'il y eut une enfance, cette fidélité sans nom
des célestes, cela, ne laisse pas le destin te le révoquer ;
même le prisonnier, qui peu à peu dans la ténèbre du cachot
s'abîme,
elle l'a en secret pourvu jusqu'à la fin. Car elle tient le coeur intemporel.
Et même le malade, quand son regard se fige et qu'il comprend, et que déjà sa chambre ne lui donne plus
de réponse parce qu'elle est curable, et que curable sont ses affaires autour de lui, les fiévreuses, les comalades, mais guérissables encore, tout autour du perdu - : même pour lui, l'enfance fait encore du fruit.
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Voici le printemps revenu.La terre
semble une enfant qui sait des poésies;
beaucoup , o beaucoup...Apprendre fut long
et pénible , elle en est récompensée.

Son maitre était sévère. Et nous aimions
la barbe du vieil homme et sa blancheur.
Comment se dit vert , bleu, demandons-le,
sans plus : elle le sait ,elle le sait !

Terre en vacances ,terre heureuse joue
avec les enfants. Nous allons t'avoir,
terre en gaieté; c'est le plus gai qui gagne;

Ce qu'enseignait son maitre ,o tant de choses,
ce qui, long, compliqué, dans les racines
s'imprime : elle le chante ,elle le chante ! (sie singts ,sie singts !)
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[Dixième élégie]

Il est vrai qu’elles sont étrangères, ô combien, les rues de la ville-douleur,
hélas ! où dans le faux silence, un silence fait
de vacarme, s’impose, coulé dans le monde du vide,
l’or tapageur du monument criard, assourdissant de vanité.
O comme, sans même laisser de traces, un ange piétinerait la foire aux consolations
qui s’arrête au seuil de l’église, leur église livrée cl-en-main,
bien propre, bien close, désabusée comme un bureau de poste le dimanche.
Mais dès qu’on en sort, c’est toujours dans l’ondulation des lisières de la foire.
La liberté sur les balançoires ! Le dévouement illustré par les plongeons et les tours de passe-passe !
Et le bonheur: est-il assez joli, ce stand de tir aux figurines
dont les pantins gigotent dans tous les sens mais ne sont plus que du fer-blanc
dès qu’un plus habile fait mouche !
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Il faut retrouver beaucoup de choses avant de sentir, peu à peu, quelque éternité.
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Dann kommt zausammen, was wir immerfort
entzwein, indem wir da sind. Dann enststeht
aus unsern Jahreszeiten erst der Umkreis
des ganzen Wandelns. Über und hinüber
spielt dann der Engel. Sieh, die Sterbenden,
sollten sie nicht vermuten, wie voll Vorwand
das alles ist, was wir hier leisten. Alles
ist nicht es selbst. O Stunden in der Kindheit,
da hinter den Figuren mehr als nur
Vergangnes war und vor uns nicht die Zukunft.
Wir wuchsen freilich und wir drängten manchmal,
bald groß zu werden, denen halb zulieb,
die andres nicht mehr hatten, als das Großsein.
Und waren doch, in unseren Alleingehn,
mit Dauerndem vergnügt und standen da
im Zwischenraume zwischen Welt und Spielzeug,
an einer Stelle, die seit Anbeginn
gegründet war für einen reinen Vorgang.


Alors viendra ensemble ce que jamais nous ne cessons
de diviser, en existant. Alors seulement
naîtra de nos saisons le cercle
de la mutation tout entière. Par-dessus nous alors
l'ange jouera. Regarde, les mourants
ne devraient-ils pas deviner combien tout cela est plein
de prétexte, ce qu'ici nous accomplissons. Tout
cela n'est pas cela. Ô, heures dans l'enfance,
où derrière les figures il y avait plus que du simple
passé et point de futur devant nous.
Certes nous grandissions, et parfois nous pressions
d'être bientôt des grands, moitié pour plaire à ceux
qui n'avaient plus rien d'autre que cela, d'être des grands.
Et pourtant nous étions dans notre marche solitaire
contentés de durable et nous nous tenions là
dans l'intervalle entre le monde et le jouet,
en un endroit, qui depuis l'origine
était fondé pour un événement pur.
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Et qui si je criais, m’entendrait donc depuis les ordres des anges? Et quand bien même l’un d’entre eux soudain me prendrait sur son cœur : son surcroît de présence me ferait mourir. Car le Beau n’est rien d’autre que ce début de l’horrible qu’à peine nous pouvons encore supporter, et nous le trouvons beau parce qu’impassible il se refuse à nous détruire ; tout ange est terrifiant.
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Et nous qui pensons à un bonheur
en montée, nous ressentirions l'émoi
qui presque nous atterre,
quand un être heureux tombe.
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Qui donc nous a retournés de la sorte pour que, quoi que nous fassions, nous ayons toujours l'attitude de celui qui s'en va ? Sur la dernière colline qui lui montre une fois encore toute la vallée, il se retourne, s'arrête et s'attarde – c'est ainsi que nous vivons et ne cessons jamais de faire nos adieux.
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