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Citations sur Poésie (53)

Une rose seule, c'est toutes les roses
et celle-ci : l'irremplaçable,
le parfait, le souple vocable
encadré par le texte des choses.
Comment jamais dire sans elle
ce que furent nos espérances,
et les tendres intermittences
dans la partance continuelle.
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Ce que les oiseaux traversent n'est pas l'espace intime


Ce que les oiseaux traversent, ce n'est pas l'espace intime,
dans lequel vous voyez toutes les Formes s'intensifier.
(A l'Ouvert, nié, vous vous perdriez,
disparaîtriez dans cette immensité.)

L'espace nous parvient et traduit les Choses :
pour devenir l'essence même d'un arbre,
jetez l'espace intérieur autour de lui, depuis cet espace
qui vous habite. Encerclez-le avec retenue.
Il n'a pas de limites. Pour la première fois, façonné
dans votre renoncement, il devient vraiment libre.
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À la musique

Musique : respiration des statues. Peut-être :
silence des peintures. Votre langue là où toute langue
se termine. Vous temps
debout verticalement sur le mouvement des cœurs mortels.

Des sentiments pour qui ? toi la transformation
des sentiments en quoi ? — : en paysage audible.
Vous étranger : la musique. Vous l'espace du cœur
est né de nous. L'espace le plus profond en nous,
qui, s'élevant au-dessus de nous, force sa sortie, —
départ sacré :
quand le point le plus intime en nous se tient
dehors, comme la distance la plus pratiquée, comme l'autre
côté de l'air :
pur,
sans limites,
plus habitable.


Traduit par Stephen Mitchell
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Exorde (Livre d’images)

Qui que tu sois : le soir venu,

sors de ta chambre où tu sais tout;

de ta maison proche du large.

Qui que tu sois.

De tes yeux fatigués et qui ont peine

à s’affranchir du seuil usé,

tu dresses lentement un arbre noir,

le poses dans le ciel, tout seul. et droit.

Et tu as fait le monde : un monde grand

ainsi qu’un mot mûrit dans le silence.

Et tandis que ta pensée le comprend,

tes yeux tendrement s’en détachent...

Parfois au fond de la nuit (Chants de l’aube)

Parfois, au fond de la nuit,

le vent comme un enfant s’éveille.

Tout seul il marche dans l’allée,

doucement, doucement, vers le village.

À tâtons, jusqu’à l’étang il s’avance

et y fait le guet

les maisons sont toutes blanches,

et les chênes, muets.
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Ce soir mon cœur...(Vergers)

Ce soir mon cœur, fait chanter

des anges qui se souviennent

Une voix presque mienne,

par trop de silence tentée,

monte et se décide...

à ne plus revenir.

tendre et intrépide,...

à quoi va-t-elle s’unir?

Traduction Maurice Betz
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Reste tranquille

Reste tranquille, si soudain

l’Ange à ta table se décide ;

efface doucement les quelques rides

que fait la nappe sous ton pain.

Tu offriras ta rude nourriture,

pour qu’il en goûte à son tour,

et qu’il soulève à la lèvre pure

un simple verre de tous les jours.
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Chanson

(La traduction de ce poème est de Rainer Maria Rilke)

Toi, à qui je ne confie pas

mes longues nuits sans repos,

Toi qui me rends si tendrement las,

me berçant comme un berceau ;

Toi qui me caches tes insomnies,

dis, si nous supportions

cette soif qui nous magnifie,

sans abandon ?

Car rappelle-toi les amants,

comme le mensonge les surprend

à l’heure des confessions.

Toi seule, tu fais partie de ma solitude pure.

Tu te transformes en tout : tu es ce murmure

ou ce parfum aérien.

Entre mes bras : quel abîme qui s’abreuve de pertes.

ils ne t’ont point retenue, et c’est grâce à cela, certes,

qu’à jamais je te tiens.
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Ce soir s’effeuilleront les roses,

trop pleines d’elles-mêmes, en douces agonies.

Ô mon enfant, ô mon amie vas-y :

La vie s’éclaire dans la mort des choses. (Ébauches et fragments en français)
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Bouddha [1]

Comme s'il écoutait. Silence: une distance ...
On s'arrête et on ne l'entend plus.
Et c'est une étoile. Et d'autres grandes étoiles,
que nous ne pouvons pas voir, se tiennent autour de lui.

O il est tout. Vraiment, attendons-nous
qu'il nous voie? Doit-il avoir besoin?
Et si nous nous prosternions ici devant lui,
il resterait profond et lent comme un animal.

Ensuite, ce qui nous tire à ses pieds tourne
autour de lui depuis des millions d'années.
Celui qui oublie ce que nous expérimentons
et qui expérimente ce qui nous renvoie.
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La mort du poète

Il a couché. Son visage dressé était
pâle et refusant dans les oreillers raides,
depuis lors, le monde et ce savoir,
arrachés à ses sens,
retombaient sur l'année indifférente.

Ceux qui le voyaient vivre ne savaient pas à
quel point il était un avec tout cela,
parce que ceci: ces profondeurs, ces prairies
et ces eaux étaient son visage.

Oh, son visage était toute cette étendue,
qui le veut encore et le courtise;
et son masque, qui meurt maintenant anxieusement,
est délicat et ouvert comme l'intérieur
d'un fruit qui se gâte dans l'air.
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